AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 670 notes
5
19 avis
4
22 avis
3
24 avis
2
0 avis
1
2 avis
Un ouvrage parfaitement maîtrisé, qui multiplie avec rigueur les angles de vue différent : un Staline plus vrai que nature, les premiers pas du tsar actuel, un travail d'investigation dans la disparition d'un des joyaux technologiques de l'empire.
Un style efficace qui en fait des moments de lecture très agréables et intéressants.
Commenter  J’apprécie          131
Un roman captivant et prenant de bout en bout où Marc Dugain en profite pour nous faire toucher du doigt toute la complexité de l' âme Russe au travers de ces différents personnages.
La description finale des évènements est un chef d' oeuvre de montée en puissance, l' oppression de la situation est magnifiquement retranscrite et l' on a vraiment le sentiment d' y être. L' auteur nous " bluffe " et par une écriture au " cordeau " nous emporte dans le tourbillon de l' histoire.
Beaucoup d' émotions dans la première partie avec l' évocation de la vie de la mère de Pavel dans ses rapports avec Staline, on éprouve d beaucoup de sympathie pour cette femme et ce qu' elle va réaliser .....Bien qu' elle en soit contrainte.
Marc Dugain est quelque sorte le Alexandre Dumas de notre temps : un conteur hors-pair au style brillant. Il emporte ses lecteurs dans le maëlstrom de l' histoire russe et nous captive de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          130
Une exécution ordinaire me laisse un sentiment mitigé du fait de sa construction. Certaine d'avoir un roman en main, j'avais pourtant l'impression de lire une suite de nouvelles. Au départ, ce n'est pas la table des matières qui me contredisait ; chaque grand épisode en effet porte un nom : "Je ne suis que Staline, Vertes année, Anterograd, Deux amis, Carbonisés, La belette, le silence des mots."
Au prix de quelques retour de lecture, le lien se tisse pourtant. Mais chaque épisode contient en lui une histoire en gestation qui voudrait naître et grandir. Au final, ce roman de Marc Dugain me fait penser à la tapisserie de Bayeux : des séquences bien délimitées qui racontent une grande histoire.
Le lecteur est ainsi transporté de la terreur stalinienne à la RDA, où il va faire connaissance d'un certain "Plotov", puis il part pour la mer de Barents, avant de partager le sort des sous-mariniers de "l'Oskar".
Pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? Hormis Staline, rien ni personne n'est nommé. le roman balance entre le roman documenté et la fiction documentaire. Ce parti pris, à titre personnel, me déconcerte. Également, ce constat qui présente la Russie égale à elle-même, quelle que soit la politique en place, écrasant le citoyen d'aujourd'hui comme le serf d'autrefois. C'est peut-être vrai, mais il me semble que c'est un principe généralisé sur notre Terre. En filigrane, c'est ce que nous faisons du monde que nous habitons qui apparaît.
Commenter  J’apprécie          122
Le 20ème siècle russe, à travers différentes histoires, à différents moments.
Le sous-marin nucléaire qui coulera dans la mer de Barents, en 2000, synthétise tous ces histoires et fera le lien entre les acteurs.
J'ai lu ce qu'on pourrait considérer comme un très grand roman populaire: l'écriture est magnifique, sans lourdeur, au service de personnages vraiment incarnés: on ne peut plus le lâcher!
Commenter  J’apprécie          100
C'est à partir d'un fait divers, tragique tant humainement qu'écologiquement, que Marc Dugain nous entraine en URSS-Russie depuis les derniers jours de Staline jusqu'au début des années 2000. La tragédie du sous-marin Koursk -Oskar dans le roman - coulé en eaux peu profondes lors de manoeuvres navales dans la mer de Barents avec 118 hommes à bord, dont pas un ne survivra, avait fait la une de tous les journaux en Août 2000. Pavel, le narrateur a perdu son fils Vania dans ce naufrage, mais son corps n'a jamais été trouvé. C'est lui qui va nous guider dans la Russie communiste et post-communiste à partir de ses souvenirs, puis de ce qu'il a vécu.

La première partie nous raconte comment Olga, la mère de Pavel, urologue, mais aussi magnétiseuse est réquisitionnée - je dirais presque enlevée- par un Staline mourant, paranoïaque et despotique. Il vient de licensier ses médecins juifs qu'il a envoyé "en villégiature" loin à l'est. Olga devra être à sa disposition de jour comme de nuit, parfois attendre le bon vouloir du tyran pendant de longues heures, enfermée dans une petite pièce. Staline ne veut surtout pas qu'on sache qu'il se fait soigner par une magnétiseuse, alors il oblige Olga à garder le secret, même vis à vis de son mari qu'elle devra quitter sous un prétexte fallacieux. Dans la seconde partie, on rencontre Vladimir Plotov (qui n'est autre que Poutine), jeune officier du KGB, mis à l'épreuve par ses supérieurs. Il doit montrer que, prêt à tuer sans aucun état d'âme, il a bien les qualités qui feront de lui un bon espion. La troisième partie nous mène au bord de la mer de Barents, ou vit Pavel et sa famille. Celui-ci nous fait partager leur vie après la catastrophe de l'Oskar.

Dans Une Exécution Ordinaire, Marc Dugain nous démontre avec son talent habituel comment rien n'a changé dans ce pays, bien que les régimes et les dirigeants se soient succédés. Les tsars blancs ont été remplacés par les tsars rouges mais leurs manières de diriger le pays reste la même. Que le régime soit tsariste, communiste ou post-communiste la gestion de cet énorme pays ne varie pas : La vie des hommes n'a aucune importance, seul compte l'honneur du pays et rien de ce qui s'y passe ne doit transpirer à l'extérieur. C'est ainsi que Plotov décidera de laisser mourir les marins de l'Oskar encore vivants après la catastrophe, refusant l'aide des autres pays. Ainsi quelle qu'ait été la cause de la catastrophe, le secret aura été gardé, l'honneur du pays sauf.

C'est un portrait de la Russie, saisissant et très bien documenté, que Marc Dugain dresse dans ce roman, une sorte de fresque historique de presque un siècle. J'ai tout de même regretté que malgré que l'auteur ait choisi l'histoire de la famille de Pavel pour nous faire voyager du régime stalinien à celui de "Plotov ", il n'y ait pas de lien réél entre les différents épisodes. Il m'a semblé que je lisais trois nouvelles : la première mettant en scène Staline, la seconde Plotov dans ses débuts au KGB, et la troisième narrant le naufrage de l'Oskar et les manipulations employées par l'Etat pour acheter le secret des familles. Malgré cela j'ai passé un bon moment avec cette lecture. le mystère plane tout au long du récit et la fin fait froid dans le dos.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
Commenter  J’apprécie          100
Grande épopée de la Russie contemporaine, l'on se rend compte que la paranoia Stalinienne est encore bien présente dans les esprits en ce début du vingt et unième siècle. Un sous-marin vient de connaitre un grave incident, aucun survivant ne remontera à la surface. Tiré de la catastrophe du Koursk,
Dugain montre que le secret prédomine bien au delà des vies humaines. Un récit parfaitement rythmé que l'auteur de "la malédiction d'Edgar" mène de main de maitre. Son récit montrant jusqu'ou peut mener l'absurde et ou ces gouvernants sont bien loin d'avoir fermer la porte au dictatisme. Glaçant et passionnant.
Commenter  J’apprécie          100
U.R.S.S. de Staline. Ce dernier, pour soulager ses douleurs liées à des troubles articulaires, fait venir auprès de lui, dans le plus grand secret, Olga Ivanovna Atlina. Olga est urologue, mais ce sont surtout ses dons de magnétiseuse qui intéressent le dirigeant soviétique.
RDA, guerre froide : Plotov, membre du KGB, est mis à l'épreuve par ses supérieurs, qui se préparent pour la fin, qu'ils sentent proche, du régime soviétique.
Août 2000 : l'Oskar, sous-marin nucléaire russe, fait naufrage lors d'une démonstration, avec pour conséquence la mort des 118 hommes qui se trouvaient à son bord*.

A priori peu de rapports entre ces 3 parties… et pourtant, si je vous dis que le petit-fils d'Olga, Vania, est l'un des sous-mariniers détachés sur l'Oskar ? Que Plotov (qui n'est autre que Poutine, ainsi que le lecteur l'aura bien vite compris) est lui-même le petit-fils du cuisinier qu'employait Staline lors de ses séjours sur les bords de la Mer Noire, et qu'Olga a par conséquent eu l'occasion de faire sa connaissance ? Que c'est sous la présidence de Plotov-Poutine que se déroule la tragédie du naufrage ?
Pour faire le lien entre ces personnages, nous avons Pavel, le narrateur, fils d'Olga, et… (avez-vous bien suivi ?) père de Vania. C'est quelqu'un de tout à fait « ordinaire », juste un modeste professeur las d'enseigner à ses élèves une fiction qu'il doit faire passer pour l'Histoire, fatigué aussi de vivre avec une femme qu'il voulait quitter, ce dont il a été empêché par un accident qui l'a rendue dépendante de lui…

D'ailleurs, ces connexions ne sont pas si importantes, disons qu'elles relèvent de « la petite histoire », et qu'elles sont là afin de permettre à Marc Dugain de brosser le portrait de 50 ans de Russie, et de nous montrer que finalement, du régime stalinien à la présidence « démocratique » actuelle, rien n'a vraiment changé, de certains points de vue. Des décennies de totalitarisme ont fait de la terreur une composante du comportement russe. Elle reste la meilleure arme pour bâillonner et soumettre le peuple, et pour servir la grande Histoire –du moins celle que décident d'écrire les hommes de pouvoir-, qui broie les individus pour faire triompher la raison d'état. Que ce soit au nom de la grandeur d'une idéologie ou pour maintenir le prestige de la Russie face aux ennemis de l'Otan, peu importe, ce sont toujours les mêmes qui en subissent les conséquences. Que sont les vies de quelques anonymes face à la nécessité d'assurer la crédibilité d'un empire ?
Après l'effondrement de l'U.R.S.S., et les tâtonnements liés au manque de modèle pour remplacer le précédent, la corruption a infligé à la Russie son coup de grâce pour la précipiter dans une décrépitude générale.
Liés au destin de cette nation, deux hommes de pouvoir dont les portraits brossés par Marc Dugain encadrent le récit : un Staline en fin de parcours qui semble désabusé, car nourrissant peu d'espoir sur les perspectives de sa succession, mais gardant malgré tout sa ruse et son cynisme, et un Poutine lugubre au possible, homme froid et antipathique. C'est à se demander ce qui les pousse ! Ils donnent presque l'impression d'être, à l'instar des masses qu'ils gouvernent, pris dans un système qui leur impose ses règles, instruments d'une raison d'état qui leur interdit toute humanité.
Je suis sortie de cette lecture avec une immense sensation de gâchis et d'écoeurement, accentuée par l'ambiance qui se dégage du lieu qu'a choisi l'auteur pour y situer la majeure partie de son récit : une ville des rives de la mer de Barents, où sévit la nuit polaire, ne laissant que peu de place à la lumière (et à l'espoir…). Ce qui n'empêche pas "Une exécution ordinaire" d'être un roman passionnant !

*C'est clairement au naufrage du Koursk que M.Dugain fait allusion.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          91
arrivé à la fin, on n'a qu'une envie, le reprendre, car alors, on comprend ou l'auteur veux en venir. La 1re partie (le monde de Staline) est oppressante, les anciennes bases militaires russes totalement déshumanisée et puis le portrait de Poutine à ses débuts....à relire
Commenter  J’apprécie          90
Une exécution ordinaire/Marc Dugain
Pour bien comprendre la première partie de ce récit qui sous-tend la suite d'ailleurs, il faut se remémorer le credo de Staline, un dirigeant despotique et paranoïaque, quand il s'adresse à Olga , sa guérisseuse : « Un système comme le nôtre ne peut se passer d'ennemis. Ils sont notre carburant. Tu remarqueras que l'hostilité de nos amis est infiniment plus subtile et difficile à déceler que celle de nos ennemis. Ma relation avec les gens que j'aime a toujours été plus difficile à gérer pour moi que le contraire. Ce qui m'a conduit à me débarrasser de beaucoup d'entre eux, par crainte qu'ils ne soient tentés d'abuser de mes bons sentiments à leur égard…Le mariage est un concept bourgeois, car il présuppose sans le moindre fondement la confiance entre deux êtres…Pour maintenir la cohésion entre les nationalités si fortes et si orgueilleuses de l'Union Soviétique, et les plier à la plus grande avancée de l'histoire de l'humanité, il faut maintenir un niveau acceptable de terreur. La terreur, c'est la certitude pour tout homme , du plus humble au plus puissant, de l'anonyme à l'ami intime de Staline, que rien ne le protège d'une décision de l'exécuter qui peut tomber à chaque instant sans véritable fondement… La terreur requiert un dosage subtil, sinon nous sommes obligés de tuer beaucoup trop de monde, et elle doit être perçue comme un phénomène irrationnel du point de vue de ses victimes…Je n'ai jamais eu de problème à tuer, mais je l'ai toujours fait pour le progrès de l'humanité. J'ai épuré mais jamais éradiqué…»
Nous sommes alors durant l'hiver 1952.
Pavel Altman, le narrateur, est le fils d'Olga alors jeune femme spécialiste en urologie qui a par ailleurs le pouvoir magnétique de calmer les douleurs par apposition des mains. Staline est son patient et cela va entièrement bouleverser sa vie et celle de son mari.
Plus tard on retrouve l'Union Soviétique à l'époque de Iouri Andropov successeur de Léonid Brejnev en 1982. Ancien patron du KGB, il annonçait la perestroïka et la glasnost avec plus tard Gorbatchev comme maître d'oeuvre. le personnage principal est ici un certain Plotov (aliasPoutine), jeune officier du KGB, recruteur de futurs espions. Il est chargé par son supérieur hiérarchique d'éliminer une espionne allemande. Il va aller de surprise ne surprise dans la réalisation de cette mission délicate.
Vingt ans plus tard, au mois d'aout 2000, un sous-marin nucléaire russe s'abîme en mer de Barents par 100 mètres de fond. 118 marins périssent. À bord se trouve Vania le fils de Pavel Altman.Son corps ne sera jamais retrouvé ainsi que celui de deux autres sous-mariniers. Pour connaître la vérité sur ce drame, la famille Altman va se heurter à un mur, celui de la raison d'État. Il faut dire que c'est un ancien dirigeant du KGB qui dirige alors la Russie, Poutine (jamais nommé) alias Plotov.
Marc Dugain, une fois encore montre ses talents de styliste quand il parle de Anna la fille de Pavel le narrateur : « Anna remplissait la maison de quelque chose qui nous avait toujours fait défaut à sa mère et à moi, une sorte de foi dans l'existence, un ascendant qu'elle prenait sur le temps, une façon des refuser cette contrevie qui avait été la nôtre depuis toujours, asservie à un rythme de rongeur dans une campagne désolée. » de plus la fresque que Marc Dugain dresse de la Russie contemporaine est saisissante, le drame de l'Oskar (le Koursk dans la réalité) n'étant qu'un exemple pour illustrer la paranoïa qui habite de tout temps les dirigeants de la Russie. le nom de Poutine n'est jamais cité dans ce roman, mais on a de suite compris qui était à l'origine des jeux de pouvoir vis à vis des mafias d'oligarques. L'auteur nous montre bien que peu de choses ont changé depuis Staline, les purges exceptées qui firent alors des millions de morts.
Humour : « Il existe dans notre pays (la Russie) un grand respect de la parole des morts, car ils ne contredisent jamais la version officielle. »
Comme d'autres lecteurs, j'ai été un peu déstabilisé par la construction du récit qui semble manquer d'unité et qui laisse souvent planer le doute pour savoir où l'on est et quand cela se passe. Au fur et à mesure des paragraphes, on retrouve le fil conducteur heureusement et finalement, Marc Dugain nous offre là un bon roman bien documenté et passionnant.
Commenter  J’apprécie          80
Saisissant de finesse et de précision, de détails dans cette narration sur une période passée qui donne aujourd'hui un éclairage sur la géopolitique actuelle en ébullition.
Qualité des " croquis" des personnages historiques, dont certains ont le nom...changé mais....
Troublants, ces différents récits appuyés sur des faits réels. En tous cas, c'est ce que le lecteur s'imagine....et la réputation établie maintenant de l'auteur.
Indéniablement un travail d'analyse à la base de cette construction romanesque construite comme...un film.
Un titre qui m'interroge. Ordinaire, vous avez dit ordinaire?
Un auteur dont je vais découvrir la production et suivre l'actualité avec beaucoup d'intérêt.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1422) Voir plus



Quiz Voir plus

La chambre des officiers, de Marc Dugain

Quel est le nom du personnage principal de l'histoire ?

Alain Fournier
Julien Fournier
Adrien Fournier

10 questions
1892 lecteurs ont répondu
Thème : La chambre des officiers de Marc DugainCréer un quiz sur ce livre

{* *}