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3,71

sur 2103 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le titre est déjà une belle invitation. C'est un beau roman qui propose une lecture agréable et poétique au cours de laquelle nous voyageons avec Michel Ange à Istanbul qui découvre ainsi l'orient et l'influence qu'il aura sur ses oeuvres à venir et plus particulièrement La Chapelle Sixtine.
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L'identité d'un écrivain se trouve dans ses allées et venues, sa pensée est une pensée de la traversée.
Mathias Enard aime les traversées !
Celle de l'est et de l'ouest.
Celle de l'islam et de la chrétienté.
Celle de l'artiste et de l'homme.

Il part de la découverte d'un fait méconnu dans la vie de Michelangelo pour construire un récit délicieusement épique où il emmène le sculpteur florentin en Turquie au sein de l'Empire ottoman où de vrais personnages vont se côtoyer.
Dans ce court roman choral a trois voix, ce sont trois parties d'un triangle qui donneront le rythme et les couleurs à la narration : la Turquie, l'Andalousie et l'Italie.

On découvre la personnalité complexe de Michelangelo, dont l'orgueil et la vanité n'avaient d'égal que son talent : démesuré.
A cette période le sculpteur florentin souffre profondément de ne pas être reconnu à sa juste valeur.
Des années de peine, de travail acharné ne lui ont toujours pas apporté la reconnaissance qu'il désire. Humiliations, manigances et intrigues de cour sont monnaie courante dans la vie d'un artiste.

Immensément talentueux, mais obscur à lui-même, son physique ingrat le poussait à chercher dans la beauté la manière d'exprimer ce qui lui faisait péniblement défaut.
La beauté des lignes d'un paysage, les traits d'une femme ou d'un homme, il les reproduisait dans ses dessins et sculptures cet idéal tant recherché.

Son séjour/aventure dans l'Empire ottoman allait marquer et influencer durablement sa peinture.
Les couleurs des étoffes, la moiteur des saisons, l'odeur des épices, l'ivresse de la danse et de la musique, seraient des constantes dans certains détails de ses oeuvres.

On ne quitte qu'à regret ce récit presque trop court, au rythme languide.

Michelangelo est-il vraiment allé en Turquie ?
On n'en saura jamais !
L'important que ce Mathias Enard l'y a amené !


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Michel Ange arrive à Constantinople pour réaliser un projet de pont pour Ali Pacha. Il découvre cette culture, il nous parle de son processus de création, il survole les intrigues de cour et laisse parler son art.
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Mathias Enard manie la plume comme d'autres le crayon : il a le sens des reliefs, des raccourcis et même de la perspective. Et, non sans un peu de magie, il a su donner à l'un des plus grand tenant du disegno, le colorito unique des mille et une lumières de l'Orient. Ce roman se lit avec une facilité qui ne rend pas hommage à la maitrise de son auteur, mais c'est peut-être, précisément la plus grande victoire d'une oeuvre : faire oublier l'auteur. En suivant cet épisode de la vie de Michel-Ange, je n'ai pas lu un roman, j'ai vécu une histoire. C'est très bon, plein de poésie et de finesse, de richesses et de plaisirs.
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Je n'ai pu résister à la couverture précieuse : des minarets en or se détachant sur un ciel d'encre noire, et au titre merveilleux de ce petit livre : « Parle leur de bataille, de rois et d'éléphants ». J'ai été conquise par l'écriture superbe avec laquelle Mathias Enard nous conte le séjour de Michel-Ange à Constantinople, en 1506.
J'aime ces suites de mots, les inventaires de parfums, de couleurs, de marchandises, l'overdose de sensations éprouvées par l'artiste sur les rives de la Corne d'Or. Immergée dans cette ville au rythme des phrases, assourdie par l'avalanche des impressions d'Orient, enivrée par le vin et la musique, j'ai craint les colères du vizir et admiré les oeuvres de Michel-Ange. Son pont sur le Bosphore est-il un rêve ?
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Mathias Enard est un écrivain et traducteur français. Il obtient le prix Goncourt en 2015 avec son livre "Boussole". Il fait des études à l'Ecole du Louvre, puis il se lance dans l'apprentissage de l'arabe et du persan. Après un séjour au Moyen-Orient, il s'installe à Barcelone.
En 2010, il écrit "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants", un conte sur un épisode fictif de la vie de Michel-Ange : un voyage à Constantinople en 1506. Ce livre a eu plusieurs prix :
- le Prix Goncourt des Lycéens en 2010,
- le 25ème Prix du Livre de Poitou-Charente,
- La Voix des Lecteurs 2012.
Meurtri par le pape Jules II, Michel-Ange répond à l'appel du sultan Bajazet qui veut qu'il construise un pont sur la Corne d'Or, après l'échec de Léonard de Vinci. Michel-Ange y fera la connaissance d'un poète Mesihi de Prestina et découvrira la ville en sa compagnie.
Ce pont devra relier les parties asiatiques et européennes et cela aura une valeur symbolique et politique. On découvre les difficultés de la création et de la subsistance des artistes quels qu'ils soient.
Ce roman est une pure fiction bien qu'un dessin de pont, attribué à Michel-Ange, ait été trouvé dans les archives ottomanes. Dans la réalité, après son différend avec le Pape, Michel-Ange n'ira pas se réfugier à Constantinople mais à Florence.
On trouve dans cette lecture plusieurs points de vue suivant les chapitres, qui sont courts et faciles à lire. Les phrases sont concises, on dirait presque de la poésie.
Cette lecture courte à la portée de tous est très intéressante même si on a du mal à croire que cela ne soit que pure invention.
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Je voulais découvrir la plume de l'auteur j'ai donc choisi celui-ci car il est plutôt court et que j'ai aimé la quatrième de couverture et pour moi c'est une réussite, on arrive a être complétement embarqué dans ce récit malgré le fait qu'il soit court.

J'ai aimé suivre Michel-Ange entre l'orient et l'occident, j'ai aimé ces ambiances et ses lieux si bien décrit que se soit autour de l'Arno ou à Istanbul.

Il y est également question d'art et de peinture, j'ai aimé les chapitres courts, les correspondances dans le récit et l'on tourne les pages tellement rapidement

Un bon récit dépaysant mais également très instructif sur cette époque et cet artiste
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Parle-leur de la splendeur de Rome et des merveilles de Constantinople.
Parle-leur de ces voyages. de ces tissus, de ces parfums et de ces épices.
Parle-leur de Gênes, Florence et Venise. de ces étals, de ces échanges cosmopolites.
Parle-leur de toutes ces villes flamboyantes. de ces beautés de la Renaissance.
Parle-leur de ces marbres blancs, de ces glaises et de ces pigments. de ces offrandes de la Terre.
Parle-leur de ce sultan érudit et visionnaire. de ces trésors du monde ottoman.
Parle-leur de ce Pape guerroyeur et coléreux. de ce tombeau.
Parle-leur de cette beauté andalouse. de cette sensualité assassine.
Parle-leur de l'ivresse des sens. Des sentiments refoulés. de l'Amour de l'Art.
Parle-leur de ce pont qui reliera dans l'éternité les civilisations, les cultures et les hommes.

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants si tu veux…

Mais parle-leur !

Parle-leur de l'artiste de génie, de ses colères légendaires, de ses amours tourmentées, de son don intemporel…

On parle de Michel-Ange ici. Pas de Mickey Mouse ni d'Odette Toulemonde.

Burine-le dans ses ombrages ! Polis-le dans ses lumières ! Fais-nous voyager dans les couleurs de Constantinople et dans l'âme de cet artiste !

Tout cela m'a malheureusement manqué... L'écriture de Mathias Enard est propre mais un peu trop policée à mon goût. L'intrigue est intéressante et repose sur de nombreux faits réels, bien documentés, mais le côté romanesque ne m'a pas suffisamment emporté.

Tout s'y prête pourtant : l'homme, la ville, la période… Pas facile de s'attaquer à un personnage comme Michel-Ange. J'avais déjà été déçu par Léonor de Récondo et son Pietra Viva, qui abordait un autre pan de la vie de l'artiste, précédant celui évoqué par Mathias Enard. Cette période ottomane de Michel-Ange m'aura toutefois davantage plu, par son intrigue et les quelques chapitres où Mathias Enard donne voix à sa belle andalouse, passages magnifiquement écrits mais dont la sensualité des mots ne se prolonge pas suffisamment dans le reste du roman.

Allez, Actes Sud, vous avez en stock d'autres auteurs capables de s'attaquer à ce personnage. Qu'en penseraient Jérôme Ferrari ou Laurent Gaudé ?


(Merci pour m'avoir fait découvrir ce livre, Patricia... Même s'il m'a manqué quelque chose dans cette lecture, j'ai passé un bon moment en compagnie de l'artiste)
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Un petit bijou poétique à déguster.
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Facile, léger, belle poésie, intriguant
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