A vous qui lisez ces lignes dans les transports en communs, le roman du Norvégien
Tomas Espedal fera lui aussi le plus grand bien.
Marcher (Ou l'art de mener une vie déréglée et poétique) est bien plus qu'un éloge à la promenade, c'est un hymne au vagabondage, une ode à la gloire des plaisirs simples. Loin de la première gorgée de bière chère à
Philippe Delerme car Espedal en bon Viking est plutôt du genre à boire toute la pinte, et d'une traite, suivie de toute sa fratrie.
La Marche à pied est son aspirine, le remède à ses gueules de bois, à « La joie de tanguer, et de perdre les mots, de tituber et de ramper, un peu comme si on redevenait un enfant », il préfère désormais le bonheur, celui simple de
marcher. D'abord dans son pays, la Norvège, puis dans les rues de Paris, et enfin jusqu'en Grèce et en Turquie, mais toujours une bouteille de vin, de whisky ou de Raki dans son sac. Espedal n'est pas un randonneur ou un backpackeur, c'est un vagabond à l'ancienne qui marche en bottes de cuir et en vieux complet froissé et veston, en citant
Rimbaud, l'homme aux semelles de vent.
Quand vous aurez fini de lire
Marcher de
Tomas Espedal, peut être choisirez-vous de rentrer à pied au lieu d'aller au bistrot avec des collègues après le boulot. Ou mieux encore, faites les deux, et qui sait peut-être ne pourrez-vous plus vous arrêter de
marcher, de boire, de manger, regarder, sentir, bref de vivre une vie déréglée et poétique.