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3,76

sur 374 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dix heures et demie du soir en été est mon introduction à Marguerite Duras. J'ai beaucoup lu vos avis et j'ai rarement vu auteur si polémique : vous êtes conquis ou vous avez détesté.

Sur le style, il y a tout d'abord un effet de répétition dramatique qui ancre toujours davantage dans la mémoire du lecteur Rodrigo Paestra, l'orage, l'été, l'hôtel.

Une complice dans la lecture de Duras m'as fait remarquer ceci : c'est un récit sensoriel. Vrai, j'ai senti l'humidité dans l'air à l'approche de l'orage et, lisant en plein hiver, j'ai senti la chaleur de l'Espagne, le goût des manzanillas aux lèvres de Maria.

Parlant de sensibilité, l'érotisme est amené fort à propos, sans excès.

La façon évanescente, poétique et incertaine de décrire une action puis d'ajouter « la chose est possible » ; « l'a-t-il seulement prononcé ? », « Ils se dirent […] ou peut-être pas » (citations de mémoire) donne une irrésistible saveur au récit.

Duras décrivait chez Bernard Pivot le magnétisme de sa plume qui « court sur la crête des mots ».

A l'heure où le cinéma nous propose clé en main un imaginaire, il est de plus en plus difficile de recréer soi-même, à partir d'une expérience de lecture, les visages, le décor, une atmosphère qui ne répond qu'aux critères de notre propre sensibilité.

Faire d'abord appel aux sens, à l'épiderme, pour stimuler l'imagination et partant, construire une narration située dans un décor non plus descriptif mais olfactif, visuel et corporel est un coup de maître(sse).

Cet ouvrage sensoriel est une occasion de laisser libre cours à son imagination, grâce à une écriture redoutablement efficiente.

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Magnifique ! Du Duras comme j'aime. Du Duras comme je ne me souvenais plus. Quelle puissance d'écriture ! Quelle économie de moyens et, pourtant, toute la tension est là, depuis la première ligne jusqu'à la dernière. J'ai découvert émerveillée. Cent cinquante pages de pur bonheur.
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Depuis un an j'explore l'oeuvre de Duras et une fois de plus l'autrice m'a hypnotisée avec ce court roman qui se hisse parmi mes préférés, à côté de Moderato cantabile.

Plusieurs ouvrages de Duras se répondent et lire Dix heures et demie du soir en été peu de temps après Les petits chevaux de Tarquinia permet de faire de nombreux parallèles. Dans les deux romans, les protagonistes sont en vacances, mais ici l'Espagne a remplacé l'Italie et la manzanilla s'est substituée au bitter campari. L'élixir de Dix heures et demie est aussi plus concentré. L'action se déroule sur environ 24 heures.

Au coeur de l'intrigue, on retrouve une femme qui boit, aux prises avec la déliquescence de son couple. Cette femme, son mari, leur enfant et une amie célibataire roulent vers Madrid, mais de violents orages les contraignent à faire une halte pour la nuit dans un village où règne une certaine tension. La police y traque un homme qui a tué sa jeune épouse et l'amant de celle-ci.
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Toutes les saisons ont une heure. Cet été là il est dix heures et demi du soir.
Ce qui pourrait être la fin d'un demi jour.
Maria a soif et ce n'est pas le soleil d'Espagne qui assèche sa gorge.
Maria a perpétuellement soif, d'une soif qui coule d'une source qui lui est intérieure.
Elle a soif en dedans d'elle même. Une soif qui appelle ceux qui gravitent autour d'elle au péril même de leurs jours.
Elle se livre à cette soif. Elle appelle «une fleur noire poussée sur les désordres de l'amour».
Mais une fleur suffit elle à la source ?
Pierre sait cette soif. Claire, l'amie du jour, est belle. Maria sait la beauté De Claire.
Elle sait l'amour de Pierre, elle sait qu'il connaît la puissance de la source.
Maria connaît les fleurs, elle naissent de sa source.
Si la force d'une source est capable de faucher une fleur, elle est aussi capable de la laisser aller au bonheur des jours.
Il faut savoir remettre au courant ce qui ne coule plus de source.
Un amour à demi jour, où le soir se devine dans le silence des gestes.
Un amour à claire-voie d'une certaine heure des jours.


Astrid Shriqui Garain
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Les livres de Marguerite Duras et moi, c’est une histoire d’amour et "Dix heures et demie du soir en été" n’est pas une exception ; j’adore ! Tout y est, une atmosphère prenante, la chaleur, la touffeur de l'air, l'orage qui explose et la passion, celle d'un couple naissant, et les derniers frissons d'un couple qui se défait.

Vacances en Espagne. Maria, Pierre, son mari, Judith, leur fille, et Claire, une amie, s'arrête pour la nuit dans un hôtel, sous une pluie d’orage. Maria à tendance à trop boire. Pour Pierre et Claire, c'est la passion qui s’ébauche. Maria les voit sur le balcon. Il est dix heures et demie du soir, en été.
Seule, elle voit aussi celui que tout le monde recherche pour le meurtre de sa femme et de son amant, Rodrigo Paestra. Il n’est qu’une ombre, caché sur le toit mais Maria va vouloir le sauver et changer le cours de sa propre vie.

Cela pourrait être totalement désespéré, et bien non, bien au contraire, cela frémit de vie et d'émotions.

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Verdict: le meilleur Duras ?, mon préféré en tout cas...

Duras ne plaît pas à tous. Inclassable, géniale, insupportable ; artiste totale. Dans son style unique, Duras porte le sujet de la passion et de la trahison, mettant en abîme l'histoire très ordinaire et presque médiocre de la narratrice avec un crime passionnel sanglant, un soir de tempête dans un petit village. Le lecteur se laisse porter par le bouillonnement des sentiments : l'incompréhension face à la passion, la peur de l'abandon, le besoin de la folie, l'injustice de la loi. Tout est orchestrée par Duras dans un style poétique, musical et entêtant.
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Il y a dans les romans de Marguerite Duras, à mes yeux, une sombre lumière et parfois, une lumineuse noirceur ; et toujours, il y a cet éblouissement par ses mots, aussitôt mis en images ; il y a aussi ce peu où tout est dit, car le reste se ressent, se vit, se lit entre les lignes. Dix heures et demie du soir en été n'échappe pas à tout cela. La puissance est là, une fois de plus. Tout comme la lumière, tantôt discrète comme les étoiles, souvent illusion dans ces verres de Manzanilla, et tellement éclatante qu'elle en devient étouffante sous ce soleil d'été espagnol.
Lien : https://dusoirenete.wordpres..
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Une histoire tragique, voire mystique, vite prenante, noire mais au style solaire, comme une expérience. Inédit de la part de cette grande auteure qui a dit ailleurs "Ecrire, c'est hurler sans bruit"! Aussi, chaque mot, sous la plume de l'autrice, est un caillou parfois amené là au gré du courant de la phrase.
A noter que quelques cinéastes se sont attelés à traduire ce récit en images, dès les années 1960 ... Et jusqu'à plus récemment ("Orage" de Fabrice Camoin en 2015 par ex.).
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Un livre très fort de Marguerie Duras sur la fin d'un couple, la passion et l'empathie.

Un quatuor : le couple et leur fille, la future maîtresse du mari.
La femme est devenue alcoolique et aime toujours autant son mari.
Le mari est encore amoureux de son épouse, mais est fatigué de son alcoolisme sans toutefois vouloir la laisser sombrer. Il l'aimera toujours, on le comprend dans ses pensées. Toutefois, son attirance physique pour la femme qui les accompagne est évidente et inélectuble.

Arrivés dans un hôtel à 3 h de route de Madrid, ils sont contraints de s'y arrêter à cause d'un terrible orage. Mais dans la bourgade où ils sont, un meurtre passionnel vient d'être commis. Un homme a tué sa fiancée et son amant et se cache dans le quartier.

Peu à peu, l'épouse du couple va découvrir la présence du meurtrier sur le toit de l'hôtel et se prendre d'empathie pour lui. Elle comprend qu'il a agi par passion et souffre plus que tout d'avoir perdu l'amour de sa vie. Elle va tenter de le secourir.

La plume de Duras est acérée Raconté au présent, ce roman ancre le lecteur au coeur de ce drame. On se sent proche des personnages. On fait partie du décor. le talent de Marguerite Duras n'a pas son pareil.
Lien : https://www.youtube.com/chan..
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