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3,69

sur 109 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Même avec son caractère parfois fictionnel, la biographie présente embrasse à la fois une histoire de la peinture en général et de la peinture moderne en particulier et une pénétration de l'univers et de la personnalité de Jean-Michel Basquiat. Très agréable et facile à lire, ce texte permet de mieux appréhender l'homme et ses oeuvres. Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce texte et mieux compris aussi certains aspects de l'oeuvre du peintre.
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Eroica se lit comme une introspection dans la vie de Basquiat, un jeune peintre dont l'art se résumerait comme un brouillon maîtrisé, ou des oeuvres qui paraissent naturelles et explosives, quand tout a été pensé et construit.
Le récit se déroule dans un New York à la fin des années 70, dans un contexte propice à la liberté et à l'émergence de mouvements culturels forts tels que: le punk, le street art, le hip hop... Et des mouvements de pensée tel que la Beat Generation et les Hippies. En passant de Jack Kerouac à John Lurie, et de William Burroughs à Andy Wharol, nombreuses sont les influences du génie, dont le destin, de prime abord, paraissait voué à l'échec: entre manque d'argent, nuits sauvages dans les rues, déambulations alcoolisés, visions hallucinogènes...
Ce livre est une splendide découverte écrit dans une plume très entraînante qui nous plonge dans un passé d'une richesse inouï.
Le seul point négatif de ce livre, est qu'il peut devenir très addictif...
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C'est une très bonne idée qu'ont eu les éditions Acte Sud de rééditer ce livre de Pierre Ducrozet dans la collection Babel au format poche.
Une très bonne idée car ce livre est absolument superbe.
Le personnage principal en est Jean-Michel Basquiat nommé Jay dans le livre, génie de la peinture des années 1980.
On y suit sa trajectoire météoritique de jeune homme fugueur et arrogant de Brooklyn qui va conquérir le Manhattan d' Andy Warhol.
Bien que le livre soit relativement court il permet de détailler les différentes étapes de la vie de cet artiste.
Les débuts prometteurs, puis le moment où l'on se demande si il est un phénomène de mode ou un génie, l'accession au statut de maître et la déchéance rattrapé par ses démons.
Ce qui est appréciable dans ce livre c'est tout ce qu'il dit du monde de l'art contemporain, les figures qu'il y présente en parallèle telles que Keith Haring ou Andy Warhol. Mais également on y comprend comment l'Art de la fin du vingtième siècle était intimement lié à la vie New-Yorkaise.
Tout cela est décrit par Pierre Ducrozet dans un style fluide et agile, qui se montre parfois brutal et discontinue, tout comme les toiles de Basquiat.
Les scènes de peinture et de vie sont décrites sur le même mode le tout se confondant dans l'oeuvre de ce génie.
Au final un livre absolument superbe, au format poche que l'on peut promener partout dans le tumulte urbain au milieu des graffitis ou bercé par le ressac d'un bord de mer ensoleillé.
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Connaissez-vous l'artiste américain Jean-Michel Basquiat ? Peut-être de nom, comme moi. Il a connu un succès fulgurant et est mort jeune. Je visualisais le type d'oeuvre qu'il peignait, l'époque (années 80). Mais ça s'arrêtait là.

Pierre Ducrozet m'a permis d'en apprendre beaucoup plus grâce à ce roman biographique qui n'a pas la prétention d'en être un. "Eroica" ne raconte pas la vie de Basquiat : il le ressuscite.

Depuis toujours, Basquiat a une ambition : être célèbre. Il sait qui il est, il sait ce qu'il veut, il sait qu'il a du talent, il y arrivera. Son aura est irrésistible et il en joue à merveille.

Personnalité sulfureuse avec de l'or au bout des doigts et un esprit bouillonnant, Basquiat tissera rapidement sa toile dans le monde à part de l'art. Artiste maudit ou avec une trop grande soif de vivre ? Il brûle la chandelle par les deux bouts, drogue, sexe et alcool. Mais toujours il créé, ses toiles s'arrachent, il devient riche, fréquente Andy Warhol, vivra une histoire avec Madonna.

L'écriture de Pierre Ducrozet suit le mouvement. Il taille dans le papier à coups de pinceaux. Il y a du rythme, de la couleur, ça explose. Son style se superpose à celui de Basquiat, une sorte de patchwork où tous les éléments matchent les uns avec les autres. Tout en suivant la chronologie des évènements, ce qui donne au roman une dimension biographique extrêmement intéressante.

Je ne connaissais pas Basquiat et ce roman m'a captivée. C'était un personnage exceptionnel, iconique, qui me fait par beaucoup d'aspects penser à Jimi Hendrix ( ❤ ). Un artiste sûr de lui, sulfureux qui au fond restait un jeune homme en quête du soutien et de l'amour de son père.

Gros gros coup de coeur !
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Nul besoin de présenter Jean-Michel Basquiat, grand peintre du XXème siècle. Dans son roman, Pierre Ducrozet en fait un personnage dont nous suivons le parcours.
Jean-Michel Basquiat alias Jay, jeune homme révolté dès son enfance, recouvre les murs de la ville de graffitis étranges, signé du nom de SAMO. Ses dessins grouillent et fourmillent de partout. Des mots, des couleurs, de la rage. Jay explose. Et voilà qu'un jour, les projecteurs lui tombent dessus. Qui est cet homme à la peinture significative?

« Il peint à toute allure. Il leur donne du nègre en cage, de l'artiste sauvage, du génie fulgurant, tout ce qu'ils aiment, or il sait parfaitement ce qu'il fait : il mêle le jaillissement et son contraire. Il sait composer une toile et l'équilibrer avec une finesse inouïe, il sait comment poser cet élément là et ce noir ici pour la balance là aussi, il sait (mais comment ?) mêler la puissance torrentielle (masques, cris, effroi, tout ce que vous voudrez) à la post-modernité dans une virtuosité insensée. Ses tableaux sont un vrai bordel parfaitement pensé. »

Jay bouillonne. Jay peint. le génie passe de l'ombre à la lumière si vite qu'il n'en maîtrise pas les rouages. Et pour cela Jay sombre dans la drogue. Consommant de multiples drogues et conscient de se briser à petit feu mais il peint, le principal pour lui. Jean-Michel Basquiat décède à l'âge de 27 ans, laissant une trace de lui dans l'Histoire de l'art.

« Son option à lui c'est tout, en quantité.
Il s'agit d'avaler tout ce qu'il peut pour combler le creux.
Il s'agit
de peindre plus de tableaux que Picasso
de faire de meilleurs croquis que Léonard de Vinci
de baiser plus de filles que Mick Jagger (ça va être compliqué mais il faut être confiant)
de sniffer plus de coke que Bowie en 1974 devant son saladier auto-alimenté par un réacteur ou est-ce un groom
de battre Matisse en couleur et en grâce
de battre Bacon en torsion et en horreur
de battre Twombly en foutoir
d'être plus rock que Lou Reed
d'être plus célèbre que John Lennon
d'être plus cool que Steve McQueen
de battre Van Gogh en vertige
Son plan, c'est ça. »

Pierre Ducrozet nous dépeint la vie éclair de Jean-Michel Basquiat avec beaucoup d'intérêt et de fascination. Je connaissais les oeuvres du peintre mais finalement très peu de sa vie. Eroica est un roman riche et intense, nous donnant envie d'en lire encore plus sur Jean-Michel Basquiat. Une rencontre savoureuse de l'art.

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/05/29/38992191.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Eroica, c'est le titre d'une série d'oeuvres de Jean-Michel Basquiat. le mot renvoie bien sûr à la notion d'héroïsme, celle-là même que l'artiste chercha à définir, à explorer, à s'approprier. Celle aussi qui permet de cerner la personnalité du peintre sous la plume de Pierre Ducrozet.

En à peine plus de deux cents pages, l'écrivain restitue la fulgurante trajectoire de cet homme, mort à l'âge de vingt-sept ans après avoir connu un succès phénoménal. Il y a tout dans ce récit : sa connaissance intime de la peinture, sa détermination à devenir célèbre, son mépris pour le milieu de l'art - mais sa soif de reconnaissance par ses pairs, Warhol en tête, et l'admiration pour ses prédécesseurs -, l'omniprésence de la musique, l'afflux soudain et massif d'argent, la fête, les amitiés, les liaisons successives, l'addiction à la drogue, la désintégration des cadres de tous ordres, l'errance puis la flambe dans le New York des années 80. Et la frénésie de création. le jaillissement du geste. L'enchevêtrement permanent des pinceaux, des châssis, des toiles, des portes ou de tout support ramassé ici ou là et sur lequel Basquiat pouvait peindre.

Pour faire le portrait de cet artiste hors norme, il fallait trouver les mots et le rythme qui en saisissent l'essence. On n'évoque pas la figure d'un homme qui créa un langage pictural fait de rage et d'une incandescente énergie avec des phrases sages et policées. Ducrozet est parvenu à traduire quelque chose de cette fougue dans son texte. Il n'emprunte aucun détour, saisit son personnage à bras-le-corps. Il nous pousse d'emblée devant le jeune homme en train de dessiner. S'ensuit une succession de chapitres brefs, sans souci de chronologie, revenant sur des événements de son enfance, anticipant sur d'autres. Certaines phrases restent en suspens, à l'instar de Basquiat qui pouvait lui-même interrompre son geste sur la toile. le texte évolue à fond de train, mimant l'urgence qui présidait à la vie de l'artiste. Un rythme qui fait écho aux excès frénétiques de la jet-set et aux désordres de l'underground entre lesquels il naviguait.

En entrant dans ce roman, je ne connaissais pas Basquiat. Ou si peu. La légende de l'artiste maudit, les montants record atteints par la vente de ses oeuvres, les trucs habituels… En le refermant, j'éprouve une véritable empathie à son égard, presque une forme de tendresse. Et puis une furieuse envie de découvrir ses oeuvres. Et ça tombe bien, puisque je me rends très prochainement à la fondation Vuitton pour voir l'expo dont il partage l'affiche avec Warhol !


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Ce récit est déroutant mais très structuré : c'est ce qui fait sa force. Il fait découvrir Jean-Michel Basquiat, ce peintre de génie, mort après avoir grillé sa courte vie à une vitesse sidérante. Sans qu'il soit rendu attachant par le narrateur, il n'en reste pas moins émouvant. Ce jeune homme a connu la misère puis la fortune. Sans palier de décompression. Et Pierre Ducrozet en parle très bien, d'une façon universelle. En mai dernier, me promenant dans le cimetière de Greenwood à New-York, j'ai cherché désespérément sa tombe, sans connaître vraiment Jean-Michel Basquiat. Je me promets de persévérer l'an prochain et de chercher celle de Michael Stewart également dont le sort qui m'était jusqu'alors inconnu m'a profondément marqué. Je vous laisse, futur lecteur, découvrir cette histoire tout aussi tragique. Bravo donc à Pierre Ducrozet pour m'avoir nourri de bien des façons.
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Une écriture vive. Un récit vif. Des mots nerveux. Des flashbacks. Des images. de la couleur. de la musicalité. Une vie décrite à cent à l'heure pour la vie d'un artiste devenu en peu de temps célèbre et ayant eu une vie courte et fulgurante.
Dans cette fiction biographique, l'auteur conte la vie du peintre, Jean-Michel Basquiat, surnommé Jay.
Son enfance aisée auprès d'un père violent, sa fugue à 16 ans de Brooklyn pour vivre dans des squats, ses débuts en tant que graffeur et son ascension rapide en tant que peintre. Très vite, Basquiat devient un artiste incontournable et l'un des chefs de file de la nouvelle scène underground.
Il côtoie les artistes des années 80 à New York : Keith Haring, Freddy Mercury, Madonna. Il collabore avec Andy Warhol.
Jeune homme pressé, il enchaîne les tableaux. Insomniaque, il passe ses nuits à danser et dans les bras de ses conquêtes d'un soir. Angoissé, il mélange les drogues.
Il peint comme il danse. Ses gestes sont à la fois précis, maîtrisés et fougueux. Quand il peint, son corps s'anime. Peindre est à la fois un besoin et un combat. Avec la peinture, il tente d'extérioriser ses démons et ses angoisses.
Ses inspirations lui proviennent de la ville, des batailles qu'il mène contre l'injustice, la corruption et le racisme. Il travaille avec le bruit de la rue, la musique et notamment la troisième symphonie de Beethoven : « Eroica ». L'ambiance qui l'entoure se pose sur ses toiles.
Une vie courte mais intense marquée par des créations, des oeuvres, des collaborations mais aussi de la folie et de ses nombreuses addictions.
Une vie pleine de fièvre décrite par l'écriture vive de l'auteur. Une lecture parfois déstabilisante par son style.
De l'audace, de la poésie et de la fougue pour nous conter la vie d'un artiste qui a marqué son époque. Un petit garçon qui se rêvait héros et qui est entré sur les murs des musées par la grande porte.

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C'est un roman sur Jean-Michel Basquiat, dont la vie fut courte et la carrière fulgurante. 1960-1988. le temps de peindre des tableaux étranges, jamais vus jusqu'alors, vite remarqués, vite connus, vite acclamés, vite vendus, très cher.
La révolte toujours, dès l'enfance. Après les graffitis sur les murs de la ville, les tableaux qui provoquent étonnement, vague dégoût, fascination. Des gribouillages, qui mêlent dessins d'enfants et bouts de phrase ? Voire, c'est de l'art aussi, grimaçant, anatomique, haché, s'inspirant des plus grands peintres. Sur fond « d'une ville en ruines qui secrète rois et démons ». La violence partout, celle des quartiers pauvres, du racisme, de la famille, des relations éphémères.
Le marché lui tombe dessus, « le fric pleut », le tout New-York se presse pour admirer la star ! Il peint, il vend, il leur en donne de l'artiste maudit. Noir en plus, le révolté insaisissable. Parfait pour l'image, Un produit, Jay-Basquiat ? Bouffé par le milieu de l'art mais le dévorant aussi.
Et les drogues, toujours. L'héroïne et la cocaïne surtout, qui raccrochent à la vie et coupent des autres en même temps : « C'est avec elle qu'il est parvenu à concilier son envie de vivre (intensément) et de mourir dans le même temps. Elle agrandit, elle fore. Elle lui permet d'accroitre sa puissance, d'aller vite – de travailler seize heures d'affilée ». Mais on se lasse vite de Jay, surtout ses compagnes, qui jettent l'éponge les unes après les autres. Les amis aussi, qui changent vite, sauf Andy Warhol, dont la mort annonce la sienne. Peu à peu la maladie, la folie, plus personne, le vent tourne, d'autres artistes arrivent, « le génie consume ». Portrait d'un artiste qui vécut sa vie comme une flèche qui atteint son but à la fin des années 1980. A-t-il subi ? A-t-il choisi ? Un peu tout à la fois sans doute, il a lui-même tracé son chemin, les appels au secours c'était pas son genre. le bonheur dans la frénésie ?

Pierre Ducrozet conte cette histoire et celle de son époque, d'une écriture incisive, sans trêve, hachée comme la vie de Jay-Basquiat. Il en restitue magistralement, les élans, les cassures, les chutes, les choix. Les fait revivre tous et toutes ; et si c'était un peu nous, tous ces gens qui virevoltent, entrent, sortent, confondent le jour et la nuit, à moins que notre jour soit leur nuit ? Vivre un peu mais fort, ou s'économiser jusqu'à l'ennui ? Un beau travail d'écriture sur l'art, la vie, l'humanité, écrit comme peignait Basquiat. Un tableau de mots.

Lien : http://maryseesterle.com
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