Les fantômes de Manhattan, n'est assurément, pas le meilleur roman qu'ait écrit
R. J. Ellory. M'attendant à trouver ici quelque chose qui ressemble, même de très loin, à l'excellent
Vendetta, la déception fut de taille…
De fait, ce roman publié en 2018, opte pour une approche centrée sur le protagoniste : Annie O'Neill. Il s'agit d'une trentenaire, tenancière d'une librairie héritée de son père. Sa vie est marquée par la routine et peuplée de quelques personnages aussi originaux qu'elle-même. Sa vie va basculer lorsqu'un homme,
Forrester, débarque dans sa vie pour lui faire lire ce qui ressemble à un manuscrit qui va bouleverser sa vie.
Ainsi résumée, l'histoire semble alléchante… mais il ne s'agit que d'une apparence.
La première centaine de pages, celle qui sert à mettre l'histoire en place est la plus intéressante. Par la suite, les passages consacrés au manuscrit captent vite toute l'attention du lecteur avant que la trame principale ne plonge en plein mélodrame.
Et c'est bien là le problème, car ensuite l'histoire ne fait plus que cela : se complaire dans le mélo en misant (de manière trop téméraire) avec le capital sympathie du personnage principal. de longs passages aussi descriptifs qu'ennuyeux viennent reporter les apparitions du manuscrit.
Ledit manuscrit, aussi captivant soit-il, se révèle court et finalement assez limité dans son ambition et ses liens avec le banditisme. Tout cela ressemble bien plus à une biographie. Ce qui doit arriver fini par arriver : le manuscrit est achevé ce qui ôte tout intérêt à ce qui reste d'intrigue (si l'on peut considérer que le fil rouge général serve d'intrigue). L'histoire d'Annie se révèle convenue et prévisible, avec quelques péripéties assez inintéressantes.
Le scénario suit son concours sur plus de 450 pages, pour finalement arriver à un point qui était prévisible dès le départ. Hélas, même les déboires d'Annie ne parviennent pas à susciter la sympathie tant tout cela sent le déjà-vu et le formaté. L'héroïne semble d'ailleurs si passive que tout cela achève de lui retirer tout crédit. Sérieusement ? Elle ne se pose donc jamais de question ? Quelques personnages, notamment Sullivan, font de leur mieux, mais tout cela ne suffit pas. D'autres apparaissent (ou disparaissent) de manière trop opportune pour être crédible.
La part de mystère est ici entièrement cousue de fil blanc.
La lassitude, l'ennui, la déception sont bien les sentiments qui prédominent. Il est curieux que les éditions Sonatine aient publié ce roman car il ne s'agit ni d'un polar, ni d'un roman noir, mais bel et bien d'un roman à l'eau de rose.