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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une peau de vache bien tannée mais attachante.
Dotée d'un instant de survie plus développée que son instinct maternel, La Pâqueline squatte le logis de son Victor de fils, embastillé pour un usage un peu trop privatif de son métier d'embaumeur.
Nous sommes en 1798 et les Lumières n'éclairent pas l'âme tamisée de la marâtre. En revanche, ces temps agités où la guillotine avait tranché de la particule et où l'espérance de vie relevait de l'oxymore, les croque-morts comme Victor, artiste dans son domaine, avaient fait fortune.
Sans le sou mais pas sans ressource, la veuve dépose tous les biens du fiston chez quelques recéleurs. Un mont de piété sans pitié. La Pâqueline va aussi reprendre le commerce macabre du rejeton en optimisant les bénéfices. Entre la revente des effets personnels ou tenues mortuaires plus ou moins élégantes de sa clientèle avare en réclamation et le troc de quelques abats à des étudiants en médecine en manque de travaux pratiques ou à des tanneurs de cuir bio, la Pâqueline fait peau neuve. Tout est bon dans le macchabé et les cercueils sont moins lourds à porter. Une mise en bière sans alcool ni dents en or.
Plus agacée qu'émue que par les pleurnicheries carcérales de son unique descendance, la mère indigne va muer en Valérie Damidot et écrire son histoire diabolique, à l'aide d'une plume volé sur le cul du paon qui lui tient compagnie, sur les tapisseries du logement du rejeton pour que l'ingrat découvre sa dramatique généalogie. Cela change de la cloison peinte couleur parme ou crème de marron.
Isabelle Duquesnoy alterne dans son récit les mauvais coups de la Pâqueline avec l'enfance un peu « Cosettienne » de son épouvantable héroïne. le présent est truculent, le passé impitoyable. Itinéraire d'une enfant pas gâtée, sauf ses dents.
Je ne confierai pas mon chat en pension à l'abominable Pâqueline mais la verve rabelaisienne d'Isabelle Duquesnoy m'a rendu ce récit très sympathique. La très grande érudition de l'auteure immerge le lecteur dans l'époque, mais pas dans les pas de Bonaparte en voyage organisé en Egypte ou ceux des acteurs essoufflés du Directoire. Isabelle Duquesnoy nous raconte les rustres, les vauriens et ceux qui ne valent pas davantage et c'est jubilatoire.
Suite de « L'embaumeur » que je n'ai pas encore déterré de ma bibliothèque, La Pâqueline peut se savourer à l'unité ou à l'unisson.
Une histoire originale, merveilleusement rythmée, qui ne ravira pas que les thanatopracteurs. Une masse critique qui, malgré son sujet, mérite bien plus de remerciements que de condoléances.
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Vous avez raison ! Je sais que vous avez raison.
Il faut que je rassemble mon courage et mon demi-neurone et que j'écrive une bafouille sur ce roman.

Mais voyez-vous, je suis perplexe, déchirée, et tout plein de trucs à la fois, ce qui m'arrive rarement, du moins à ce point.
Je vais finir par la cracher, ma Valda (expression de grand-mère à réemployer de toute urgence, d'après un journal dont je tairai le nom).

Me revoilà donc en 1798, en compagnie de la Pâqueline, mère de Victor (L'embaumeur), qui se retrouve en prison, suite à ce que vous ne savez pas si vous n'avez pas lu le bouquin.
Après, ce n'est pas un spoiler vu que le bouquin en question commence par l'interrogatoire dudit Victor.

Forcément, après le témoignage de son fils, son sort n'est pas enviable.
On l'insulte, on lui balance des pierres, on la regarde d'un sale oeil, aucun commerçant ne veut plus la servir..
Les mioches ont cassé les carreaux de sa cuisine, ses locataires ont déménagé, et cerise sur le gâteau, sa maison a fini en cendres, suite à un incendie malencontreux.

Voilà notre Pâqueline dehors, en plein hiver sinon ce serait moins drôle...

Une idée lui vint subitement, le luxueux appartement de Victor est vide.
Elle va donc s'y réfugier, avec son paon (on a l'animal de compagnie qu'on peut).

Dans l'appartement de son fils, je vous passe les détails de ses actions que ne manquent pas de piquant, l'essentiel étant qu'elle écrit son histoire sur tous les murs, à l'intentioin de Victor. Pour qu'il connaisse son passé et sache enfin pourquoi elle est ce qu'elle est.
Dans ce récit, nous voyageons alternativement dans l'enfance / adolescence et le présent de Pâqueline, avec des incursions en prison auprès de Victor.

La plume d'Isabelle Duquesnoy est toujours aussi magnifique, mais cette fois ça ne m'a pas suffi.

L'histoire de Pâqueline aurait pu m'arracher des torrents de larmes, mais si j'ai apprécié les passages sur son enfance, je n'ai rien ressenti. Aucune émotion.
Et la narration de son présent m'a passablement gonflée.

En gros, je me suis ennuyée, quand je n'étais pas révoltée par les actes portés à ma connaissance.
Les animaux ne sont pas épargnés, de surcroît !
J'ai souvent été horrifiée, ce qui explique que mon empathie ait pris un autre bateau.

Mais... parce qu'il y a un mais, d'un coup sur la fin, l'autrice m'a chopée en beauté.
Les émotions m'ont submergée et le final est plus que remarquable.

Voilà pourquoi je doute. 480 pages de lecture fastidieuse pour être bouleversée à la lecture des 50 pages finales, c'est un peu limite.

Je sais que je vais à contre-courant puisque beaucoup de mes amis ont adoré ce livre, mais voilà, il est passé à côté.
Enchantée par quelques passages, écoeurée par d'autres, indifférente sur la majeure partie.

Je vous conseille néanmoins de lire ce livre sans vous fier à mon avis, le fait que je n'aie pas été touchée étant très personnel, et je ne peux nier l'intérêt intrinsèque du récit.
La plongée dans le Paris d'antan très détaillé est également un point positif.
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Déjà couverte d'opprobre par le procès et l'emprisonnement de Victor, son fils embaumeur enrichi par un trafic d'organes, la Pâqueline se retrouve à la rue après l'incendie de sa maison, cette même année 1798. Elle investit alors la demeure bourgeoise de ce rejeton exécré, et, faute d'autre moyen de subsistance, s'emploie à son pillage méthodique. Emplie d'aigreur par le contraste entre l'opulence de son fils et sa propre indigence, elle est prise d'une irrépressible impulsion : jeter le drame de sa propre vie et le secret des origines de Victor à la figure de l'absent. Ce qu'elle entreprend en couvrant d'écritures les murs du riche appartement.


J'avais apprécié L'embaumeur au-delà du coup de coeur et ne pouvais donc que me précipiter sur cette suite, que l'on peut d'ailleurs lire indépendamment. Victor croupissant désormais dans les immondes profondeurs de son cachot, où seul le paiement d'une pension peut assurer un régime adouci, le voici plus que jamais dépendant de son épouvantable mère et des méchancetés dont elle l'a depuis toujours poursuivi. La narration quitte le point de vue du fils pour embrasser cette fois celui de la mère, dont on va peu à peu comprendre les raisons de sa rancoeur et de son aversion maternelle. L'odieuse figure de cette femme sans vergogne ni morale, qui souvent choquera le lecteur pris d'une répugnance horrifiée, laisse bientôt entrevoir une existence misérable, jalonnée d'épreuves, ainsi qu'une personnalité qui, aussi fruste et bestiale soit-elle, n'en finit pas moins par révéler des facettes humaines et attachantes.


Au travers de la Pâqueline se profilent les réalités de la vie quotidienne du petit peuple de Paris et des campagnes à la fin du XVIIIe siècle, en particulier celui des femmes les moins favorisées, prostituées, servantes ou orphelines. L'on retrouve avec plaisir l'érudition de l'auteur, qui sait distiller les menus détails de la vie de l'époque dans une restitution toujours surprenante, souvent choquante et repoussante, tant elle accumule de sordide et d'horrible dans l'ordinaire misérable qui prévaut alors dans les basses couches de la société. Nombreux sont les passages qui plissent le nez du lecteur de dégoût incrédule, notamment en ce qui concerne les ahurissantes utilisations de matières humaines, le terrifiant manque d'hygiène et les crasses ignorances médicales.


Dans la même veine que L'Embaumeur, La Pâqueline m'a sensiblement moins séduite. Peut-être parce que l'effet de surprise s'y est mué chez moi en une diffuse sensation de réchauffé, et surtout à cause des éléments beaucoup plus burlesques de ce second ouvrage qui donne parfois l'impression d'une surenchère au détail écoeurant. Cette suite n'en demeure pas moins un excellent roman, original et documenté, bien écrit et agréable à lire, dans un genre inclassable qui vaut le détour.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La Pâqueline aurait-elle été touchée par la grâce de l'instinct maternelle ? Pâqueline Sénéchal, veuve de Johann Renard, rend visite à son fils Victor l'embaumeur qui se morfond sur la paille humide d'un cachot.

Victor, qu'elle a foutu à la porte il y a plus de deux ans et qui a eu l'arrogance de faire honteusement fortune depuis.

Il faut dire qu'en cette fin de siècle le commerce de cadavres royalistes ou contre-révolutionnaires est des plus florissant.

Mais la Pâqueline n'a plus de maison, alors le magot et l'appartement bourgeois de la rue des Blancs-Manteaux vaut bien une petite visite à Victorniole. Une mauvaise femme la Pâqueline, peut-être, une mauvaise mère certainement, mais elle a été aussi une petite fille qui n'a pas eu la vie facile.

Et ça la Pâqueline, de peur de l'oublier, l'écrit sur les murs nus de l'appartement, quand Victorgoule rentrera chez lui, il aura une sacrée surprise.Ses souvenirs, la Pâqueline, les verrait bien imprimés dans un joli livre à couverture de peau humaine.

Ah oui, j'oubliais, la Pâqueline, durant le séjour en prison de son cher Victor, a repris son commerce.

Chez les Renard, les cadavres on ne fait pas que les détrousser, on les découpe et les désosse
La France en cette fin de dix-huitième siècle, Montesquieu, Rousseau, Voltaire, Diderot, la France au temps des Lumières et de la pensée philosophique humaniste, certes, elle bien là quelque part mais tout de même bien cachée.

Et ce n'est vraiment pas sous cet angle là qu'Isabelle Duquesnoy a décidé de la raconter, notre Histoire de France.

Il faut dire qu'Isabelle Duquesnoy est une romancière érudite à l'écriture fleurie, les lecteurs de «L'embaumeur », son précédent et formidable ouvrage, ne l'ignorent plus.

Johann, Pâqueline et Victor sont bien des héros, mais les héros d'une autre Histoire de France.

Un roman qui se lit le coeur et le rire au bord des lèvres, vivement la suite!!




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bouyou les bézots, attention à vous, voilà cette fi d'garce de Pâqueline !
La Pâqueline, la quarantaine en 1798, fonce dans le tas et n'y va pas par quatre chemins pour se sortir de la misère. Elle ne recule devant rien et se livre aux actes les plus horribles sans arrière-pensée ; déshabiller, dépecer, désosser les cadavres, voila qui ne lui fait pas peur et va devenir un gagne-pain rémunérateur ! et garde à ceux qui voudraient se mettre en travers de son chemin…
Isabelle Duquesnoy s'est passionnée pour les embaumeurs, les marchands de toutes sortes utilisant des matières premières issues de cadavres, et on apprend une quantité de choses sur les usages peu recommandables des bas-fonds parisiens, et la vie dans la campagne normande du 18ème siècle.
C'est truculent, burlesque, ébouriffant, barbare et tendre mais surtout pas bien-pensant (quelle horreur !).
Le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer, et passe par une foule d'émotions contradictoires, car il va découvrir que l'odieuse Pâqueline cache un lourd secret qui va la rendre plus humaine et presque attachante (je dis bien presque par ce qu'il ne faut tout de même pas exagérer).
Un seul regret, c'est que dans ce langage fleuri, dans lequel l'auteure saupoudre à merveille de nombreuses expressions de l'époque ou de patois normand, viennent se mêler parfois des expressions d'aujourd'hui, que j'ai trouvé bien fades par rapport à ses trouvailles. J'aurais préféré qu'Isabelle Duquesnoy mette à profit ses recherches et son imagination débridée dans l'utilisation d'expressions qui sonnent plus 18ème siècle, le récit y aurait gagné en authenticité sans rien perdre de sa verve ! Fi d'toto !
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La Pâqueline est la monstrueuse mère de Victor Renard, L'Embaumeur, qui croupit maintenant en prison pour le crime répugnant qu'il a commis. Autant Victor était naïf et généralement bien intentionné, autant la Pâqueline est madrée et méchante… Qu'a-t-elle pu subir pour devenir cette femme sans coeur, voleuse, menteuse, cruelle. Eh, elle aime P'tit-Bécu, me direz-vous ! Oui, c'est vrai, elle aime son paon, mais n'hésite pas à lui déplumer le croupion pour écrire sa vie sur les murs de l'appartement de son fils, logis qu'elle squatte et qu'elle vide de tout ce qu'il contient afin de le monnayer au Mont-de-Piété. Isabelle Duquesnoy nous propose de découvrir La Pâqueline grâce à deux narrateurs : un narrateur à la troisième personne nous fait vivre le présent des personnages (1798), mais c'est la Pâqueline elle-même qui nous racontera son enfance mouvementée et son adolescence qui prendra fin abominablement…
***
Je suis presque aussi enthousiaste pour La Pâqueline que je l'étais pour L'Embaumeur. La joie et la surprise provoquées par cette écriture précise et parfois triviale, par le mélange brillant de l'érudition et de la gaillardise perdurent, mais moins intensément. Il n'est reste pas moins que j'ai beaucoup aimé ce livre qui, comme le précédent nous entraîne, souvent avec beaucoup d'humour, dans le Paris postrévolutionnaire encore bien troublé, mais aussi dans l'Ancien Régime. Pendant la jeunesse de Pâqueline, vous séjournerez à Paris, mais aussi dans un coin de Normandie, à la campagne, au sein d'une famille paysanne loin d'être pauvre : le maître emploie trois domestiques, à savoir une servante pour tenir la maison et deux aides pour les travaux de la ferme. Pendant que Victor est en prison, la Pâqueline continue, grâce à Toussaint, les activités de son fils. Mais l'autrice n'insiste pas cette fois sur le métier d'embaumeur. Elle nous en présente plutôt les très fructueux à-côtés que développe Pâqueline avec plus d'imagination que son fils, et surtout avec un cynisme assumé. La vie quotidienne à Paris et en Normandie est toujours parfaitement intégrée au récit, jamais présentée sur un ton didactique qui pourrait se révéler pesant. Bref, lisez Isabelle Duquesnoy, ses romans en valent la peine ! Je vous conseillerais cependant de commencer par L'Embaumeur : le forfait de Victor est révélé dès la première page de la Pâqueline alors qu'on ne le découvre qu'à la toute fin du roman précédent et qu'il ajoute un certain suspense à l'intrigue.
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Ah ça fait du bien de temps en temps croiser des héros méchants et pas très malins. J'avoue qu'ils osent des crasses, des petites vengeances mesquines que l'on rêverait de se permettre de temps en temps, non ?
Paqueline elle remplit toutes les cases du zéro scrupule, de la méchanceté assumée, de l'absence abyssal de tout instinct maternel.
C'est fascinant. On ajoute à cela un animal domestique hors du commun, un paon déplumé, une activité de croquemort dépouillée de tout sentiment, et on a un roman tout à fait original, divertissant, jouissif.
Attention, c'est un divertissement intelligent, basé sur des recherches certainement très poussées sur la vie parisienne àla fin du 18ème siècle, qui vous donne vraiment l'impression de parcourir les rues de la capitale, de la crotte plein les souliers.
De la crotte, car en effet, ce n'est pas un roman fait de satin soyeux et de dentelles délicates. On est plutôt au niveau du peuple, de la fange, du cadavre à qui l'on ôte les quenottes, des filles de joies trimballées comme des objets utiles mais sans valeur.

Pourquoi n'ai-je pas mis 5 étoiles alors, si tout semble si impeccable ? Eh bien parce que le personnage de Paqueline manque un tantinet de véracité. Même si le récit de sa jeunesse justifie en partie sa méchanceté, on se dit qu'elle pourrait malgré tout avoir une once d'humanité. J'y peux rien : je crois en l'espèce humaine. Et enfin, j'aurais bien apprécié un développement plus poussé des descriptions du Paris fins XVIIIème, à la hauteur du travail de recherches effectué par l'auteure.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Un vrai coup de pied dans la fourmilière du bon sentiment, de la gentillesse et l'abnégation. Prévoyez un petit mouchoir pour les nez sensibles, car ça ne sent pas toujours la rose.
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fin 17e . 18e siècle une mère sans morale raconte a son fils emprisonné son enfance a elle et son quotidien actuel. si vous avez aimé le livre "le parfum" vous adorerez ce livre. très bien documenté on apprend beaucoup sur ce siècle. un mélange de fange, d'odeurs, aucune morale et de l'humour. parfois toi much mais prenant du début à la fin. récit faisant alterner un chapître sur deux présent et passé mais ce n'est pas gênant. âmes sensibles s'abstenir.
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Elle déteste la terre entière, et son fils plus encore, surtout depuis que sa récente condamnation a fait dégringoler leur réputation et perdre leur maison. Elle, c'est la Pâqueline, la mère de Victor Renard dont les faits d'armes nous ont déjà été racontés dans l'excellentissime "L'Embaumeur". Tout en dépouillant consciencieusement l'appartement de son fils, la Pâqueline entreprend de lui raconter sa vie et les raisons de sa colère... en écrivant sur les murs.
A nouveau, Isabelle Duquesnoy offre à nos yeux épatés de lecteur une peinture vivante, un véritable festival pour les sens : sous sa plume, on entend, voit, hume le Paris de 1798. Avec toujours cette même minutie et ce souci du détail dans la description des tenues et des décors, nous suivons donc cette femme bien décidée à livrer ses secrets et sa vérité, sacré caractère flanqué d'un paon domestique (mais oui). Sans scrupules ni empathie, capable d'avoir une idée immonde à la minute, est-ce possible à la fin de lui trouver des circonstances atténuantes et de s'attacher à cette mère monstrueuse ? En tout cas, tout comme son Victordu de fils, il sera difficile d'oublier un tel personnage.
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La Paqueline est la suite de l'Embaumeur. Personnellement, je ne l'ai pas lu. Cela n'a pas nuit à la compréhension du livre, en revanche je me suis sentie frustrée car j'ai gardé tout de même l'impression d'avoir pris le train en marche... dommage, la prochaine fois je serai plus vigilante.
La Pâqueline est la maman de Victor, l'embaumeur dont il est question dans le 1er tome. Victor a commis un forfait répugnant et se retrouve en prison. Sa mère, dont la réputation est entachée par ce crime sordide, décide de se venger en pillant ses biens et en lui révélant les secrets peu glorieux de son histoire familiale.

Un sacrée bonne femme cette Pâqueline. Mesquine, cupide, menteuse et mauvaise comme un teigne. Pas étonnant qu'elle soit aussi une mère indigne doublée d'une une vraie mégère !
Mais peut-on réellement lui en vouloir ? L'époque était rude, surtout pour une femme seule et les armes parfois bien inégales: il fallait bien se débrouiller en ces années post- Révolution, où tous les privilèges étaient bien loin d'être abolis !
Croiser une anti-héroïne aussi flamboyante et assumée, ce n'est pas si courant et cela apporte une vraie originalité à ce récit.

La Pâqueline incarne magistralement tout ce que nous voudrions parfois être, dans le secret de notre coeur, sans oser nous l'avouer. Elle qui abandonne son fils à son triste sort en prison pour économiser les 3 sous qui lui permettront de rentrer chez elle confortablement en voiture est pour moi la caricature extrême, mâtinée d'une bonne dose de second degré, de ce que toute maman a secrètement fantasmé un jour.
Et la Pâqueline, elle, elle l'a fait...

Un roman plein de piquant, parfois outrancier mais très bien servi par une écriture qui oscille entre les sujets les plus triviaux et une érudition certaine. L'auteure possède une plume sans pareille pour nous faire passer du caniveau aux dorures.
Un roman original et flamboyant, qui ne ressemble à aucun autre.
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