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La couverture de ce livre donne le ton de ce qui attend le lecteur: sur fond noir, une « vanité » qui fume une cigarette.
M.Enriquez a du, dans sa jeunesse être marquée par « les mères de la Place de Mai » qui inlassablement tournaient sur cette place à Buénos Aires , c'était dans les années 80 sous la dictature ; elles manifestaient chaque jour dans le vain espoir de retrouver leurs enfants disparus.
Les 12 nouvelles , pas trop longues, juste assez pour laisser le lecteur respirer, ont pour sujet principal ces enfants disparus, et en particulier des très jeunes filles.
Toutes ont une relation très intime et impudique au corps, plus de tabou , de pudeur ni de honte. Bourreau-victime, fantasme-folie, la vie-la mort, tout est imbriqué, et la terre ne charrie que des odeurs pestilentielles.
La santé mentale est plus qu'ébranlée par ce fantastique si réel.
Et pourtant , quels beaux textes, non empreints de poésie malgré toute cette noirceur ;
La traduction française d'Anne Plantagenet est à souligner.
Je note »Notre part de nuit «  de cette autrice à lire plus tard.
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Douze petits contes horrifiques encrés dans une Argentine contemporaine où, selon la pioche, bonne ou mauvaise, on mettra à jour de bonnes trouvailles (comme par exemple L'exhumation d'Angelita, La Vierge des tufières, le caddie, le mirador, Où es-tu mon coeur ?) et d'autres qui sont bien moins abouties.

Le genre des contes fantastiques doit permettre par sa brièveté de mettre en valeur la théorie de l'effet faisant de sorte que tous les éléments convergent à la réalisation d'un coup de théâtre ; ici, malheureusement, le style n'est pas exemplaire et les scénarios manquent souvent de précision. Quant au coup de théâtre, il est souvent assourdit.
Somme toute, nous sommes assez loin du talent de Guy de Maupassant (Contes et nouvelles), de Théophile Gautier (La Cafetière) ou d'Alan Edgar Poe (Histoires extraordinaires).

Mais pour les amateurs de littérature fantastique sud-américaine, on passe quelques bons moments dans les sombres corridors de l'âme humaine.

Bravo pour la couverture !
Ce « Crâne avec cigarette allumée » de Vincent van Gogh m'a attrapé comme personne.
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles macabres, des histoires de fantômes basées sur des superstitions ou des légendes urbaines. L'autrice a su créer des ambiances sombres et surnaturelles qui m'ont rappelé les film d'horreur des années 80 ou 90, tout en dénonçant les violences faites aux femmes et aux enfants ou les inégalités sociales en Argentine.

C'est le deuxième recueil de nouvelles fantastiques écrit par une femme au nom à consonnance hispanique que je lis en très peu de temps – le premier étant "Son corps et autres célébrations", de Carmen Maria Machado –, alors difficile de ne pas les comparer. Bien que les deux ouvrages proposent des univers métaphoriques riches s'élaborant autour de thèmes semblables, je crois que celui-ci, s'inspirant davantage de la culture populaire, est un peu plus "premier degré" que l'autre, et peut-être moins "littéraire", au sens académique du terme. C'est donc une lecture qui m'a semblé plus légère, plus accessible – ce qui n'enlève rien à l'intérêt qu'elle a suscité chez moi.

Même si j'ai trouvé la fin de certains textes un peu insatisfaisante, abandonnant impitoyablement le lecteur à ses questions qui n'obtiendront jamais de réponses, ça ne m'a pas empêché de les apprécier. J'ai adoré ces histoires de revenants, de sorcières et de diables modernes!
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Une lecture sympa pour les amateurs d'histoires sinistres et de légendes urbaines qu'on se racontait à Halloween quand on était ados.

Emprunté suite aux conseils des bibliothécaires de ma ville, je me suis bien amusée avec ce livre.
Les histoires nous envoûtent rapidement. Bien que courtes, on a le temps de se figurer les tempéraments des personnages et leurs préoccupations -très- singulières. Les chutes sont souvent imprévisibles et - ce que j'ai préféré - poétiquement cryptiques.

On termine chaque récit avec un sentiment de confusion et de malaise; en n'étant pas certains d'avoir saisi l'étendue de cette horreur finement distillée.

J'ai apprécié le mélange des matériaux horrifiques opéré avec brio par l'autrice. Elle suscite le dégoût, l'effroi, voire parfois l'excitation - si vous êtes un peu tordu - en faisant appel à tous nos sens.
La manière dont elle entremêle la sexualité à l'épouvante m'a particulièrement plu.
Paraphilie, prostituti*n, vi*l, masturbation compulsive... tout est évoqué avec une sorte de grâce naturaliste qui ajoute encore à l'aspect authentiquement hideux de l'existence. C'est ce qui donne, je trouve, du relief aux histoires qui parfois ont des thèmes stéréotypés (Ouija, fantômes, possession démoniaque).
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Cette série de douze nouvelles confirme la qualité de cette autrice après « Ce que nous avons perdu dans le feu » et « Notre part de nuit ». On y retrouve son fantastique très singulier aux personnages presque exclusivement féminins et l'importance qu'elle donne aux odeurs. Ses thèmes de prédilection :l'adolescence , son univers impitoyable (« la Vierge des tufières » « Viande » « Ni anniversaire,ni baptême » « Les dangers de fumer au lit » « Quand on parlait avec les morts ») ; les familles hantées (« le puits ») ; la société argentine ses bas-fonds (« le caddie » ) et les souvenirs noirs de la dictature (« Les petits revenants ») ; les fantômes envahissants (« L'exhumation d'Angelita » « Rambla triste » « le Mirador ») .Obsession morbide (« Où es-tu mon coeur ? ») . L'ensemble est très fort et déstabilisant.
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J'ai découvert Mariana Enriquez dans son sublime roman Notre part de nuit. Elle avait écrit un texte ciselé, sombre et profond. Avec Les dangers de fumer au lit, elle signe là encore de superbes textes. Il s'agit d'un recueil de douze nouvelles, plus ou moins longues. Certaines ne font que quelques pages, d'autres sont plus amples, frôlant la novella.

Elles ont toutes en commun de se dérouler en Argentine et de mettre en scène le folklore local. Là, on retrouve des ossements de petite fille au fond d'un jardin; ici, les « Petits revenants » envahissent les rues de la capitale. Ces nouvelles misent sur le surnaturel: les esprits, les revenants sont très présents et font partie des croyances et du folklore argentin. Mariana Enriquez se plaît à parler des parias de la société: les sans-abris, les fous, les prostituées. Les adolescents sont aussi au coeur de ses nouvelles et mettent en exergue la vitalité qu'ils dégagent tous mais aussi leur fragilité d'êtres en construction.

Toutes ces nouvelles sont très sombres voire glauques mais je les ai dévorées avec avidité. Mariana Enriquez a le don de vous happer dès les premiers mots, les premières phrases et de ne plus vous lâcher. C'est macabre à souhait: âmes sensibles s'abstenir! Mon coup de coeur se porte sur la nouvelle la plus longue « Les petits revenants » d'une noirceur insensée. L'autrice y dénonce les enlèvements d'adolescentes, destinées aux trafics et à la prostitution. C'est un texte fort et effrayant à bien des égards.

Avec ce recueil de nouvelles, Mariana Enriquez confirme qu'elle est une grande autrice et qu'elle possède une plume envoûtante.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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J'ai passé un bon moment de lecture au fil de ces douze nouvelles argentines, mêlant fantastique et horreur. Elles sont très bien écrites, débordent d'imagination et vous feront voyager dans les noirceurs de l'âme humaine. Vous y rencontrerez des fantômes, des sorcières, des jeunes filles prêtes à tout pour un garçon, un clodo jeteur de sorts et bien d'autres fous. A dévorer jusqu'au sang !
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Je vous fais aujourd'hui mon retour sur ma dernière lecture [Les dangers de fumer au lit] de Mariana Enriquez aux éditions du sous-sol.

Je n'aime pas trop le format du recueil en général mais celui-ci, punaise quelle belle découverte. Certaines histoires étaient mieux que d'autres mais ça c'est assez fréquent dans un recueil !! Un petit bonbon dégoulinant d'horreur, de cas étranges et de superstitions latines. J'ai adoré !!!

12 nouvelles fantastiques/horrifiques se déroulant à l'étranger notamment en Argentine ou en Espagne dans la plupart des cas, ça rajoute beaucoup aux histoires ça sort des sentiers battues.

Celles que j'ai préférées sont :

L'exhumation d'Angelita
La vierge des tufières
Le puits
Le mirador
Où es-tu mon coeur
Viande
Quand on parlait avec les morts

Un recueil malsain, tragique, dérangeant et glauque écrit avec un style d'écriture brut qui fonctionne à merveille. Un coup de coeur pour cette autrice et ses histoires, je vais rapidement me procurer ses autres écrits.
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Lecture en VO

Je découvre enfin la plume de Mariana Enriquez et quelle découverte ! Envoûtante et fascinante, elle va, sans nulle doute, marquer cette année de sa patte si singulière.

Mariana nous propose douze nouvelles sombres et insolites. Des histoires ancrées dans le quotidien avec une touche de surnaturel, des contes fantastiques macabres.
Elles sont plus dérangeantes et perturbantes qu'horrifiques. Pour certaines, l'horreur est traditionnelle comme les fantômes, les maisons hantées ou encore les sorcières, mais pour d'autres, elle se cache dans la pauvreté, la misère, la crasse et la douleur ou dans les exactions de la dictature. L'horreur est bien présente dans chacune de ces nouvelles et se glisse dans chacun des sujets abordés: disparitions, deuil, superstitions, cannibalisme, sexe, folie, obsessions, apparitions, vengeance ou culpabilité. La mort les relie toutes entre elles.
L'auteure met souvent en scène des jeunes femmes perturbées et paumées avec en toile de fond une critique politique et sociale. Elle raconte tout en dénonçant.

L'écriture est crue, acérée, violente, sans tabous ni aucune forme d'inhibition, et à la fois empreinte de poésie. le glauque côtoie le morbide avec parfois un soupçon de tendresse. Ca ne plaira pas à tout le monde, vous êtes prévenus.

Comme d'habitude je ne vais pas vous résumer les nouvelles mais vous citer mes préférées : El desentierro de Angelita (L'exhumation d'Angelita), Rambla triste y El aljibe (Le puits). La nouvelle éponyme est celle que j'ai le moins appréciée.

La narratrice est parfaite et l'écoute a été hyper agréable. Elle ne raconte pas une histoire, elle la vit. J'adore l'accent argentin et leurs régionalismes. Ca m'a rappelé bien des souvenirs.

J'ai été ravie de découvrir l'univers très particulier de l'auteure. Elle se réapproprie le genre horrifique, modernise l'épouvante et réinvente le réalisme magique avec un style unique et bien à elle. C'est dérangeant, d'une noirceur abyssale et puissant. Une lecture déconcertante et divinement ensorcelante. Je vais me plonger sans tarder dans un second recueil avant de m'attaquer à Notre part de nuit.

Vous laisserez-vous tenter par ces nouvelles cauchemardesques ?
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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Un livre parfait pour les adeptes de petites histoires bien construites avec un savoureux mélange noir et plus ou moins horrifique, entrelaçant des esprits, une planche ouija, des revenants, du cannibalisme, du sombre, du surnaturel, du fantastique et du borderline.

Ce que j'aime particulièrement, outre le style fluide de Mariana Enquirez (et son efficace traduction), c'est sa manière de quitter le réel et le pragmatique, sans que l'on s'en aperçoive, pour glisser au bord de l'invisible, de la magie et du hors cadre. Elle parvient ainsi à façonner des atmosphères qui donnent la chair de poule et à secouer nos croyances et nos doutes avec subtilité.

Elle instille tension et suspens, avec une efficacité déconcertante pour mettre notre rationalité et notre crainte de l'inconnu et de l'inexpliqué à rude épreuve, sans jamais en faire trop. Et c'est justement cette balance équilibrée, juste à la frontière de, qui rend ses récits si puissants.

Un pur régal.

Liste des nouvelles : L'exhumation d'Angelita / La Vierge des tufières / le caddie / le puits / Rambla Triste / le mirador / Où es-tu mon coeur / Viande / Ni anniversaires ni baptêmes / Les petits revenants / Les dangers de fumer au lit / Quand on parlait avec les morts
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