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Gravel tome 2 sur 5
EAN : 9781592910816
140 pages
Avatar Press (05/01/2010)
4.5/5   1 notes
Résumé :
This second color volume of Warren Ellis' and Mike Wolfer's on-going adventures of Combat Magician William Gravel is now available, collecting issues 8 through 14 of the series. After carving a bloody path through his fellow members of the Minor Seven, the last thing Sergeant Major William Gravel expected was to be welcomed with open arms into a much more prestigious ensemble: The Major Seven. But enlistment as the newest recruit among the Master Magicians of Englan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Gravel TP Vol 01: Bloody Liars (épisodes 0 à 7) qu'il est préférable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 8 à 14, initialement parus en 2008, coécrits par Warren Ellis & Mike Wolfer, dessinés et encrés par ce dernier, avec une mise en couleurs réalisée par Juanmar.

William Gravel repense à l'affaire qui l'a amené face aux magiciens composant les Minor Seven : Simon Shiranian, Jérôme de Montfault, Joana Garden, Sykes, Royston, Monty Colegrave et Jacobus Hook. Il en est sorti avec le grimoire Sigsand à nouveau entier et la découverte que cette confrontation avait été organisée par les Major Seven dont Mordecai Cave s'était fait connaître à lui après coup. Il grille une clope après l'autre, tout en essayant de déchiffrer et d'assimiler les connaissances ésotériques contenues dans le Sigsand. Cela génère de grandes frustrations en lui. Il finit par décider de sortir de chez lui et de prendre le train pour aller au nord-ouest de Portesham, même s'il aurait très bien pu s'y rendre plus rapidement par la magie. Arrivé à la gare de destination, il prend un taxi qui l'emmène en pleine campagne. Il rejoint à pied un dolmen au pied duquel de nombreux cadavres ont été retrouvés. Ce n'était pas une tombe, mais les restes de ceux qui ont tenté en vain d'ouvrir le portail. Il prend le temps de s'en griller une. Puis il trace un signe cabalistique sur l'une des pierres, et effectivement il se produit un phénomène magique qui lui permet de traverser un portail et de se retrouver dans exactement la même campagne, mais sous un ciel parcouru d'énergies blanche, pourpre et verte. Il entame sa marche tranquille vers sa destination.

William Gravel se retrouve bientôt devant des pylônes rocheux irréguliers entre lesquels se tiennent 6 individus. Il est accueilli par Mordecai Cave qui lui souhaite la bienvenue et l'invite à les rejoindre pour les compléter et qu'ils soient 7 à nouveau. Cave lui précise qu'il n'y a ni règle ni rite de passage et qu'il se trouve dans un endroit appelé Thule, ou Brittia, ou Avalon, ou encore le monde étincelant. Puis il présente les 5 autres personnes présentes : Lost, Amiral Black, John B., Anjali Deva et Brilliant Chang. Cave lui demande de se tenir bien immobile pendant que lui et les autres l'ancrent à l'Angleterre. Pendant ce temps, William Gravel se souvient de sa rencontre avec chacun des Minor Seven. le rituel étant achevé, Gravel indique aux autres qu'ils ne ressemblent pas du tout à ce qu'il avait imaginé. Mordecai Cave lui dit que sa première tâche, ou plutôt la seconde est de recruter sept personnes pour reformer les Minor Seven. Il lui indique qu'il doit également se choisir un endroit de pouvoir, un lieu où il sera invincible. Il passe en revue les lieux choisis par les autres Major Seven. Il termine en indiquant qu'il est maintenant lié à l'Angleterre et qu'il ne peut plus en quitter le sol. Il précise que ses anciennes connaissances et employeurs l'ont oublié. William Gravel sort le manuscrit Sigsand de son sac et leur demande s'il doit leur remettre. À sa grande surprise, Mordecai Cave indique qu'ils n'en veulent pas et qu'il appartient désormais à Gravel. Enfin, il indique que la septième membre des Major Seven a été assassinée et il charge William Gravel de trouver le meurtrier d'Avalon Lake.

Le premier tome avait constitué une bonne surprise : à la fois bourrin avec William Gravel fonçant dans le tas, à la fois étonnant pour les réflexions sur des thèmes inattendus. le titre du tome indique explicitement l'étape suivante dans la progression du personnage, et le lecteur apprécie que les auteurs continuent d'avancer bon train. Pas d'atermoiement, pas de délayage, direct au niveau supérieur, aux grands ordonnateurs. Dès le premier épisode, William Gravel se retrouve face aux Major Seven (même s'ils ne sont plus que 6). L'entretien prend une tournure des plus inattendues, puisqu'il n'y a ni affrontement, ni rite de passage, ni quête préalable. Comme dans le tome précédent, William Gravel se retrouve à éliminer un certain nombre d'individus pratiquant la magie et qu'il a dans le nez. Warren Ellis a concocté une intrigue qui repose tout d'abord sur la dynamique d'une enquête : qui a tué Avalon Lake ? Gravel est d'ailleurs bien embêté puisqu'il ne possède aucune compétence d'enquêteur. Une deuxième question s'entremêle à la première : pourquoi s'en prend-il à ceux qu'il attaque ? de manière inattendue, le lecteur se rend compte que Gravel s'attèle aussi à l'autre mission qui lui a été confiée : recruter de nouveaux membres pour les Minor Seven.

En découvrant les auteurs, le lecteur a le plaisir de voir que Warren Ellis est toujours aux manettes pour écrire ce titre, et que Mike Wolfer est à nouveau coauteur pour le script et qu'en plus il a repris les dessins, ce qu'il faisait pour les premières aventures du personnage à commencer par Strange Kiss (1999). Il suppose que l'apport de l'artiste est peut-être sur la direction générale ou la trame de l'intrigue, et vraisemblablement dans les scènes d'affrontement. Comme à son habitude, Warren Ellis aime bien écrire des scènes muettes où toute la narration devient dès lors exclusivement visuelle. Il faut attendre le troisième épisode pour Mike Wolfer puisse donner la pleine mesure de son talent dans une scène de combat, pendant 7 pages (5, puis 2) muettes. La narration visuelle est impeccable, fluide, avec des mouvements qui s'enchaînent logiquement, des actions et des réactions bien associées, un plan de prise de vues bien conçu. L'artiste dessine avec une approche réaliste, sans avoir l'obsession du détail. Il trouve un bon équilibre entre le degré de description et la facilité de lecture. le lecteur sent bien que les décors ne sont pas très épais, mais ils ne sont pas non plus en papier mâché. La mise en couleurs de Juanmar vient nourrir les surfaces, avec des teintes un peu trop soutenues, mais qui ajoutent un soupçon de texture, une touche de relief.

En effet, le lecteur se rend compte qu'il suit avec attention les mouvements de Kanika Tikolo qui prend ses geôliers par surprise avec ses capacités, ne sachant pas trop jusqu'où elle va aller, et l'artiste se montrant convaincant quant à l'efficacité de ses attaques. Il prend également conscience qu'il est en train de guetter les prochaines scènes d'affrontement dans les épisodes suivants. Il n'est pas déçu : une opération commando dans le désert pendant la guerre du Golfe, un monstre marin gigantesque, des vrilles pénétrant un être humain, un policier sectionné en deux au niveau du tronc, d'autres morts atroces. Les dessins de Mike Wolfer rappellent un peu ceux de Jacen Burrows par leur détourage d'un trait fin, leur apparence basique et leur efficacité simple. À nouveau ils sont au point d'équilibre entre une représentation trop naïve et une représentation trop détaillée, factuels sans être voyeuristes dans le gore, tout en générant un impact horrifique. le scénariste s'appuie sur les talents du dessinateur également pour d'autres types de scènes muettes : William Gravel marchant sous un ciel psychédélique, Gravel prenant le train, Gravel prenant le bateau à Bristol, Gravel prenant un petit verre devant son bureau.

En fait, la narration visuelle semble tellement naturelle que parfois le lecteur n'y prête pas forcément attention. Il en va ainsi de la scène d'ouverture où pendant deux pages, William Gravel assis à son bureau se concentre pour lire un livre. Il est vraisemblable que le lecteur se souvient de cette scène quand le personnage évoque au début de l'épisode suivant ses difficultés scolaires, et même son échec scolaire. Cette scène muette prend alors un tout autre sens et une toute autre importance. du point de vue l'intrigue, cela signifie que William Gravel n'arrive pas à assimiler les connaissances contenues dans le Sigsand, une incapacité fortement ironique au regard des efforts dépensés pour obtenir ce manuscrit. Au regard de la thématique, voilà le scénariste qui se met à parler d'un adulte qui était inadapté au système scolaire, d'un individu qui s'est construit autrement que par la voie normale. Les coauteurs racontent une histoire de genre, mélangeant magie et combats, William Gravel étant un magicien de combat pour l'armée : c'est son titre. Ce qui n'empêche pas William Gravel d'acquérir une épaisseur psychologique de manière surprenante : il a dû trouver sa place dans la société avec un fort handicap d'apprentissage. Il n'a trouvé sa voie que par hasard, en découvrant une aptitude très pragmatique : sa capacité à jauger les comportements les plus probables chez les individus présents dans un lieu en cas de menace. Cela éclaire à la fois sa carrière militaire, à la fois son caractère. Ça permet au lecteur d'éprouver plus d'empathie pour lui, même s'il ne gagne pas forcément en sympathie.

Durant ce tome, Warren Ellis développe progressivement un autre thème tout aussi ambitieux. Déjà amorcé dans le tome précédent, l'évolution de William Gravel se poursuit : il a atteint un âge où il songe à changer de mode de vie : quitter l'armée et penser à s'installer. le lecteur sourit quand Mordecai Cave lui annonce qu'il est maintenant ancré en Angleterre, car d'une certaine manière voilà Gravel effectivement installé. Au fur et à mesure qu'il en apprend plus sur chacun des Major Seven, il apparaît que chacun d'entre eux représente une facette de l'Angleterre, incarne une époque et une couche sociale. La question de la responsabilité associée à l'exercice d'un pouvoir revient également, ainsi que le but dans lequel chacun des Major Seven utilise son pouvoir. Ces thèmes débouchent sur un autre : la manière dont l'Angleterre s'est construite en absorbant les capacités humaines des peuples qu'elle a conquis ou colonisés. du coup, les nouvelles recrues pour les Minor Seven deviennent eux aussi un symbole à plusieurs facettes : une nouvelle génération (c'est-à-dire une autre époque, d'autres spécificités socio-culturelles), mais aussi d'autres individus qui viennent nourrir l'Angleterre.

Alors qu'il pouvait entretenir l'a priori que cette série n'est qu'un pis-aller de la série Hellblazer (William Gravel n'étant qu'un John Constantine avec en plus des capacités de combat), le lecteur découvre que l'association de Warren Ellis & Mike Wolfer aboutit à une série complètement originale : un personnage avec une histoire personnelle liée à ses difficultés scolaires, une réflexion sur le rôle de l'individu quadragénaire ou quinquagénaire dans la société, un regard lucide sur la manière dont une nation se nourrit des immigrants ou des peuples soumis. En outre, Mike Wolfer s'avère un dessinateur très habile, avec une narration visuelle semblant un peu légère en surface, mais se révélant très élégante à la lecture.
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