Savoir aimer
j'ai beaucoup aimé la première partie de ce court roman de
Nicolas Fargues, et beaucoup moins la seconde, bâclée, brouillonne, et pas très crédible.
On n'arrive pas à suivre le personnage d'écrivain sur le déclin dans sa recherche de la plénitude en Inde. Ça sonne faux parce que trop axé sur la difficulté d'entrer en relation avec les autres, et ce voyage n'a pas de sens pour lui, il n'y va pas pour les bonnes raisons...
Mais lorsqu'il est encore à Paris et qu'il décrit son quotidien avant son départ pour Pondichéry, les flash-back sur ses amours déçues et ses relations avec ses enfants, avec un style extraordinaire, alors là oui j'adore et j'en redemande.
J'ai beaucoup aimé la scène d'ouverture où le narrateur fait ses courses pour préparer le dernier repas prévu dans son appartement avant qu'il ne quitte la France. Pendant qu'il réfléchi à ce qu'il va préparer, il se remémore la dernière fois où il a voulu faire plaisir à sa petite amie du moment en invitant ses amis à elle. Ça a été un véritable fiasco dans la mesure où personne n'a fait attention aux efforts qu'il avait fourni, et encore moins sa belle qui est allé se coucher avant la fin de la soirée ! Il décide donc de commander des pizzas pour son dernier repas avec des couverts en carton...
Pour ce qui est du titre, dans les administrations, "
la ligne de courtoisie" est le bout de scotch posé à terre pour déterminer l'endroit où attendre en toute "courtoisie" et discrétion que l'administré ai terminé avec le fonctionnaire. le récit des péripéties de ce personnage assez imbuvable au final, essaye de déterminer à quelle distance ce dernier doit se trouver face aux autres pour avoir des relations en toute courtoisie, voire des relations d'amour avec eux.
C'est un livre sur la solitude et son inéluctabilité, que l'on soit "en famille comme à huit mille kilomètres, un homme est toujours tout seul au monde".