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4,56

sur 2040 notes
Ouf, j'en suis venu à bout !

Bien sûr, c'est un monument de la littérature. Bien sûr, qui se lit comme un polar addictif. Bien sûr, cette plongée dans l'époque napoléonienne est intéressante. Bien sûr, l'histoire flatte nos bas instincts de vengeance (même si Dieu est cité à tour de pages).

Mais que c'est long ! 1 mois à m'endormir avec le comte, à l'inviter dans mes insomnies, à partager avec lui les après-midi pluvieuses. Avec lui et aussi les autres (très) nombreux personnages, qui souvent portent plusieurs noms suivant les époques, quand ils ne sont pas nommés par leurs titres. Merci à l'arbre généalogique trouvé sur le net ;-)

Mais je ne vais pas me fâcher avec l'ami qui me l'a conseillé et reconnais avoir passé quand même un très bon moment de lecture. Reste à voir le film.
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La vengeance est un plat qui se mange froid.
Dans le cas de Monte Cristo, il s'agit d'un repas Gargantuesque, aussi étoffé que peuvent être les Misérables de son contemporain Victor Hugo. Bien entendu, courant sur 1500 pages, il y a quelques longueurs, des pauses, où l'on médite le coup à venir. Et puis, sans crier gare, voilà l'action qui s'accélère et vous tient en haleine sur une cinquantaine de pages.
Le style appartient à ces feuilletonistes qui ont fait vibrer le coeur de millions de gens à une époque où ni le cinéma ni la télévision ne pouvaient distraire le peuple. Quelques phrases, comme des coups de poignard (mieux : des envois d'épée), cinglent au fil des chapitres qui s'enchaînent tel un chapelet infini.
Le parallèle avec les Misérables, paru 18 ans plus tard, est saisissant. du reste, cette guerre entre le bien et le mal tient lieu pendant tout le XIXème siècle, torturé entre République, Empire et Monarchie. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue égaillent les pages des quotidiens à la même époque et Rocambole sera dans toutes les discussions juste avant le fleuve Hugolien. du reste, rien n'a changé au XXème avec les supers héros. Autre parallèle parlant : les surhommes avancent masqués. Edmond Dantès sera Monte Cristo tout comme Jean Valjean deviendra Monsieur Madeleine et que Peter Parker s'habillera en homme araignée ou Clark Kent enfilera son slip rouge par dessus son costume bleu tandis que Bruce Wayne vêtira cette cape de chauve souris.
Mais Dumas n'est pas Hugo et Dantès pas Valjean. Si le héros Hugolien est métamorphosé par la rencontre avec monseigneur Myriel qui le touche comme le doigt de Dieu dans sa grande mansuétude en faisant de lui un homme de bien, chez Dumas c'est la colère divine qui s'épanche.
Après la célèbre scène de la prison au château d'If qui a marqué la mémoire de millions de lecteurs, Monte Cristo récompense dans un premier temps ceux qui lui sont restés fidèles. Mais tout ceci n'a prit que le quart du roman.
Tout le reste sera cette effroyable machination qui tend à confondre et venger les mauvais hommes. Peu importe les moyens ; illimités en matière de fortune, flirtant avec la pire racaille pour l'exécution, machiavélique au dernier degré avec, parfois, son cortège de dégâts collatéraux. Monte Cristo n'est plus simplement justicier, il est devenu Dieu. Bien sûr, il reste un homme. Avec ses doutes, ses incertitudes. Il sera, souvent, à deux doigts de renoncer.
Cette vengeance est également perpétuelle : le pouvoir et l'argent roi sont déjà au coeur du sujet, rendant le propos étonnamment contemporain.
Malgré (ou grâce à) son épaisseur, j'aime bien m'immerger dans une histoire qui va m'accompagner tout un mois (je suis un lecteur lent). Cette impression de partager le quotidien de personnages familiers pendant une période qui les rend attachants plutôt qu'un roman de 200 pages qui rend le sentiment de n'avoir participé qu'à une soirée ou un déjeuner.

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J'ai adoré ce livre, je l'ai dévoré et pourtant 2 choses me déplaisent:
- la personnalité d'Edmond Dantés qui ne vit que dans le ressentiment, la vengeance, le besoin de détruire. Certes, il est un peu généreux avec très peu de personnes (l'armateur Morel par ex) mais il ne pense qu'à faire le mal en se vengeant. Il est tellement éloigné de mon héros, Jean Valjean qui lui n'est que douceur, pardon, altruisme.
- deuxième chose que je n'ai pas aimé. Si Edmond Dantés n'avait pas touché le jackpot, le gros lot en rencontrant l'abbé Faria dans sa prison du chateau d'If, jamais Edmond ne serait devenu le comte de Monte-Cristo, l'homme le plus riche du monde avec des moyens colossaux qui lui permettront de mener à bien sa vengeance.
Sans l'abbé Faria et son trésor, Edmond serait resté Edmond.
Mais c'est un livre qu'il faut absolument lire (et voir la version filmée avec Jacques Weber)
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Voilà c'est fait, j'ai fini Monte-Cristo. J'ai vécu 1400 pages, j'ai traversé Marseille, Rome, Paris, j'ai navigué, couru, dissimulé mon identité, goûté au plus cruel des poisons, vécu dans un cachot humide. J'ai été furieuse, surprise, émue aux larmes, inquiète puis soulagée, révoltée et attendrie. J'ai vu la ruine d'Edmond Dantès, le fond du gouffre puis la renaissance marine, l'émergence du comte de Monte-Cristo, la construction inflexible et brillante de l'édifice de sa vengeance qui n'épargne rien ni personne. L'argent, le pouvoir, la politique, la justice, l'amour, Dumas s'empare de tout cela avec un talent invraisemblable, moyens au service de sa narration démesurée et toujours implacable. Et quand on se dit que c'est aller trop loin, qu'on n'y croit plus à ce personnage désincarné que devient Monte-Cristo derrière tous ses travestissements, Dumas nous rend Edmond, il nous offre son humanité intacte, et son coeur généreux.

Quelques épisodes me resteront durablement en mémoire : la folie du prisonnier Dantès et l'abbé Faria qui éclaire les ténèbres du cachot, Villefort de Noirtier et son mutisme révolté (mon préféré), le duel avec Albert de Morcerf et ce qu'il dénoue dans l'intrigue. Et puis revenir enfin sur les traces du passé, parcourir les rues De Marseille, revoir le château d'If et laisser la mélancolie nous gagner lorsque Dantès disparaît à l'horizon.

Conteur hors pair, Dumas m'a transportée dans cette histoire de vengeance qui en contient mille autres, avec toute la fougue et le goût du rebondissement qui m'avait déjà enchantée dans "Les trois mousquetaires", dépeignant aussi avec talent son époque, du retour de Napoléon de l'île d'Elbe à la Monarchie de Juillet.

Sans surprise, j'ai adoré ce roman dès les premières pages, sublimées par la lecture magistrale en audiobook d'Eric Herson-Macarel chez Sixtrid Éditions.

Un voyage littéraire au long cours, une lecture jubilatoire pour un grand classique du XIXè siècle!

Si ce n'est déjà fait, lisez Monte-Cristo !

"Toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots : attendre et espérer "
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Est-il besoin d'ajouter une nouvelle critique pour cet oeuvre mondialement connue ?
Oeuvre monstrueuse de part sa renommée , sa qualité .. et sa longueur. Plus de 1200 pages en édition de poche : qui de nos jours oserait ?
Alors biensûr il faut y consacrer du temps mais quel plaisir de (re)découvrir ce roman majeur ! Aventure, intrigue, style : tout est réuni.
Inutile de résumer l'histoire que tout le monde connait dans ses grandes lignes. Pourtant quelle richesse dans le roman comparé à toutes les adaptations !
Alors même si vous pensez connaitre , lisez l'original !!!
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Monte-Cristo , un roman du destin . Au travers des milles péripéties qui y sont décrites , le personnage principal en est le destin . C'est lui qui s'empare d'Edmond Dantès pour lui faire perdre tout ce qu'il possède et le précipiter au château d'If . Lui encore , qui lui donne comme voisin de captivité l'abbé Faria grâce à qu'il réussira une évasion fantastique . Lui enfin qui , le couvrant de richesses lui permettra de devenir son propre justicier sous une identité nouvelle , rangeur impitoyable et infaillible , oeuvrant au delà de toute loi humaine ou divine . le destin , qui tour à tour donne et reprend , toujours inéluctable , toujours changeant , imprévisible et fou . Surtout lorsqu'il sort de la plume d'Alexandre Dumas ...
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Encore une fois, je suis surprise de connaître le titre de l'oeuvre sans rien savoir de l'histoire.

Je m'attendais à l'histoire d'un comte vivant dans la haute société un peu à la Gatsby, mais c'est bien plus que cela. Cette histoire est la représentation même de l'expression "la vengeance est un plat qui se mange froid" (même congelé).
J'ai beaucoup aimé le personnage du comte. Il est juste, intelligent, moral et vu son histoire j'étais à fond derrière lui 😅.
J'ai lu la version abrégée, donc je pense que ça m'a beaucoup facilité la lecture. En effet, le nombre de page est au moins divisé par 3 par rapport aux deux tomes d'origines.
Aussi, je vous conseille de vous faire une petite note avec le lien de chaque personnage parce que je m'y suis perdu plusieurs fois.

➡️ En bref, un classique avec un personnage principal emblématique et une belle leçon de morale.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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J'adore cette histoire donc je voulais lire cette version pour enfant. J'aime beaucoup encore une fois l'adaptation du texte et les dessins.
On y retrouve donc Edmond Dantes accusé et emprisonné à tort , sa rencontre avec l'abbé Faria, son évasion, et sa soudaine richesse. Tout ce qui va lui permettre de se venger des trois hommes qui l'ont accusé à tort.
Je trouve cette version très bien pour les enfants, l'original est truculent mais plus pour les adultes (technique d'empoisonement, critique de la nourriture italienne de l'epoque). L'histoire est bien respectée, la maxime de fin résumé est le seul petit bémol. Dans l'original c'est : " la sagesse humaine réside en deux mots "attendre et esperer". "
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Le Comte de Monte-Cristo est un petit bijou romanesque, récit passionant d'une vengeance préparée depuis longtemps à l'intrigue fouillée, mais en dehors de l'intérêt intrinsèque de l'histoire, il est avant tout un formidable livre sur la psychologie des personnages, les conflits entre classes sociales, le danger d'exprimer des opinions politiques ou les rivalités amoureuses. Avec moult précisions et détails, l'auteur raconte un récit au suspense exacerbé ou la tension monte de façon insidieuse, jusqu'au dénouement final. Ce roman s'inscrit aussi dans la veine de l'esprit des récits balzaciens de l'époque, où les êtres deviennent vils, dévoilant toute la noirceur de l'âme humaine, profitant d'une opportunité de situation et d'atmosphère, offrant au lecteur un panorama paranoïaque, d'une société d'arrivistes sans scrupules, prêts aux pires bassesses pour se hisser socialement, pour de l'argent, par jalousie ou pour se protéger d'un scandale. Si Dumas n'est pas Balzac, dans ce livre, il lui emprunte un certain style, mais sans jamais l'égaler, néanmoins, on retiendra de nombreuses autres influences très en vogue, comme un exotisme oriental dans les décors et les costumes, ou une ambiance flirtant avec le romantisme noir parfois. Mais ce roman reste avant tout un récit posant de vraies questions, sur la notion de justice en particulier, en évoquant la délation, l'iniquité, la vengeance personnelle et la justice privée se substituant à celle des hommes, parce que justement, cette dernière a failli dans son application impartiale, par l'Etat de droit.
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Impardonnable. Je ne découvre Monte Cristo qu'à mon âge...avancé! Quel trésor!
Je suis enchanté, ravi de cette lecture. Riche d'enseignements.
D'ailleurs pourquoi n'est-il pas enseigné au collège ou au lycée?
C'est à proprement parler un chef d'oeuvre.

La qualité du texte dépasse tout ce que j'ai pu lire à ce jour. On pardonnera quelques incohérences sans importance de date, de noms d'ailleurs corrigées dans l'édition Bouquins.

Les descriptions (personnages, lieux…) sont admirables de précision et de concision:
Ainsi la description de l'abbé Faria:
« C'était un personnage de petite taille, aux cheveux blanchis par la peine plutôt que par l'âge… la maigreur de son visage creusé par des rides profondes, la ligne hardie de ses traits caractéristiques, révélaient un homme plus habitué à exercer ses facultés morales que ses forces physiques ». Je vois le vieillard affaibli mais pétillant d'esprit et d'intelligence.

Ou encore l'éblouissement qui envahit Dantès à son premier séjour sur l'île de Monte Cristo:
« Le soleil était arrivé au tiers de sa course à peu près, et ses rayons de mai donnaient, chauds et vivifiants, sur ces rochers, qui eux-mêmes semblaient sensibles à la chaleur; des milliers de cigales, invisibles dans les bruyères, faisaient entendre leur murmure monotone et continu; les feuilles de myrtes et des oliviers s'agitaient frissonnantes, et rendaient un bruit presque métallique; à chaque pas que faisait Edmond sur le granit échauffé, il faisait fuir des lézards qui semblaient des émeraudes… ». J'entends et je vois la garrigue. Pour qui randonne en Provence ou en Corse, nul besoin d'épiloguer.

La qualité des dialogues est incomparable: dynamisme, réflexion profonde, répartie en sont les ingrédients.
Ainsi l'abbé Faria se proposant d'éduquer Edmond Dantès, de lui inculquer une solide culture générale:
«-Deux ans! Dit Dantès, vous croyez que je pourrais apprendre toutes ces choses en deux ans?
-Dans leur application, non; dans leurs principes, oui: apprendre n'est pas savoir; il y a les sachants et les savants: c'est la mémoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres.»

Ou encore la répartie du comte de Monte Cristo lors de l'entrevue avec Villefort, venu le remercier d'avoir sauvé sa femme et son fils: « et ce bonheur qui m'arrive vous dispensait, monsieur, de remplir un devoir dont l'exécution m'honore sans doute, car je sais que monsieur de Villefort ne prodigue pas la faveur qu'il me fait, mais qui, si précieuse qu'elle soit cependant, ne vaut pas la satisfaction intérieure ».

Enfin, bien évidemment que dire d'autre de la qualité de l'intrigue si ce n'est que le lecteur est emporté dans un tourbillon d'actions et de situations haletantes.
On suit avec avidité les tourments de Dantès, sa volonté de vengeance et son opiniâtreté dans son exécution.
Les rebondissements sont multiples, les destins croisés, les fortunes diverses, les amours contrariés.
Les feuilletons s'égrènent à grande vitesse, le suspense à son comble.
On notera des chapitres clés comme « Le trésor », « La promesse » (entre Valentine et Morrel) ou encore le point de bascule dans le mental de Dantès avec « La rencontre », sa rencontre décisive avec Mercédès.

Dumas a écrit: Monte Cristo n'est pas un roman, mais une histoire dont j'ai trouvé la source aux archives de la police. Il a su tirer de se matériau quelque chose de palpitant.

Les éléments de morale sont omniprésents et deux camps s'affrontent: les nobles de coeur et les opportunistes.
Les premiers d'entre eux, Morcef, Villefort et Danglars, fondent leur existence et leur position sur la lâcheté, la vantardise, l'égoïsme, l'opportunisme et la cupidité; le profit et la position sociale au détriment de toute morale.

Les éléments du capitalisme contemporain sont jetés: ainsi les trois ordres de fortune énoncés par le comte de Monte Cristo résonnent aujourd'hui parfaitement:
-Premier ordre: revenus du sol (les terres, les mines…)
-Deuxième ordre: les entreprises, les industries
-Troisième ordre: les revenus financiers
Une seule différence aujourd'hui: les troisièmes sont devenus les premiers…

C'est un roman fantastique, incomparable.
Je serai indubitablement amené à le relire tant les idées et les réflexions sur la nature humaine sont intemporelles.

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