Le sexe chronique

La sexualité est souvent utilisée à diverses sauces. Que ce soit pour vendre un produit ou bien attirer l'attention vers une campagne marketing quelconque. La littérature ne fait pas abstraction de l'emploi abusif du plaisir de la chair. Par contre, plusieurs oeuvres apportent un éclairage nouveau, un niveau plutôt philosophique à l'activité amoureuse que tout humain (ou presque) adore.

L'auteure québécoise Geneviève Drolet écrit sur la sexualité dans son livre « Sexe chronique » publié chez « 400 coups » dans la collection « Coups de tête ». le bouquin contient 328 pages et arbore une très jolie couverture qui représente bien les éléments essentiels du roman, c'est-à-dire la sensualité et le métier de l'héroïne, contorsionniste dans un cirque.

Dans le « pitch » de l'éditeur, nous retrouvons plusieurs éléments importants du bouquin. Tout d'abord l'aspect du cirque qui nous trimbale à travers le monde avec différents spectacles auxquels Kira participe, ses exercices de préparations, ainsi que le stress qui incombe à ces artistes. On y rencontre également le sexe. Kira se donne souvent et à plusieurs personnes. Elle ne réussit malheureusement pas à se concéder entièrement, son corps est un outil qui lui autorise à recevoir de l'affection.

Ces thèmes sont centraux et sont assez bien maniés. La chose n'est pas vulgaire, mais tout de même assez décrite pour nous permettre de visualiser les ébats amoureux. L'écriture est un peu imagée, parfois trop. J'apprécie surtout lorsqu'un l'auteur donne dans l'hyperréalisme plutôt que dans de jolies phrases. Son rôle est de raconter, tout simplement. Cette plume reste agréable et dévoile les intrigues reliées aux thèmes progressivement. À noter l'usage de certains québécismes dans les dialogues, ce qui pourrait déplaire à certains lecteurs.

Les personnages sont très fort dans ce bouquin. Kira est obsédée par un homme qui lui ne l'aime pas, ou du moins, pas comme elle le voudrait. Il m'a d'ailleurs dérangé. Il est relativement simple de résumer sa conduite : il se sert de l'amour que Kira lui porte pour baiser et se satisfaire d'elle effrontément. Elle ne semble pas s'en rendre compte et cette crédulité devient très évidente, voire irritante, à un certain moment. Il s'agit donc un peu du cliché de l'homme salaud et de la dame naïve.

L'aspect sexuel ne pourrait pas convenir aux gens qui ne sont pas avertis. Je classe alors le livre dans la section érotisme malgré qu'il est utilisé ici de façon à soutenir le thème de l'amour. Un bouquin qui se lit rapidement et qui démontre bien la réalité de plus en plus de femme en 2012, les relations ouvertes ont deux tranchants. Si ce n'était de certains personnages que j'ai détestés, la note globale aurait pu être très haute.

Finalement

À lire pour l'aspect sous-jacent à la sexualité emmener dans le roman. L'oeuvre ne manquera pas de toucher une certaine génération pour qui le plaisir ouvert est chose courante. 6 sur 10.

On aime : les thèmes, l'usage philosophique de la sexualité, le reflet réaliste d'une génération.

On n'aime pas : certains personnages, la plume parfois trop présente, les stéréotypes.
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