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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme elle le dit dans la bouche de son père, la colère est un poison que tu prépares pour un autre mais que tu bois toi même. Et ce livre ressemble à ça. Une tentative d'accorder un pardon à son père afin de cesser de s'empoisonner par sa colère.

Et c'est révoltant, parce qu'à la lecture de ce livre, il semble évident que ce salopard ne mérite aucun pardon. Il est mort et que sa dépouille pourrisse rongée par les vers.

Mais notre fonctionnement semble ainsi fait que les rancunes nuisent plus aux victimes qu'aux coupables… C'est nul !

Mais cela fait de ce livre insoutenable un témoignage bouleversant.
Lien : https://www.noid.ch/pardon/
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J'ai également lu ce livre d'une traite. j'en sort bouleversé.
Même en sachant que ce type de comportement existe, ce témoignage me donne froid dans le dos. Mais comment peut-on ......
Je suis assez d'accord qu'il est à lire par les victimes que lorsqu'elles le sentent.
Mais pour moi, ce livre devrait être lu par tous comme celui de Vanessa Springora. Leur description de la personne "prédateur" est vraiment instructive.
Beau courage de cette auteure.
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La violence appelle la violence. Un enfant malmené se construit avec déviance et parfois se transforme en bourreau à son tour. Je remercie tous ces professionnels, de soin notamment, ayant véhiculé pendant des années (certains encore maintenant) que les enfants se dressent, doivent abandonner leur moi, se soumettre pour vivre en société. Pardon pour eux, à tous ces enfants qui subissent et font subir à leur tour ces agressions qui se passent de génération en génération aussi aisément qu'un nom de famille. Pardon à vos futures progénitures, si résilience n'est pas trouvée. Pardon pour ceux qui continue d'alimenter une violence sous-jacente et la justifie au nom de la sacro-sainte éducation. Pardon pour les témoins passifs et complice.

Certains témoignages alimentent l'âme plus que d'autres. On retrouve dans ce texte une introspection littéraire forte et remuante. Une grande analyse sobre et affûtée de la personnalité d'un père prédateur. Un récit douloureux mais combatif. Il imagine une demande de pardon qui n'est jamais arrivé, il tente de panser les plaies. Il est certainement plus doux d'imaginer les remords, le repenti que de ne voir que la laideur obscène. Imaginer que le tortionnaire reconnait la cruauté et l'insensibilité, c'est retrouver un peu de son humanité, reprendre possession de son corps et de ce qui lui appartient encore. Malheureusement ce n'est qu'un songe et les songes se dispersent loin des réalités frelatée.

Je ne crois pas en la capacité de contrition de celui qui est passé à l'acte, je crois à celui qui résiste, mais celui qui détruit un enfant, a fortiori son enfant dépasse le dicible et ne peut plus faire illusion, il succombe à ses démons et ne peut a priori pas en revenir. Il semblerait en effet qu'aucuns pédocriminels qui soit passés à l'acte ne guérissent jamais, en tout cas aucune étude ne le prouve, ne l'atteste. Je ne crois pas en leur capacité de repentance mais je crois en la capacité de l'accompagnement et de résilience des victimes et c'est bien là à mon sens, qu'il faut tabler.
Pour éviter l'affront de la non reconnaissance des blessures il faut prévenir, soigner lorsque agression il y a lieu pour éviter l'éternel reproduction.

Un dernier Pardon Eve, pour ce père immonde, cette mère complice et pour cette enfance détruite. Et un grand merci pour ce livre courageux et rédempteur.


Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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J'ai lu d'une traite ce livre à la fois terrible et touchant. Il possède plusieurs niveaux d'analyse et je le relirai. Un livre à lire si on a été victime et que l'on sent que c'est le moment.
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Âmes sensibles s'abstenir. C'est un livre que j'ai aimé mais qui est dur, sur les violences sexuelles, incestueuses, physiques, leurs conséquences, la difficile reconstruction ensuite. Par son travail Eve Ensler ouvre la porte aux souffrances cachées, à leur expression, la recherche d'un pardon, je me demande après coup si c'est pour elle ou pour lui. C'est un témoignage poignant qui nous fait percevoir le vécu de ce type de violence, y compris les nombreuses questions qui restent sans réponse.
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Je ne sais pas pourquoi j'ai voulu lire ce livre.
Sans doute le renom de l'autrice m'a fait oublier le sujet.
Parce que plus que l'écriture qui est terriblement bonne, plus que la qualité de narration d'Eve Ensler, plus que cette manière de faire parler un mort, c'est le thème de ce livre qui reste.
Un homme, géniteur plus que père, raconte à sa fille pourquoi et comment il est devenu un être narcissique, déviant. Un profanateur.
Comment de figure paternelle adoré, même s'il n'avait jamais voulu devenir père que pour toucher l'éternité, il est devenu « l'Homme Ombre ».
Une histoire horrible qui ne laisse pour moi aucun doute sur le manque d'humanité et la folie de cet homme.
Si lui cherche des explications, des justifications, presque des excuses, moi je ne lui en trouve aucune.
Au contraire, je n'ai eu que rage et haine pour lui.
Le destin de la pauvre Evie passe après lui, après son histoire, après ses envies, ses doutes et ses craintes à lui.
Comme elle n'a jamais été que l'objet de son bourreau, son corps, son coeurs et son destin n'ont pas la chance d'être plus qu'un élément secondaire dans cette histoire.
C'est en cela aussi que je trouve ce livre touchant, bouleversant.
Même dans sa narration, dans cette lettre d'excuses qu'elle aurait tellement mérité de recevoir (bien que pour moi il ne peut y avoir ni excuse ni pardon), il y a d'abord lui et ensuite elle.
Comme il a dû être pénible à Eve Ensler d'écrire ce texte.
J'ai ressenti comme encore aujourd'hui elle est la victime silencieuse de cet être abjecte.
« Peut-être la seule possibilité de dissolution réside-t-elle dans ce que tu m'as sommé de faire : sonder la nature exacte des torts infligés, faire de mon mieux pour comprendre comment mon comportement t'a affecté, et admettre que cet exercice me permettra d'être de plus en plus honnête, ce qui te rendra libre. »
Vraiment ?
Je ne sais, je ne peux pas comprendre.
Simplement, j'espère que cet exercice terrible a pu lui apporter un plus de pouvoir sur son histoire.
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Comment parler d'un livre qui vous a envoyé un grand coup dans l'estomac ?
J'ai lu plusieurs livres d'Eve Ensler, mais je n'ai jamais su ce qu'elle avait vécu, même si j'imaginais bien qu'il y avait quelque chose quelque part, mais cette violence... Ce livre est horrifiant et touchant à la fois, centré autour de ce père abusif, pédophile, manipulateur et en colère qui n'a pas décoléré jusqu'à sa mort.
Sa propre histoire est révélatrice, avec ses parents et son frère, ce n'est pas étonnant qu'il soit devenu ainsi. Ce docteur dont ses parents suivaient les théories m'a fortement fait penser à un de ces docteurs nazis qui expérimentaient sur les bébés. Glaçant !
Je ne savais pas tout ce qu'Eve Ensler avait traversé, non seulement en tant que petite fille, mais toute sa vie d'adulte, ses batailles avec l'alcool et le désamour d'elle-même, entre autres choses.
J'ai dévoré ce livre d'une seule traite, puis j'ai descendu un bon whiskey et j'ai levé mon verre à Eve, cette femme formidable qui a survécu à tout cela. A la tienne, Eve, yec'h mad !
Lien : https://booksnlivres.blogspo..
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Eve n'a pas eu la lettre d'excuses tant désirée de son père. Mort depuis un moment déjà, elle choisit de l'écrire à sa place. de ce souhait, elle écrit Pardon, un roman très fort.

J'ai découvert Eve Ensler avec Les monologues du vagin que j'ai lu d'une traite tellement le sujet et l'exploitation de ce sujet me passionnait (et me passionne encore).

Quand j'ai su qu'elle sortait un nouveau roman, je me suis ruée dessus. On relève toujours l'empreinte féministe et les sujets d'actualités (souvent tabous).

Les premières lignes nous font croire à un père psychologiquement violent mais la suite de cette longue lettre va nous mener vers des tortures bien pires... de telles sévices ne peuvent être pardonnées par une simple lettre mais on suppose que pour l'auteure il s'agit avant tout d'un exutoire. Un besoin de raconter son histoire, de se faire entendre, d'être écoutée...

À mettre entre toutes les mains possible...
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Vous parler de ce livre est d'une certaine manière, très compliqué du fait de mon propre vécu. Je serais incapable de vous dire que j'ai aimé ce livre... Pourtant je l'ai lu d'une traite et il demeure à mes cotés au "quotidien". Je sais qu'il est près de moi et qu'au besoin il sera là. Il agit sur moi à la manière d'une bibliothérapie. C'est un livre dur. J'ai eu des hauts le coeur à de nombreux moment et même si je n'ai pas compris tous les passages, ce livre m'a fait écho et paradoxalement m'a apaisé. C'est un livre à ne pas mettre dans les mains de tous, tout simplement parce qu'il s'adresse très spécifiquement aux victimes de viole, d'agression sexuellement et d'inceste. Je ne veux pas vous décourager au contraire, seulement vous avertir sur la cible du livre.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce récit est une lettre d'excuses imaginaire que l'auteure reçoit de son père. Cet homme, décédé il y a trente et un ans, l'a violée de ses 5 à 10 ans. Pour se sentir enfin libre Eve Ensler a eu besoin que son père reconnaisse le caractère criminel de ses actes et leurs conséquences sur elle.

Au début de l'introspection imaginaire qu'elle prête à son père à la dérive dans les limbes, celui-ci recherche dans son enfance et dans son éducation ce qui a pu faire de lui un homme capable de violer puis de violenter, harceler et isoler cette petite fille qu'il disait adorer plus que tout. Puis il revient sur le détail de ses forfaits, il raconte des scènes précises sans esquiver l'horreur de ses actes en tentant de se mettre à la place de sa fille, d'imaginer ce qu'elle a pu ressentir et parvient enfin à assumer la pleine responsabilité de ses actes.

On découvre l'adoration obsessionnelle qu'il éprouvait pour Eve enfant jusqu'à ce que "l'Homme Ombre", son double, transgresse le tabou alors qu'elle n'a que cinq ans puis passe au rejet et aux coups cinq ans plus tard face à la rébellion de sa fille. Il n'aura ensuite de cesse de maintenir son pouvoir sur elle pour obtenir sa soumission et son silence par des manipulations et des humiliations incessantes. Les conséquences sur l'enfant martyr qu'elle a été et sur la femme qu'elle est devenue sont effroyables.

Le titre "Pardon" correspond à la demande de pardon du père à sa fille, il ne dit pas si celle-ci lui accorde pour autant son pardon. En se mettant dans la peau de son bourreau avec une empathie qui force l'admiration, Eve Ensler cherche à comprendre l'histoire de cet homme qui l'a détruite, comprendre les origines de la violence de son père au travers des sévices psychologiques qu'il a endurés dans sa propre jeunesse. Comprendre sans pour autant justifier ni pardonner. En dotant son père de la volonté et des mots du repentir, Eve Ensler souligne l'importance des excuses pour la victime, le pouvoir d'apaisement et de libération qu'apporte la reconnaissance par le bourreau de la blessure qu'il a infligée. Écho au livre de Vanessa Springora, "Le consentement", et dans la lignée du mouvement MeToo, ce texte d'Eve Ensler, auteure féministe engagée dans le combat contre les violences faites aux femmes, est d'une rare puissance. Un texte courageux, déchirant, éprouvant car certains passages sont insoutenables. Un texte qui va bien au-delà du simple témoignage d'une situation de perversité absolue, d'une grande qualité littéraire il fournit une analyse fine des engrenages qui peuvent mener à de tels drames.
Eve Ensler voudrait que ce livre "motive les hommes qui ont fait du mal à des femmes à faire leur propre examen de conscience en profondeur, à reconnaître leurs forfaits et à présenter leurs excuses et demander pardon pour libérer leurs victimes de cette violence". Au delà de sa propre histoire, la volonté de l'auteure d'aider victimes et bourreaux est absolument remarquable.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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