Le Ravissement de Lol V. Stein

Forme : Une pertinence certaine dans le choix des mots est indéniablement présente. L'alternance entre les longues phrases ponctuées régulièrement de virgules et les phrases courtes permet en outre une transmission des sentiments hors norme. J'ai par ailleurs adoré cette écriture presque orale de Marguerite Duras et son choix de la proximité relative du narrateur avec Lol V. Stein. Il n'en demeure pas moins que certaines phrases sont à mon sens inutilement tournées d'une manière qui les rend absconses tandis que le propos serait plus apprécié si explicité selon moi : 09/10

Fond : le personnage de Lol V.Stein m'a profondément intéressé. Si je devais donner mon avis, je partagerai l'opinion du narrateur selon laquelle sa folie a débuté lors du bal de T.Beach. Je spécule, mais pour moi Lol est une jeune fille qui s'est toujours conformée aux principes de la société de son temps. En tant que fille, elle se devait d'être frivole et de satisfaire sa famille avec le mariage d'un jeune homme. Mais ce n'était pas elle, donc c'est en copiant Tatiana Karl que Lol a voulu devenir une femme. Elle aurait conservé sa lucidité en dépit de son identité propre si son prince charmant avait fait d'elle une femme dans la norme. Malheureusement, Michael Richardson tombe amoureux d'une autre en plein milieu du bal censé célébrer son union avec Lol. C'est ce que Lol appelle le remplacement, sa fausse identité explose et lui rappelle donc qu'elle n'a plus d'alternative puisqu'elle a tué l'autre. Lol n'est plus rien, cette femme a volé son identité conventionnelle et c'est pourquoi Lol veut continuer à voir Michael et cette dernière, pour vivre à travers cette femme sa vie. Mariée, elle copie les autres violemment et son vide identitaire est évident. Elle a besoin de quelqu'un pour vivre, et se souvient de son inspiration première : Tatiana Karl. Lol la retrouve, s'attache désespérément à sa vie et entretient une relation physique avec le narrateur à travers elle. La fin est pertinente à mon sens puisque Lol a la possibilité de concrétiser une relation avec le narrateur mais la rejette pour la vivre toujours par procuration à travers Tatiana. Cela prouve sa folie, dans la mesure où son état est irréversible. L'oeuvre en ressort d'autant plus réaliste. le message est beau : Restez-vous mêmes ou vous prenez le risque de ne jamais vous retrouver. le ravissement serait enfin celui de l'identité de Lol par la société d'abord puis par son hypocrisie : 10/10

Le Ravissement de Lol V. Stein :

Un livre que j'ai essayé de lire en 2002 lors de ma période durassienne, mais qui m'est rapidement tombé des mains. Je viens de le relire après avoir lu un petit opus de M. Duras intitulé ÉCRIRE dans lequel elle parle justement de ce livre – et du Vice Consul également.

J'avoue mon scepticisme à nouveau à la lecture du livre, devant sa forme d'écriture qui ressemble plus à l'écriture d'un script, d'un scénario… d'une mise en scène… surtout au début où M. Duras n'hésite pas à nous faire part de ses hésitations : j'invente, je crois que ça s'est passé comme ça, on m'a dit… des hésitations curieuses chez cette grande dame des lettres jusqu'à ce que l'arrivée d'un nouveau protagoniste dans l'histoire lui sauve la mise : c'est lui qui devient le narrateur.

Pour le fond, force m'est de reconnaître que plus qu'à un Ravissement, c'est à une décompensation psychotique à laquelle nous assistons tout au long du livre. Certes quand une jeune-fille voit son fiancé à la fin d'un bal partir avec une autre femme, en l'occurrence plus âgée qu'elle - et que lui - il y a de quoi accuser le coup. Mais de là à perdre la raison, il fallait que celle-ci soit bien vacillante au préalable.
C'est d'ailleurs ce que M. Duras nous laisse entendre, en nous décrivant dès le début du livre, une jeune-fille qui préférait le jeudi rester enfermée au collège plutôt que de participer aux sorties en ville avec les autres élèves. Sa fixation obsessionnelle sur son amie Tatiana qu'elle sollicite sans cesse alors qu'elles sont restées toutes deux seules dans la cours du lycée Tatiana, viens on va danser. Comme si la danse seule pouvait fixer ses pensées éparses.
Fixation obsessionnelle que l'on retrouvera lors du retour de Lol V. Stein à S . Thala, dix ans plus tard. Lol V. Stein qui refait sur cette personne, Tatiana, une fixation obsessionnelle, perverse, s'immisçant dans le couple qu'elle forme avec son amant.
Mais revenons au fameux bal où Lol, alors agée de 19 ans, promise à son futur avec qui elle doit convoler peu après, voit ce dernier succomber au charme d'une étrange et belle dame arrivée la dernière au bal, avec qui il ne cessera de danser, et avec qui il partira. Suivra une période de prostration pour Lol où elle restera enfermée dans sa chambre sans vouloir voir personne. Puis elle commencera à sortir à la tombée de la nuit pour des promenades qui ressemblent plus à des errances. Jusqu'au jour où ayant perdu toute notion du temps et de l'endroit, c'est un homme qui la récupèrera, l'amenant d'abord chez lui, puis la ramenant chez ses parents. Cet homme – dont M. Duras nous dira à deux reprises qu'il avait une préférence pour les jeunes filles encore adolescentes –, la demandera en mariage sans autre forme de procès, dès le lendemain, sans même la revoir. Au grand soulagement de ses parents.
C'est ainsi que pendant dix ans Lol V. Stein vivra loin de S. Thala, avec cet homme de qui elle aura trois enfants. Sa nouvelle vie conjugale, familiale, domestique semblera équilibrer quelque peu sa fragilité psychique. Et ce n'est qu'au retour à S. Thala, dix ans plus tard qu'elle reprendra ses errances. Errances qui ne vont pas sans rappeler celles de Najda de Breton.
Errances qui l'amèneront à rencontrer un homme, lequel l'amènera à Tatiana puisque c'est l'amant de cette dernière. Je serais presque tenter de dire que la boucle est bouclée sauf que c'est à un jeu pervers que se livre le trio… mais chut n'en disons pas plus.
Je ne sais pas vous, mais moi je ne trouve (éprouve) aucun Ravissement à tout cela.
Mais écrit par M. Duras, c'est Ravissant. Forcément Ravissant (!)

Je n'ai pas trop apprécié, ce roman, parce que je n'ai pas tout compris! Je sais qu'il y a eu un bal, et qu'elle revient dix ans après, qu'il y a une histoire de tromperie. Mais c'est tout! J'ai apprécié l'écriture de Marguerite Duras parce qu'elle arrive à nous emmener loin, mais c'est le déroulement de l'histoire qui me laisse perplexe. Je n'ai pas su quand était quand!
Lien : http://liseuse66.skyrock.com..

Je crois que je vais finir par m'habituer à l'écriture si spécial de Marguerite Duras. Ce livre-là, je ne l'ai pas lu pour les cours, mais pour le plaisir. Oui, j'ai lu un livre de Duras par plaisir (et aussi peut-être pour le bac de français, peut-être que d'avoir une plus grande culture des livres classiques serait bien pour l'écrit ou pour l'oral). Il me semble que j'apprécie d'ailleurs d'avantage son écriture, à croire qu'il faille lire plusieurs de ses romans pour s'y habituer, à son écriture. D'ailleurs, j'ai apprécié ce roman d'avantage que les autres. Quelques explications...

Pour la première de couverture, il s'agit d'une simple photo d'une plage, des maisons, et des planches. A première vue je dirai qu'il s'agit de Deauville, sachant qu'elle a habité dans cette ville, qu'il y a des planches sur le sable et des maisons assez identiques. Après, ce n'est qu'une simple suggestion. Je n'aime pas spécialement la couverture, c'est simple et pas forcément extraordinairement beau. Disons que ça passe.

Quant au résumé, il résume assez bien le livre, à vrai dire. Il est assez tentant, et il est à l'image du livre, pas folichon non plus, mais agréable à la lecture. Je dois avouer que si ça avait été une autre auteure, je ne l'aurai pas lu. le résumé ne me tentais pas énormément, mais comme c'est Marguerite Duras qui l'a écrit, je me suis « pourquoi pas ? » et j'ai décidé de le lire. Alors, vous pouvez vous fier au résumé quant à la lecture du livre, selon mon avis.

Alors, pour ce qu'il s'agit de l'histoire. C'est l'histoire de Lol Valérie Stein, une femme qui est devenue folle lorsqu'elle a vue son fiancé avoir un coup de foudre pour une autre femme qu'elle, Anne-Marie Stretter. Elle rencontre Jean Bedford, ils partent ensemble de T. Beach pour aller en Amérique, ont trois enfants, se marient et reviennent. le récit est principalement concentré sur lorsqu'elle revient, après dix années en Amérique, à S. Tahla, sa ville natale. C'est le récit de sa rencontre avec Tatiana Karl et de celle de Jacques Hold, qui deviendra son amant. C'est surtout le récit d'une personne, d'un caractère, d'une personnalité. Elle n'est pas comme tout le monde, elle a un problème mental, et ça se sent. Bref, avant d'être le récit d'une histoire, c'est le récit d'une personne. Ce qui est étrange, et qu'on ne comprend pas dès le début, c'est que c'est du point de vue de Jacques Hold, c'est lui qui nous fait le récit de la vie de Lol dès le début.

Commençons par Lol Valérie Stein. Elle était jeune et belle, d'après Tatiana Karl, sa meilleure amie, elle a toujours était « ailleurs », son esprit n'a, selon elle, jamais était entièrement présent. Dès ses années de lycée. C'est-à-dire qu'avant cette soirée où son fiancé lui brisa le coeur, elle était déjà un peu folle. du point de vue de Jacques Hold, elle est belle, les cheveux blonds, les yeux clairs. Il l'aime, il la trouve en quelque sorte hypnotique. Leur relation est d'ailleurs assez étrange, à cause des réactions assez spéciales de Lol. Elle ne finit pas toujours ses phrases, a des réactions assez bizarres. Elle n'est pas comme tout le monde, et moi aussi, je l'a trouve assez hypnotique. Elle est spéciale, mais j'aime bien ce personnage !

Quant à l'écriture de Marguerite Duras, j'ai pas mal expliqué plus haut dans ma chronique ce que j'en pensais. Je pense qu'il faut s'habituer à son écriture pour en comprendre ses subtilités. Mais que cela ne vous empêche de lire l'un ou plusieurs de ses livres, car si je dis qu'il faut s'y habituer, si vous ne commencez pas, jamais vous vous y habituerai. Elle a une plume bien à elle, assez spéciale. Mais on ressent des émotions, et c'est très beau, poétique.

En somme, je conseille ce livre. Il est bien, certes, il n'est pas incroyable, mais il est agréable à lire. Comme dit plus haut, il faut s'habituer à l'écriture de Duras, lorsqu'on l'ai, on reconnais la subtilité de sa plume, et sa beauté. L'histoire est assez originale, bien que pas n'ont plus extravagante. Ce n'est pas fantastique, ni rien, mais c'est reposant. Pour votre culture général, tentez cette lecture !

chef d' oeuvre ....nous sommes "ravis , emportés " dans cette folie tourbillonante , et peut être nous sommes aussi des "Lol von Stein "......très beau , très dur , très psy .....

Une oeuvre très dense, très complexe, mais qui est difficile à lire pour le plaisir de la lecture. Néanmoins, le Ravissement de Lol V Stein est très très très intéressant à étudier, chaque structure a un lien quelque part avec une autre.

Marguerite Duras est toujours aussi poète. Mais elle ne m'a pas transportée du tout. Même avec des explications sur la construction et la signification du ravissement de Lol, je n'ai pas adhéré. Pourtant, j'aime beaucoup ce qu'a écrit cet auteur.

C'est un livre assez étrange construit autour du personnage de Lola Valérie Stein. Lol a perdu son "amour" de jeunesse lors d'un bal... et son histoire commence à ce moment précis. Duras nous décrit les conséquences de cet épisode dans la vie de Lol.

Très difficile pour moi de rentrer dans ce livre. D'après des recherches sur le net, ce livre est construit comme une "psychanalyse".