Henri III et sa Cour - Antony - Melle de Belle-Isle - La Tour de Nesle

En 1823, un jeune homme arriva à Paris avec 20 francs en poche.
Recommandé par un ami de son père, il devint très vite expéditionnaire dans l'administration de la maison d'Orléans.
Mais ce jeune homme était dangereux comme une espèce de révolutionnaire ou d'anarchiste.
Il s'était mis en tête d'écrire du théâtre.
Mieux, il osait prétendre faire mieux que Casimir Delavigne.
Il fût donc très logiquement mis à la porte de son emploi.
Et c'est tant mieux !
Il avait mieux à faire ...
Ce recueil, intitulé "Théâtre romantique", et paru à la Librairie de Paris aux édition "Firmin Didot et Cie" en 1930.
Il reprend quatre pièces d'Alexandre Dumas, le même jeune homme qui avait mieux à faire.
Le recueil est préfacé par André Bellessort.
Ah l'heureux temps où l'on pouvait écrire dans une préface que les pièces d'Alexandre Dumas étaient mal écrites, voire pas écrites du tout sans pour autant déclencher une avalanche de réponses venimeuses et caractérielles.
Mais ne nous y trompons pas, la préface pourtant est élogieuse et éclairante.
"Henri III et sa cour" inaugura le théâtre romantique au Français.
C'est pourtant à "Hernani" de Hugo que les ennemis du romantisme décochèrent leurs traits.
"Que Dumas n'eût-il pas donné pour être un grand écrivain comme Hugo !" écrit André Bellessort dans sa préface.
Mais laissons à Bellessort la responsabilité de son propos, qui se tient d'ailleurs assez bien dans son brillant développement.
"Henri III" est un drame historique, drame d'amour et de jalousie teinté d'intrigue politique.
Paul Estuert, comte de Saint-Mégrin aime la duchesse de Guise à la folie.
Et, cet amour déraisonnable et adultère va le propulser entre le roi Henri III et le duc de Guise ...
Complots, guet-apens et assassinats se succèdent à un rythme soutenu et dans un style élégant et fluide.
Dans "Antony", le mouvement est encore accentué.
Adèle D'Hervey a aimé jadis Antony qui a disparu, sans explication aucune, avant de lui demander sa main.
Elle a épousé le colonel d'Hervey or Antony réapparaît dans sa vie ...
Amour, passion et drame final, tout est ici question d'ambiance.
Folie généreuse, passion égoïste et extravagance chevaleresque, tout le romantisme est là.
La troisième pièce du recueil est "mademoiselle de Belle-Isle", un drame de la passion.
Richelieu entretient une liaison avec Mme de Prie.
Ils ont tous les deux convenus que lorsque la lassitude de cette liaison prendrait l'un ou l'autre, ils se renverraient le demi sequin qu'ils ont brisé ensemble.
Mme de Prie est furieuse que Richelieu l'ait devancée, elle se vengera ...
L'agencement des scènes est habile et le sujet est scabreux, en témoigne une scène d'une partie de dés dont l'enjeu est la vie du joueur !
La dernière pièce de recueil est "la tour de Nesle" qui n'est d'ailleurs retranscrite que dans son premier acte, le reste n'étant ici qu'analysé.
Il vous faudra donc vous précipiter sur son édition de 1941 à la "Bibliothèque Précieuse" des éditions Gründ.
"La tour de Nesle" a été écrite par Frédéric Gaillardet.
Tout le monde le sait, Alexandre Dumas n'en a rédigé que les points et les virgules.
Mais quelle ponctuation ! ...