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Unknown Soldier tome 2 sur 4

Alberto Ponticelli (Illustrateur)Pat Masioni (Illustrateur)
EAN : 9781401226008
200 pages
Vertigo (23/03/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
Welcome to Northern Uganda. In 2002, it's a place where tourists are hacked to death with machetes, 12-year-olds with AK-47s wage war, and celebrities futilely try to get people to care. Moses Lwanga is a pacifist doctor caught at the center. But when his life is threatened, Moses suddenly realizes he knows how to kill all too well. What is this voice telling him the only way to fix what's wrong with the country is by slaughtering those responsible? What is Moses' c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Haunted house (épisodes 1 à 6). Il contient les épisodes 7 à 14 parus en 2009, tous écrits par Joshua Dysart.

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Easy kill (épisodes 7 à 12, illustrés par Alberto Ponticelli) - Toujours en Ouganda en 2002, dans la région Acholiland, le Soldat Inconnu a établi son camp solitaire dans la brousse et il essaye de trouver un moyen de vivre avec ses fantômes. À Kampala, un groupe de jeunes adultes convainc Alimo (un autre de leurs copains) de les emmener en goguette dans la brousse pour aller manger des mangues sauvages. Leur virée va les mettre sur le chemin des rebelles et du Soldat Inconnu. Ce dernier va se retrouver à prendre en charge Paul, un garçon enrôlé, embrigadé et endoctriné par l'armée des rebelles LRA (Lord's Resistance Army). Après avoir laissé Paul à la charge de médecins dans un camp de déplacés internes, il se rend à Gulu Town où il recroise la route de Jack Lee Howl qui le convainc d'accomplir une mission pour Kiwanja (membre de la LRA, avec son assistante T'anay) : assassiner Margaret Wells à Kampala pour provoquer la colère des pays occidentaux contre le gouvernement.

Avec le premier tome, Joshua Dysart avait montré tout son investissement dans sa volonté de comprendre, de dire, et de décrire la réalité des affrontements en Ouganda, au niveau de l'individu. Cette plongée emmenait le lecteur aux cotés des habitants et des populations avec une approche synthétique et complexe. Avec ce deuxième tome, les premiers épisodes donnent l'impression que cette phase mêlant didactisme, combats violents et découverte du personnage principal est déjà révolue et que Dysart augmente la part dévolue aux personnages. Sans être une volte-face, le lecteur peut dans un premier temps être un peu déçu par ce léger infléchissement de direction du récit. Finalement Dysart revient à un niveau plus basique où il montre qu'être un soldat en temps de guerre, c'est tuer d'autres individus, et que le Soldat Inconnu se retrouve à tuer des soldats rebelles âgés de 12 à 16 ans. C'est un peu décevant par rapport aux ambitions du premier tome, mais Dysart réussit à combiner les exigences d'une série d'action avec un personnage masqué (dont les droits sont détenus par DC Comics) avec un ton adulte et intelligent.

Il faut donc attendre le troisième épisode pour voir émerger une autre thématique plus consistante et plus délicate : quelle est la marge de manoeuvre du Soldat Inconnu ? En tant que combattant hors pair, comment peut-il influer sur le conflit pour améliorer la situation ? En remettant en cause le principe de l'utilité d'un super-soldat dans un conflit réel, Dysart peut questionner le principe même de règlement d'un conflit par la force armée, et aborder une éventuelle rationalisation des actions terroristes (assassiner Margaret Wells), ainsi que la manipulation médiatique à laquelle se livrent les terroristes comme d'autres groupes (la vidéo scénarisée avec Jack Lee Howl). Pour conserver son quota d'action, Dysart raconte cette tentative de meurtre sous la forme d'un thriller assez prenant, à ceci près que le développement des personnages oscille entre l'intéressant (les réflexions de Margaret Wells sur l'utilité de ses actions en Ouganda) et le téléphoné (l'arrivée de l'ex-fiancé de Lwanga).

Le premier tome obligeait également à s'habituer au style peu plaisant à l'oeil d'Alberto Ponticelli avec ses traits fins pour figurer les textures, et ses visages parfois un peu grossiers. Avec ce deuxième tome, le lecteur peut mieux apprécier en quoi cette approche graphique convient au récit de Joshua Dysart. Pour commencer, Ponticelli n'a pas peur d'utiliser les codes du récit de genre de type "Guerre". C'est ainsi que le Soldat Inconnu apparaît plusieurs fois dans des postures mettant en avant sa musculature, ou son gros flingue pointé sur sa victime. D'un coté, il s'agit bien d'un trope (cliché propre à ce type de récit de genre). de l'autre, Ponticelli ne triche pas, ne se moque pas, le Soldat en impose, le flingue est conforme à son modèle, les petits traits supplémentaires rendent le dessin à la fois crédible et empreint d'une forme de saleté découlant de l'action et de l'environnement.

De scène en scène, le lecteur se rend compte que Ponticelli effectue un travail plus qu'efficace, en toute discrétion. Pour commencer, les scènes de dialogues sont savamment mises en scène pour éviter les suites de cases composées uniquement de dessins de têtes en train de parler, avec leur phylactère. Les dessins de Ponticelli donnent toujours une information supplémentaire que ce soit sur l'endroit où sur l'activité à laquelle se livrent les interlocuteurs. Si les combats armés fleurent bon la testostérone avec une forme de transformation de la violence en spectacle, Ponticelli sait dessiner les enfants de manière convaincante, ce qui annihile toute tentative de glorification de ladite violence. Il est également capable de donner une existence aux personnages leur faisant dépasser leur présentation rapide, pour les faire s'incarner sous la forme d'individus complexes, et ce qu'il s'agisse de Jack Lee Howl (l'agent de la CIA désabusé, cynique, cherchant à sauver sa peau), ou de Margaret Wells (l'actrice blonde devient plus qu'une vague réminiscence de son équivalent vue aux infos). On ne pourra reprocher à Ponticelli que la chute en avant peu crédible d'un tireur embusqué (il aurait s'écrouler sur place).

Alors que, dans les premières pages, cette histoire semble s'éloigner un peu de ce qui constituait le centre d'intérêt principal (le conflit en Ouganda), Dysart et Ponticelli y reviennent de manière magistrale par la suite pour un thriller haletant, examinant les possibilités d'actions dans ce genre de conflit au travers de la fiction qu'est le Soldat Inconnu.

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The way home (épisodes 13 & 14, illustrés par Pat Masioni) -Malgré l'aide d'Iris (une jeune adolescente également soignée suite à son embrigadement dans la LRA), Paul ne parvient pas à se sentir en confiance dans le centre d'accueil pour enfants de Gulu. Il s'enfuit et attend le Soldat Inconnu dans l'un de ses campements dans la brousse. Il réussit à lui extirper la promesse de traverser une partie de la région pour rejoindre ses parents dans un camp de déplacés internes.

Avec cette histoire, Dysart retrouve le niveau d'intensité du premier tome, en plus viscéral. le Soldat Inconnu avait épargné Paul, un jeune adolescent de l'armée rebelle, et l'avait confié aux bons soins d'un établissement spécialisé dans l'accueil et le soin de ces enfants soldats. le scénariste montre une sensibilité exceptionnelle pour à la fois faire exister Paul et Iris, mais aussi pour insérer le contexte de manière organique, sans naïveté, sans moralisme, et sans en rajouter dans le cynisme. le lecteur découvre un récit d'aventures qui dépeint de vrais individus et des situations réalistes, conformes aux événements.

Dans la postface, Dysart explique qu'il souhaitait que ces épisodes soient dessinés par un artiste originaire de la région. C'est ainsi que Pat Masioni (congolais, devenu réfugié politique en France, également dessinateur de Rwanda 1994) remplace Ponticelli. Dysart ajoute qu'il lui fallait trouver une personne dont le style graphique ne soit pas trop éloigné de celui des comics. Les dessins perdent une partie de leur aspect viscéral, et certaines cases montrent des visages avec des expressions de visage peu crédibles. Malgré tout, l'aspect visuel conserve un niveau de détails satisfaisant avec des mises en scènes construites. Par certains autres aspects, Masioni impressionne, en particulier par sa capacité de dessiner des enfants (Paul et Iris) de manière crédible, sans en faire des adultes miniatures. La naïveté qui apparaît dans quelques cases sert à transformer ces personnages en des individus fragiles, habités par leurs émotions. de ce point de vue, Masioni transcrit bien le scénario et lui ajoute une dimension émotionnelle augmentant l'implication émotionnelle du lecteur. Les dessins sont complétés par la mise en couleurs de José Villarrubia qui complète les dessins avec sa sophistication artistique habituelle.

Avec cette courte histoire, Dysart, Masioni et Villarrubia transfigurent un récit de genre pour en faire un roman transformant des images d'actualités en un témoignage vivant sur la réalité de cette guerre, mais aussi sur les aspirations de l'être humain. Indispensable.

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Le Soldat Inconnu continue de chercher comment apporter une aide significative dans ce conflit dans Dry season (épisodes 15 à 20).
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