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sur 156 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le professeur Larivière contacte la gendarmerie pour une bien étrange affaire : sous des dehors de suicide, il semblerait qu'une jeune femme du nom d'Emma Bovary ait en fait été assassinée. le célèbre enquêteur Delévoye et son jeune acolyte Remi prennent la route d'Yonville afin de mener l'enquête. Entre une lettre d'adieux mystérieusement disparue, la provenance inconnue de l'arsenic qua la victime a ingurgité, les racontars d'une petite bourgade normande et des contre-ordres de la hiérarchie, le travail des policiers ne sera pas chose aisée.
 
Quelle idée géniale ! Reprendre les personnages de Flaubert et postuler qu'Emma ne s'est pas suicidée mais a été victime d'un assassinat. le lecteur de Madame Bovary se glisse dans le roman comme s'il enfilait ses bonnes vieilles charentaises. On y retrouve l'ambiance pesante de la campagne normande, les personnages du roman original mais l'éclairage est tout autre ; certains protagonistes prennent de l'épaisseur, des caractères se dévoilent pour nous surprendre. Et puis l'enquête est prenante car qu'en est-il réellement ? Meurtre ? Mais qui et pourquoi ? Suicide finalement ? On doute et s'interroge tout en lisant les rapports d'interrogatoires de Remi.
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary est un roman de Philippe Doumenc (et non un essai, pour ceux que ça rebute !), publié chez Actes Sud en 2007, qui se penche sur le décès de l'héroïne éponyme de Flaubert.

L'intrigue démarre à la mort de celle-ci, connue pour son célèbre suicide au cyanure. Mais sur le corps de la jeune femme, des marques d'ecchymoses.
Deux enquêteurs sont dépêchés sur place pour interroger les villageois. Et si Emma Bovary ne s'était pas suicidée ? Et si derrière l'intrigue de Flaubert se tramait une autre histoire ? Et si cet empoisonnement au cyanure était improbable ?

Savoureux comme les réflexions de P.Bayard, ce roman est un délice. Très rapide (180 pages), sa lecture est fluide et agréable.
Prenant appui sur le texte originel, Philippe Doumenc créé une fiction intéressante. Il reprend chacun des personnages créés par Flaubert et en dresse un autre portrait. La pauvre Emma est, elle aussi, passée au crible et semble bien loin de l'héroïne flaubertienne...
L'enquête est menée avec brio par un jeune policier, qui fait passer à chaque villageois un interrogatoire, rythmant ainsi la narration.

Ce roman n'est pas une autre lecture de l'oeuvre de Flaubert mais se propose plutôt comme un prolongement, comme si Flaubert lui-même n'avait pas tout dit, ou que les personnages, dotés de vie, lui avaient menti...
Pour ceux qui ont envie de savoir ce qui aurait pu réellement se passer à Yonville...
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Roman de Philippe Doumenc.

En expirant, Emma laisse échapper qu'on l'a assassinée. Rémi, un enquêteur fraîchement envoyé de Rouens, va devoir trouver qui serait le meurtrier, si meurtre il y a eu. Chacun s'accuse, puis se rétracte. Les témoignages s'annulent ou se contredisent. Sans cesse, Rémi se trouve dans une impasse.

Voilà un texte ambitieux! Quand j'ai aperçu la couverture et le titre en librairie, je me suis demandé quel impudent osait s'attaquait au chef-d'oeuvre de Flaubert, que j'ai bien dû lire une dizaine de fois! D'abord sceptique et craintive, je me suis laissée prendre au jeu. La mort d'Emma Bovary est traitée comme un fait divers, et devient le prétexte à une nouvelle histoire, avec de bons personnages et une trame solide. Ce roman est une grande réussite. Il ne se pose pas comme une suite au texte de Flaubert, mais réellement comme un nouveau roman, avec sa propre forme et son style. Je le recommande aux amateurs de classiques! Ce livre est en passe d'en devenir un!
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La mort de madame Bovary est elle un suicide ou un assassinat? le 24 mars 1846, Emma Bovary , vingt six ans, décède au petit matin dans des circonstances qui d'abord paraissent être celles d'un empoisonnement à l'arsenic. Mais voilà les médecins à son chevet, Larivière et Canivet, affirment que dans un dernier sursaut Emma Bovary aurait dit "assassinée pas suicidée". le commissaire Delévoye et Remi, deux enquêteurs, vont se charger de découvrir s'il s'agit effectivement d'un assassinat et quel en est l'auteur.
Emma, femme de Charles Bovary, lui même ancienne connaissance de Remi, était, à la fin de sa vie, une femme écrasée par les dettes contractées auprès de son usurier monsieur Lheureux. C'était aussi une femme ayant succombé aux charmes d'un libertin prénommé Rodolphe et d'un jeune homme timide répondant au prénom de Léon. Mais voilà, quel est le mobile de l'assassinat, s'il y a assassinat? Madame Bovary n'a t elle eu que deux amants? et surtout, que représente cette voiture qui, la nuit, roule à tombeau ouvert?
Un roman que je vous conseille fortement de lire, il est passionnant!! D'ailleurs il m'a donné l'envie de lire à nouveau madame Bovary.
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On prête à Flaubert la célèbre phrase: "Madame Bovary, c'est moi". Mais si Flaubert était Madame Bovary, alors qui est Philippe Doumenc? Probablement son assassin, car à cause de lui, Emma Bovary est morte une deuxième fois!

On jubile en retrouvant toute la galerie de personnages du roman, même secondaires: de Lestiboudois le jardinier-fossoyeur à Guillaumin le notaire, de Rodolphe le bellâtre séducteur d'Emma (qui nous serait presque sympathique) à Charles, le mari complètement dépassé, et bien sûr Homais le pharmacien aussi prétentieux que lâche. Cette petite société qui aura été en elle-même la cause du destin funeste d'Emma.

Peu de personnages échappent à la médiocrité. Ce n'est pas un hasard si le jeune policier, Rémi, décide à l'issue de l'enquête de quitter le métier, et de s'installer à Paris.

Le dénouement de l'intrigue elle-même, pourrait paraître assez artificiel, même s'il n'est pas totalement incongru. Mais ce n'est pas là ce qui importe. Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir, grâce au style qui fait revivre le grand Flaubert, ainsi que la Normandie et la France de cette époque, aux moeurs rigoristes.

J'ai bien aimé au passage la référence à la légende fantastique de la chasse Hellequin, cette voiture lancée la nuit à bride abattue sur les routes glacées, et qui transportait les morts de l'année. La manière dont Philippe Doumenc l'insère dans le récit est habile. Bien joué!
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Quel texte extraordinaire de virtuosité . Philippe Doumenc réussit le tour de force d'introduire une enquête policière dans le plus célèbre des romans de Flaubert en respectant l'intrigue, les personnages et l'atmosphère particulière du roman rendant crédible cette "suite" originale.
Sur son lit de mort ,la belle Emma Bovary aurait laissé entendre qu'elle ne s'était pas suicidée comme chacun le pensait mais qu'elle aurait été assassinée ! Une enquête est donc ouverte et les suspects sont nombreux, d'abord le mari bien entendu que les infidélités de son épouse ont fini par ruiner, puis les deux amants Rodolphe le hobereau libidineux et Léon le clerc ambitieux , mais aussi le pharmacien Homais dont l'épouse n'est pas aussi effacée que l'on croyait ...et que dire des deux médecins qui n'ont pas réussi à la sauver !
Tout ceci est brillant, passionnant avec une véritable enquête qui maintient l'intérêt du lecteur en éveil tout au long de l'histoire.
Le livre refermé il ne reste plus qu'à reprendre le roman original avec un plaisir non déguisé et le parcourir pour savourer pleinement la subtilité de Doumenc qui s'est approprié l'oeuvre amoureusement et a même eu l'élégance de faire une petite place à Gustave Flaubert lui même en tant que personnage secondaire.
Un tour de force qui m'a ravie et convaincue que les très bons romans partagent avec les mythes la possibilité d'être utilisés comme matériel littéraire de base pour une oeuvre originale à condition que celle-ci soit respectueuse de son prestigieux modèle et ici, c'est vraiment pleinement le cas !
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Le titre est intrigant. A première vue, un auteur contemporain reprend un grand classique de la littérature française pour mener une enquête policière. Et pour entrée en matière, ceci :

“Mais naturellement ma pauvre Bovary s'est bien empoisonnée elle-même. Tous ceux qui prétendront le contraire n'ont rien compris à son personnage !… Comment ne pas se suicider si l'on a un peu d'âme et que le sort vous condamne à Yonville ?”

Gustave Flaubert, Correspondance avec George Sand.

La suite :
Lien : http://echoslitteraires.word..
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Fantastique ! Une idée originale et un régal pour ceux qui connaissent bien les personnages de Flaubert !
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