Le projet de
Pierre Ducrozet m'a profondément interpellée et séduite lorsque je l'ai entendu en parler à la radio. Les premiers chapitres aussi: drôles, intelligents, vifs! Mais quelle déception!
Déception que l'histoire finalement se concentre sur la trajectoire de June, anti-héroïne qui n'aime rien ni personne, sans même qu'il y ait de raison à cela, qui se ballade partout sur la planète sans problème financier, jamais et continue de mâcher sa colère et son mépris pour tout alors qu'elle se la coule douce, quand même!
Si le roman par instants plonge dans le désir ou parvient à nous accrocher avec humour et l'intervention de scènes un peu absurdes, les buts de l'auteur semblent autant se déliter que ceux d'Adam Thobias. Tout cela n'aura servi à rien, c'était perdu d'avance, assène June. Oui, c'est un peu l'impression que laisse le livre, on a hésité, buté, voulu croire que les personnages surgiraient de derrière des dialogues explicatifs. Mais non.
Pourtant l'idée de s'emparer des théories de
Bruno Latour dans une fiction était belle. J'aurais pour ma part souhaiter la sentir et non que le livre tente de me l'expliquer. Dommage. Vraiment dommage.