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4,21

sur 2036 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
“Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations s'éteignent et retournent à l'obscurité.”


Quelle lecture! Ce livre se boit d'un trait, c'est une claque.
Il m'a autant plu que L'attrape-coeurs de Salinger, dévoré de la même façon, et auquel on peut le comparer pour le style (langage apparemment familier avec des éclats de poésie, monologue intérieur du personnage principal...)
Arturo Bandini vient du Colorado : il a publié une nouvelle dans un magazine et il est persuadé d'être un grand écrivain. Il se regarde vivre tout en vivant de manière insouciante, sans le sou et, dès qu'il a de l'argent, il le dépense et le gaspille.
Il reste dans sa chambre d'hôtel à Los Angeles, écrit des courriers à son éditeur qu'il admire, et son talent, finalement, le dépasse...
Il rencontre une Américaine d'origine mexicaine, Camilla Lopez, dans un bar où le café est très mauvais. Leur rencontre est électrique, ils se parlent mal, on ne peut pas se douter qu'Arturo en tombera amoureux, à sa façon.
Voici quelques morceaux choisis, citations ou extraits. Je ne reproduis pas la fin, mais la dernière page est digne des plus grands romans, par l'émotion et la beauté qui s'en dégagent...
Il faut le lire, ne serait-ce que pour ce titre si beau, pour les pages où se nichent toutes les poussières dont celles aussi des déserts.

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Bonsoir, je viens de terminer la lecture de ce petit bouquin. Une écriture fluide,on ne voit pas passer le temps. C'est l'histoire d'Arturo Bandini écrivain habitant los Ángeles en Californie. Il tombe amoureux de Camila une fille mexicaine un peu dérangée... Cet auteur m'a fait enormement sourire avec ses pages. Intéressant et pas d'histoire d'amour traditionnelle. La préface a été rédigée en 1979 par Bukowsky. Il s'agit d'un livre paru en 1939. Mais en tous les cas actuel.
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John Fante est un écrivain dont j'admire réellement la capacité à faire une chose que j'ai toujours trouvé difficile : rendre intéressant des personnages qui sont à tout point détestable. Et dans ce roman, mieux que dans n'importe quel autre, car il va le sublimer avec une histoire d'amour. Et quand John Fante écrit l'amour, ça sonne comme du Bukowski mêlé de roman noir. Et il est bougrement fort sur les deux points, en plus !

J'ai trouvé dans ce roman une image à contre-pied du rêve américain : le narrateur/héros étant détestable tout du long, bien que l'on comprenne l'origine de ce caractère, et que l'on soit attaché a lui. Bandini est un personnage désagréable que l'on a envie de voir gagner au final. Sans pour autant que je ne sache pourquoi, quelque chose sonne si juste dans sa façon d'être que l'on ne peut qu'être avec lui. Et tout du long, je me prenais à souhaiter qu'il réussisse à être heureux, ne serait-ce qu'un peu. John Fante raconte les malheurs de son personnage d'une façon qui laisse planer l'ombre de la fatalité, une destinée où Arturo Bandini ne peut pas être heureux, coincé entre ses rêves fous et sans aucun intérêt (puisqu'il n'a aucun autre but en soi que la richesse et la gloire, sans la moindre idée de ce qu'il ferait s'il y accédait), alors qu'a ses côtés se profilent les ombres d'une réalité sordide, crue et sans concession pour tout les humains. Une réalité qui est un fardeau pour lui. Bandini ne pourra jamais se débarrasser de ce qu'il a vécu, malgré ses efforts desesperés pour s'extraire de tout ceci. Il restera marqué par la fange dont il vient. Et cela donne une dimension héroïque à ce personnage détestable.
Le propos est articulé autour de cette double histoire de quête de richesse et d'amour involontaire. Car Bandini ne cherche pas l'amour, quand bien même celui-ci s'invite chez lui. Et c'est là la beauté de ce livre : la façon dont il ne peut gérer ses propres émotions, sa propre vie qu'il veut régler comme il l'entend uniquement. Mais l'humain échappe à toute règle, même celle que l'on s'impose ...

Ce roman a une grandeur d'âme incomparable, entre les errances du personnage qui le rendent détestable et que l'on se prend à aimer, ou à plaindre; et les considérations de John Fante sur un monde qui lui a fait perdre les illusions et les rêves. La réalité du mythe américain qu'il nous présente semble proche de celles des romans noirs, représentant une société qui ne donne nullement envie d'y vivre. Et pourtant elle est diablement réelle.
C'est tout cela mélangé qui fait un si bon livre de Demande à la poussière : le talent de Fante mis au service d'une histoire qui nous embarque réellement. Et cette fin douce-amer, mélange d'une réussite et d'un raté, donne un ton aigre-doux au récit. En le refermant, il reste un peu de ce désert californien dans l'esprit, ce lieu où tout est voué à mourir et disparaitre, Bandini avec tout le reste ...
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J'ai vraiment aimé. J'ai été transportée dans l'univers du livre, un univers lourd, poussiéreux et paradoxalement chaleureux... Ce livre est doté d'une simplicité touchante et une profondeur poignante,le genre de lectures qui ne laissent pas indifférent.
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Roman initiatique sur un jeune écrivain sans le sou, assez irresponsable, qui se retrouve à Los Angeles pour vivre de ses écrits, cet ouvrage nous raconte principalement son histoire d'amour avec une certaine Camilla, une serveuse américano-mexicaine pour laquelle il éprouve les plus vifs sentiments, qui ne sont pas réciproques hélas. L'écriture est très intéressante, souvent comme du langage parlé, mais parfois plus sophistiquée, voire poétique, le scénario est quant à lui plutôt marquant, surtout quand on met en parallèle l'insignifiance des rêves du personnage principal et le grand destin tragique auquel il a droit.
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Derrière ce titre, tout à la fois beau, original et énigmatique – « Demande à la poussière » –, se trouve l'histoire d'un écrivain – Arturo Bandini –, encore balbutiant, partagé entre son ambition d'être publié et son envie de connaître, aimer et détester les femmes. Aimer et détester, car la relation qu'il établit avec elles est des plus troubles ; au mieux empreinte de la gaucherie de la jeunesse, au pire – et c'est ce qui s'affirmera au fil des pages – manifestant un réel comportement pervers, voire mentalement sadomasochiste. Une serveuse de bar, d'origine mexicaine, Camilla, en fait les frais. Quand elle s'ouvre à lui, il la moque méchamment et la rabroue ; quand elle s'éloigne, il cherche à la revoir. Un lien avec son activité littéraire paraît pouvoir être esquissé : on observe les mêmes hésitations, parfois la même impuissance, mais aussi une passion excessive. de Camilla, on dirait qu'il veut faire un personnage de roman haut en couleur, avec des émotions exacerbées, une réelle souffrance, une sombre désespérance ; un personnage dont il pourrait s'inspirer pour des écrits futurs (c'est d'ailleurs, ce qu'il fera, mais avec une autre, la dénommée Vera, rencontrée comme dans un rêve). Est-il conscient du mal qu'il inflige ? Pas, sûr, lui qui se perd dans un olympe artistique, bien au-dessus des autres :
« Dis, pourquoi t'es si méchant que ça ?
– Méchant ? Ma chère petite, moi j'aime hommes et bêtes tout pareil. Il n'y a pas la moindre trace d'animosité dans mon système. Après tout, on ne peut pas être à la fois méchant et grand écrivain. » (p. 169)
Ce récit à la première personne est fort et noir. Sur fond de Los Angeles des années trente, il mêle la dèche, la faim, l'alcool, la drogue, la violence (morale surtout), le désespoir… le style est direct, âpre, avec parfois des incorrections volontaires pour mieux montrer la brutalité de certaines situations (par exemple, lors d'un tremblement de terre : « le sang et les blessés. Dans un immeuble de cinq étages, que j'étais quand c'est arrivé, même que je dormais à poings fermés » – p. 151).
Je m'interroge encore. Quelle était donc la question à laquelle on a répondu : demande à la poussière ?
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Dans mes souvenirs, un moment d'extase philosophique ... A relire
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Un roman vraiment vraiment excellent.

Chronique sur le blog (voir lien).
Lien : http://naufragesvolontaires...
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En fermant le livre, je me suis dit : "WHOUAA".
L'histoire d'un homme, ses pensées, son intimité, sa banalité dans tous les états.
Avec John Fante, cette banalité devient majestueuse. Une phrase appelant une autre, on reçoit une tarte à chaque page. Je deviens Arturo Bandini. Je peine dans les escaliers de Bunker Hill, je suis à la plage de Santa Monica avec Camilla, je suis l'auteur du "Petit chien qui riait", je suis Arturo Bandini, je bouffe de la poussière.
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Arturo Bandini a vingt ans, est écrivain. En tout cas, il voudrait l'être. Fort de sa première nouvelle publiée dans une revue, il quitte sa mère et le Colorado pour Los Angeles, où il s'installe dans un hôtel bon marché. Il y voit son premier palmier, depuis sa fenêtre, et ce bonheur suffit d'abord à le combler. Il tire le diable par la queue, se nourrit de fruits achetés à crédit chez un épicier japonais, mais prête régulièrement quelques cents à son vieux voisin pour qu'il puisse s'acheter son whisky. Il fait la connaissance de Camilla Lopez, serveuse. Ils entretiennent une relation bizarre, s'aiment d'un amour qui ne dit pas son nom. Arturo est méchant, la blesse, il est rongé par la culpabilité, se fait doux, revient vers elle, la reblesse, ne sait pas comment lui faire l'amour car il ne l'a jamais fait. Il se déteste, rencontre une autre femme, mûre et difforme, lui fait l'amour. Il tente de reconquérir Camilla, mais elle en pince maintenant pour un autre, elle en est sûre. Il est bien obligé de l'aider. Camilla commence à se droguer, déchoit, chute. Lui commence à avoir du succès, reçoit quelque argent qu'il dépense aussitôt.
Le style de Fante est extrêmement dynamique, on est porté dès l'incipit par un vrai souffle épique, où la poésie n'est jamais très loin. Un des intérêts de l'écriture de Fante me semble résider dans sa capacité à restituer des états psychiques sans jamais s'éloigner des faits et de l'action.
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