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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'histoire se passe durant la période Napoléonienne, c'est une adaptation d'un texte de Joseph Conrad, alors évidemment, les personnages sont élaboré avec finesse, dans leur orgueil démesuré, leur assurance, leur tempérament impétueux, leurs contradictions, et leur destin épique. le dessin s'accorde parfaitement à l'histoire, réalisé à la plume tel ces coups d'épées qui vont rythmer l'histoire, vif, fougueux, agressif et pointu, la couleur, un rouge en aplat, n'apparait seulement que dans les duels et au moment de tension final, comme un point d'orgue. et puis on traverse une époque, celle du premier empire, l'Histoire avec un grand H, avec en point de bascule, l'épisode de la Berezina, et en dernier acte, la Restauration. On nage dans les intrigues de l'époque, Feraud est le Bonapartiste convaincu, Hubert est plus opportuniste et plus respectueux du protocole, deux très bons officiers de l'armée de Napoléon, mais deux officiers qui se déteste cordialement et qui ne pensent qu'à se provoquer en duel. L'incident qui déclenche cette succession de duels est totalement futile, la vrai raison se situe dans leurs défauts communs, vanité, orgueil, jalousie et aussi l'amour de l'art, l'art du duel et de l'escrime, l'art de paraître, l'art de l'honneur… à tel point que cette haine devient une obsession, une véritable drogue, voire même une passion. L'adaptation en bande dessinée a parfaitement su donner une dimension qui dépasse le cadre de la simple aventure, où les sentiments de haine et de concurrence deviennent eux-même la véritable aventure, un voyage dans l'obsession, avec un force épique, lyrique et tragique, ça reste du Joseph Conrad. Je n'ai pas lu ce roman deJoseph Conrad, mais pour en avoir lu d'autre, je pense sincèrement que Renaud Farace a su se mettre au niveau de ce grand auteur. C'est une bande dessinée puissante, marquante, de la grande littérature graphique. J'ai lu d'autres adaptations de Joseph Conrad en bande dessinée qui m'ont moins convaincu, l'exercice est sans doute périlleux et Renaud Farace a su s'en sortir avec brio.
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Inspirée d'une histoire vraie, celle des généraux d'Empire Fournier et Dupont de l'Etang, la nouvelle de Joseph Conrad mettant en scène deux officiers s'affrontant inlassablement pendant plus de 20 ans est ici brillamment mise en image par Renaud Farace.
Les personnages sont riches, avec une psychologie finement observée, et attachants.
Le contexte est clairement et judicieusement posé et la narration est aussi subtile que dynamique.
On lit avec un intérêt immense les déboires et les gloires de nos deux hussards.
Côté dessin, c'est très bon. C'est vif et énergique avec un sens de la dynamique et du mouvement qui est vraiment intéressant. le trait, moins simple qu'il n'y parait au premier regard, est assez stylisé mais ne tombe pas dans le piège de la caricature. le choix des 'couleurs' est judicieux et efficace : un noir blanc avec beaucoup de rouge dans les moments de tension.
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Quelle somptueuse découverte que ce Duel de Renaud Farace, adaptation plus qu'inspirée de la nouvelle presque éponyme "Le Duel" de Joseph Conrad. Au fil de l'épée et de la plume, Farace nous entraîne dans les coulisses de l'inimité légendaire qui va opposer deux talentueux Hussards de la Grande armée, qui de duel en duel vont s'affronter tout au long des guerres Napoléoniennes et au-delà, malgré les interdictions, la pression de leurs supérieurs ou l'éloignement...
Des racines de la querelle à son évolution au fil des ans, des désertiques plaines russes à la campagne picarde, le récit est parfaitement tourné et dosé, nous permettant de nous attacher aux deux hommes à la psychologie complexe, de les suivre dans les tumultes de cette petite histoire qui frôle la Grande, de trembler à l'approche de la résolution.
La narration en noir et blanc est magistralement servie par un trait sensible et maîtrisé, rehaussée au compte-goutte d'aplats écarlates qui ne font que mettre un peu plus en exergue le talent de composition et l'ambiance extrêmement réussie qui se dégagent de cette bande dessinée.
Une sacrée découverte que je vais m'empresser de partager autour de moi, chapeau bas pour ce Duel.
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C'est de ces histoires qui mêlent inextricablement la plus flagrante absurdité au plus formidable panache. Deux hommes qui vingt années durant s'affrontent en duel, à chaque rencontre, pour un obscur point d'honneur qu'aucune passe d'armes ne parvient jamais à démêler. Deux hussards de la Grande Armée qui se ressemblent par le courage, la loyauté et l'endurance, qui vivront ensemble des moments appelant à la plus authentique fraternité mais que tout le reste oppose, le caractère, le tempérament, la naissance.
Gabriel Féraud est un fils du peuple et du Sud, une grande gueule à l'audace tonitruante qui aime les femmes et la bouteille, son Empereur par-dessus tout, plus susceptible qu'un volcan. Armand d'Hubert est un ancien aristocrate du Nord, discipliné et froid, tout de contrôle et de bonnes manières. Lui-même ne comprendra jamais très bien comment l'autre l'a entraîné là, dans cet affrontement aussi strictement prohibé par les lois militaires que par celles de la plus élémentaire raison, auquel il ne saurait pourtant se soustraire et qui finit par faire des deux hommes une légende dans toute l'armée, et au-delà.

C'est par le film de Ridley Scott, Les Duellistes, que j'avais découvert cette histoire, il y a quelques années. Non sans enthousiasme : le sujet est de ceux qui me passionnent et il répond à merveille à ma fascination pour l'époque, pour la déraisonnable grandeur de l'épopée napoléonienne. J'avais pourtant gardé de Féraud le souvenir d'un grand cinglé un peu creux, pas très intéressant, face à un D Hubert plus subtil, attirant bien mieux l'empathie du spectateur.
La BD, pour le coup, rétablit l'équilibre entre les deux hommes, jouant de leurs similitudes pour mieux exacerber leurs différences... ou peut-être plutôt de leur dualité pour laisser entendre ce qui au fond les rapproche. La rivalité, le conflit, la haine, ne peuvent-ils être un lien aussi puissant, aussi intime, que l'amour ou l'amitié ? Aucun des deux n'est franchement sympathique, au premier abord, mais aussi exaspérant soit l'un, aussi compassé soit l'autre, ils finissent tous deux, chacun à sa manière, par s'attacher l'estime et l'affection du lecteur. Tous deux, surtout, ne sont jamais aussi attachants qu'en vieux soldats désarmés, repoussés à chaque extrême social par la Restauration mais trébuchant aussi maladroitement l'un que l'autre dans une vie civile à laquelle ils sont si mal adaptés.

N'ayant pas lu (pas encore !) la nouvelle de Conrad, je ne peux guère juger de la qualité de l'adaptation, mais c'est en tout cas une excellente BD, à la fois subtile et pleine de verve, servie par un dessin dynamique et souvent savoureux.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Je devais avoir une douzaine d'années quand j'ai vu pour la première fois le film Les Duellistes, premier long métrage aujourd'hui injustement oublié d'un réalisateur qui allait être amené, en faisant chasser Sigourney Weaver en petite culotte par un dangereux alien ou en faisant traquer des réplicants à un jeune Harrison Ford, à inscrire son nom au panthéon des metteur en scène du XX° siècle.



Pourtant, en lisant la nouvelle de Joseph Conrad- auteur que j'affectionne- quelques années plus tard, j'ai trouvé à l'adaptation cinématographique des manques, ne serait-ce que dans la portée psychologique du propos de l'auteur, qui font qu'aujourd'hui je ne peux que me réjouir de la version en BD de Renaud Farace, plus en adéquation à mon goût avec le texte d'origine.



Le postulat de départ peut sembler maigre pour remplir un album de plus de 190 pages ( la longue nouvelle de Conrad en fait cependant déjà 150 ) : pendant les guerres napoléoniennes, deux officiers diamétralement opposés, Hubert et Féraud, vont, sur près de deux décennies, s'affronter en duel à maintes reprises.



L'affaire part d'une question d'honneur assez triviale et prendra des proportions dantesques qui feront des deux hommes et de leur différend (par ailleurs inconnu de tous hormis le lecteur) une légende au sein des armées.
Outre une belle exploitation du background historique et une mise en avant bienvenue d'un Féraud plus sympathique que celui campé par Keitel chez Scott, Farace réintroduit la dimension psychologique via l'alliance fond et forme qui sont une constante chez Conrad (si vous en doutez je vous invite à relire Au Coeur des Ténèbres qui, via un parcours initiatique prenant, recèle de réflexions quasi philosophiques d'une grande richesse).



L'auteur n'a pas hésité à introduire quelques éléments de son cru, tous bienvenus (le frère d'armes Corse en tête), et, surtout, a fait preuve d'une ingéniosité graphique pour représenter les différents duels via une bichromie rouge sang assez géniale.



Le trait, étonnante symbiose d'un Breccia et d'un Juncker, dans un noir et blanc tantôt réaliste et précis, tantôt plus lâché est un vecteur aussi inattendu que réussi.



Un de mes gros coup de coeur de ce premier semestre !

Conseil d'écoute et interview de l'auteur ici:
http://bobd.over-blog.com/2017/04/dualite-retrouvee/duel-vs.jeanne-la-pucelle.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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Cette BD est une vraie pépite !!
Commençons par le dessin : la finesse du trait fourmille de détails. L'auteurs a très certainement étudié en détail les costumes de l'époque. Ce qui rend les cases très réalistes. le noir et blanc relevé par le rouge de certaines cases est de toute beauté. On ne peut que s'émerveiller devant chaque page, avide de détails. le dessin, en plus d'être très beau est également très dynamique, on imagine sans peine le mouvement qu'à dessiner l'auteur. le dessin sert donc à merveille l'action qui se dégage des duels des deux hussards.
Pour ce qui est du récit, il est très bien mené : on rentre sans peine dans cette histoire du temps de Napoléon. L'auteur nous apporte simplement et facilement les détails historiques indispensables à la compréhension. Mais cela sans que l'on ressente un trop-plein d'informations. C'est une BD qui se lit, à mon avis, en plusieurs fois. Ce qui permet mieux d'apprécier la longueur de ces quelques 180 pages. On va suivre les deux titans sur une grande partie de leur vie et il est donc bon de faire quelques pauses dans la lecture, pour mieux apprécier le temps qui passe.
Les personnages sont très bien creusés, ils ont chacun leur caractère, complexe et évolutif au fil des années qui passent. Leurs duels sont tantôt tragiques, tantôt humoristiques. Je ne me suis absolument pas ennuyée durant ma lecture, un pur plaisir de lecteur.
Lien : https://aloiseuseo.wixsite.c..
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