MAINTIENS AU SOL
Maintiens au sol le corps de ton délire,
considère sa forme et ses jointures,
connais son vide et tous ses interstices.
Que ton esprit ne heurte pas les os :
préserve son tranchant pour le réveil.
Ainsi bourdonne au fond des nuits d’été
Celui par qui je rêve et je m’épuise.
CIEL IMMOBILE
Ciel immobile où domine la neige.
L’oiseau qui tombe évoque un artifice.
Rapide ou lente et toujours obscurcie
la vision du Soi ― je m’achemine
et grave sur chaque arbre un nom nouveau.
Si jamais je reviens, je me dirai :
Une foule passa, quand j’étais seul.