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Les premières amours sont souvent les plus passionnées. La plupart du temps, c'est au début de l'adolescence qu'elles se produisent et avec viennent la découverte. Dans la littérature, nombreuses sont les oeuvres relatant cette étape importante dans nos vies. Dostoyevsky ne fait pas exception.

Il écrivit en 1857 dans « les Annales de la Patrie », sous le nom russe « Маленький герой », la nouvelle « le Petit Héros ». Il semblerait que ce récit fut rédigé lors de son incarcération en prison. Il est disponible chez Gallimard (1969, 38 pages, traduction par Gustave Aucouturier) ou aux éditions Actes Sud (2000, 69 pages, traduction par André Markowicz).

Dans ce récit, la plume de Dostoyevsky se veut très facile à lire. Peut-être son séjour en prison, pour complot politique, lui donne l'envie d'apaiser son écriture avec quelque chose d'un peu plus positif et de léger? C'est frappant, ce changement de ton, comme si nous surprenons l'auteur à rêver de jours heureux à la campagne. le thème de l'amour est sous l'oeil d'un adolescent, ce qui apporte une note un peu naïve à la trame.

Les personnages sont forts et démontrent bien le vécu d'un jeune homme. Il y a cette impression d'être persécuté et de tenter de se démarquer. Les femmes jouent les rôles de bourreaux, mais aussi de tendresse et d'émotivité. Malgré que le narrateur soit de sexe masculin, ce sont les dames qui sont mises à l'honneur. Il décrit merveilleusement bien les sentiments nouveaux au balbutiement de la vie.

Non seulement la plume se veut joyeuse, mais la campagne y est présentée de manière sublime. Les décors et l'ambiance sont assez atypiques chez lui. Contrairement à sa façon obscure et philosophe, il laisse place ici à l'émotion, tout simplement. La chute est, quant à elle, attendrissante.

Décidément, une oeuvre complètement à part dans le registre de Dostoyevsky. Probablement trop, justement. Nous le sentons carrément à l'opposé de ce qu'il nous a habitués de lire. Évidemment, son emprisonnement y est pour quelque chose. Pour ceux qui apprécient sa plume sombre, cette nouvelle n'est peut-être pas pour vous. Si vous ne connaissez pas l'auteur, ne vous fiez pas à l'ambiance de celle-ci pour ses autres récits.

Finalement,

Une nouvelle complètement à part dans le registre de Dostoïeveskï. Un positivisme et une légèreté qui nous surprend venant de lui. 8 sur 10

On aime : le thème de l'amour naissant, le récit, les personnages, la chute

On n'aime pas : La plume atypique de l'auteur
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
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Une nouvelle claire, lumineuse écrite au bagne, un rayon de soleil auto-administré dans un esprit habituellement et habitué aux distorsions sombres...
Si on trouve rarement de la lumière tranchante dans la suite de l'oeuvre de Dostoïevski, on retrouve sa patte dans un certaine description de l'emportement des sentiments du jeune héros et de quelques protagonistes... La folie, les larmes, la rage, la gêne, le mépris, la volonté de prouver sa valeur, se justifier d'être... Oui, on le trouve aussi ici en germe, sur fond aux teintes plus douces que jamais ailleurs dans (ce que je connais) du travail de D.
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Le petit héros, dont on ne sait pas le nom, a onze ans. Il est envoyé pour le mois de juillet chez un parent, qui reçoit une très nombreuse compagnie d'invités, lesquels vont et viennent, et passent leur temps en fêtes, en promenades, en représentations théâtrales. Timide mais fasciné par les dames, le jeune garçon découvre, sans savoir vraiment ce qui l'agite, ce sentiment contradictoire, exaltant et source de honte, l'amour. Une jolie nouvelle, assez courte, et encore une fois le point de vue d'un enfant, dont les impressions sont troublantes et profondes.
Les portraits et descriptions des personnages font tout le sel de ce texte, avec cette charge féroce contre les hommes "modernes" et oisifs, dont on se demande avec curiosité qui a bien pu en être le modèle original, tant Dostoïevski déploie de verve à leur encontre.
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Un jeune garçon de 11 ans se retrouve chez des proches pour passer l'été. Il découvre et décrit les personnes qu'il croise, les femmes surtout, en s'interrogeant sur leurs actes et leurs réactions, sans toujours les comprendre. En revanche, il comprend une chose : il tombe amoureux d'une femme mariée.

Cette nouvelle retranscrit les réflexions du jeune homme, les caractères de son entourage et ses atermoiements, avec une grande fluidité (merci à Markowicz pour sa superbe traduction). On s'attache vite à ce "petit héros" qui exprime ses émotions et tente de trouver sa place au milieu de ce monde d'adultes.

Cette nouvelle, publiée pour la première en 1857, a été écrite, nous apprend la quatrième de couverture, en 1849 alors que Dostoievsky était (déjà) emprisonné pour complot (il avait alors 28 ans). Aucun doute, il avait déjà du talent.



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(mdr)

j'ai mis 3 jours pour lire les 500 pages de Swan Song et à peu près autant pour lire une nouvelle de 60 pages…

Mais de fait, j'ai aimé, c'est surtout tellement dense, le style tellement riche que j'ai eu besoin de faire des pauses, sans quoi je me remettais à lire des paragraphes pour être sûr d'en avoir compris le sens.

Le narrateur est un petit boï aristo âgé de 11 ans qui se fait martyriser par une jeune femme un chouïa plus vielle que lui. Elle le pince partout, lui triture les doigts. C'est son petit toyboy sans le côté cul, en gros.

Jusqu'au jour où ce petit boï qui n'a pas de nom, tombe raide dingue d'une autre jeune femme, malheureusement proche de sa tortionnaire.

Cette courte nouvelle mise sur la façon dont le jeune garçon va se blinder sans jamais baisser les bras afin de gagner l'estime de celle qui lui fait péter un phare à chaque fois qu'ils se croisent, et mettre fin à son calvaire avec l'autre.

Écrit pendant que Dostoïevski était en prison, le Petit Héros rappelle les amours d'enfant que l'on peut porter envers certains adultes sans jamais comprendre cette attirance, du besoin de se valoriser ou se sentir aimé.e

Et j'ai trouvé l'issue plutôt maligne pour le coup !
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Pas une nouvelle phare de l'auteur. Néanmoins, on suit cette petite histoire, d'un petit héros, avec un petit plaisir.
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Une jolie nouvelle du maître russe sur la découverte du sentiment amoureux par un enfant.
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Toujours préférer la traduction d'A. Marcowicz
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