Quatrième volume de la geste consacrée par
Maurice Druon aux rois maudit, la loi des mâles est un roman charnière.
Il peut être lu de manière indépendante mais au risque de subir d'importantes révélations portant sur les événements passés. Dans la continuité de la série, nous touchons ici à un moment important entre les débuts de la guerre de cent ans et les règnes de Philippe le Bel et Louis le Hutin.
Ce roman aurait pu tout aussi bien être intitulé Philippe portes closes selon l'expression prêtée à Robert d'Artois. C'est bien ce personnage qui aura ici le premier rôle et qui devra en assumer les conséquences : régence, élection pontificale, exercice du pouvoir… sans en révéler plus que nécessaire, il y aura ici beaucoup de matière. le tout rappellera immanquablement le roi de fer.
De temps à autre, l'intrigue s'intéressera également à Marie et à Guccio. Leur destin, qui avait déjà été annoncé dans le roman précédent trouvera ici un développement qui aura, comme cela se doit dans tout bon roman historique, une répercussion sur la grande histoire.
Les personnages seront ici nombreux, les interactions entre eux et l'intrigue ne laissera guère de répit au lecteur ! Comme dans les tomes précédents, nous sommes ici pris dans quelque chose de dense. Les surprises ne sont pas toujours au rendez-vous, notamment pour celles et ceux qui sont plus à l'aise avec l'histoire, mais malgré tout, le plaisir est toujours au rendez-vous.
L'auteur fait toutefois son possible pour nous réserver quelques surprises, notamment dans les rôles joués par plusieurs personnages. Nous avions déjà l'habitude de voir Guccio en acteur (bien malgré lui de l'histoire), d'autres seront également de la partie, notamment Bouville qui jouera un rôle bien imprévu. Outre l'importance donnée à Philippe, d'autres personnages et thématiques ne seront pas oubliés : notamment la rivalité entre un certain neveu et sa tante.
Assurément voici, une nouvelle fois, une belle réussite. Celle-ci va marquer un tournant dans la suite des romans et se doit d'être appréciée à sa juste valeur.