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4,21

sur 2056 notes
“Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations s'éteignent et retournent à l'obscurité.”


Quelle lecture! Ce livre se boit d'un trait, c'est une claque.
Il m'a autant plu que L'attrape-coeurs de Salinger, dévoré de la même façon, et auquel on peut le comparer pour le style (langage apparemment familier avec des éclats de poésie, monologue intérieur du personnage principal...)
Arturo Bandini vient du Colorado : il a publié une nouvelle dans un magazine et il est persuadé d'être un grand écrivain. Il se regarde vivre tout en vivant de manière insouciante, sans le sou et, dès qu'il a de l'argent, il le dépense et le gaspille.
Il reste dans sa chambre d'hôtel à Los Angeles, écrit des courriers à son éditeur qu'il admire, et son talent, finalement, le dépasse...
Il rencontre une Américaine d'origine mexicaine, Camilla Lopez, dans un bar où le café est très mauvais. Leur rencontre est électrique, ils se parlent mal, on ne peut pas se douter qu'Arturo en tombera amoureux, à sa façon.
Voici quelques morceaux choisis, citations ou extraits. Je ne reproduis pas la fin, mais la dernière page est digne des plus grands romans, par l'émotion et la beauté qui s'en dégagent...
Il faut le lire, ne serait-ce que pour ce titre si beau, pour les pages où se nichent toutes les poussières dont celles aussi des déserts.

...
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Je viens de le finir. Un livre beau et prenant. La fin est de toute beauté. Il n'a pas été des plus simples à lire. Pas comme le premier qui m'avait fait connaître l'auteur - offert par le libraire pour deux autres achetés. «Mon chien stupide», un coup de coeur immédiat lu presque d'une traite (Ici)
Non celui-ci a été plus dur. J'ai vécu les montagnes russes avec lui. Il y a eu des hauts et des bas mais la langue, elle, cet étonnant mélange de style, syncopé et poétique à la fois, m'a terrassée.
Son style n'appartient qu'à lui: brisé, blessé mais têtu, «fonce dedans», à cru. le contraire du style élégant et feutré.
Que dire de l'histoire tout en évitant de trop résumer? Je retiens avant tout que ça semble vécu par l'auteur tant c'est plein d'émotions retenues. Son héros, Arturo Bandini , jeune auteur d'une vingtaine d'années qui attend d'être enfin publié, raconte son histoire d'amour fou, à Los Angeles, dans les années quarante, avec Camilla, une serveuse de bar, de laquelle il s'entiche violemment et définitivement malgré tout ce qu'elle lui fera voir. Elle n'est pas facile, en aime un autre qui la déteste. Elle aime les chiens et la marijuana. Elle sera à jamais le premier véritable amour de Bandini qui ne la laissera jamais tomber, et pourtant !
Mais ce n'est pas ça l'important.
C'est le héros lui-même qui m'a intéressée. C'est un drôle de type. Pas facile à comprendre. Paumé, désarmé, sans ami, sans aide dans une ville hostile où il ne connaît personne et où il ne se fera pas d'amis mais qu'il connaît par coeur à force d'y déambuler jour et nuit. Il ne fait rien, si ce n'est attendre la sortie de son premier roman. Son éditeur lui envoie régulièrement de l'argent qui lui sert à vivre chichement car il dépense tout pour cette Camilla. Il dépense à tort et à travers. Il est trop généreux et on a envie de lui dire de se protéger de tout et de tout le monde et surtout de lui-même. Sa force, c'est sa foi dans son destin d'écrivain . Il est sûr d'y arriver et ne pense qu'à ça. Mais sa fragilité, c'est son amour pour les plus déshérités que lui.
Fils d'immigrés italiens, il est hanté par son éducation chrétienne. La culpabilité le poursuit, bref, c'est un personnage très complexe, très puissant que je ne suis pas prête d'oublier. J'ai ressenti le même attachement pour un autre grand de la littérature, le Martin Eden, de John London.

Des livres comme ça, j'en voudrais tous les jours !
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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C'est l'histoire d'un type jeune, seul, qui a reçu une éducation, égocentrique immature , sans le sou, qui pense qu'il a un talent d'écrivain... et qui devient un "père" petit-bourgeois qui achète à sa "fille" rebelle un petit chien et loue une maison au bord de la mer avec une jolie clôture blanche.
Le tout en moins d'un an (mon estimation).
Pas assez intelligent pour faire une analyse tant les thèmes abordés sont nombreux, je me contente du simplisme. Mais le livre lui, et c'est là le signe du talent, est clair, limpide, brut.
C'est pour moi un roman d'apprentissage accéléré, peuplés d'anti-héros, écrit "avec les tripes et du coeur" dit Bukowski , ce que l'écriture confirme page après page.
Ce roman est moderne depuis 70 ans et cela va durer.
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Les tribulations d'un jeune écrivain issu d'un milieu modeste qui s'installe à Los Angeles, et qui oscille entre rêves de gloire et réalité, c'est-à-dire la misère. Émerge rapidement une relation compliquée et ambiguë avec une serveuse. Une ambiance qui m'a happé dès la fin du premier quart du livre, langoureuse, mélancolique et haletante.
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Véritable coup de coeur pour ce roman qui prend au tripes. John Fante dépeint un tableau criant de vérité en racontant les aventures d'un apprenti écrivain, Arturo Bandini, ses questionnements, ses ambitions, ses sautes d'humeur, ses déprimes, ses amours, ses haines, sa violence, sa tendresse, sa volonté, son apathie... Bon, bien sûr, si c'est criant de vérité, c'est peut-être parce que ce récit est en grande partie autobiographique. Mais c'est une chose de vivre des moments durs (et de s'en créer soi-même), et c'en est une autre d'en rendre compte, de décrire les allées et venues d'un esprit torturé, de donner à vivre ces subits changements d'humeur qui font que tout est possible à un instant donné et que le moindre geste est un défi à la seconde suivante.
Et puis il y a l'ambiance de L.A. dans les années trente, la vision de sa pauvreté (financière, physique ou morale) et des expédients dont chacun use pour sortir de son trou. Et il y a les personnages secondaires, aux traits si finement rendus, et qui renvoient à Arturo toute l'absurdité de certains de ses comportements.. ou la confirmation de son génie, c'est selon.
Et il y a surtout les jeux de séduction dans lesquels Arturo se prend les pieds, où attirance et agressivité jouent à qui perd gagne... à moins que tout le monde perde, en fait.
Et puis il y a Camilla, méfiante et généreuse, offerte et inaccessible, fragile et dominatrice ; un personnage splendide, dense, riche, complexe, tragique.
Demande à la poussière bouillonne de tous ces traits de génie, et utilise une langue vive et belle qui ne connait aucune faiblesse, aucun écart inutile et ne laisse pas une seconde de répit. Un vrai coup de coeur. L'ai-je déjà dit ? Mieux vaut deux fois qu'une.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Je vais directement sur l'étagère où les auteurs de la lettre B se sont amassés. Personne du nom de Bandini. Pas encore mais un jour cela viendra. Un jour les étagères seront remplies de livres de Bandini, Arturo Bandini. Un jour, je signerai plein d'autographes dans la rue, toutes les poupées à mes pieds. Je sors de la bibliothèque, furieux de ce manque de considération, furieux de cette incompréhension. " Dans le caniveau je repère un long mégot. Je le ramasse sans gêne aucune, et je l'allume, un pied dans le caniveau, j'en tire une grande bouffée et souffle la fumée en direction des étoiles. " Et je traîne dans Downtown, la poussière des trottoirs recouvre mes savates d'un autre âge. Je décide de rentrer dans mon hôtel miteux pour écrire. Moi, le grand Bandini dont sa dernière nouvelle a été publiée, je vais tous les éblouir, tous les bluffer. Tous les éditeurs voudront signer le grand Bandini.

Je m'arrête à un bar encore plus minable que celui d'hier. le café est dégueulasse, je suis prêt à le recracher devant cette serveuse mexicaine. Elle est belle mais ce n'est qu'une mexicaine. Et dire que cette métèque semble me mépriser, me traitant de Rital. Moi, le Grand Arturo. J'ai envie de lui en coller une à cette fille. " Américain et foutrement fier de l'être, voilà ce que je suis. Cette belle cité, ces grandes rues, ces fiers immeubles, c'est ça la voix de mon Amérique. D'un tas de sable et de cactus on s'est taillé un empire, nous autres américains. " Elle ne se rend pas compte à qui elle parle. Sache que je peux te baiser quand je veux, sale petite mexicaine. T'as déjà trop de chance qu'un gars comme moi, un homme de cette trempe, s'intéresse à toi.

Je traverse les rues désertes, mortes que seuls les rats semblent les faire encore vivre, entre ordures et déchets humains. Au loin la mer, mais ici que du sable et de la terre poussiéreuse. Je m'installe devant ma machine à écrire en attendant l'inspiration, en pensant à cette métèque.

" Mon conseil à tous les écrivains qui débutent est très simple. Je leur recommanderais de ne jamais éviter une expérience nouvelle. Je les exhorterais à vivre la vie dans toute sa crudité, la prendre bravement à bras-le-corps, l'attaquer à poings nus. "

Mon conseil à tous les lecteurs qui veulent découvrir la vie, la vraie vie est tout aussi simple. Je leur recommanderais de lire le grand Arturo Bandini. Une plongée dans les bas-fonds de L.A. comme vous ne pouvez plus l'imaginer, un voyage dans la poussière des rues...

A.Bandini
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Bukowski présentait Fante comme son mentor . Comme un écrivain qui avait changé l'écriture . Titillé par une telle promesse , je me lançais dans Demande à la Poussiere...

Piece maitresse d'une quadrilogie dont Demande...en est le troisieme opus , Arturo Bandini est un etre complexe avide de liberté , de reconnaissance et d'amour . L'Amerique subit la grande dépréssion de plein fouet . Bandini , fils d'immigré Italien , écrivain fauché comme les blés , parvient néanmoins à trouver refuge au Biltmore Hotel dans un Los Angeles exsangue économiquement et socialement parlant . Son seul fait d'arme : le Petit Chien Qui Riait . Nouvelle ne semblant etre connue et reconnue que par ses proches qu'il a désormais fui et des amis...qu'il n'a pas..
Échoué dans une chambre miteuse et voué à n'etre qu'un distributeur automatique pour son plus proche voisin dont la consommation journaliere de viande rouge semble désormais tourner à l'obsession , Bandini n'aspire alors qu'à une seule chose : écrire LE roman qui le fera passer d'écrivain anonyme à incontournable . Car il le sait , il le sent , écrire est toute sa vie et il se fait fort d'éclabousser de sa plume un monde littéraire qui n'attend que lui ! Il vit au jour le jour , dépensant dans l'instant le peu d'argent qu'il parvient à gagner , aidé en cela par son mécene d'éditeur qui s'échinera à le maintenir à flot . Bandini n'est pas dans l'économie , qu'elle soit financiere ou sentimentale , il est dans la vie . Tourmenté chronique , il multiplie cependant les expériences , objets , pourquoi pas , d'un potentiel futur best-seller . A cette volonté farouche d'acception vient se greffer un perpetuel besoin d'amour . Il a 20 ans lorsqu'il croise , dans un bouge de seconde zone , le regard de Camilla , petite serveuse Mexicaine au caractere bien trempé qui cristallisera désormais à ses yeux l'amour transcendant . Sa " princesse " Maya .
Bandini , à mon humble avis de sportif des bacs à sable , s'apparente à un coureur de fonds . Meme s'il poursuit plusieurs lievres à la fois , il est toujours dans le mouvement et jamais avares d'éfforts pour tendre vers les buts qu'il s'est fixé ! Il faut bien lui reconnaitre une chose outre ses nombreux défauts : la persévérance ! Tour à tour égocentrique , injurieux , lache , menteur mais aussi généreux. , attentionné , prévenant...il n'en reste pas moins que l'on s'attache finalement à ce personnage romanesque ! Il est réservé de caractere , maladroit , notamment dans ses rapports avec la gente féminine qu'il découvre alors et particulierement avec Camilla , sorte d'Everest à conquérir en tong...Amoureuse d'un autre homme , droguée jusqu'aux yeux , ils développeront logiquement un sentiment d'attirance / répulsion , d'amour / haine et ceci jusqu'au final éblouissant !
Fante sait écrire ! C'est indéniable . Description d'une ville aussi fantomatique que ses habitants , difficultés du quotidien , volonté farouche de s'en sortir dans un contexte hostile au possible , amour idéalisé alors que tout semble le désacraliser...Fante compose simplement mais dans un style flamboyant qui ne manquera pas de vous toucher au coeur et à l'ame d'un puissant upercut , vous laissant étendu pour le compte ! Un récit tour à tour poétique , métaphorique , désabusé avec une fin qui à elle seule justifierait sa lecture !

Demande à la Poussiere...récit semi-autobiographique , semi-fictif mais totalement jubilatoire !
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A l'origine de ma vie de lectrice, il y eut l'histoire : celle que l'on me racontait, puis celle que j'ai appris à déchiffrer. Puis l'habitude de ne jamais s'endormir sans avoir lu quelques pages : contes, bibliothèque rose, verte, premiers romans. Ensuite vint le temps de l'apprentissage : romans initiatiques, identification aux personnages, héros que l'on se choisit comme modèles. Une première conscience de l'importance du style, qui fait toute la différence.
Aujourd'hui, après bien des années de voisinage avec les livres, j'ai un peu l'impression que tout a été dit, pensé, créé. Certains livres m'étonnent, d'autres m'enchantent, les relectures me permettent de retrouver mes premières amours et de vérifier si je leur suis restée fidèle. Certains autres me déçoivent, par l'ennui que j'éprouve à parcourir des pages prévisibles, dans l'air du temps, à la mode, et donc démodées. Parfois survient une fulgurance, comme un accident, mais qui ne dure pas.
Et puis, au détour d'un roman que l'on achète un peu par hasard, parce que l'on a toujours vaguement entendu parler de lui, se produit le miracle de l'émotion des premiers instants, la routine de la lecture explose pour nous faire découvrir, avec grand fracas, que l'on peut encore rester pantois comme au premier jour devant une suite de mots agencés pour raconter une histoire.
C'est ce qui m'est arrivé avec ce livre de John Fante. Dès la première page, les premières phrases, j'avais besoin de reprendre mon souffle, cueillie au plus profond par cette tempête ébouriffante, ce chaos qui balaye tout sur son passage, et ce jusqu'au dernier mot de la dernière ligne. J'ai écouté Arturo Bandini me raconter sa vie d'écrivain, j'ai respiré avec lui, pleuré avec lui, eu peur avec lui...Je ne savais pas où il voulait m'entraîner mais j'étais prête à le suivre jusqu'au bout du désert du Mojave, avaler la poussière à mon tour. Suer avec lui devant la machine à écrire, traquer Camilla, l'insulter... tout, j'étais prête à tout.Arrivée à la fin, j'ai remercié John Fante de m'avoir réveillée de mon train-train de lectrice. Une histoire, un style, la grâce...
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Dans "Demande à la poussière", l'un des chefs d'oeuvre de Fante, le jeune Bandini, personnage arrogant et vaniteux, fait ses premières gammes en littérature dans un hôtel miteux de Los Angeles qu'il n'arrive plus à payer. C'est quand il rencontre Camilla, la serveuse mexicaine que se déploie toute la contradiction du flamboyant Arturo: un être aimant et infect qui tend sans cesse entre passion et mépris, entre amour et haine. Fante trimballe son lecteur sur la palette des émotions, toujours précis, toujours vrai, et cela avec un style inimitable: l'écriture est frénétique, puissante et d'une rare intensité verbale; tout le génie de Fante réside dans cette capacité à rendre son écriture impulsive, parfois aux bords de la schizophrénie.
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Pour faire bref sur le résumé du livre, il s'agit d'une jeune fils d'émigrés italiens, Arturo Bandini, qui, à l'âge de 20 ans décide de partir à Los Angeles, sans le sou, dans le but de devenir écrivain.
Double de l'auteur lui-même, ce livre est plein de rebondissements et surtout rempli d'émotions. Chaque page nous fait vibrer avec le protagoniste quant à savoir s'il réussira son rêve de laisser une trace derrière lui en publiant un ouvrage qui fera parler de lui bien après sa mort et aussi de savoir s'il réussira à se faire aimer de la belle Camilla, une jeune serveuse qu'il a rencontré dans un café.
Le lecteur sent bien, grâce à l'écriture de Fante, la sueur que le héros a dû verser pour pouvoir se loger et manger dans une ville aussi impitoyable que Los Angeles, les efforts qu'il accomplit chaque jour pour coucher sur papier le flot d'émotions qui bouillonnent en lui et enfin ses tentatives afin de séduire la belle Camilla.
L'écriture de Fante est légère et nous apporte une bouffée d'air et d'émotion à chaque page que le lecteur lit. Je ne peux donc que vous conseiller de venir découvrir ce roman.
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