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sur 1190 notes
Avec le temps…avec le temps va tout s'en va ?

« Avec lui je parcourais tous les âges de la vie, ma vie ».

En peu de mots couchés sur quelques pages, Annie Ernaux écrit son essentiel.

A cinquante-quatre ans, à travers une liaison avec un jeune homme de trente années de moins qu'elle, le reflet de la jeune fille qu'elle fût se dévoile sur le miroir du présent gravé d'expériences.

Un récit très intimiste, un regard en perspective sur ses origines sociales, osant une puissante résonnance avec son passé familial, féminin, bravant scandales et conventions sociales.
« Il était le porteur de la mémoire de mon premier monde ».

Je découvre Annie Ernaux avec ce texte d'une brièveté qui m'a néanmoins surprise ; et, j'en ressors mitigée. J'y ai lu une mise à nue de la part de l'autrice, des révélations sans fard, une défiance quant à l'opposition de deux milieux sociaux et un parallèle qui m'a interpelée entre cette relation et l'avortement auquel elle fait référence et sujet d'un autre de ces livres (mais ce n'est que mon ressenti).
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C'est plutôt rigolo, cet opuscule proustien en diable et pourtant d'une concision revendiquée (pas plus d'une subordonnée par phrase - et courte avec ça). Proustien car entièrement voué à la mémoire que seule la littérature parvient à dompter.
Annie Ernaux a un amant beaucoup plus jeune qu'elle, qui lui permet de rembobiner le temps ou plus exactement de s'installer au coeur de la répétition: tout ce qu'elle fait avec lui, elle l'a déjà fait avec d'autres et surtout elle l'a fait en étant lui, c'est-à-dire jeune et frustre. Et la relation qu'elle noue avec cet homme, elle la noue avec elle-même en se regardant du dehors, en s'objectivant comme personnage de roman. Dès lors, elle n'est pas la cougar qui initie le jeune éphèbe (rôle que la société lui réserve) mais l'initiée qui revit le passé avec la même jouissance étonnée et fiévreuse que Marcel portant à ses lèvres sa madeleine humide de thé.
La fin de cette liaison coïncidera avec l'écriture d'un livre sur son avortement subi à 24 ans, l'âge de son amoureux: comme on affronte le passé au cours d'une psychanalyse pour mieux s'en détacher, Annie Ernaux a pu revenir sur cette expérience mortifère et en faire le sujet d'un livre après avoir observé la jeune femme qu'elle était dans le corps de son amant.
Et ensuite, dit-elle, assez du passé et bonjour le 3° millénaire!
Bon, on ne se débarrasse pas aussi facilement de ses vies antérieures mais c'était une façon assez crâne d'achever ce texte.
Quant à moi, je vais arrêter là mon billet car il ne s'en faudrait pas de beaucoup qu'il ne soit plus long que le livre dont il voulait rendre compte.
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cc les amis
ce petit livret raconte juste une histoire d'amour entre une vieille dame et un petit jeune , c'est ce qui m'as déçu , mais j'ai quand même mis cinq étoile car ce petit livret est d'une écriture simple abordable et l'auteure y marque bien son style et sa patte , ce livret permet de se détendre et de respirer entre deux livre plus conséquents . l'auteure , elle arrive a faire passer sa passion pour ce jeune homme et n'oublions pas que l'on soit un homme ou une femme , beaucoup on ressentis de l'attirance pour une personne plus vieille que soit . bonne lecture les amis
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Une nouvelle lectrice et membre du café livres de la Médiathèque des Halles m'a donné envie de découvrir ce roman. Elle était étonnée que ce livre ait fait autant de bruit à sa sortie. Certains critiquent qu'Annie Ernaux ait eu le prix Nobel à cause de ce roman. Elle y décrit une relation avec un jeune homme de 25 ans, alors qu'elle-même en a une cinquantaine. C'est étonnant comme les hommes montent sur leurs grands chevaux quand une femme sort avec un homme plus jeune, et l'inverse ?

Je rajouterai qu'Annie Ernaux rend un bel hommage à ce jeune amant. Elle se lance dans une introspection de cette histoire amoureuse. Elle fait le constat qu'elle s'est servie de lui, elle enviait sa jeunesse. Elle avait envie de se sentir plus jeune. Elle avait du mal à vieillir. Pourtant, elle s'est également lassée de leur différence et de cette impression de le materner. C'est un très bel hommage et une partie de sa vie qu'elle nous offre sans fard. Elle fait preuve d'une franchise désarmante. Elle n'a pas honte de son comportement, seulement elle en livre une analyse.

La narratrice est vraiment au top. Elle rend cet écoute d'une trentaine de minutes puissantes et nostalgiques. Comme un souvenir qu'on analyse, qui nous manque et qu'on accepte pour ce qu'il est.


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Un si petit livre signé Annie Ernaux, ça ne se refuse pas !
Après avoir lu Les armoires vides, La place, La honte, L'événement, Les années, le vrai lieu et Écrire la vie qui reprenait une grande partie de l'oeuvre de notre Prix Nobel de Littérature 2022, me voici avec le jeune homme, ouvrage qui permet de comprendre un peu mieux son autrice.
Alors, je me suis plongé dans la lecture : le jeune homme et ses 37 pages dans lesquelles Annie Ernaux, avec sa franchise habituelle et son écriture épurée, se confie.
Ce jeune homme, étudiant, a trente ans de moins qu'elle et c'est lui qui est demandeur. Alors, pourquoi pas ?
C'est à Rouen où Annie Ernaux a fait ses études supérieures, qu'ils font l'amour et se découvrent. Surtout, elle ne voit pas pourquoi elle se refuserait ce que certains hommes vivent sans vergogne.
Pour elle, c'est un vrai bain de jouvence. Elle a 54 ans, est ménopausée et il lui témoigne une grande ferveur, se montre d'une jalousie extrême. Elle s'amuse des regards au restaurant, ceux des autres hommes mais surtout des femmes de son âge et se voit même draguée par d'autres jeunes hommes.
J'ai souri en lisant cette expérience initiatique et apprécié la formule comparant le présent à un passé dupliqué. J'ai été un peu sceptique quand elle parle de pauvreté du jeune homme puis raconte leurs voyages à Venise, Madrid, Capri et même Fécamp ! Annie Ernaux assure !
Moins drôle mais tout aussi évocateur de l'oeuvre de l'écrivaine, l'évocation de son avortement clandestin relie le jeune homme à ses livres précédents et permet de mieux les comprendre.

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Une vingtaine de pages courageuses et honnêtes. Les actes retranscrit sont en dehors des normes sociales mais poussent tout de même à l'empathie. Annie ERNAUX décrit un deuil longtemps refoulé qui ressurgit sous la forme d'un étudiant. Étudiant qui devra injustement en payer le prix. le récit est aussi touchant que moralement perturbant.
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« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »

Tout est dit dès l'exergue. En un fulgurant récit / nouvelle, l'histoire d'amour folle de l'auteur et l'un de ses correspondants trente ans plus jeune, à l'aube du nouveau millénaire. La transgression sociale et la transcendance du corps, du temps, de la fatalité. Une passion extrême autant que fugace, qui a suffisamment compté pour la conter vingt ans plus tard. Est-ce un jet d'auteur qui peut se permettre une telle sortie ou un véritable manifeste ?

« Ce que je ressentais dans cette relation était d'une nature indicible, où s'entremêlaient le sexe, le temps et la mémoire. »

Ce très bref écrit et ces quelques minutes de lecture m'ont initié à Annie Ernaux. Je découvre enfin cette plume sobre, percutante et déjà magnifiquement émouvante. Bien sûr, me voici frustré de si peu.
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J'ai voulu découvrir la plume de cette autrice qui a reçu le prix Nobel. J'ai donc emprunté quelques ouvrages à la médiathèque de ma ville.
Celui-ci est un texte court, c'est l'histoire d'amour qu'elle a vécu avec un homme de trente ans moins qu'elle.
Je dois avouer que l'écriture m'a semblee assez froide, dépourvue d'émotions.
Le texte m'a fait penser plus à un rapport journalistique qu'à une description de relation amoureuse.
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J'apprécie beaucoup l'oeuvre d'Annie Ernaux. Vraiment.
Je vous conseille : Passion simple, L'événement et La femme gelée. Ceux-là m'ont bouleversée ...

Ce dernier roman qui nous concerne est trop bref. Je n'ai pas été emportée par ces quelques pages, qui survolent les questions évoquées, le transfuge de classe, le retour aux sources, les relations amoureuses avec un écart d'âge important. Cela m'a laissé un goût d'inachevé ...

Mais lisez Annie Ernaux, son oeuvre restera.
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C'est un livre au premier abord agréable à lire, très facile et court; facile puisque Annie Ernaux semble s'auto analyser nous l'écoutons. Pas de filtre, pas de tournure littéraire.
Mais assez rapidement le fond m'a dérangée. L'auteur utilise le jeune homme avec lequel elle vit, de 1994 à 1997, comme un sujet, comme l'objet d'une expérience et comme le moyen réveiller des souvenirs enfouis depuis plusieurs décennies. Cette expérience est alors consignée pour devenir matière littéraire. Elle débute même son livre par cette intention. « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues »
« avec A., j'avais l'impression de rejouer des scènes et des gestes qui avaient déjà eu lieu, la pièce de ma jeunesse. » (p.23) « La principale raison que j'avais de vouloir continuer cette histoire, c'est que celle-ci, d'une certaine manière, avait déjà eu lieu, que j'en étais le personnage de fiction. » (p.25)

J'ai trouvé ce roman affligeant. Quelle froideur! Quel manque d'amour sinon d'empathie!
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