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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y avait une vieille malle dans la chambre de ma mère. Je n'ai jamais vu une malle aussi vieille. C'était une de ces malles à couvercle rond aussi gros que la bedaine d'un obèse. Ainsi commencent ses souvenirs. Par l'image de sa mère qu'il redécouvre au fond d'une malle, abandonnée dans la poussière d'un grenier... Il revient ainsi sur son enfance, la découverte du vin de messe, le vin de la jeunesse. Avant donc de retrouver son alter-égo sur la route de Los Angeles avec ses rêves de Bunker Hill dans la tête, avant qu'il demande à la poussière de devenir le plus grand écrivain de l'Amérique, ce qu'il fut - un peu, du moins, dans ma bibliothèque -, il évoque ainsi ses premiers méfaits, des bêtises de gamins, perdus dans la neige du Colorado, entre un père brutal, volage et alcoolique, et une mère presque aussi pieuse que la Vierge Marie. D'ailleurs, il en récite quelques uns de ces sutras à la gloire de Marie, pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes...

A genoux, il se confesse. Toujours avec une pointe de malice qui me fit sourire. Entre les prières, c'est la vie d'un couple italo-américain qui y est décryptée. Sous un ciel de rage et de tristesse, les flocons du Colorado tapissent la demeure familiale d'une blancheur que la mère voudrait voir immaculée alors que ces mêmes flocons, impitoyables dans ces plaines des États-Unis, colorent la vie de ca coin-là plutôt d'un gris sale. C'était un autre temps où un grand auteur n'était pas encore grand, où un gamin vivait d'insouciance et de petits péchés pour combler l'ambiance pesant au coeur d'une tempête. John Fante est né dans le Colorado et ses histoires californiennes se nourrissent de son passé, vécu là-bas, entre rêves et frustrations, entre espoirs et humiliations. John Fante est né avec Bandini dans ma bibliothèque et c'est toujours avec un grand sourire que je replonge dans sa vie, même son enfance, à boire le vin de la jeunesse.
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Ce Vin de la jeunesse est un recueil de nouvelles.
La première partie intitulée Dago Red m'a fait furieusement penser à Bandini : des bêtises à foison et des tonnes de je vous salue Marie pour les faire passer, des confessions, des corrections, des pêchés mortels, des scènes de ménage homériques etc… On rit beaucoup et l'humour est toujours présent même si les histoires racontées sont parfois un peu tragiques.
Même univers que dans Bandini ou l'Orgie : le jeune narrateur vit dans le Colorado au sein d'une famille nombreuse d'origine italienne. La mère est très pieuse tandis que le père est volage, joueur, colérique. La religion catholique est très présente dans cette éducation.

La seconde partie plus courte mais aussi plus disparate m'a moins convaincue.
C'est toujours un plaisir de retrouver le style enjoué et virevoltant de Fante. Et qui d'autre mieux que lui sait parler de l'enfance et de l'adolescence ! Je me suis régalée dans la première partie du livre.
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Grandir dans le Colorado des années 30, au sein d'une famille d'émigrés italiens, c'est toute une histoire !
C'est même plusieurs histoires, si l'on en croit John Fante et ses petites saynètes d'enfance, qui s'articulent sous forme de nouvelles autour des thématiques "classiques" de la rébellion juvénile, des plans sur la comète, du paternel machiste et autoritaire, de l'éducation catholique forcée et des petites bêtises d'ado.

La plupart du temps, c'est le jeune Dago Red (que l'on identidie sans mal à l'auteur lui-même) qui raconte, et qui pose alentour un regard d'enfant à la fois plein de colère et de naïveté. Il y a l'épisode de la première communion, celui de la fugue avortée, des disputes familiales, des petits actes de vandalisme et des leçons de morale du Père Cooney, mais curieusement, on trouve aussi en fin d'ouvrage d'autres nouvelles complètement décorrélées des précédentes qui, bien qu'assez réussies, brisent un peu l'homogénéité de ce recueil...

Peu importe, ce qui compte c'est cette fraicheur, cette prose simple et limpide qui porte aussi bien les rires que les larmes, les éclats de voix du détestable père de famille que les élans de tendresse de son épouse aimante et courageuse. On peut regretter quelques redites entre les chapitres, on peut estimer que John Fante à tendance à broder un peu sur du pas-grand-chose, mais croyez moi, pour le jeune Dago, l'épreuve du confessionnal, la peur d'avouer en classe ses origines italiennes modestes, ou le rêve de jouer un jour pour les NY Giants en Major League de baseball, c'est pas rien !

En conclusion, si ce Vin de la jeunesse n'est peut-être pas le meilleur cru de Jonh Fante, il n'en reste pas moins tout à fait gouleyant !
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Un recueil de nouvelles mettant en scène majoritairement le même héros, un jeune américain, fils d'immigrants italiens. Sa famille vit dans une petite ville des États-Unis, dans une simplicité proche du dénuement, une forme de misère même, dont le père est l'artisan majeur ; violent, volage, joueur et un peu alcoolique, il fait planer un climat de terreur sur ses proches. Ainsi, on suit les traces de cette tribu, au travers de ces histoires plus ou moins courtes, allant de la rencontre des parents jusqu'à l'émancipation d'un fils, passionné de base-ball et de football, puis attiré par l'écriture. Bien que n'étant pas très friand du recueil de nouvelles, la capillarité entre les nouvelles faisant qu'elles forment presque un roman à part entière m'a permis de goûter pleinement cet univers et ce style qui sont la clé de l'envoutement des écrits de Fante à mon goût.
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Le vin de la jeunesse c'est celui de la messe, celui que l'on présente au curé, celui-même auquel on craint de se confesser.

Les enfants de coeur sont italiens, irlandais, russes, polonais et ont en commun d'adresser des prières afin de se faire pardonner des gants de baseball volés, des cigarettes fumées, des lampadaires cassés

ce vin de la jeunesse sera un jour partagé avec son père, maçon irascible, patriarche catholique mais non pratiquant

dans la petite bicoque une famille est là qui vit, qui s'aime, qui crie, qui pleure, qui compatit, qui cherche une femme pour un ami, qui perd un cousin (magnifique nouvelle)

A la fin du livre figurent d'autres nouvelles où l'on suit notamment des philippins qui essayent de trouver l'amour tout en trimant comme des bêtes

si vous avez aimé " L'Attrape-coeurs" cela peut vous donner une idée

si vous ne l'avez pas aimé ce n'est pas grave "le vin de la jeunesse" n'attend que de glouglouter au fond de votre coeur
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Ce livre est un recueil de nouvelles qui a été publié après le décès de l'auteur. Elles sont divisées en deux parties. le premier ensemble est plus cohérent et apparaît clairement autobiographique. le deuxième est constitué de nouvelles toujours sur le thème de l'enfance mais elles sont plus tournées vers la fiction. Une petite critique au passage, les deux dernières nouvelles du recueil me semblent assez incongrues. Dans “Le rêveur”, le narrateur-écrivain est adulte et aide son voisin à conquérir une femme. Dans “Helen, la beauté est à moi”, la narrateur est un ouvrier philippin ce qui nous éloigne de l'auto-fiction des premières nouvelles, et de l'enfance.

Dans les autres nouvelles, John Fante nous raconte sa vie d'enfant d'immigrés italiens dans le Colorado. Certaines thématiques se retrouvent dans ce recueil. La première d'entre elles est bien entendu la famille et surtout les parents. le père était maçon, travailleur dur au mal. Mais tous les hivers, il se retrouve sans emploi, le froid gèle le mortier. Lui si dynamique, se retrouve coincé chez lui à tourner en rond. Cet état des choses le rend violent et il s'en prend à toute la famille. Pour s'occuper, il boit, beaucoup. Dan Fante, le fils de John, parle d'ailleurs de l'alcool comme une donnée génétique chez les hommes de la famille ! Ce père irascible, menant la vie dure à sa famille pendant les mois d'hiver, est néanmoins présenté avec beaucoup de tendresse par son fils. On devine la crainte mais aussi l'amour, l'admiration. La mère est d'ailleurs, par moments, traitée avec moins de considération. Les enfants l'imaginent comme la raison de la violence du père. Ils aimeraient la voir plus tendre, plus compréhensive. Mais on sent également que l'enfant qui nous raconte sa vie a pris du recul et qu'une fois adulte il a eu de la compassion pour sa mère. Les plus beaux passages de ce recueil sont consacrés à cette femme brisée par le travail quotidien, qui a ruiné sa beauté pour ses enfants et son mari bien souvent ingrats. Voici comment John Fante parle de sa mère, le passage se situe après une dispute avec le père : “Alors, tous en même temps, nous avons senti ça dans notre dos, et avant de nous retourner pour la regarder nous avons compris toute la souffrance accumulée derrière nous, qui nous submergeait, et nous nous sommes retournés en même temps, et elle était là qui nous regardait, elle semblait âgée d'un million d'années, Mamma, notre mère, et nous ses enfants avons senti son coeur brisé, elle était debout sur le seuil de la cuisine, son tablier masquant la douleur de ses mains usées, des petits ruisseaux de beauté évanouie descendant lamentablement ses joues ravagées.” Toute la douleur d'une vie est ici révélée par ces quelques mots émouvants.

L'autre grand thème du recueil est bien-sûr la religion, John Fante n'était pas d'origine italienne pour rien ! le catholicisme a une place centrale dans l'éducation de notre narrateur. Sa mère voulait devenir nonne lorsqu'elle était jeune, elle oblige donc ses enfants à aller à l'église. le rapport de Fante au christianisme est très ambigu. D'un côté, il aime la messe, la communion et est très imprégné par le discours des prêtres. de l'autre, c'est un enfant turbulent, bagarreur, pauvre qui est tenté par le vol. Mais les mauvaises actions sont toujours accompagnées d'une forte culpabilité et d'une volonté de se confesser. Cela donne lieu à des scènes et des raisonnements très cocasses : “D'ailleurs un péché de plus ou de moins ne ferait pas grande différence, car j'avais déjà commis un péché mortel en souhaitant du mal à un prêtre. Un péché mortel était aussi mortel que vingt péchés mortels. Je veux dire qu'il suffit d'en commettre un seul pour se retrouver en enfer aussi vite que si on en commet vingt. C'est écrit noir sur blanc dans le catéchisme.”

D'autres thématiques traversent les nouvelles comme la honte d'être un fils d'immigrés italiens ou encore le baseball dont Fante était un grand fan. Mais je ne peux pas les aborder toutes ici. Encore une fois, je suis sous le charme du talent de conteur de John Fante, de la fraîcheur et du naturel de son écriture, de son humour. Se rajoute à tout cela une véritable émotion. John Fante nous raconte ses souvenirs d'enfance de manière extrêmement touchante et j'en suis ressortie fort émue.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles. L'univers de ces récits sera familier au lecteur de la trilogie ayant Arturo Bandini pour héros, ce sont toujours des variations sur le même thème en quelque sorte: le père est maçon , la mère bigote, le héros fréquente l'école catholique et l'argent manque...

J'avoue que j'ai été encore plus touchée par ces nouvelles que par les romans, il y a là une tendresse pour les personnages, une sorte d'apaisement et de douceur qui font que je n'ai pas pu quitter le livre une fois commencé. Peut être parce que le personnage principal est en quelque sorte en arrière plan, ses fragilités et son manque de confiance estompés et les autres membres de la famille ou relations trouvent une part d'humanité ; le père ou les religieuses ne font pas que distribuer des coups ou des punitions mais sont aussi des personnes avec lequelles l'affection peut à l'occasion s'exprimer (et même si c'est difficile).
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C'est un livre sur la jeunesse,
... les erreurs alors commises, et qui nous font grandir,
... les rébellions que notre insouciance nous autorise à ne pas réfréner,
... les amitiés que l'on croit indéfectibles, et qui se révèlent parfois cruelles,
... l'intransigeance du regard que l'on porte sur nos proches, sur leurs limites et leurs faiblesses,
... les rêves que l'on nourrit, et les déceptions qui leur succèdent...

C'est un livre sur la jeunesse aux États-Unis dans les années 30, vécue dans un milieu modeste,
... la passion pour le base-ball,
... les raclées distribuées à la fratrie par un père sévère mais volage, admiré et craint, tantôt grandiloquent et tantôt taciturne, notamment quand la neige l'empêche d'aller exercer son métier de poseur de briques,
... les hivers subis dans les chaussures trouées,
... l'alcool consommé plus que de raison, qui rend irascible et violent,
... la dureté d'un quotidien qui a fané prématurément la beauté d'une mère épuisée par les tâches et l'amertume...

C'est un livre sur la jeunesse d'un fils d'immigré italien,
... la rage provoquée par les insultes et le mépris affiché par les américains "bon teint",
... le catholicisme exacerbé de la mère, dont le fils est lui-même imprégné de manière quelque peu ambiguë,
... les disputes conjugales bruyantes et théâtrales,
... la honte que procure parfois l'accent paternel trop marqué, sa typique moustache et ses costumes élimés...

C'est un livre écrit par John Fante,
... l'anecdotique, rapporté par une plume vive et gouailleuse, se dote d'une dimension épique,
... l'humour nourri par la spontanéité du jeune narrateur et l'aspect cocasse de certaines scènes relatées occultent tout misérabilisme, et rendent le lecture véritablement réjouissante,
... c'est forcément recommandable !

Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Un livre où l'on retrouve les sujets récurrents de Fante : la famille pauvre italo-américaine, le père maçon, la mère soumise et pieuse, l'éducation religieuse, le besoin de la deuxième génération de renier ses origines "ritales" pour devenir américaine à part entière (grâce au baseball notamment...)

Un recueil de nouvelles qui n'a pas pris une ride!
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Le vin de la jeunesse de Fante, quel bonne cuvée, c'est du Bukowski sans le mal de tête qui vient après !
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