AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 6205 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'Amant, récompensé par le Goncourt en 1984, est une incursion de l'autrice dans le genre autofictionnel, genre que frôle bien souvent de sa plume Marguerite Duras Ainsi on retrouve l'Indochine, une mère fragile des nerfs et marquées par les échecs, une cellule familiale plutôt dysfonctionnelle. Ce court récit gravite autour de la relation transgressive de Duras, quinze ans, avec un chinois de douze ans son ainé, enfant unique d'une riche famille de marchands. Relation quelque peu scandaleuse donc, de par la différence d'âge et dans le fait qu'une française se compromet avec un indigène, mais aussi dans l'impression qui se dégage que cette mère, que l'achat d'une concession inexploitable, ainsi que sa préférence pour un fils ainé mauvais sujet qui vole tout le monde, a ruinée, prostitue sa fille à un homme pour quelques diners fins. Les lecteurs de la romancière ont le plaisir de se retrouver en pays de connaissance avec des évocations de motifs, d'images marquantes d'autre romans comme un Barrage contre la Pacifique ou le Vice-consul. le principal intérêt de cette oeuvre est sa grande lisibilité, avec de courts paragraphes bien aéré, sa brièveté et la relative absence du caractère abscons et très déroutant que d'aucuns trouvent, dont le scripteur de la présente critique, dans la prose de Marguerite Duras.
Commenter  J’apprécie          90
L'Amant est le premier livre de Marguerite Duras que j'ai lu.
Elle raconte l'Indochine des années 30, une mère folle, un frère avachi, l'éveil des sens comme une mousson, le désespoir noyant le tout sous une boue de Mékong.
Sa position dans la société est unique. Même si elle a un amant chinois, son école va pas la renvoyer car elle est une des seules blanches à y étudier. Sa famille, elle, profite de l'argent de l'amant chinois.
Commenter  J’apprécie          40
Agréable découverte de l'autrice Marguerite Duras avec des descriptions composées de phrases très courtes utilisant les pronoms de troisième personne rendant la lecture très immersive (il… elle…). La concupiscence est très bien retranscrite avec un érotisme ne tombant jamais dans le vulgaire. L'époque de l'Indochine française est passionnante à lire.

Le récit ne possède pas de chapitres : nous naviguons dans le temps d'un paragraphe à l'autre entre les différences époques de son enfance, adolescence et âge adulte, ce qui renforce l'immersion près du Mékong. Ce procédé de souvenirs s'éparpillant m'a rappelé Confiteor de Jaume Cabré.

Challenge Multi-défis 2024
Commenter  J’apprécie          00
J'ai enfin lu L'amant de Marguerite Duras (1ère fois que je la lisais aussi)
je m'attendais pas du tout à un style comme ça
cette écriture aussi fleuve que le Mékong
qui s'écoule sans fin, comme une seule phrase murmurée sur un oreiller
puis s'emballe à la fin 💔
Pudeur impudique de cet amour interdit 🖤
#Lecture
Commenter  J’apprécie          00
J'ai apprécié le rythme des virgules et des points.

Quelques phrases sont vraiment sublimes, et d'autres, trop courtes pour nous donner de plus amples détails.

Aussi, les allers-retours dans le temps n'aident pas toujours . Les prénoms manquants non plus, pourtant, on en ressort ravi d'avoir fait un saut dans l'imaginaire et le réel de Duras.

Un petit livre à lire, ne serait-ce que pour comprendre le lien entre l'Indochine et la France.
Commenter  J’apprécie          20
On ne peut pas parler de ce roman autobiographique de Marguerite Duras sans évoquer le talent indiscutable de l'auteure à nous transporter dans les méandres l'époque coloniale que fût celle de son enfance et de son adolescence. On peut en ressentir la chaleur au degrés près, tout comme le climat pesant entre puritanisme, différences de classes sociales et d'origines.

Ce roman est plus complexe qu'il n'y paraît. D'une part, Marguerite a dans les 70 ans lorsqu'elle évoque ses souvenirs de l'enfant qu'elle était à 15 ans. Une enfant qui devient une femme avec un corps qui attire le regard des hommes dans des tenues qui pour l'époque étaient provocantes selon une société puritaine qui l'a condamnera ; qui plus est, dans une famille monoparentale dont une mère instable et un frère détestable.

On pourrait se sentir perdu en lisant L'Amant tant les souvenirs de l'auteure sont vivaces. Elle passe de sa voix de narratrice à sa propre voix, ce qui est parfois déstabilisant, tout comme sa capacité de passer d'un souvenir à l'autre, de la même manière que l'on discute avec un ami en mettant des parenthèses dans cet échange. Mais c'est aussi cela qui rend ce roman si particulier. Marguerite Duras se livre avec à la fois ce naturel et cette folie qui envoûte le lecteur.
Lien : https://pasionlivres.blogspo..
Commenter  J’apprécie          210
« Très vite dans ma vie il a été trop tard. A dix-huit ans il était déjà trop tard. (…) A dix-huit ans j'ai vieilli. (…) Que je vous dise encore, j'ai quinze ans et demi. C'est le passage d'un bac sur le Mékong. »

Dans ce roman Goncourt 1984, Marguerite Duras narre les événements qui ont infléchi son existence, englouti son enfance, nourri sa prose, forgé son style. C'est un style tout en souvenirs et en images, presque un style incantatoire. Des phrases courtes et simples. Des mots qui éclatent comme des bulles irisées. La narration est un flux de conscience, une émergence aléatoire. le récit peut paraître déconstruit mais il suit la logique de la mémoire qui crée des liens et cherche parfois à les rompre. Ce qui surnage du flot, c'est l'évocation d'un lieu, d'un âge, d'un état d'âme, d'une passion, d'une destruction.

La fille de cette histoire, c'est elle, l'écrivaine, mais c'est aussi l'enfant qui jamais ne sera nommée. Tantôt « je » tantôt « elle », comme pour mettre à distance la petite écartelée entre une famille dysfonctionnelle et un amour précoce, impossible. On est « dans la grande plaine de boue et de riz du sud de la Cochinchine ». On traverse les eaux du Mékong. Vers Saigon où l'enfant demeure en pension et va au lycée pour filles, depuis Sadec où la mère institutrice dirige une école et a acheté une concession. Un père décédé. Deux frères, un petit sacrifié et un grand redouté. Des dettes. Et puis ce Chinois croisé sur le bac en traversant le fleuve, richissime héritier qui pose son regard sur la petite. Qui posera ses mains sur la petite, et elle qui posera ses mains sur lui. C'est la naissance d'un amour coupable, invivable au grand jour. Un amour prostitué comme un amour passionné, le premier pour elle. Dans la garçonnière du Chinois éclatent les bruits et les odeurs de la ville, se construit une intimité des corps.

Qu'a-t-elle à attendre du Chinois ? Qu'a-t-elle à attendre d'une mère qui inspire l'amour comme la honte, d'un grand frère bourreau et d'un petit qui mourra trop tôt ? C'est le drame d'une enfance et le drame d'une vie qui se construit pas à pas sous nos yeux, dans la touffeur du climat et des sentiments.
Commenter  J’apprécie          173
Je crois que je l'ai déjà dit quelque part, mais je ne sais plus où.
D'accord, c'est un classique, d'accord j'ai beaucoup apprécié cette lecture, d'accord j'en perçois l'irrévérence, la liberté, la franchise, la fraîcheur, la cruauté, et la qualité même tout simplement, disons-le, mais je crois que je m'attendais à la claque de ma vie et que ça a tout pourri.
Aussi, je ne sais pas quoi, je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dérange dans ce texte. Hâte de le relire quand j'aurai percé le mystère.
Commenter  J’apprécie          10
Elle, la fille au chapeau d'homme et aux chaussons d'or, c'est Marguerite Duras. Elle nous raconte ses 15 ans en Indochine. Fille d'une mère dont l'opacité des sentiments fait de ses enfants des êtres qui vivent ensemble mais ne se parlent pas. Une mère veuve qui appelle presque sa fille à se prostituer, acceptant qu'elle passe ses nuits avec un homme, Chinois - détail important, riche et plus âgé qu'elle.

De cet homme il est question autant que de l'éveil à la sexualité de la jeune narratrice. Il est question des premiers baisers, d'un amour passionnel et voué à l'échec entre deux êtres. L'écriture est parfois très brève avec des phrases courtes, parfois langoureuses avec des phrases longues dotées de répétitions. C'est autant l'exaltation que l'apaisement que l'on ressent. Entre ressac et houle.

L'élément de l'eau est omniprésent avec ce fleuve qui sépare le pensionnat de la narratrice et le lieu des ébats avec son amant. Ces ébats m'ont parfois gênée, n'y trouvant pas toujours un intérêt à force de répétition si ce n'est d'appuyer cette passion sulfureuse.

Cette famille dysfonctionnelle comme nous dirions aujourd'hui m'a profondément marqué. Comme si leur avenir ne pouvait qu'être un tsunami.
Oeuvre essentielle de la vie de Marguerite Duras lue en compagnie du StrasBook.
Commenter  J’apprécie          61
On sent un côté mégalomane dans la prose de Duras, ça donne un style plutôt intéressant au texte. Ça convient particulièrement bien aux scénes de sexe qui sont incroyablement bien écrites. Je n'ai encore pas lu de livre avec des scènes érotiques d'une si grande finesse. Ce n'est pas fantasmé, pas idéalisé, pas décevant non plus. Duras arrive à capturer l'exquise banalité de ces moments.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (26558) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}