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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Saisi d'un besoin d'aventure et de renouveau, une fois n'est pas coutume, j'ai souhaité lire un auteur dont je ne connaissais quasiment rien, ni son oeuvre ni son profil biographique. En faisant cela, j'ai le sentiment d'avoir pris le même risque que si j'avais absorbé un médicament sans lire la notice ou comme si j'avais commandé un plat au hasard dans un restaurant inconnu. Dans mes mains l'ouvrage semble inoffensif. le titre sobre et anodin « Lac » ne présage rien de spécial, l'illustration de couverture, assez neutre, représente un homme seul et songeur appuyé au parapet d'une passerelle, bref rien d'original. La quatrième de couverture m'a un peu intrigué, mais elle ne dévoilait rien de précis, et puis quoi, Echenoz a obtenu beaucoup de récompenses littéraires dont le prix Goncourt en 1999 pour « Je m'en vais », alors je me suis lancé.

 Les premières pages m'ont un peu déboussolé, je m'attendais (je ne sais pas pourquoi) à un roman intimiste à message, écrit dans la langue soignée, plutôt classique d'un habitué des prix littéraires et je me retrouve plongé dans une ambiance mi-polar mi-espionnage un peu confuse, mais dont l'originalité du style retient mon attention. Il m'a fallu un certain temps pour comprendre qu'il s'agissait d'une parodie de roman d'espionnage, car toute mon attention était occupée à essayer de comprendre l'intrigue. Les traits d'humour se multipliant, je me suis détendu et amusé et j'ai pu commencer à apprécier l'originalité du propos au service d'une histoire volontairement décousue où les descriptions détaillées, décalées et parfaitement inutiles pour la compréhension perturbaient mes tentatives de plus en plus rares, de retrouver une certaine logique.

 Bref, un livre qui comporte des passages vraiment drôles, un peu déroutants pour un lecteur non averti, au final une découverte intéressante, mais qui n'aura peut-être pas de suite, j'ai eu l'impression de boire un cocktail composer de Buffet froid (le film de Bertrand Blier), d'un zest de San Antonio et d'une bonne pincée de Boris Vian. Un mélange revigorant, mais dont il ne faut pas abuser, ce qui ne remet pas en cause l'excellence de ces ingrédients lorsqu'ils sont pris séparément.

 Je ne ferais pas le résumé de ce livre, car l'histoire n'est qu'un prétexte pour permettre à l'auteur de s'amuser avec les mots, les situations, les décalages, les personnages. Et comme dit le poète « Peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ».

 Cette lecture m'a donné l'impression que l'auteur pourrait raconter n'importe quoi sur n'importe quel sujet avec le ton détaché et sérieux d'un pince-sans-rire et tout cela avec une précision d'horloger. Pour manier l'absurde sans finir par lasser l'attention il faut un certain talent dont l'auteur n'est pas dénué, il a eu aussi le bon goût de ne pas faire trop long.

Vocabulaire :

— Paumayer : Terme de marine, haler à la main (un cordage, une chaîne d'ancre…).


Bibliographie :

— « Lac », Jean Echenoz, les éditions de minuit (2008), 191 pages.
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Lecture étrange que ce Lac, je m'y suis perdue entre tous ces espions qui s'espionnent, au final on s'y perd mais on se laisse bercer par la plume si particulière de cet auteur. Il a su donner une belle couleur à ce roman d'espionnage avec des gadgets loin de l'agent 007. Un petit côté burlesque il faut bien le dire, j'ai été assez amusé par cette histoire de mouches.
Bref une lecture quelque peu en demi-teinte, j'avais aimé 14 du même auteur et je vais également lire Ravel. Je constate que cet auteur a des thèmes très diversifiés pour son inspiration. Je me demande bien si c'est un séjour à ce palace au bord du lac artificiel qui l'a inspiré, ou tout sort de son imaginaire débordant.
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C'est sans doute la sortie récente de Courir qui aura fait revenir sur le devant des rayons des libraires un autre ouvrage de Jean Échenoz : Lac, qui date de 2005.
Un des rares bouquins d'Échenoz qui ne traînait pas encore dans nos étagères aux côtés de l'Équipée malaise, de Je m'en vais et autres Cherokee.
Bref, l'occasion de re-découvrir plusieurs années après, cet excellent auteur français trop discret, à l'écart des modes.
Et avec un roman «facile», car ce Lac est un faux-polar ou plus exactement un faux-roman d'espionnage.
Un espionnage franchouillard à l'humour prince sans-rire et très second degré, aux relents de DST et aux odeurs de Piscine.
Mais un simple prétexte à une galerie de personnages dépeints avec la feinte nonchalance habituelle d'Échenoz, une sorte de dandy de l'écriture, coutumier de la meilleure des proses.
Sans avoir l'air d'y toucher, Échenoz touche, justement, souvent à l'essentiel.

L'écriture d'Échenoz est toute en fausse modestie, en fausse nochalance : on se laisse emberlificoter, emmener par une main faussement innocente qui pendant quelques mots nous promène ici ou là et, toc, au détour d'une ligne, le maître es observation nous aura asséné quelques moments de pure poésie du quotidien. Et comme ça tout du long de ses bouquins, de paragraphe en page puis en chapitre.
Découvrez vite Jean Échenoz, sans tarder. Ou relisez-le, encore. Et encore.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Le roman "Lac" de Jean Echenoz offre à lire une sorte de vraie-fausse intrigue d'espionnage presque aussi minimaliste que son titre.
Ceux qui aiment lire les descriptions de Paris sous la grisaille et de mornes banlieues parisiennes à l'époque de Mitterrand seront ravis. Les autres, amateurs de romans d'espionnage remplis de maîtres-espions, de coups tordus et de billards à cinq bandes, le seront moins.
Ce roman est élégamment écrit, mais on baille poliment en le lisant, parce que le rebondissement se fait rare, un comble pour un roman (en partie) d'espionnage. D'ailleurs Jean Echenoz écrit (chapitre 22) "Tous ont l'air fatigué d'affronter, ou de ne plus pouvoir affronter quelque chose - mais c'est peut-être une impression..."

Un roman entre entomologie urbaine, espionnage et faux-semblants.
Lien : https://www.amazon.fr/LArtil..
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J'ai reçu ce livre dernièrement et j'ai lu quelque part que l'intrigue n'est qu'un prétexte pour Echenoz pour dérouler son écriture dense et c'est la même impression qui m'habite à la fin de la lecture. L'intrigue est plutot banale mais la narration est riche: descriptions denses, vocabulaire riche et surprenant. On se laisse facilement prendre par le rythme et la beauté des mots !
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Eh oui, il me restait encore des Echenoz planqué dans la PÀL, faut pas croire, ils sont tous petits et du coup on les voit mal! Je me suis fait ce week end un marathon « petits romans » histoire de me changer les idées,et donc quoi de mieux que du Echenoz pour changer complètement d'univers en peu de pages? Je ne savais absolument pas dans quoi je me lançais avec Lac parce que je n'en avais pas lu la quatrième de couverture (j'ai fait pareil avec les Bolaño que j'ai acheté aujourd'hui) et du coup j'ai plongé dans un truc complètement inconnu et imprévu.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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