On a coutume de dire que les rêves d'antan valent mieux que les nôtres.
"Le grand bateau de fer" aura-t-il été la merveille des mers ou une flèche qui a manqué son but ?
L'ouvrage de James Dugan est une épopée, presque une biographie.
C'est le récit d'un rêve de fer et de vapeur.
Il est bien écrit, d'une manière qui le rend vivant et captivant.
Et les quelques 300 pages du livre, qui avant de l'ouvrir paraissent une somme, ne sont plus, une fois la lecture entamée, qu'un excellent moment de lecture bien trop vite écoulé.
Si au coin de quelques chapitres, son rythme parait faiblir un peu, il est vite relancé par une belle plume, vive et efficace.
James Dugan a écrit l'histoire du "Great Eastern", le léviathan de fer.
Il a écrit aussi l'histoire des hommes qui l'ont aimé.
Au bout d'un peu plus de trente ans de carrière, le bateau aura été un cuisant échec commercial, il aura, devant Montauk, sur la rive sud de Long Island, donné son nom à un récif sur lequel il avait déchiré sa coque.
Il aura endommagé ou coulé une dizaine d'autres bateaux.
Il aura affronté de terribles tempêtes, il aura, de 1865 à 1874, posé et réparé cinq lignes de câble télégraphique transatlantique.
Il aura abrité le spectre d'un homme dans sa double coque.
Il aura provoqué tous les enthousiasmes et toutes les déceptions, inspiré les plus fous et les plus fantaisistes des projets.
Il aura été l'objet le plus lourds jamais construit par l'homme.
Un jeu écrivain français, Jules Verne, fut chargé de raconter son aventure française ...
Quelques photos embellissent l'ouvrage.
Le livre se lit comme un roman d'aventure.
Il est fluide et accessible, détaillé et érudit sans jamais être ennuyeux.
Cependant, au coeur du récit, une erreur s'est insidieusement glissée dans l'analyse, pourtant si juste, de l'ascension du presque ridicule Napoléon III, qui situe la Commune en 1848.
C'est peut-être le seul reproche que l'on peut faire à ce passionnant ouvrage ...
Commenter  J’apprécie         361
On découvrit un squelette entre les deux coques.
C'était le squelette du riveur qu'on n'avait jamais retrouvé.
A côté de lui, on découvrit également les restes du jeune apprenti.
Et voilà, cher Monsieur, tout ce que je puis vous dire sur le "Great Eastern" ...
Oh, que les temps sont durs et qu'on est mal payé
Quitte ton bord, Johnny, quitte ton bord.
Je vais boucler mon sac et je vais débarquer.
Il est grand temps pour nous de quitter notre bord ...