Nous avons tous connu ça : on écrit un texte, brut. Les idées tombent sur le papier, l'important c'est de noircir des pages, on se reliera après. Et puis on relit notre texte une semaine après : on réalise qu'il est totalement indigeste : phrases trop longues, paragraphes interminables, idées qui ne s'enchaînent pas, etc. Nous mêmes, on bute à la lecture, en se disant "Oh là, c'est mauvais...".
Alors on le reprend. On retravaille, on coupe les phrases, on améliore, on fluidifie, on enlève les idées qui se répètent trois fois dans la même page...
On crée alors une version deux, et une version trois, et enfin une version quatre du texte, et là il devient clair, lisible, fluide, il peut être lu aisément par autrui.
Concernant
Sexpowerment, j'ai vraiment l'impression d'avoir lu le tout premier brouillon. Je me suis très souvent frotté les yeux en lisant ce livre : comment un éditeur a-t-il pu laisser passer un tel texte ? Il y a eu erreur, ils ont imprimé le brouillon par inadvertance ?
On n'a pas envie de parler du fond tellement la forme est mauvaise. C'est lourd, lourd, lourd, indigeste, roboratif, ennuyeux. Et pourtant, vu les sujets abordés, il faut le faire !
Il faut dire aussi que souvent les réflexions volent vraiment bas. Extrait :
"Par exemple, si je clique dans la barre de recherche d'un tube "masturbation", j'aurai la vidéo d'une femme qui se masturbe pendant cinq minutes. Super. Mais où est la surprise, où est la diversité ? Pour reprendre l'image du fast-food, c'est comme si j'allais au MacDo, au comptoir, et que je commandais une frite. On va me servir une frite. Cinq minutes plus tard, je vais me lasser des frites. Je vais retourner au comptoir, commander cette fois-ci un burger. Et ainsi de suite." (page 48)
Une semaine après ma lecture, voilà ce que je garde de ce livre. Ennuyeux, des réflexions interminables et sans grand intérêt genre "le porno c'est comme le MacDo", et un livre empli de "putain", "bordel", "balai dans le cul", "merde", "couilles", et compagnie. La forme mauvaise a totalement enseveli le fond.