Un roman que j'ai dévoré jusqu'au trois quart, jusqu'à la confession. J'ai trouvé ce texte intéressant car il permet de montrer ce qu'on ne voit pas forcément dans la 2nde GM : l'arrière, et la vision des Allemands sur les évènements notamment le sort de nombreux malades. Une Histoire romancée donc.
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Une jeune adolescente Allemande est trouvée mourante de faim à côté d'un cadavre calciné. C'est la fin de la guerre en Allemagne. Un officier Français va chercher à savoir.
Un roman qui parle du silence de la population Allemande face aux atrocités hitlériennes, de la bonne conscience qui aboutit à l'horreur, de ces bourgs refermés sur leur silence, leur esprit obtus, leur égoïsme. Un roman fort. Mais j'ai deviné tout de suite le secret, ce qui m'a dérangée. Et la "voix" de Maria ne sonne pas juste.
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1945,
Dans une ferme du Sud de l'Allemagne, Maria est toute seule. le froid s'installe dans l'automne, la terre est devenue stérile, le sol est gelé. C'est une survivante. Fatiguée, fragile et chétive, elle est aussi courageuse, résistante et puissante.
A la veille de la fin de la guerre, l'Allemagne capitule et éparpille ses soldats vers des fronts vaincus. Des divisions françaises avec leurs alliés annexent les campagnes et les villes.
Un officier et son unité, arrivent dans cette ferme. Ils découvrent une adolescente en haillons, une fille sauvage, encore enfant dans un corps décharné, mais femme dans son regard, dans son aura.
Un adjudant questionne "- Qu'est-ce qu'elle fout là ?… Comment t'appelles-tu ?…
- Maria Richter… Je n'ai pas de raison d'être ailleurs.
- Bordel ! Qu'elle nous dise où est sa famille !…
- Mes grands-parents sont tous morts avant la guerre. Mon père est sur le front russe…
Maria, soûlée par des mots qu'elle ne comprenait pas, se sentit chanceler un court instant avant de perdre connaissance..Les hommes faisaient un cercle autour d'elle. Elle reconnaissait tous ces visages sauf un, celui d'un homme qui la regardait d'assez loin, en roulant une cigarette. Il levait fréquemment la tête en scrutant le ciel comme s'il y lisait quelque chose de particulier."
Le ciel et ses étoiles, le capitaine Louyre les déchiffre, les côtoie, il est astronome.
Puis, des soldats déposent une caisse. Elle contient des os calcinés.
Et les questions fusent à nouveau. L'adjudant reprend l'interrogatoire.
"…- Qui était-ce ?…
– Je ne le connais pas et il n'avait pas de papiers…
– Tu ne sais pas qui est était ce type ? Il est venu mourir ici tout seul probablement, ensuite il s'est fait cuire et, pour finir, il s'est rangé soigneusement dans une caisse. Et, ultime précaution, pour ne pas prendre froid, le désossé s'est recouvert de toutes les saloperies qu'il a trouvé dans la grange… Tu l'as brûlé et tu l'as mangé…"
Le capitaine fixe Maria, les propos de son subalterne le dérangent, l'agacent. Il la comprend, elle pourrait être une âme soeur. Homme blasé et désenchanté, n'ayant plus fois en l'humanité, il va s'obstiner à reconstituer le puzzle. Pour lui et pour Maria, il va enquêter.
Cette investigation le conduira à une maison de repos tenue par le bon docteur Halfinger, un condisciple du docteur Mengele.
L'eugénisme. le voile se retire et dénude une vérité des plus atroces.
"…- Vous n'imaginez pas ce qu'on découvre… On dit que les Russes sont tombés sur des camps de concentration, avec des monceaux de cadavres. Nous n'avons pas fait une guerre comme les autres, ces gens-là n'étaient pas les ennemis de 14, mais une race de mutants dont on découvre chaque jour un peu plus les horreurs…"
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J'ai aimé ce livre. Il ne laisse pas indifférent. Dès les premières pages, l'angoisse nous étreint et même si nous décelons l'intrigue très rapidement, nous avons l'envie et le besoin de continuer l'histoire. Les personnages sont comme nous l'attendons. Un capitaine, héros malgré lui, impassible, parfois absent, parfois implacable et surtout tenace, une adolescente déjà adulte, déjà vieillie qui survit pour lire les lettres de son père et le retour de celui-ci, un jeune soldat solitaire en quête de tendresse, d'amour, un adjudant bête et discipliné, un colonel fourbu, averti et compatissant et un médecin aux idées fascistes, un être à vomir.
Je dois vous avouer qu'il est un sujet que je n'aime pas aborder ou lire ou voir, c'est celui de la deuxième guerre mondiale. Et pourtant...
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A la fin de la Seconde Guerre mondiale, un régiment français occupe un village allemand. le capitaine Louyre s'intéresse au sort d'une jeune Allemande, Maria, restée seule dans la ferme de son père parti sur le front de l'Est. Au travers de son histoire, celle de ses parents et les mystérieuses lettres de son père, le capitaine va découvrir un terrible secret concernant une prétendue maison de repos. très rapidement, on comprend très vite que les nazis ont organisé quelque chose d'horrible dans celle-ci. La force de ce roman réside d'une part dans la volonté de comprendre comment des hommes étaient capables de réaliser ces horreurs (l'exécution des malades mentaux) et comment ils les justifiaient. L'interrogatoire du médecin à la fin du livre est remarquablement écrite et répond à cette problématique. D'autre part, la personnalité complexe du capitaine est intéressante: c'est un homme désabusé, fatigué de la vie et de cette guerre qu'il ne comprend pas, se refusant à jouer les vainqueurs ou les héros. Bon roman, belle écriture malgré un déroulement convenu.
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Roman dépouillé, le superflu ayant été balayé par la situation historique, dans son langage comme dans ses personnages presque entièrement dépossédés. Roman à l'atmosphère très attachante, que je me suis surprise à relire sans bien savoir pourquoi, peut être parce que chacun ne semble tenir qu'à un fil dans ce monde dévasté. J'ai cependant ressenti une impression d'inachèvement, comme si ce récit annonçait une éclosion avortée.
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A la fin de la guerre, un capitaine français mène l'enquête dans une ville au sud de l'Allemangne suite à la découverte dans une ferme isolée d'un cadavre calciné et d'une jeune fille livrée à elle-même...
Le thème principal du roman est le sort réservé aux malades mentaux sous le IIIème Reich.
Dès les premières lignes, l'atmosphère angoissante et mystérieuse prend le lecteur à la gorge.
Un roman déconcertant qui laisse des traces après qu'on en a achevé la lecture.
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