Pauline d'
Alexandre Dumas
Folio Classique
Dans la famille Dumas, je convoque le père. Curieux ce livre tout fin, rien de comparable avec
Les trois Mousquetaires ou
le Comte de Montecristo, ni dans le fond, ni dans la forme !
1834,
Pauline de Meulien est une jeune femme un peu naïve, si j'osais j'utiliserais l'expression désuète et pourtant si significative :
Pauline semblait sortir du couvent des oiseaux. Tellement et si bien qu'elle a fait forte impression sur Alfred de
Nerval, individu modeste et sans saveurs, ne cherchez pas il n'a rien à voir avec Gérard, si ce n'est l'admiration du narrateur et l'amitié de l'auteur pour l'écrivain...
Le comte Horace de Beuzeval et
Pauline se rencontrent au cours d'une partie de chasse, à la deuxième rencontre les deux jeunes gens s'aiment et le comte demande la main de la jeune femme. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Dans ce singulier roman, on tire un peu sur la corde gothique, on dévide tant et plus le fil du courant romantique : de tempêtes en mer en naufrages, de châteaux lugubres en cryptes inquiétantes, on se méprend, on se repent, on se trompe, on se joue des sentiments, des femmes et de l'honneur.
L'atmosphère inquiétante du roman, ces nuits qui s'éternisent, tiennent une place de choix dans cette histoire d'amour et de mort.
Le comte cristallise à lui seul la peur, la cruauté, n'aurait-il pas mérité quelques pages supplémentaires ? Alfred tire son épingle du jeu, amoureux sans éclats.
Ce premier et court roman annonce la déferlante qui va s'abattre par la suite sur Dumas père.
Mais...
Je n'ai pas su m'attacher à
Pauline et à son histoire autant qu'à La dame aux Camélias de Dumas fils.
Quelques titres se sont rappelés à moi, dont Les hauts de Hurlevent, mais la magie est restée modeste, je vous invite à lire les chroniques plus enthousiastes.