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Citations sur Le Joueur (184)

- [...] Elle ne joue plus, mais c'est parce qu'elle a maintenant, selon tous les indices, un capital qu'elle prête aux joueurs d'ici contre intérêt. C'est beaucoup plus prudent.
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Que suis-je aujourd'hui ? Un zéro. Que puis-je être demain ? Demain, je peux ressusciter d'entre les morts, et, de nouveau, commencer à vivre ! Tant qu'il n'a pas encore disparu, je peux retrouver l'homme en moi !
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Pour perdre au jeu, il faut avoir de quoi perdre.
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À ce moment, Fédossia vint présenter à la babouchka les enfants du général.
- Oh ! pas d’embrassades ! Tous les enfants ont la morve au nez ! Et toi, Fédossia, que deviens-tu ?
- Mais je suis très heureuse ici, ma petite mère Antonida Vassilievna, répondit Fédossia. Comme nous étions affligés de votre maladie !
- Oui, je sais, tu es une âme naïve et bonne, toi. Et tout ça, reprit-elle en s’adressant à Paulina, ce sont des hôtes ? Ce vilain petit monsieur à lunettes, qui est-ce ?
- Le prince Nilsky, souffla Paulina à l’oreille de la babouchka.
- Ah ! un Russe ? Je pensais qu’il ne me comprendrait pas. Il ne m’aura pas entendue.
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Vous avez raison, l’homme aime toujours à voir son meilleur ami humilié devant lui, et c’est sur cette humiliation que se fondent les plus solides amitiés.
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-- Alors, tu as dépouillé tes enfants de tes derniers sous, toi, leur tuteur !
-- Après ceci, après de telles paroles... reprit le général indigné... je ne sais pas...
-- Qu'est-ce que tu ne sais pas ? Je suppose que tu ne quittes pas la roulette ! Tu es sur la paille !

NDL : j'adore cette Babouchka !
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Des Grieux était comme tous les français, c'est à dire affable et gai quand il le fallait... Le français est rarement aimable de premier jet; on dirait toujours qu'il est aimable par ordre, par calcul.... A l'état naturel, le Français ressort au positivisme le plus bourgeois, le plus mesquin, le plus plat. C'est, somme toute, l'être le plus ennuyeux qui soit au monde.
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- Et bien, mon petit monsieur, pourquoi tu restes planté à me faire des yeux ronds ! criait la grand-mère en s'adressant à moi, on ne sait plus dire bonjour, comme tout le monde ? Ou tu es monté en grade, ça te ferait peine ? Ou tu ne m'as pas reconnue, peut-être ! Tu entends, Potapytch, fit-elle au petit vieux chenu, frac, cravate blanche, poupine calvitie, son valet de chambre qui l'accompagnait dans cette expédition, tu entends ça, il ne m'a pas reconnue ! Ils m'avaient enterrée ! On en a eu, des télégrammes : elle est morte, ça y est, non, pas tout à fait ? Je suis au courant de tout ! Et moi, tu vois, fraîche comme une rose.
- Voyons, Antonida Vassilievna, comment pourrais-je moi, vous vouloir du mal ? répondis-je d'un ton joyeux quand je revins à moi, c'est la surprise, rien d'autre.... On serait surpris à moins, quand même, c'est tellement inattendu....
- Qu'est ce qu'il y a de surprenant ? J'ai pris le train, me voilà. C'est tranquille dans le wagon, pas de secousses. Tu étais sorti te promener ?
- Oui, je suis allé jusqu'au casino.
- On est bien, ici, dit la grand-mère en regardant autour d'elle, il fait bon, il y a de beaux arbres. Ça me plaît bien ! Ils sont là, tous ? Et le général ?
- Oh, à cette heure-ci, je crois qu'ils sont tous là.
- Ah, parce qu'ils ont des heures, ici, et tout le tremblement..... Ils jouent les princes. Ils ont un équipage, il paraît, les seigneurs russes ! On se retrouve sur la paille, on file à l'étranger ! Et Prascovia, elle est là, elle aussi ?
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….ce que j’ai vu chez ces gens-là révolte ma nature tartare. Par Dieu ! je ne veux pas de telles vertus ! J’ai eu le temps de faire dans les environs un bout de promenade vertueux. Eh bien, c’est tout à fait comme dans les petits livres de morale, vous savez, ces petits livres allemands, avec des images ? Ils ont dans chaque maison un vater très vertueux et extraordinairement honnête, si honnête et si vertueux qu’on ne l’approche qu’avec effroi ; le soir, on lit en commun des livres de morale. Autour de la maison, on entend le bruit du vent dans les châtaigniers ; le soleil couchant enflamme le toit et tout est extraordinairement poétique et familial... Je me souviens moi-même que feu mon père, sous les tilleuls, dans son jardinet, pendant les beaux soirs, nous lisait aussi, à ma mère et à moi, de pareils livres... Eh bien ! chaque famille ici est réduite par son vater à l’esclavage absolu. Tous travaillent comme des bœufs, tous épargnent comme des Juifs. Le vater a déjà amassé un certain nombre de florins qu’il compte transmettre à son fils aîné avec sa terre ; pour ne rien détourner du magot, il ne donne pas de dot à sa fille, à sa pauvre fille qui vieillit vierge. De plus, le fils cadet est vendu comme domestique ou comme soldat, et c’est autant d’argent qu’on ajoute au capital. Ma parole !... Tout cela se fait par honnêteté, par triple et quadruple honnêteté ; le fils cadet raconte lui-même que c’est par honnêteté qu’on l’a vendu. Quoi de plus beau ? La victime se réjouit d’être menée à l’abattoir ! D’ailleurs, le fils aîné n’est pas plus heureux. Il a quelque part une Amalchen avec laquelle il est uni par le cœur, mais il ne peut pas l’épouser parce qu’il n’a pas assez de florins. Et ils attendent tous deux sincèrement et vertueusement. Ils vont à l’abattoir avec le sourire sur les lèvres ; les joues de l’Amalchen commencent à se creuser ; elle sèche sur pied. Encore un peu de patience ; dans vingt ans la fortune sera faite, les florins seront honnêtement et vertueusement amassés. Alors, le vater bénira son fils, un jeune homme de quarante ans, et l’Amalchen, une jeunesse de trente-cinq, à la poitrine plate et au nez rouge. À ce propos, il pleurera, il lira de la morale et puis... il mourra. L’aîné deviendra à son tour un vater vertueux, et la même histoire recommencera. Dans cinquante ou soixante-dix ans, le petit-fils du premier vater continuera l’œuvre, amassera un gros capital et alors... le transmettra à son fils ; celui-ci au sien, et, après cinq ou six générations, naît enfin le baron de Rothschild, ou Hoppe et Cie, ou le diable sait qui. Quel spectacle grandiose ! Voilà le résultat de deux siècles de patience, d’intelligence, d’honnêteté, de caractère, de fermeté... et la cigogne sur le toit ! Que voulez-vous de plus ? Ces gens vertueux sont dans leur droit quand ils disent : ces scélérats ! en parlant de tous ceux qui n’amassent pas, à leur exemple. Eh bien ! j’aime mieux faire la fête à la russe ; je ne veux pas être Hoppe et Cie dans cinq générations ; j’ai besoin d’argent tout de suite ; je me préfère à mon capital...
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De Grillet est, comme tous les Français, gai, aimable quand il le faut ou quand cela rapporte, et terriblement ennuyeux quand la gaieté et l'amabilité ne sont pas nécessaires. Le Français est très-rarement aimable par tempérament ; il ne l'est presque jamais que par calcul. S'il sent la nécessité d'être original, sa fantaisie est ridicule et affectée ; au naturel, c'est l'être le plus banal, le plus mesquin, le plus ennuyeux du monde. Il faut être une jeune fille russe, je veux dire quelque chose de très-neuf et de très-naïf, pour s'éprendre d'un Français. Il n'y a pas d'esprit sérieux qui ne soit choqué par l'affreux chic de garnison qui fait le fond de ces manières convenues une fois pour toutes, par cette amabilité mondaine, par ce faux laisser-aller et cette insupportable gaieté.
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