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4,05

sur 413 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je crois avoir rarement eu autant de mal à "critiquer" un roman.

J'ai trouvé les deux-trois cents premières pages longues et ennuyeuses avec Dorothea et Casaubon au point que j'ai failli abandonner, j'ai trouvé qu'il y avait trop de personnages, trop de longueurs, des phrases trop longues, trop lourdes, des piques de leçons moralisatrices déplaisantes. J'ai trouvé que "l'évolution" (j'écris cela pour ne pas trahir l'intrigue) de Casaubon un peu prévue et facile, de même pour ce qui arrive à Rosamund, passé un peu trop sous silence (pudeur de l'époque ? L'auteur ne s'attarde pas sur son ressenti qui devrait pourtant la faire évoluer). Sans compter les incessants retours en arrière pour expliquer les faits, assez lourds et pénibles côté rythme de la narration.

Et pourtant...

Et pourtant, ce n'est pas sans un pincement au coeur que je l'ai achevé. Les 1100 pages passent finalement très vite, et on veut savoir ce qui arrive à chacun des jeunes héros, comment bouge le village, encore et encore. C'est très curieux de critiquer autant un livre tout en finissant par y prendre goût.

NB : la 4ème de couverture est foncièrement mal fichue. Parler du deuxième mariage de Dorothea, alors que celui-ci n'intervient que moins de 100 pages avant la fin, ce n'est pas sympa pour le lecteur, quant à parler de celui de Rosamund et Lydgate, qui arrive après plusieurs centaines de pages, c'est un peu "vache" aussi. Dévoiler les grands moments, où est l'intérêt ??? Mais le problème, c'est que ça influence quand même...
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Comme son nom ne l'indique pas, George Eliot est une femme. Une écrivaine remarquable de l'ère victorienne. La dernière de la grande lignée Austen / Brontë / Gaskell avant le monopole masculin sur la littérature anglaise du siècle dernier.

C'est une femme passionnante, qui a vécu hors de son temps. Durant les années victoriennes aux conventions sociales très rigides, elle a choisi de vivre, par amour, en concubinage avec un homme marié, séparé de son épouse (pas de divorce à l'époque, vous imaginez bien !). Une grande femme qui force le respect. Dans son oeuvre, se ressent cette pensée féministe d'avant-garde.

Voilà pour la personnalité (fascinante) derrière le roman.

Middlemarch est une fresque sociale, qui tient presque de l'analyse, captivante d'un petit village fictif en Angleterre. Dense, complexe et riche, le roman est révélateur de la vie dans une petite bourgade, avec ses aristocrates, ses membres du clergé, l'auberge, les jeux, les ragôts qui se propage plus vite que la peste.
L'auteur surprend souvent son lecteur, car elle compte sur ses a priori, ses préjugés pour l'étonner avec ses personnages et leur conduite. La psychologie des protagonistes est très poussée. George Eliot possède un talent aiguisé pour les créer plus vrais que natures, emplis de contradictions et tourments, de questionnements, pollués par le quotidien de la vie. Imparfaits. Comme nous tous. Sauf peut-être Dorothée, jeune femme fascinante, qui en d'ailleurs presque caricaturale, au début de la lecture. Mais au fil des pages, elle devient notre héroïne, bien malgré elle, en s'érigeant en modèle à suivre ou dont s'inspirer.

Néanmoins, je dois avouer que c'est long. Certains passages ou digressions sont superflus. J'ai trouvé les personnages secondaires ennuyants (notons ici, que la sortie du livre s'était faite sous forme de feuilletons. Il fallait donc « meubler » et faire monter le suspense pour accrocher les lecteurs sur une longue période). J'avais hâte de retrouver Dorothée et Lydgate, deux personnages fascinants, au détriment des autres intrigues moins intéressantes à mes yeux. Puis, j'ai lu une édition de 1951, dont sa traduction vieillote et surannée n'a pas facilité les choses.

Ce qui me frappe le plus dans ma lecture de Middlemarch, c'est la vision juste de la place de la femme dans la société : « On demande peu d'idées au femmes ; pour la grande sauvegarde de la société et de la vie domestique, les idées ne doivent pas se transformer en acte. »
Les deux figures féminines fortes du livre : Dorothée et Rosamunde, sont gardées sous autorité des hommes. C'est une critique féroce du rôle dans lequel la société contraint les femmes, qui disparaissent dans l'ombre des hommes. Aussi intelligentes et cultivée soient-elles. Terriblement frustrant. Comme un écho à la vie de George Eliot.

« Dorothée, mon amour, ce n'est pas la première fois, mais cela doit être la dernière, que vous formulez un jugement sur des sujets au-dessus de votre portée. » Ah tiens, un misogyne ! Non, c'est normal pour l'époque, me dit-on dans l'oreillette.
Lien : http://brontedivine.com/2017..
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Après un long mois de lecture laborieuse, entrecoupée de pauses salutaires comblées par d'autres lectures, je viens enfin d'achever ce monument de la littérature anglaise. Je dois avoué mon soulagement à la fermeture définitive de ce roman.
Récit de vies entremêlées des habitants d'une petite ville, riche de nombreux personnages très marqués, je l'ai trouvé trop riches de sujets abordés et développés au détriment de la narration : recherches médicales, positions sociales, religion, relations maritales, mariage, honneur, l'antagonisme de la fortune de naissance à la fortune du travail.
Il m'arrive de regretter que des auteurs évoquent des sujets sans les développer. Dans Middlemarch, j'ai ressenti l'excès opposé. A vouloir aborder de multiples sujets de société, j'ai le sentiment d'avoir lu 3/4 d'essais un peu fouillis, pour 1/4 de roman. Il m'a fallu parvenir aux 300 dernières pages pour appréhender l'histoire et l'émotion ne s'est présentée qu'aux 100 dernières, sous la forme d'une romance très convenue.
Heureusement que la qualité de l'écriture et de la traduction est clairement présente. Bien que l'exerce de style soit prodigieux, j'ai le regret d'être profondément déçue par ce pavé qui m'a semblé assez indigeste malgré mon goût pour les pavés. Il ne me reste que l'immense fierté d'avoir vaincu l'adversité représentée par cette lecture, pour mieux rayer ce roman de ma liste à lire pour étayer ma culture littéraire.
Vivement ma prochaine lecture !
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Contrairement à ce qui semble resortir de quelques avis lus ici ou là, j'ai pour ma part tout de même senti passer les 1100 pages! J'aurai bien fait quelques coupes... J'ai beaucoup aimé la traduction où l'on sent le respect du texte original à travers une langue châtiée, un registre de langue soutenu et exigeant. Mais Sylvère Monod, je crois, est un traducteur réputé de la langue anglaise. Mon seul bémol concernant cette adaptation, ce sont l'abandon des M., Miss et Mrs qui, parti pris de traduction "complète" oblige, auraient néanmoins apporté un arrière goût "so british" en bouche que j'aime par ailleurs retrouver...

Sur le roman lui-même, indépendamment de sa longueur, j'adore ce côté "chroniques de province", d'où mon goût pour Thomas Hardy, la paysannerie en plus. Là, nous sommes dans une société bourgeoise, où l'intégralité des petites mesquineries et autres grands drames de la vie vont nous être contés, tous détails mis en exergue, et surtout ceux des tréfonds de l'âme humaine...

Si, dans l'ensemble, j'en ai aimé la lecture, c'est particulièrement pour ces deux splendides mariages ratés: Dorothea et Casaubon / Lydgate et Rosamond. Car oui, les échecs amoureux, les nauffrages affectifs, voilà encore un élément littéraire et dramatique qui me captive (Cf. l'un des meilleur, peut-être, Isabel Archer dans Portrait de Femme de Henry James, et la sublime adaptation de Jane Campion). Si l'on peut croire, à la limite, la possibilité d'un bonheur entre Rosamond et Lydgate, l'ironie dramatique joue à visage découvert dans le cas de l'austèrissime Casaubon et la bien trop idéaliste Dorothea, puisqu'à aucun moment on ne suppose envisageable quelque bonheur que cela soit entre ces deux-là. Et ce qui doit arriver arrivera...

Lydgate n'aura pas la "chance" de Dorothéa, et on a envie de gifler cette idiote de Rosamond, décidément incapable de sortir de la bonbonnière feutrée où ses parents l'ont élevée! J'admire ce balourd de Lydgate, et j'aurai voulu souvent le secouer, lui aussi, pour le pousser à changer de vie, prendre quelques décisions plus radicales...

Mais là repose tout le charme désuet de cette littérature anglaise du XIXe, le poids des conventions, de la société, des "on-dit" (qui ne cessera de gonfler pour mieux exploser avec la 1ère guerre mondiale), surtout dans la province bien comme il faut dépeinte ici, où l'on ne vit hélas pas son deuil en veuve joyeuse, pas plus que l'on ne renie son écervelée de femme...

La fin du roman, où Lydgate et Bulstrode sont les pauvres victimes expiatoires de cette hypocrite petite société pourrie jusqu'à l'os, est particulièrement réussie. On voit bien l'évolution du petit rien, que la rumeur et les cancans montent en épingle, jusqu'à ce que le tout puissant jury populaire brûle les idôles pourtant précédemment adorées...

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Enfin terminé !! J'ai trouvé cette longuuuuue lecture d'un millier de pages très contrastée...Certains passages sont vraiment bons, pimentés de petites phrases impertinentes à la Jane Austen. Mais d'autres sont pompeux et ennuyeux. Je trouve que ce texte mériterait d'être proposé en version "allégée" en ne gardant que le meilleur (peut être que cela existe d'ailleurs). Sans enlever en rien la compréhension, ni l'ambiance on pourrait facilement couper 200 pages en réduisant quelques phrases et supprimant certains paragraphes sans intérêts.
Catégorie littéro-culinaire : crème anglaise à l'ancienne un peu lourde
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Mon résumé : Middlemarch est un classique de la littérature victorienne britannique. Ce livre a été écrit et publié en 1871.

Middlemarch est la ville autour de laquelle va se dérouler toute l'histoire de ce livre et dont la majorité des personnages sont issus.
Middlemarch est une histoire de classes sociales pimentée de rapports amoureux qui vont venir bouleverser les destins des principaux protagonistes.
Et en premier lieu, Dorothée dont la vie est centrée sur la religion et qui souhaite dédier sa vie au travail et à la foi. Elle épousera donc M. Casaubon qui représente la dévotion à lui-seul, et qui est de loin son aîné.
Lors de son voyage de noces à Rome, elle rencontre le neveu de son époux (M. Ladislaw) et entretient avec lui une relation amicale faite de discussions sur l'art et autres sujets (discussions qu'elle ne peut pas avoir avec son mari qui la considère comme ignorante).
M. Casaubon décèdera quelques temps après leur mariage et après une vie commune empreinte d'une grande tristesse.
Dans le testament de M. Casaubon apparaîtra alors une clause qui bouleversera la vie de Dorothée et de M. Ladislaw...
En parallèle, nous suivons les traces de Rosemonde (fille du maire) qui par amour, épousera M. Lydgate, médecin londonien, venu s'installer à Middlemarch afin d'y pratiquer une médecine moderne...
Malheureusement, sa vision novatrice ne sera jamais couronnée du succès escomptée en raison de la concurrence bien installée depuis de longues années, mais aussi en raison des relations qu'il entretiendra avec certaines personnalités de la ville.
Ces relations vont également jouer son destin et celui de Rosemonde.
Middlemarch, c'est en somme l'histoire de tous ces destins entrecroisés, d'évènements qui vont modifier le cours des choses.

Mon commentaire : Après des débuts très laborieux (j'ai été sur le point d'abandonner à plusieurs reprises), je me suis prise au jeu et ai commencé à m'intéresser aux personnages et à leur histoire.
On y retrouver le style d'écriture si caractéristique de la littérature victorienne. Cependant, j'ai trouvé qu'il y manquait la légèreté de Jane Austen et le romantisme exacerbé des soeurs Brönté (notamment de Jane Eyre).
Certains passages sont très techniques (termes médicaux) et longs et ne m'ont pas permis de rentrer profondément dans l'histoire.
Je crains que ce livre ne me laisse pas un souvenir impérissable et s'il avait été moins long, je l'aurais peut-être déjà effacé de ma mémoire...
Je conseille à celles et ceux qui voudront tenter l'expérience de s'armer de patience car les rebondissements ne foisonnent pas (sauf peut-être sur la fin).
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