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Les gardiens du trésor à la bouche cousue
encore taisent , l'envoyé des dieux (Cortez) reconnu,
tout leur or, amulette et pouvoirs lui sont dévolus

Txlaka, sa place dans la lumière veut reprendre
divinité de l'ombre et de l'opprobre, renaît de la cendre
Teule est pris qui croyait prendre

Ceux qui embrassent une religion et son Folklore
Tels sont ces Cons KISS t'adorent

Cet album a le mérite de nous rappeler
les dates, les conquêtes du temps passé
en plus les pages sont très bien dessinées
Merci MRS J. Dufaux et P. Xavier


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Depuis le temps on connaît bien la méthode Jean Dufaux qui entre histoire et mystères n’a pas son pareil pour concocter des pitch pleins de promesses. Après avoir officié pendant 8 tomes avec Philippe Xavier sur une croisade fantasmée pleine de démons et de merveilles, les deux compères récidivent en nos comptant les heurs et malheurs des Conquistadores. Tout est centré sur Hernando Del Royo un hidalgo en rupture de banc qui exécute les basses œuvres d’Hernán Cortés qui est clairement dans la merde : l’entourage de l’Empereur Moctezuma commence à douter de la prétendue divinité des nouveaux arrivants, et Charles Quint qui ne peut plus le saquer a envoyé Panfilo de Narvaez le remplacer… Sa dernière chance est de mettre la fin sur l’or aztèque dédié aux dieux pour calmer la colère de du roi très catholique. Son âme damnée est ainsi chargé d’engager un commando pour réaliser le casse du siècle : on passe ainsi des « Douze Salopards » aux « Sept Conquistadors », et nous suivons une phase de recrutement en faisant connaissance avec Catalina la mercenaire de choc et de charme, le brave Gomez, le colossal Burro, l’apothicaire La Sauterelle et l’étrange prêtre Cristobal qui a force de peyotl a réuni christianisme et paganisme… Nous somme donc dans une histoire de casse et de cavale, puisque les braqueurs ont laissé en vie le prêtre de Txlaka qui lâche sur eux les forces des ténèbres...

L'introduction rappelle d'autres titres comme "Aguirre la Colère de Dieu", "Apocalypto", "The Mission", "The Fountain" (je n'ai toujours pas compris pourquoi avec tout le matériel à disposition on avait réalisé un film métaphysique pompeux au lieu d'un film d'aventure sombre) et nous montre que l'histoire est doublement raconté en analepse : comment a-t-il survécu là où tous ses compagnons sont morts, et au bout du bout comment est-il devenu le monstre au sens figuré et au ses propre qu'il prétend être devenu… Il n'empêche que malgré le bon travail de Jean Dufaux, la qualité de l'ensemble tient essentiellement sur les graphismes de Philippe Xavier qui n'a cessé de s'améliorer en reprenant encore et encore ses héros classieux, ses bad boys bien musclés, ses belles gosses bien galbées, ses criminels et ses fanatiques détestables au possible… Ici le contraste entre le jour lumineux et la nuit ténébreuse rythme le récit, il donne une verticalité qui suscite à la fois le vertige et la claustrophobie donnant une aura divine au classieux Moctezuma qui la dirige et la domine, et qui crève l'écran tant sa noblesse contraste avec la vilenie sans borne des Occidentaux avides d'argent et de pouvoir facilement acquis au détriment d'autrui… Dans ce clair obscur on s'aventure dans une jungle verte ponctuée par le jaune des rêves dorés et le rouges des cauchemars ensanglantés !
Malheureusement il faut se superméfier du « Syndrome Jean Dufaux » : il va se fait plaisir et nous faire plaisir avec des scènes de cul et une ambiance fantastique de bon aloi, mais tant qu'on gagne on joue il va s'éparpiller au petit bonheur la chance en enchaînant les tomes ou les diptyques. A la fin on s'aperçoit tout le temps que les pièces du puzzle ne s'assemblent pas à force d'être parti dans tous les sens dans des voies divergentes voire contradictoires : à celui qui ne sait où il va, nul vent ne saurait être favorable...
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Découvert grace à deux babeliophiles chers à mon Coeur, je ressors enchanté par cette BD de Dufaux, magnifiquement illustrée par Xavier. Un scénario qui réussit le tour de force de nous embarquer dès le début de l'aventure. Une fois encore, mesquinerie et trahison font le coeur de ces aventures chez les aztèques (saignant pour moi), avec des personnages étoffés et vraiment intéressants. On a qu'une frustration, celle d'attendre la suite des aventures de Cortès.
Comme chantait le génial Alain Bashung, Dufaux : “Tu m'as conquis j't'adore”.
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Des empires peuvent disparaître tandis que montent la bassesse et la corruption.
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Ce tome est le premier d'une tétralogie formant une histoire complète. Sa première édition date de 2012. Il a été réalisé par Jean Dufaux pour le scénario, Philippe Xavier pour les dessins et Jean-Jacques Chagnaud pour les couleurs. Il s'agit de la même équipe de créateurs qui a réalisé la série en huit tomes : Croisade parus de 2007 et 2014. Il comprend soixante-deux pages de bande dessinée.

En mai 1520, dans un pays d'Amérique centrale, un conquistador est allongé dans une barque filant paresseusement au gré du courant d'un fleuve : Hernando Royo. Il éprouve des difficultés à se souvenir. Par bribes, il se rappelle qu'il a échappé à Txlaka, fils des racines de l'oqtal. Lui aussi a sucé la sève de l'oqtal, c'est peut-être pour cela qu'il n'a pas succombé comme les autres. Sont-ce leurs ossements qui le recouvrent ? Il ne sait plus, il a oublié. Il prend conscience du grondement qui l'entoure, auquel il ne peut pas échapper. La pirogue se dirige vers une grande chute d'eau, emportée par le courant, elle bascule dans le vide. La chute était inscrite dans le destin de Royo, car elle lui avait été prédite par la fille de leur régisseur, Pipa, en Espagne, dans sa jeunesse. Elle lui avait dit qu'il tomberait de haut, ce qui ne serait pas grave car il n'avait pas emporté son nom avec lui. le nom qu'il aurait pris serait gravé dans sa chair. Il sera devenu un monstre, sa seule chance d'ailleurs, car pour survivre il n'y a qu'un monstre qui puisse en vaincre un autre. le père d'Hernando avait payé la jeune bohémienne, puis lui avait fait donner autant de coup de fouet que le nombre de lettres dans le nom de son fils. le voilà maintenant adulte et seul dans la jungle, poursuivi par des Amérindiens, des tueurs Otomis à la peau rouge. Tous ses compagnons ont péri.

C'était une ville superbe… Tenochtitlan. La cité de l'empereur Moctezuma. le général, Cortès, se préparait à repartir vers Veracruz pour affronter l'expédition punitive menée par Panfilo de Narvaez. L'Espagne considérait en effet qu'il avait outrepassé ses droits pour songer à s'enrichir personnellement au détriment de la couronne. le temps pressait. Coincé entre Montezuma qui s'interrogeait sur les dissensions observées entre les Espagnols et les troupes de Narvaez, Cortés avait décidé de frapper vite et fort. Il restait cependant un dernier détail à régler. Un détail qui pouvait tout remettre en question… Un détail auquel Hernando allait prendre part ! Cortés explique à Royo qu'il compte placer la vie de ce soldat dans la balance de ses ambitions à lui général. Royo lui répond qu'il ne croit pas à l'ambition, c'est un mouchoir qui s'agite à tous les vents. Mais il est un soldat, il obéit. Cortès continue : avant son départ, une dernière rencontre est prévue avec l'empereur Moctezuma. Il est pour l'instant leur meilleur allié, mais Cortès sent qu'il met en doute leur invincibilité. En gage de bonne volonté, il accepte néanmoins de leur montrer le trésor accumulé par son père, Axayacat. Mais c'est peut-être un piège car seuls deux hommes pourront accompagner le général.

La première page indique que le scénariste a choisi une époque et une région bien précises : l'empire aztèque en 1520, c'est-à-dire le premier séjour de Hernán Cortés à Tenochtitlan. le conquistador a reçu l'information de la présence de navires espagnols à Vera Cruz et il a décidé de s'y rendre, laissant une centaine d'hommes à Tenochtitlan, sous les ordres de Pedro de Alvarado. le lecteur croise effectivement Cortés lui-même qui évoque Pánfilo de Narváez (1470-1528), ainsi que l'empereur aztèque Moctezuma II, Motecuhzoma Xocoyotzin (1466-1520). Pour le reste, les auteurs introduisent des personnages fictifs, à commencer par Hernando Royo. La dynamique du récit est vite établie : Cortès a chargé un petit commando de dérober tout ce qu'ils peuvent dans le trésor de l'empereur, et en particulier le talisman de Txlaka. le lecteur assiste à l'assemblage du petit groupe composé de voleurs et de vauriens que rien n'arrête, chaque membre étant présenté succinctement à son tour : la capitaine Catalina Guerero (cheffe du commando), son second Gomes, Burro un grand costaud, la Sauterelle (jeune homme cuistot et apothicaire), et Frère Cristoval. En outre la séquence d'entrée établit qu'ils connaîtront un sort funeste, à l'exception au moins d'Hernando Royo. L'ennemi est désigné comme une entité semi-divine ou semi-démonique appelée Txlaka, fils des racines de l‘oqtal. Dans l'entourage de l'empereur, le prêtre Oczu semble avoir vu clair dans l'imposture des Espagnols : ce ne sont pas des Teules, et Cortés n'est pas la réincarnation de Quetzalcóatl, l'une des incarnations du serpent à plumes.

Le début du récit indique également que tout va mal se passer, donnant déjà l'aboutissement de l'intrigue, la plaçant sous le joug de la fatalité. le fil directeur de l'intrigue apparaît rapidement : une mission donnée consistant à réaliser un casse (piller une partie du trésor, de l'or des Aztèques), et réussir à survivre à la fuite, avec en préambule la constitution de l'équipe, et en face l'ennemi pugnace (en l'occurrence un prêtre). le lecteur sent une fêlure chez le personnage principal, une sorte de tendance suicidaire l'incitant à se montrer téméraire, mais il ne sera pas beaucoup développé dans ce premier tome. Les autres membres de l'équipe se retrouvent définis par un ou deux traits saillants : une femme guerrière sans pitié pour ceux qui la trompent à commencer par ses amants, un second efficace et effacé derrière cette femme fatale, un homme à la forte carrure sûr de sa force mais un peu limité de la comprenette, un jeune homme avec un penchant irrépressible pour concocter des mixtures à partir de plantes avec un entrain qui n'a d'égal que son incompétence, et enfin un moine catholique dans sa bure en quête d'une révélation mystique prêt à payer le prix d'une expansion de sa conscience grâce à l'usage de plantes psychotropes. L'artiste a soigné leur conception graphique ainsi que leur apparence ce qui leur apporte un peu plus de personnalité : la prestance pour Royo, la séduction pour Catalina, une forme de calme né de l'expérience pour Gomes, la masse imposante pour Burro, l'entrain de la jeunesse pour la Sauterelle, et un mysticisme inquiétant pour Cristoval.

Le lecteur accepte bien volontiers que l'Histoire laisse la place pour un tel pillage, et il prend plaisir à se laisser emporter par ces scènes courtes et enlevés, sur une trame bien balisée. S'il a lu la série Croisade, il retrouve avec anticipation la narration visuelle efficace de l'artiste. Entre quatre et six cases rectangulaires par page, c'est-à-dire des pages faciles à capter dans leur ensemble au premier coup d'oeil, des dessins qui semblent un peu aérés, avec des éléments qui disposent de place. Dans un premier temps, le lecteur peut trouver que certaines cases manquent d'arrière-plans ou que ceux-ci ne sont pas assez détaillés pour un registre descriptif : une vague évocation de la rivière, des gros plans sur les visages, des cases dépourvues de décor, une jungle souvent réduite à une toile de fond sans possibilité d'identifier les essences des arbres ou des autres éléments de la flore. Pour autant, il se sent happé dans une ambiance et un lieu spécifique à chaque séquence. Avec Hernando Royo allongé au fond de cette pirogue, il perçoit ses sensations et son état d'esprit grâce aux éléments visuels bien choisis, et à la mise en couleur basée sur un vert foncé évoquant l'environnement végétal, mais aussi la présence des ténèbres, cette dernière renforcée par des aplats de noir.

Par la suite, le lecteur ralentit de temps à autre sa lecture pour mieux ressentir l'ambiance. Il remarque alors mieux l'apport de la mise en couleur et ses discrets effets spéciaux : les gouttelettes iridescentes dans une chute d'eau, les camaïeux de couleurs pour évoquer la végétation luxuriante de la jungle ou plus automnale du domaine des Royo en Espagne, l'usage de teintes sépia pour évoquer le passé, une jeu de nuances entre vert et marron pour la carcasse d'un navire, un travail très minutieux pour souligner chaque détail de la représentation d'une pyramide ou des différents figurants composant une foule, les effets spéciaux pour la trajectoire des gouttes de pluie pendant une averse tropicale nocturne, les savantes compositions pour habiller les arrière-plans et faire peser une atmosphère oppressante et angoissante, soit nocturne dans un temple, soit enflammée lors d'une éruption. En totale coordination, l'artiste conçoit des découpages de planche spécifique pour chaque scène, toujours à base de cases rectangulaires : des cases de la largeur de la page des cases de la hauteur de la page, une disposition de cases sur les deux pages en vis-à-vis, une case verticale de la hauteur de la page soit à gauche, soit à droite, et des cases l'une au-dessus de l'autre sur l'autre partie, six cases de taille identique, des cases en insert sur une illustration en pleine page, etc. le lecteur n'y prête pas forcément une attention consciente, pour autant cette variété de constructions induit une variété et un rythme spécifique à chaque séquence, ainsi qu'un effet de renouvellement à chaque page tournée. Régulièrement, le lecteur découvre un visuel ou une suite de cases mémorables : les tueurs Otomis repérant les traces de passage dans la jungle, la vue en élévation d'une pyramide avec une myriade de détails, l'élégance raffinée de l'ornementation de l'armure de Cortès, le combat à main nue de Royo contre un Aztèque très musclé, le regard inquiétant d'une idole de pierre, le départ de l'armée de Cortès, l'or du trésor qui finit par devenir un environnement conceptuel, l'orage tropical, le sacrifice physique du sorcier, etc.

Seconde série pour ce duo de créateurs : un ancrage historique précis, une intrigue classique de casse et de fuite, avec une équipe de pilleurs. le lecteur se laisse prendre au jeu de cette dynamique efficace tout en anticipant la majeure partie des phases du récit. Il se laisse prendre avec la même facilité à la narration visuelle immédiatement accessible, paraissant toute simple en surface. Il prend conscience de la sophistication de ladite narration pour parvenir à cette forme d'évidence, et n'en apprécie que plus sa lecture. Il sait qu'il est accroché et qu'il faut qu'il sache ce qu'il advient de ces voleurs dans le deuxième tome.
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Diptyque de toute beauté, Conquistador débute, dans ce premier tome, par un exposé rapide du contexte historique. Cortès, Tenochtitlan, 1520. La guerre, l'appât du gain et les rites ancestraux sont les trois principaux thèmes développés ici.

Jean Dufaux, adepte des sagas historiques, notamment avec Murena, développe ici un scénario qui peut sembler convenu, mais comme il mêle son talent prononcé pour raconter de belles histoires, cela se lit très facilement. Trop facilement peut-être d'ailleurs : quelques temps après cette lecture, aucun personnage ne s'impose à mon esprit ; c'est davantage l'ambiance qui nous est proposée qui envoûte plus qu'autre chose. Quant au dessinateur Philippe Xavier, il se trouve qu'il est encore peu connu, mais il apparaît de plus en souvent en tant que collaborateur de Jean Dufaux, et ici il nous livre, je pense, une composition quasi parfaite pour transcrire au mieux l'ambiance presque mystique qui lie la jungle ténébreuse aux majestueuses cités aztèques. D'un certain côté, la nature et l'architecture prennent peut-être, de temps en temps, le pas sur les personnages et les détails de leur carrure et de leur visage. Cet aspect-là ne se voit d'ailleurs pas du tout sur la couverture. Celle-ci est tout bonnement magnifique en tout point de vue et donne franchement envie de se lancer dans la lecture de ce premier tome de Conquistador, dont la suite promet déjà beaucoup. La couverture du diptyque a l'énorme avantage d'être construite selon un effet miroir entre un conquistador et un Aztèque.

Astucieux et franchement vendeur, ce premier tome vaut son pesant de cacahuètes et ne demande pas, par la suite, un investissement déraisonnable pour connaître la fin : rendez-vous au tome 2 le plus vite possible !

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XVIe siècle. le Nouveau Monde. Cortès découvre la civilisation aztèque et noue des liens d'amitié avec l'empereur Moctezuma qui ne se méfie pas de ces étrangers qu'il prend pour des envoyés des dieux. Voilà, en quelques mots, le décor dans lequel se situe l'action de cette nouvelle bande dessinée signée Dufaux et Xavier. L'intrigue n'est peut-être pas des plus originale mais est traitée assez intelligemment pour rapidement susciter l'intérêt du lecteur qui, une fois lancé, aura du mal à décrocher. Difficile de ne pas se laisser happer par l'ambiance toute particulière propre à « Conquistador » qui mêle habilement histoire, aventure et fantastique. Tout juste pourrait-on regretter quelques facilités scénaristiques, notamment la figure du machiavélique et malveillant conseiller de l'empereur, adepte de sacrifices humains et de torture, légèrement stéréotypé.

L'auteur prend également bien le temps de poser ses personnages auxquels est dédié au moins un passage plus ou moins long dans lequel on en apprend davantage sur leur personnalité et leur passé. le protagoniste est peut-être finalement pour le moment le moins intéressant de tous mais d'autres tels que la farouche capitaine Catalina, le colosse Burro ou encore le jeune Sauterelle suscitent immédiatement l'intérêt. Un mot sur les graphismes, enfin, qui sont absolument magnifiques et nous offrent d'éblouissantes visions de la ville de Tenochtitlan ou encore de la jungle alentour. Les couleurs sont également très bien utilisées et nous font immédiatement ressentir cette aura de mystère et de dangers qui entoure l'environnement dans lequel évoluent nos protagonistes. Une bande dessinée de qualité dont il me tarde de lire la suite.
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Cette histoire de conquistadores me laisse perplexe et son existence ne me semble absolument pas nécessaire. Peu de choses à dire, un peu plus seulement à montrer… Dans ce cas, il aurait peut-être été plus honnête et valorisant de se contenter d'un album constitué uniquement de dessins.


Philippe Xavier a voulu travailler de manière traditionnelle et ne pensait certainement pas pouvoir vendre ses dessins s'il ne les accompagnait pas d'un minimum de trame scénaristique. C'est à ce moment-là qu'apparaît Jean Dufaux et son histoire de Conquistador, apte à abrutir n'importe quel lecteur par la force de sa répétitivité. Cette histoire de méchants européens qui viennent squatter les territoires incas pour s'accaparer tout l'or et les trésors des temples, ne me dites pas que vous ne l'avez jamais lue, jamais vue, jamais entendue ! Vous la connaissez déjà par coeur… Et vous appreniez, à l'issue de ces récits dignes des plus grossiers fabliaux, qu'il était mal –très mal- de vouloir dérober les richesses non monnayables des peuples sauvages. Encore une fois, Jean Dufaux nous assène cette morale sans oublier d'incorporer tous les éléments dramatiques qui donneront à l'histoire un semblant de rebondissements. Ici aussi, rien que du classique : des empoisonnements, des adultères, des tromperies, des affrontements… le lectorat est clairement ciblé : bourré de testostérones, on lui sert des personnages à la musculature bien développée (sauf s'il a un cerveau) et des femmes en petites tenues affriolantes (sauf lorsqu'elle jure et qu'elle se bat comme un homme).


Alors, certes, l'immersion en territoire inca n'est pas désagréable et permet à Philippe Xavier de se perdre en jungles luxuriantes et en temples resplendissants, mais quelle barbe de devoir se taper l'histoire qui va autour… Dans un déclamatoire faussement anticapitaliste clamant qu'il est mal de piller et de détruire les civilisations exemptes de vénalité, Philippe Xavier et Jean Dufaux agissent exactement à l'inverse de la morale qu'ils revendiquent -à considérer que le neuvième art est encore un territoire exempt préservé dont ils seraient les conquistadores affamés.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Bon ben voilà, c'est Dufaux... qu'y a dire de plus. Dès la première planche on est au coeur de l'action, un petit flash-back pour situer le personnage principal, et hop, on fonce tête baisser dans cette histoire d'Européens pilleurs de trésors, dominateurs (ou qui essaient). Et pour le coup je n'ai aucune empathie pour eux.
Le dessin très classique, m'a fait plongé au coeur de cette forêt équatoriale, je sentais la chaleur et l'humidité de l'air peser sur moi....
Vivement que je lise la suite.
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Ceci vaut pour l'ensemble des 4 volumes (j'ignore si d'autres sont prévus).
De Dufaux, je ne connaissais que l'excellent Murena (même si certains tomes parmi les derniers baissaient un peu, je trouve). J'adorais le réalisme de l'intrigue comme celui des dessins de Delaby, la profondeur des personnages comme le fait que l'histoire semblait racontée sans y chercher de morale.
Pour tout cela, Conquistador se situe pour moi largement un cran en dessous. On sort vite de l'aspect réaliste historique (or, même la présence de dieux ou de magie n'aurait pas empêché d'y coller un peu plus, surtout lorsqu'on utilise de "vrais" personnages) pour donner la part belle à l'action et au spectaculaire (sanglant de préférence).
L'intrigue est attendue, plutôt maigre si on y réfléchit bien. Et puis, on repère les antagonistes à des lieues à la ronde avec leurs têtes de méchants bien méchants alors que les personnages principaux, bien qu'ils ne manquent pas de défauts (un bon point pour cet aspect) semblent tout droit sortis d'un film hollywoodien.
En somme, la bd est loin d'être mauvaise, mais de l'auteur j'attendais mieux (trop, peut-être?). Une petite déception, donc.
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An 1950. Cortès doit quitter l'hospitalité de Tenochtitlan afin d'affronter ses propres compatriotes mené par de Narvaez. Mais avant il veut s'assurer qu'en revenant il aura le trésor tant convoité, l'immense richesse des aztèques. Et rien de mieux qu'une petite équipe dirigée par Catalina Guerrero, aussi belle que redoutable, et par Hernando del Royo dont on avait prédit dans l'enfance que le nouveau monde fera de lui un monstre.

Un premier tome au scénario assez classique sur fond historique. Nous empruntons les sentiers connus de l'invasion du mexique par les Espagnols et les légendes puissantes des aztèques. Leur cité d'or et de sang. Un contexte très favorable à une histoire qui fait vivre les dieux. La fantasy ne peut pas être loin dans de telles ambiances.
Néanmoins on est beaucoup plus dans le roman que dans l'historique même si l'effort est fait de ne pas dénaturer ce que l'on peut savoir de cette période.
Une vois off qui est parfois un peut grandiloquente mais qui contribue à cette atmosphère très particulière qui est un point fort de la BD.
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