MADAME LE BRUN (Louise-Elisabeth Vigée), peintre de portraits, née en 1755, morte en 1842. Élève de son père et de Briard. — Madame Le Brun résida à Vienne, de 1793 à 1793; elle y fit 31 portraits à l'huile et 24 au pastel. Les personnes qu'elle peignit étaient en général des émigrés français et des étrangers de toutes nations, qui formaient la brillante société au milieu de laquelle elle vivait. Parmi les personnages autrichiens dont madame Le Brun fit le portrait, nous citerons les princesse Esterhazy et de Liechtenstein.
Le goût de l'Empereur pour la peinture fit bientôt naître celui des courtisans et se communiqua à toute la ville. Il se forma deux écoles qui eurent pour maîtres les PP. Attiret et Castiglione..
Attiret travailla pour les chrétiens, pour les églises, et fit plus de deux cents portraits de grands personnages de l'empire; aussi, surchargé de travail, il ne faisait que les esquisses et les chairs ; des peintres chinois faisaient le reste sous sa surveillance. Attiret avouait que pour les coiffures, les vêtements, les paysages, les animaux, les costumes du pays, les Chinois travaillaient plus facilement et plus vite qu'il n'aurait pu le faire lui même.
Parmi les causes si diverses qui ont contribué à augmenter l'influence de la France, il faut mentionner la renommée des grandes abbayes et des écoles de Cluny, de Clairvaux, de Prémontré, etc., où les étrangers venaient s'instruire dans les sciences sacrées et puiser le goût de l'art gothique : la célébrité de l'Université de Paris école suprême de toute l'Europe, où affluaient de tous les pays des milliers d'étudiants qui remportaient ensuite chez eux la connaissance de notre littérature, de nos poèmes de chevalerie et de notre langue, qu'on appelait au temps de saint Louis la parleure commune à tous.
Aussitôt que la France eut trouvé et manifesté les formes de son développement social, toute l'Europe se prit à l'imiter, à adopter sa littérature, à penser et à parler comme elle, à bâtir comme elle bâtissait ; l'Europe encore à moitié barbare se fit française autant qu'elle le put. A l'exception de quelques moments pendant lesquels la France a subi une influence extérieure, l'influence française s'est exercée sur l'Europe, et elle dure encore.