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EAN : 9782070342563
240 pages
Gallimard (30/08/2007)
3.18/5   661 notes
Résumé :
C'est dans la trentaine que la vie m'a sauté à la figure. J'ai alors cessé de me prendre pour le roi du monde et je suis devenu un adulte comme les autres, qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il est.
J'ai attendu la trentaine pour ne plus avoir à me demander à quoi cela pouvait bien ressembler, la souffrance et le souci, la trentaine pour me mettre, comme tout le monde, à la recherche du bonheur.
Qu'est-ce qui s'est passé? Je n'ai pas connu la guerre, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 661 notes
Il est beau gosse, trentenaire, marié avec Alexandrine, une femme de caractère qu'il aime énormément et avec qui il a deux enfants.
Mais Alex est loin d'être commode ! Pour elle, les liens du mariage sont sacrés ! On ne badine pas avec le contrat d'une union placée sous le sceau de la fidélité absolue, de la connaissance entière de l'autre et de l'appartenance corps et âme.
Un idéal fusionnel qui va sonner la fin du couple car lui fait un léger écart de conduite et mal à l'aise, se sentant coupable, avoue tout.
La violence alors se déchaîne, la cruauté jalouse grandit de jour en jour, plus rien ne passe, on s'espionne, on se soupçonne, on se méfie, bref on souffre et c'est l'enfer !
Comme il se sent coupable d'avoir ouvert les hostilités, il accepte toutes les humiliations, au point même de se laisser frapper par son épouse ! En voulant éviter la guerre, il n'a fait que la porter à son comble.

Pour souffler un peu, il s'offre alors une parenthèse en Italie chez son père.
Un soir qu'il dîne au restaurant le serveur lui apporte un petit mot rédigé en italien : « j'étais derrière toi », signé Alice, suivi d'un numéro de téléphone.
Il trouve ça osé, sexy, féminin, italien, charmant et…téléphone. le courant passe d'emblée entre les deux jeunes gens qui décident de se rencontrer.
Alice est étudiante, elle a 20 ans, est jolie, vive, drôle, cultivée.
De l'entente consciente et amicale, germent la souplesse, la douceur, la tendresse…et pourquoi pas l'amour ?

Mais le narrateur retourne quand même auprès de sa femme avec qui il a encore quelque espoir de recoller les morceaux. Alors, il s'accroche et obéit, il s'abaisse devant une compagne dominatrice de plus en plus odieuse, mégère, infernale, qui le mate, le dompte, le harcèle avec toute la hargne dont une femme jalouse est capable.
Les belles images de l'Italie vécues avec Alice sont comme un coin de paradis dans ce sinistre quotidien qui est devenu son enfer conjugal.
Lui qui ne rêve que de tendresse partagée est enlisé dans une situation inextricable où il est comme un chien tenu en laisse par sa propre peur.
Quand pourra-t-il définitivement dire adieu à Alexandrine et Bonjour Alice, bonjour le désir, l'Italie et surtout Bonjour à soi-même ?

La guerre des sexes est déclarée !
Nicolas Fargue passe la désagrégation du couple aux rayons X avec ce roman plutôt sympathique, tour à tour frivole et profond, vivace, sombre ou enjoué, qui exprime avec une lucidité féroce comment les malentendus creusent les sillons de la haine, comment la souffrance de l'un nourrit la culpabilité de l'autre et comment la mécanique de la rupture devient peu à peu inéluctable.
La façon de raconter est originale. Sur le mode du confiteor qu'il adresse à un « tu » compréhensif, l'auteur implique directement le lecteur en lui faisant tenir un rôle primordial : celui de l'ami qui entend la confession grave et légère, brûlante ou tendre du narrateur, ce jeune trentenaire amical perdu dans les affres de la désillusion amoureuse.
Le roman se construit donc sur le mode du partage, de la communion dans l'intimité de la confidence, entre un narrateur extrêmement volubile (un peu trop parfois) et un lecteur qui en lisant sert l'écoute. Au fil de la narration, ce personnage sans nom, qui exprime ainsi une grande partie de la gent masculine, et qu'on ne peut s'empêcher de trouver charmant à l'instar de l'auteur son double, va peu à peu grandir, mûrir et devenir adulte ; ce qui ne se fera pas sans moult atermoiements, hésitations et sentiments de culpabilité.

Porté par un style vif, alerte, de longues phrases pétillantes et un débit endiablé à faire souffler un marathonien, « J'étais derrière toi » fait état de l'incommunicabilité entre les êtres dans une description de l'homme moderne, fragile, vulnérable, qui cache une âme infiniment sensible sous ses dehors de mâles aux gros biceps. C'est donc aussi un roman sur l'intimité masculine, sur l'homme d'aujourd'hui, prêt à partager ses plaisirs, à confesser ses ratages et exprimer son besoin de douceur.
A travers une histoire de rupture et de rencontre, une histoire qui finit et une autre qui nait, c'est une jolie interrogation sur l'Amour et une intéressante réflexion sur le couple, la jalousie, le désir, l'humiliation mais aussi sur le besoin de simplicité, de tendresse et de reconnaissance que nécessitent toutes relations amoureuses si l'on veut qu'elles soient durables.
A bon entendeur…
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Pour ce qui est du livre de Nicolas Fargues je pense lire d'autres livres de lui car cet auteur est surprenant et malgré son écriture qui ressemble à une confession à un ami il a réussi à immediatement m'embarquer avec lui dans son délire masochiste.Comment un homme censé peut se soumettre à ce point là ,par amour à une femme aussi violente et tyrannique qui est en occurrence son épouse ,c'est la question que je me suis posé en lisant son livre :"J'étais derrière toi".
J'avoue que si j'avais rencontré ce type de personnage dans la vrai vie je lui aurai conseillé d'aller voir un psychologue d'urgence car le fait de subir la violence de la part de sa femme représente une pathologie.
L'amour ne justifie pas ce comportement de soumission total qu'il subit par culpabilité parce qu'il à trompé sa femme.Pourquoi est-il incapable de partir alors qu'il supporte un enfer domestique sans nom...une démarche malsaine décrite avec précision dans ce livre mais qui moi m'a mis très mal a l'aise aussi ...A lire pour rentrer dans le cerveau d'un homme marié qui culpabilise après avoir trompé sa femme...instructif malgré tout.
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Au début prendre à témoin le lecteur est plaisant, on se sent concerné par cette histoire puis au fur et à mesure ce procédé devient trop répétitif et finit par être agaçant. A moins que le côté agaçant ne soit le résultat du narrateur lui même, à force d'avoir le "cul coincé entre deux chaises" comme il aime le répéter. Car ce trentenaire marié n'aime pas vraiment sa femme mais il s'efforce de rester malgré tout avec elle. Alors qu'au fond de lui, il sait bien qu'il a eût un coup de foudre avec Alice un weekend passé en Italie. Par conséquent la fin de l'histoire est sans aucune surprise.
Le livre est un seul bloc, pas de chapitres, pas de coupures, bref pas très agréable pour le lecteur pour arrêter sa lecture.
Les passages sur le descriptif de l'Italie sont plaisant, sa comparaison avec la France est cruelle pour nous.
Ce livre explore la tragédie du couple incapable de se comprendre, trouvant un certain confort dans la routine même violente, malheureuse.
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Je voulais le lire ce roman. C'était un objectif. Je me faisais une joie de découvrir ce nouvel auteur, ce texte. Déception, malgré quelques citations relevées ça et là, il restera un livre parmi tant d'autres, aussitôt refermé aussitôt oublié. Ne pas le lire n'aurait pas été une catastrophe, le lire n'a pas bouleversé ma vie et ma façon d'aborder les situations. Déception donc.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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« J'étais derrière toi" , c'est l'histoire d'un classique : un homme trentenaire marié deux enfants, dont le couple bat de l'aile va passer un week-end chez ses parents en Toscane. Dans un restaurant, le serveur lui remet un billet écrit par une jeune femme avec juste ces mots "j'étais derrière toi" et un n° de téléphone. Cette petite phrase anodine mais symbolique va changer sa vie.

"Pendant tout ce temps, toutes ces années, j'étais juste derrière toi, pas très loin, et tu ne m'as pas vue..."
C'est vrai que ça ne va pas fort pour le héros au moment de son escapade italienne. Longtemps heureux, mari fidèle et amoureux, il connaît un premier « bug » en flirtant avec une danseuse de passage dans la ville, a Tanambo, au Madagascar. L'épisode, qu'il avoue a sa femme Alexandrine, se transforme en cauchemar, avec une scène de violence conjugale d'une douleur monumentale. Malgré sa volonté de se racheter, son épouse lui maintient la tête sous l'eau, le tyrannise, l'humilie et décide de le tromper également. Alors quand le destin lui met Alice dans la tête et dans le coeur, la vie bascule.

«Moi qui ne drague jamais, le désespoir me rendait prêt à tout.»

La jolie et cultivée étudiante italienne l'entraîne bien vite dans un monde de délices. Il se sent revivre. Car le personnage est attachant, et on a envie qu'il vive, qu'il sorte des griffes de sa tyrannique Alexandrine et qu'il aille chercher pour toujours Alice à Romanze. On aime ses ambiguités : incapable d'assumer, en recherche permanente d'affection et de romantisme.

« J'ai du mal à imaginer qu'on puisse faire l'amour avec quelqu'un, même d'inconnu, même une unique nuit, sans qu'un lien fort en résulte. Deux corps qui se sont pénétrés, deux peaux qui se sont frottées l'une contre l'autre, deux salives qui se sont échangées, se doivent des comptes, on ne peut pas s'en tirer comme ça, même si chez la plupart des gens, de fait, ça n'engage à rien."

Alors, on le suit, on l'encourage, on a mal pour lui, on sent son coeur se déchirer de douleur quand l'absence d'Alice lui fait mal. On est au plus près de lui, car, en plus, pour nous raconter tout cela, Nicolas Fargues a choisi une forme originale puisque le narrateur s'adresse au lecteur en direct, dans un style presque parlé. L'effet est intéressant d'autant plus que le livre est d'un seul tenant, sans chapitres, ni même paragraphes.

J'ai passé un agréable moment a la lecture de ce roman, dévoré en quelques heures. Nicolas fargues a une écriture sage, mais un style vif et a de vrais parti pris, tant dans la rédaction, que dans certaines thèses développées. Il mérite d'être découvert.

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Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Là, j'ai réalisé brusquement que, lorsque l'on avait souffert comme j'avais souffert, tromper sa femme était la chose la plus naturelle du monde. Et, d'un coup, ça m'a libéré, d'un coup ça m'a rendu plus léger, d'un coup j'ai compris des générations d'hommes et de femmes adultères, d'un coup je me suis senti pris comme tout le monde dans l'engrenage d'une banalité triste et rassurante, avec un fatalisme dénué de toute culpabilité. Mon premier réflexe, d'ailleurs, comme tous les maris adultères, a été de chercher avec pragmatisme à effacer toute trace d'élément compromettant. Dans ma poche, il restait quelques préservatifs que j'ai déposés, avec la boîte, sur le couvercle d'une poubelle fixée au montant du feu rouge, par connivence au cas où, à l'intention, qui sait, d'un autre mari adultère de mon espèce qui n'aurait pas la chance de trouver une pharmacie de garde au bon moment.
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J'ai du mal à imaginer qu'on puisse faire l'amour avec quelqu'un, même d'inconnu, même une unique nuit, sans qu'un lien fort en résulte. Deux corps qui se sont pénétrés, deux peaux qui se sont frottées l'une contre l'autre, deux salives qui se sont échangées, se doivent des comptes, on ne peut pas s'en tirer comme ça, même si chez la plupart des gens, de fait, ça n'engage à rien.
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Les gens qui me parlaient de dépression et de mal-être, ça me semblait complètement abstrait, je pensais que tous ces médocs, tous ces psys et tous ces discours, c'était pour les faibles. J'en devenais dédaigneux, méprisant, carrément intolérant. Je ne comprenais pas qu'on puisse être malheureux sans réagir, je ne comprenais pas qu'on puisse faire la gueule, prendre dix ans d'un coup, qu'on puisse un beau jour cesser d'avoir envie de sourire pour la galerie. Je pensais que ceux qui allaient mal se résignaient à aller mal et que, au bout du compte, ils ne devaient pas s'y trouver si mal que ça, dans leur mal-être, tu vois le genre?
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Je m'encombre sans cesse l'esprit de mes obligations et de mes scrupules, impossible de savoir si je ressens davantage de malaise ou de bonheur. Si c'est du bonheur, il est clandestin, coupable, donc incomplet. Si c'est du malaise, il n'a pas une incidence négative suffisante sur ma détermination pour me faire lâcher les hanches d'Alice et lui dire : "Excuse-moi, je suis en train de faire une connerie, merci pour tout et bonne vie à toi, je me casse." Je me dis qu'il faut que j'arrête de me prendre la tête, qu'il y a, à ce moment même sur terre, des millions d'autres pères de famille que moi qui sont en train de tromper leur femme, que c'est dans l'ordre des choses.
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[Incipit.]

Ero dietro di te : tu sais ce que ça veut dire, en français ? Ça veut dire J'étais derrière toi. En fait, pendant tout le dîner, elle était assise à une table derrière la nôtre et elle a passé son temps à me regarder sans que je le sache. Et, c'est marrant, je suis en train de me rendre compte qu'en la tirant un peu par les cheveux, elle est éminemment symbolique, cette phrase. Elle pourrait signifier aussi : «Pendant tout ce temps, toutes ces années, j'étais juste derrière toi, pas très loin, et tu ne m'as pas vue. C'était l'évidence même, toi et moi, mais on se ratait à chaque fois. Maintenant, me voilà, je suis là et je compte bien te le faire savoir, la balle est dans ton camp, tu ne pourras pas dire que tu n'a pas été prévenu et te lamenter d'être passé à côté de la chance de ta vie.» Non ?

C'est le serveur qui m'a apporté une petite carte à la fin du repas, avec l'addition. Tu sais, ces bristols avec écrits dessus le nom, le logo et les coordonnées du restaurant. En Italie, je ne sais pas si tu as remarqué, mais c'est toujours très bien fait, ces trucs-là, c'est toujours imprimé proprement, avec un beau papier, une illustration raffinée, une jolie typo : c'est toujours très personnalisé, ils sont beaucoup plus attentifs que nous à ces choses-là.
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Vidéo de Nicolas Fargues
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L. Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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