Les Souvenirs de Sebastopol

Ombre pour lumière

Ces Souvenirs de Sébastopol de Erchov, récit de guerre qui date des années 1880 en russe, je crains fort de mettre la main dessus un jour, non pas que je ne manifeste quelqu' intérêt à le lire, mais ma recherche assidue est vaine. Pourquoi en parlerais-je alors si je n'ai qu'un nom, un titre à décliner à me mettre sous la dent

Bon, déjà ce n'est pas un hasard si je me projette dans ce passé qui revient un peu d'actualité il faut bien le dire, et ce à double titre. Ce territoire russe est convoité à nouveau par l' Occident via l'Ukraine et deuxio je me demande si à cause de ce récit on soit allé si loin à exposer le drame que vit un soldat au front pour peu qu'il en réchappe, au point de se dire que ça intéresse qui vraiment la vérité du front. Certes nos grandes guerres ont suscité bien des vocations, des velléités à témoigner de la dure réalité de la tranchée, y compris des peintres, mais dans la tête d'un jeune officier par exemple qui a fait le choix de se retrouver là dans ce trou à l'article de la mort pour de vrai ; comment dans ces conditions n'ayant devant soi que la mort de ses potes qui périssent un par un, qu'aucune raison, aucune issue que son tour ne viendra pas, qu'un jour de plus ne se superpose à un nouveau jour, comment expliquer ce possible qui est à l'intérieur de chacun que nombreux sont les témoins qui ont abandonné l'idée de raconter parce que qui peut comprendre cela, non pendant des jours mais des mois. Bien souvent la sommation de tout ça se traduit par le silence. On a plutôt le sentiment finalement que ce sont des oreilles attentives qui manquent, voire de l'empathie pour ces souffrances. Alors, on se tait devant l'inénarrable au risque de passer pour un taiseux !..

Ce fut pourtant ce qui arriva à À.J. Erchov ou plutôt l'éventualité à celui-ci de laisser sa trace en faisant le choix judicieux de s'adresser à une plume experte éminemment littéraire : Léon Tolstoi, ce pût être Dostoievski, mais il était déjà mort, pour assurer la préface de son écheveau et ainsi publier au grand jour la version horribilis qu'il connut quelques 30 ans plus tôt…

Ce qu'avait à confier Erchov à l'opinion était d'ordre métaphysique et qui avait exploré cela le premier avec brio et étincelles sinon Léon Tolstoi dans ses Récits de Sébastopol !..

Alors que pasa ?

En 1889, AJ Erchov envoie son livre : les Souvenirs de Sébastopol à Tolstoi en lui demandant de le lire et d'exprimer en retour son opinion que lui produira cette lecture , et ainsi de pouvoir l'intégrer en préface aux fins de publication.

Il est certain qu'avec une telle publicité, le livre décollera de terre comme un avion à Saint Martin. Encore faut-il que Tolstoi l'accepte !

Celui-ci va lire le livre et va partager avec l'auteur la vie qu'il avait vécue 34 ans avant ; et c'était ce que décrit l'auteur : l'horreur de la guerre et ce qu'il ne décrit presque pas : l'état d'âme que l'auteur a éprouvé..

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