Emilia ne vit que pour une seule chose : assouvir sa vengeance contre celui qui lui a pris sa famille alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Cet odieux assassin lui a proposé un marché alors même qu'il était encore recouvert de leur sang : il lui enseignera son art meurtrier, en échange de quoi, elle devra le tuer. le papillon parviendra-t-il à s'envoler avant que le serpent ne lui plante ses crocs ?
Lord Dorian Jacobson est, en apparence, le parfait gentleman. Pourtant, beaucoup ignore que derrière cette beauté ravageuse se cache une âme damnée. Emilia est bien placée pour le savoir puisqu'il est son tuteur depuis ses 10 ans, depuis qu'il a fait d'elle une orpheline. Déterminée à éliminer l'objet de tous ses malheurs, Emilia ne reculera devant rien. Encore moins devant les pires atrocités, quitte s'il le faut, à suivre en Enfer Dorian.
Vila Emilia, quel doux nom pour une série si violente se perdant dans des délices paradoxaux. Car tout est dans le paradoxe ici. La laideur dans la beauté, à moins que ce ne soit la beauté dans la laideur ? le salut dans la perdition… Ou la perdition dans le salut ? Amour, haine, plaisir, souffrance… Voguant de l'un à l'autre, sans jamais s'arrêter, Élodie Faiderbe nous emmène dans une traque sans merci. Dorian est un prédateur assoiffé de sang et il ne se repaît qu'auprès d'artistes aussi sanguinaires que lui. Ou plutôt : se repaît de. Ses proies : des chasseurs, comme lui. À la demande de sa jeune pupille, le tuteur devient son professeur et commence l'enseignement qui le mènera à sa fin. L'occasion d'entraîner Emilia dans les rues londoniennes, à la poursuite de l'empailleur, ce tueur en série qui sème la terreur.
Vila Emilia c'est…
Un enemies to lovers tortueux empreint d'une sensualité horrifique
La tension entre Emilia et Dorian est permanente. Un lien aussi trouble qu'intense les unit. Amour ? Haine ? Leur relation est perturbante. Unis par le crime, unis dans le sang. Dorian est un monstre et la bête en lui réclame chaque jour qui passe son dû. Jusqu'où Emilia est-elle prête à le suivre ?
Une mélopée funèbre fantasmagorique
Un humour noir tranchant
Au sens propre comme figuré, cela va sans dire. Emilia et Dorian nous offrent des réparties cinglantes, à la lecture desquelles il est impossible de résister tant elles sont drôles (et cruelles).
Une ambiguïté sans pareil
Dorian est un psychopathe comme on aimerait surtout ne pas en rencontrer. Ou pas ! Là est toute l'ambiguïté. Dorian est un homme que l'on adore détester. Que l'on déteste adorer. Emilia quant à elle est un ange. Un ange de la mort. Derrière ce visage de poupée ne se cacherait-il pas un monstre ? Un monstre qui prend plaisir à l'enseignement de son tuteur ? Après tout, si Dorian l'a choisie, ce n'est pas pour rien. Peut-être est-il le seul à avoir su déceler sa vraie nature. Pour obtenir vengeance, elle devra surpasser son maître. Qui sait ? Elle pourrait même s'épanouir dans cette voie plus qu'elle ne s'y attendait.
Un hommage aux oeuvres du XIXème siècle.
Le fond comme la forme témoignent d'importantes recherches. Les références historiques et culturelles sont nombreuses et l'auteur n'hésite pas à jouer avec les figures les plus emblématiques de la période. Il est fort probable qu'à l'occasion d'une réception vous croisiez le regard concupiscent d'
Oscar Wilde ou encore que vous fassiez connaissance avec Horace Lloyd, son beau-père.
Mais ce sera également l'occasion d'améliorer vos connaissances anatomiques grâce à l'enseignement de ce dévoué Dorian. Emilia est une bonne élève, la surpasserez-vous ? Cela vous éveillera peut-être en vous la vocation médicale ? Je ne saurais que trop vous conseiller d'éviter d'embrasser une carrière criminelle, les perspectives d'avenir étant, disons, plus mouvementées et réduites.
Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains
Les descriptions sont crues, factuelles. L'horreur omniprésente transparaît derrière chaque mot, à chaque virgule, à chaque point. D'une plume élégante, Élodie Faderbe nous impose les pires scènes, les pires violences, qu'elles soient morales ou physiques. Aucune atrocité n'est trop atroce pour Dorian. Alors pourquoi épargner le lecteur ?
Conclusion
Une lecture dérangeante à bien des égards, malaisante mais tellement savoureuse ! Quand l'horreur prête à sourire, quand l'horreur est telle qu'elle en devient une oeuvre d'art, l'horreur se retrouve sublimée dans son essence. Voilà ce que nous propose Élodie Faiderbe avec ce premier tome d'Emilia Vila. Âmes sensibles s'abstenir !
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