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sur 726 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trente ans après le nom de la rose, Umberto Eco renoue avec le roman historique mais cette fois le roman nous plonge tout entier dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Avec ce roman, Umberto Eco lève le voile sur ce monde peu connu de l'espionnage. Il nous présente une Europe quadrillée par un réseau d'espionnage et contre espionnage complexe, de toutes nationalités qui influence toute la politique européenne de l'époque, des campagnes garibaldiennes, à la Commune de Paris en passant par l'affaire Dreyfus. Mais c'est surtout autour de la propagande antisémite et antimaçonnique que se cristallise le thème du roman. Umberto Eco nous offre un roman historique passionnant très proche des faits réels puisque seul le personnage principal et les personnages mineurs n'ont jamais existé. On est entièrement projeté dans un Paris lugubre ou règne la conspiration et les complots. le seul petit reproche que je pourrais faire à ce très bon roman, c'est la longueur qu'il ma fallu pour être entièrement plongé dans l'intrigue. J'ai eu l'impression que l'épisode garibaldien n'était pas vraiment indispensable à l'intrigue. Mais une fois cette partie terminé, j'ai été complètement absorbé par l'intrigue. le Cimetière de Prague est donc, à n'en pas douté un excellent roman même si d'un point de vue personnel, je préfère le nom de la rose que je considère comme un chef d'oeuvre du genre.
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Umberto Eco est né en 1932, médiéviste, sémioticien, philosophe, critique littéraire et romancier il a connu un succès mondial avec son roman le nom de la Rose en 1980.
Un nouveau roman de Umberto Eco c'est toujours la promesse gourmande de longs moments de lecture érudite avec ce je ne sais quoi qui nous replonge dans la littérature du XIXe siècle, le cimetière de Prague en est la preuve évidente.
Le romancier qui ne s'en cache pas et d'ailleurs les cite, nous entraîne dans une folle aventure digne des meilleurs Dumas ou Eugène Sue, ces spécialistes des gros pavés truffés d'histoires à rebondissements et de complots machiavéliques. le roman se déroule entre 1830 et 1890 à travers l'Europe, où le « héros » Simon Simonini faussaire de talent et espion à la solde de tous, croisera dans le désordre, Napoléon III, Garibaldi, le roi Victor-Emmanuel, les Carbonari, les Francs-maçons, les Jésuites, des spirites, j'en passe et des meilleurs, la liste des personnages serait trop longue à énumérer. Il y a foison de complots, des cadavres planqués dans les égouts, des messes noires, un double de Simonini en l'abbé Dalla Piccola, soyons franc, on a parfois un peu de mal à suivre tout ce beau monde dans leurs activités méprisables.
Car c'est là, le parti pris d'Umberto Eco, avoir choisi comme personnage principal de son roman ce Simonini qui s'avère être un ignoble individu, sans aucune qualité, sans morale et surtout animé d'un antisémitisme total qui motive toutes ses actions et toute sa vie. Tous les complots dans lesquels il va tremper n'ont qu'un but, discréditer les Juifs. Cador dans son métier de faussaire, il est bien vite connu sur la place et de toute l'Europe, de tous bords, les mouches attirées par ce miel utiliseront ses services pour créer de faux documents afin de faire accuser tel ou tel, et il finira par devenir le créateur du tristement célèbre Protocole des Sages de Sion, cet évangile antisémite. L'espionite atteint de tels niveaux de complexité que parfois c'en devient ridicule et comique dans les situations, Umberto Eco n'étant pas non plus avare de réflexions pleines d'humour.
Le livre aurait fait polémique en Italie – j'écris « aurait » car Eco dément et peut-être n'est-ce qu'un coup du marketing – accusant l'écrivain d'antisémitisme. Pour ma part, je dois reconnaître que ce livre me met mal à l'aise. Umberto Eco n'est pas antisémite, j'en suis certain, mais son roman trop intelligent, trop second degré (voire plus) pourrait être mal lu ou mal interprété.
Le point faible de ce roman, à mon avis, c'est qu'il est trop bien écrit ! Tous les personnages et les faits cités sont réels (sauf Simonini). Eco décrit la manière de mettre en branle le soit disant complot universel fomenté par les Juifs pour conquérir le monde, afin de mieux le dénoncer – et je maintiens que c'est son but – mais il le fait d'une telle façon, qu'à la lecture de son roman on ne s'indigne pas réellement de ce Simonini, qu'à suivre ces aventures rocambolesques on se prête au jeu du feuilleton. A compiler tout ce que la littérature antisémite à déjà semé dans l'esprit des gens, qui plus est sous cette forme romanesque admirablement écrite, il concourt à répandre ce qu'il dénonce, « les gens oublient facilement ce qu'ils ont appris et, quand on leur fait prendre pour argent comptant ce qu'ils on lu dans un roman, ils ne s'avisent que vaguement qu'ils en avaient déjà entendu parler, et ils ont confirmation de leurs croyances ». Vertigineuse mise en abîme qui d'un point vue strictement intellectuel est remarquable, mais n'est-ce pas aussi renforcer insidieusement le sentiment anti-juif de quelques esprits faibles. Si Umberto Eco voulait soulever une polémique, il y a là matière à discuter.
Pour conclure, un gros livre qui se lit comme du Dumas pour l'ampleur des aventures et des personnages et si parfois on perd un peu pied ce n'en est que plus grisant. On retrouve aussi toute l'érudition d'Eco à travers les faits historiques et les quelques mots rares (mais pas trop, ici) dont il a l'habitude de parsemer ses ouvrages et qui font mon régal. Umberto Eco fait confiance à notre intelligence pour le lire comme il convient, ne le décevons pas.
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(...) En bref une lecture parfois dérangeante (elle nous renvoie à un passé pas très glorieux), mais très intéressante, très riche et très bien écrite.
Lien : http://booksandme.canalblog...
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Déconcertant,dérangeant,parfois étouffant mais toujours passionnant,le dernier roman de Umberto Eco a suscité de nombreuses polémiques et a même valu à son auteur une suspicion d'antisémitisme.
C'est à mon avis méconnaitre et l'écrivain et les conventions du roman.Dans la veine de Sue et de Dumas,l'histoire que l'on ne peut ni raconter ni résumer,nous entraine dans les méandres d'un 18eme siècle riche en complots de tous ordres,de Garibaldi à Dreyfus.
L'écriture et la composition sont éblouissantes,véritable florilège de tous les styles littéraires : feuilleton,récit ,roman épistolaire,description...
Cependant je dirais que ce livre n'est peut être pas à mettre entre toutes les mains.
Il s'adresse à un public averti capable d'humour et de distance.
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Je me sens comme après un cours intensif sur la propagande antisémite de la fin du 19ème siècle.
La première partie est tellement intrigante qu'on ne voit pas les pages passées mais j'ai trouvé qu'à un certain moment, les textes et les discours de propagande prennent tellement de place qu'on doit ralentir le rythme.
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« L'Iliade » de la paranoïa, la « Chanson de Roland » de la théorie du complot , voila ce que tente de réaliser Eco dans ce roman :il nous raconte à travers moins d'un siècle la genèse des « Protocoles des sages de Sion » , mais aussi des théories sur les Francs-maçons ,ou les Jésuites ( Qui annoncent les extra-terrestres ,la CIA, les islamistes,les illuminatis ) ,tous ces maîtres secrets du monde qui permettent aux esprits superficiels d'expliquer leurs peurs et de trouver une cible à leur rage . Il en ressort pour parler actualité , Soral ,cette outre gonflée de vent et Dieudonnée l'histrion ne sont que de petits joueurs et surtout de vilains copieurs . Dommage que la prodigieuse érudition d'Eco nuise à sa capacité à créer des personnages auxquels on s'attache ….
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J'ai commencé cette lecture avec plutôt beaucoup d'attentes, au fil de pages je suis parvenue sur une partie dont le contenu ne m'intéresse pas vraiment, de ce fait mon intérêt pour cette lecture est complétement tombé à zéro. Je ne suis pas sure que cette lecture m'aide à me construire une belle idée du passé, c'est pour cette raison que j'ai décidé de lire la fin pour voir un peu le résultat. Je n'ai pas finalement compris les propos de l'auteur. Il s'agit d'un auteur que j'aime beaucoup, mais avec ce livre il m'a plutôt perdu en tant que lectrice.
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C'est l'histoire d'un personnage fictif, Simonini, que nous suivons sur une période de près de 70 ans au coeur du 19e siècle entre France et Italie.
Ce personnage fictif partage tout au long du récit un journal intime dialogué avec un autre personnage, Dalla Piccola. le tout relié au besoin par un narrateur.

Les méfaits, les complots et autres manigances, sont d'autant plus troublants qu'ils sont pour la plupart réels. Il en est de même pour les autres personnages et leurs agissements.

Umberto Eco nous livre un récit très documenté et pointu. Les personnages sont tels des pions sur le grand échiquier des enjeux politiques, idéologiques ou militaires.
Il titille notre esprit critique et nous soumet les racines peu glorieuses de l'antisémitisme de cette époque.
Davantage qu'un roman, c'est une clé pour comprendre L Histoire et le monde, si l'on dépasse l'aspect formel un peu complexe.


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Le peuple n'est qu'une pate a modeler que l'on modèle sur la base d'un modèle idéaliste mais qui a la fin prendra la forme du modèle voulu par des dirigeants modélistes grâce à leurs taupes modèles, en quelque sorte ! Espionnage, vrais faux documents. Ils inventent tant de mensonges que certains deviennent vérités ancrées dans les livres d'histoire. Si l'on devait passer l'histoire au tamis il n'en resterait pas grand-chose. « L'histoire est du vrai qui se déforme et la légende du faux qui s'incarne ». Si vous cherchez l'or du temps en lisant ce livre vous allez être déçu. les Protocoles des sages de Sion, célèbre faux qui incita Hitler à mettre en place l'Holocauste, l'affaire Dreyfus, mais aussi de nombreuses intrigues impliquant les services secrets de plusieurs nations, des loges maçonniques, des conspirations jésuites, ainsi que d'autres épisodes. le cimetière de Prague est un lieu réel ou se déroulera une réunion fictive de laquelle sortiront de vrais faux documents aux conséquences lourdes. Sur la meme lancée le scandale du fiasco du canal de Panama fut rapidement oublié grâce a une manifestation estudiantine magistralement orchestré par les dirigeants. Méfiez vous de la presse !deuxième richesse après l'or, selon Umberto Eco.
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Le quatrième de couverture de ce livre paru en 2010 induit le lecteur en erreur en plaçant le Cimetière de Prague dans la droite lignée du Nom de la Rose. En réalité, cette sixième production romanesque a bien plus de points communs avec le Pendule de Foucault, fabuleux roman traitant avec maestria d'un complot universel des Templiers. Il est question dans le Cimetière de Prague d'un complot imaginaire : celle de Juifs réunis un soir dans un cimetière de Prague et se mettant d'accord pour dominer le monde. Un thème hautement sulfureux qui a fait polémique en Italie. le narrateur principal, Simon Simonini, brillant faussaire et antisémite notoire, raconte son travail de rédacteur qui aboutira à "l'évangile" antisémite des Protocoles des Sages de Sion. À la fois extraits de journaux intimes et de lettres, cette production littéraire s'apparente aux romans-feuilletons du XIXe siècle. Bien plus baroque que dans ses livres précédents, et non sans audace, Umberto Eco multiplie chausse-trappes, fausses pistes destinées à perdre le lecteur (qui est qui ?), conspirations fumeuses mettant en scène jésuites, franc-maçons, sectes diaboliques et d'authentiques personnages historiques (Alexandre Dumas, Garibaldi, Dreyfus ou le jeune Sigmund Freud). Un roman intéressant qui n'est sans doute pas le meilleur de notre plus brillant écrivain européen mais qui a le mérite de démonter avec talent la manière dont se créent des légendes comme celle des Protocoles de Sion.
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