La croyance à la magie est aussi vieille que l'humanité. L'histoire religieuse et profane de tous les siècles et de tous les peuples nous montre des hommes qui se distinguent de leurs contemporains par des manières de voir incompréhensibles, par la domination de la nature et de leurs semblables. D'après l'usage moral très différent auquel ils employaient leurs facultés, on les nommait faiseurs de miracles, saints, prophètes, magiciens, sorciers, etc.
La nature, disait-il, a enveloppé d'un voile et de ténèbres si épais les voies et moyens dont elle se sert pour imprimer à tous les soi-disant corps pesants leur tendance à tomber sur la terre, que, malgré tout le zèle et tonte la sagacité déployés, on n'a pu en découvrir la moindre trace. C'est ce qui a amené les philosophes à chercher la cause de ce phénomène merveilleux dans les corps eux-mêmes, dans une propriété qui leur serait essentielle, et en vertu de laquelle ils tendraient vers le centre de la terre, comme s'ils éprouvaient le besoin impérieux, en temps que parties, de s'unir avec le tout. Cela ne s'appelle pas dévoiler les causes, mais en créer et de peu claires, et incompréhensibles à tout chacun.
Il entra un sage et avec lui un fou ; le sage examina avant de juger ; le fou jugea tout de suite sans examiner.