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3,92

sur 430 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si je vous dis pick up, bière, jean râpé et bottines, cela vous fait penser à ... ?
Si j'ajoute longues routes droites et musique country ou rock sudiste...
Vous y êtes ?

'Mississippi welcomes you' dit la pancarte à l'entrée de cet Etat. C'est là que se situe le roman d'un auteur américain découvert grâce à @LeblogUSAdeDom que je remercie pour cette belle lecture, car je me suis régalée, rien que ça !

L'auteur nous fait sillonner les routes du comté de Pike et toutes celles alentours, très souvent à bord du pick up de Russell qui, tout en conduisant, écluse les bières comme de l'eau à la fontaine, sans doute pour se rafraîchir car c'est la saison chaude mais sûrement parce que cette boisson, additionnée d'un alcool fort, anesthésie son cerveau, jette un voile sur ses souvenirs et l'aide à affronter la vie qui reprend plutôt mal que bien après avoir purgé onze années d'incarcération pour des faits que vous découvrirez dans l'ouvrage.
Ces routes et celles des États voisins, Maben aussi les parcourt, mais à pied et depuis longtemps, sans jamais réussir à se poser, sans domicile ni emploi fixe, sans nulle part où aller... Elle traîne avec elle un sac poubelle réunissant toutes ses affaires et celles de sa fille qui l'accompagne, sous une chaleur écrasante, depuis des kilomètres, des mois, des années, pour aller où ? le sait-elle seulement, mais ses pas la dirigent vers la ville qu'elle a quittée il y a longtemps... Un chemin douloureux, accidenté et dangereux.

L'auteur retrace le parcours de ces deux êtres tourmentés dont le chemin va se croiser, au moyen d'une narration surtout au présent mais aussi au passé qui concourt à cerner les personnages et leur histoire. L'écriture est directe, fluide et agréable à lire en dépit d'une surabondance de la conjonction "et" survenant parfois comme un CD qui déraille sur une route cabossée ! L'auteur parvient autant à rendre les personnages vivants qu'à restituer une ambiance typiquement sud-américaine. le dépaysement est garanti, d'autant plus que le récit est parfois saupoudré de petits passages nature writing très visuels, ainsi que des références musicales que j'ai adorées après avoir eu la curiosité de les écouter : Lynyrd Skynyrd, Hank junior et Merle Haggard.
Avec ce fond sonore, le voyage aux confins de l'Amérique est d'autant plus saisissant sous la plume talentueuse de Michael Farris Smith qui m'a embarquée sans difficulté, portant une histoire rude mais humaine. J'ai aimé l'histoire, j'ai aimé les personnages, j'ai aimé l'atmosphère.

A présent j'irais bien à McComb débriefer devant une bonne bière bien fraîche, accoudée au bar l'Armadillo, tout en écoutant les musicos lancés dans un récital de Lynyrd Skynyrd. Et vous, cela vous tente ?
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Pour la dure ou douce sensibilité de l'auteur et la résilience de ses personnages, là où il n'y en a ni de bons ni de mauvais, je craque !
Nous sommes au Mississipi, Russell sort de prison après 11 ans derrière les barreaux et revient chez lui. Bien sûr, rien n'est évident et un comité d'accueil vengeur, mené par Larry à la mémoire longue, l'attend avec rage, haine et hargne. Rien du retour ne sera facile.
Maben et sa petite fille fuient. Depuis des années. Nulle part où aller. Personne. Seules toutes les deux sur la route.
Puis, le passé qui ne nous quitte jamais tout à fait refait surface, ce passé qui n'est jamais qu'un ancien présent, Russel, Larry, Maben et tous les autres impliqués en vivront encore les conséquences.
Une écriture éclairée sur des sujets sombres. Une maîtrise de la simplicité dans la phrase, mais des mots vifs, vivants , chargés pour présenter la part d'ombre et celle plus innocente de l'âme humaine. C'est un don pour un auteur de pouvoir tout exprimer simplement avec modestie dans le verbe, la réserve dans le choix des mots sans que cela n'enlève rien à la charge émotionnelle, un auteur qui semble amant de son sujet pour le plus grand bonheur du lecteur.
Je viens de découvrir un grand auteur contemporain qui sait nous parler de cette toujours saississante Amérique .
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Un choc littéraire. Un roman noir, très noir, qui m'a ému et captivé au-delà de ce que j'avais anticipé.

Un bas-côté d'autoroute, dans le sud des États-Unis. Une femme et sa petite fille marchent sous un soleil de plomb. Elles sont à bout de forces. Tout ce qu'elles possèdent tient dans un sac poubelle que la mère traîne avec peine. A trente ans, son visage et son corps sont marqués par « les chiens enragés de la vie ». Il fut un jour, pourtant, où tout aurait dû se passer divinement bien. Tout s'était alors effondré en un instant. Il y a bien longtemps. Un cataclysme qui tourne et retourne dans sa pauvre tête et qui, depuis, l'a conduite de dérive en dérive…

Nulle part où aller sur la terre. Onze ans après, elle revient donc où elle avait vécu, à la recherche de… elle ne sait même pas qui ou quoi !... Une SDF, appelons les choses par leur nom ! Et une fois passés les premiers chapitres et l'entrée en scène d'un flic malsain, on se dit que ce n'est pas prêt de s'arranger, bien au contraire...

Au même moment, non loin de là, un homme sort de prison. Pour lui aussi, tout s'était brisé brutalement, à quelques heures d'un mariage qui devait être heureux. Que peut-il espérer désormais, après toutes ces années. Qui pourrait encore l'attendre ? Et s'il est attendu, est-ce avec bienveillance ?

Maben et Russel ne s'étaient jamais rencontrés, mais peut-être leurs routes s'étaient-elles déjà croisées. Maben n'en est plus à se poser des questions. Juste survivre avec sa petite fille. de son côté, Russel s'interroge, non pas sur sa faute – il suffit de compter les canettes de bière vides à la fin du livre ! – mais sur son châtiment. La justice des hommes et onze années d'emprisonnement ne sauraient suffire à racheter sa faute. La rencontre de Maben et de sa petite fille peut être l'occasion d'une rédemption : tout risquer pour elles sans rien espérer en retour.

Michael Farris Smith. Notez bien ce nom. Quelque chose en lui de William Faulkner. Comme l'immense prix Nobel de littérature, Michael Farris Smith, dont Nulle part sur la terre est le troisième roman, est fasciné par leur terre natale, le Mississippi, un État du sud de l'Amérique où les espaces sont immenses, le climat éprouvant, la nature agressive.

Comme lui, des mots tous simples lui suffisent pour transformer un décor banal de bourgade rurale insignifiante, en atmosphère de tragédie où se mêlent toutes sortes de lumières, d'odeurs et de bruits. Des mots tous simples, aussi, pour faire de femmes et d'hommes du commun, des êtres portant la désespérance ou la haine. Poignant et glaçant.

Il faut dire que là-bas, dans ce coin du sud, on rencontre de drôles de gars. Taiseux, solitaires, contemplatifs, ruminant mille humiliations. A l'instar des anciens sur leurs chevaux, c'est avec leur pick-up qu'ils font corps. Au volant, ils sillonnent les forêts à toute blinde et s'arrêtent au bord de lacs aux eaux noires. Ils s'allongent alors sur le plateau pour faire l'amour ou contempler la nuit profonde bruissante de bestioles. Certains ont la rage en eux et sont violents, méchants. Les autres ne regimbent pas à la castagne. Tous absorbent des décalitres de bière et de whiskey. Et ça fait des dégâts…

Une écriture – superbement traduite – dont le rythme fluctue. Pour accompagner les fulgurances de l'action, des formulations courtes, taillées à la serpe. Dans les moments contemplatifs, les phrases s'étirent en longueur, sans souci de l'orthodoxie grammaticale, fusionnant en une composition unique, sensations et souvenirs et images et mouvements et profondeurs et bruits, comme la mélodie continue d'un opéra dramatique.

Des chapitres très courts, qui facilitent la lecture. Un vocabulaire très simple, sans fard ni artifice. Des dialogues si justes qu'on pourrait les dire de mémoire à haute voix – rien à voir avec le charabia de pseudo cow-boys des traducteurs de Faulkner dans les années trente.

Ce livre, qui s'achève dans une lueur d'espérance mystique, a absorbé une part importante de mon capital d'émotion. En le refermant, je suis resté comme suspendu dans le vide…

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Ce que j'ai ressenti:…Cap vers la Route du Désespoir…

« Fais ce que tu as envie de faire et ne regarde pas en arrière, se dit-il. »

Je m'en vais suivre ce conseil pour aller Nulle part sur la terre…Et je n'aurai voulu être nulle part d'autre sur la terre, que dans ma bulle d'air, pour apprécier au mieux cette petite pépite…

« le soir parfois je m'asseyais sur la véranda et ce que j'entendais c'était comme si la fin du monde avait eu lieu et qu'il y avait plus personne sur terre. »

Le gros point fort de ce roman, c'est son ambiance. Pesante. Poussiéreuse. Couleur d'asphalte…Il règne dans ses pages, un temps presque arrêté, un espace temps suspendu, et il nous faut prendre le temps d'en apprécier toute sa richesse. A l'heure où tourne le monde, avec sa folle frénésie de course contre le temps, cet effet « lenteur » est salvateur: les mots appuyés, le rythme maîtrisé…Juste ce qu'il faut pour en faire un roman noir prenant, nourri de lumière grise…

Mississipi, un lac…Cette étendue d'eau a des effets apaisants incroyables, comme si elle pouvait sonder la profondeur des âmes et peut être enfouir les plus noirs secrets, tout en gardant son hypnotisante beauté. Entre son calme et les bouillonnantes émotions de ce village perdu au milieu de rien, ce lieu devient le rendez vous des désespoirs lumineux, des lumières imperceptibles…Un cadre naturel pour le théâtre vivant des plus destructrices querelles passées et ses répercussions présentes…

Regarder le mal en face, pour rester à l'écart du mal. Autant que possible.

Maben tirant sa fille Annalee, avec l'énergie de la fatalité, luttant contre l'inactivité, pour ne pas que le monde l'avale, pour éviter les mauvaises rencontres du destin. Elle avance envers et contre tout, pour ne pas tomber, en essayant de remplir ses journées d'un amour maternel instinctif, comme on se raccroche à une bouée au milieu du néant…Tandis que Russel voudrait un semblant de calme, qu'il pense ne pas mériter, et se perd dans les routes américaines aux heures les plus sombres, pour essayer de trouver la paix. En vain…Ce trio de personnages, qui nous éclaire de leurs espoirs, nous inonde de leurs sentiments contraires est des plus intéressant à suivre car la route de la rédemption et de la culpabilité dévorante sera semée de plus d'épreuves que prévues, de virages inopinés qui laissera voir un panorama intense de violence et de douceur combinés…

« S'asseoir sur la véranda, regarder le jour décliner et le soir tomber sur la terre comme une couverture descendue la border pour la nuit. »

En ayant choisi des personnages complexes qui touchent le fond mais qui gardent une petite lueur d'espérance, Michael Farris Smith, nous offre un roman magnifique car il explore toutes les lignes floues entre le bien et le mal, tout en laissant son lecteur, maître de ses émotions face à ces contradictions humaines. On est, peut être Nulle part sur la Terre, mais on est très bien accompagné si on tient entre ces mains, cette belle lecture pleine d'humanité…

Ma note Plaisir de Lecture 9/10

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La vie ne fait pas de cadeaux
*
Je prends part à une lecture commune sur le #PicaboRiverbookclub pour le mois d'octobre.
Une histoire poignante qui reste ancrée dans ma mémoire une fois le livre refermé.
Je n'ai pas été si emballée que ça au début de ma lecture je l'avoue – l'intrigue manque un peu de punch – mais dès que le chaos s'est installé dans la petite ville du Mississippi, je l'ai lu quasiment d'une traite.
*
Un meurtre réunira deux êtres, deux âmes perdues dans la tourmente.
Maben, jeune maman erre sur une route. Accompagnée de sa fillette, elle revient dans sa ville natale, démunie. Russell, ex-taulard ayant purgé sa peine de 11 ans, retrouve son bercail. C'est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l'attendent.
Alors ce meurtre, cet accident de parcours va être le détonateur de forces qui vont tout balayer sur le passage de ces deux personnes. On peut parler de mauvais timing, ou de malchance. Ils ont tellement appris de leur infortune qu'ils n'ont plus rien à perdre.
*
On entrevoit ici un petit bout de ce Sud rural , cette langueur bien-nommée, dans une Amérique sombre où l'injustice fraie avec des idées de vengeance. Où la notion de bien et de mal est si floue qu'on en oublie nos leçons de catéchisme.
Des personnages si attachants, forts, tout en nuances. Qui croient que « les saloperies, ça arrive même aux gens bien » et qui espèrent au moins un peu de répit quand on se donne du mal.
*
Survie et rédemption.
Une ambiance sombre et lumineuse à la fois.
*
Un récit brutal avec des coups durs qui s'enchaînent tout du long. Des petites victoires aussi ; qui prouvent peut-être que la vie est courte, qu'il faut saisir ce petit moment de bonheur quand il se présente.
Pour moi, un ressenti intense. Des émotions diverses que j'ai envie de vous faire partager.
Ni blanc, ni noir, mais la vie tout simplement....
Un auteur qui a donné la part belle à l'humanité. Bravo !
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Maben marche le long d'une route, trainant sa fille Annalee par la main vers un horizon dont elle ne connait pas la teneur, vers nulle part. Derrière elle, elle laisse les souvenirs d'une vie accumulant déboires et déconvenues, la vie d'une junkie.
« Elle s'était rendu compte avec le temps que les mauvais coups, une fois que c'était parti, s'amoncelaient et proliféraient comme une espèce de plante grimpante sauvage et vénéneuse, un lierre qui courait tout le long des kilomètres et des années, depuis les visages brumeux qu'elle avait connus jusqu'aux frontières qu'elle avait franchies et à tout ce qu'avait pu instiller en elle les inconnus croisés en chemin. »
Russel vient d'être libéré de onze années de prisons lorsqu'il descend de l'autocar qui le ramène chez lui. Il n'a pas posé le pied sur le bitume que deux de ses anciennes connaissances l'attrapent et le passent à tabac.
Quand la vie a décidé de te chier dessus, rien ne pourra t'abriter du flot de merde qu'elle va déverser sur toi.
Le roman de Michael Farris Smith est l'histoire de ces deux destinées qui se croisent et se décroisent. Ni tout noir, ni tout blanc, simplement gris de la première lettre au point final. Les faits s'accumulent comme les coups de marteaux sur le clou de la crucifixion, jusqu'à la rédemption exigeant un dernier compromis. Des gens qui n'ont rien fait de particulier pour sortir des clous mais que la fatalité a harcelé, s'acharnant sur eux méthodiquement.
Une histoire « Nulle part sur la terre »… Une histoire en tout lieu… Une très belle histoire…
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Un vendredi soir. Lassitude d'un corps fatigué par une semaine de labeur. Etre raisonnable, rentrer et se coucher tôt ? Non, s'évader, oublier, évacuer la pression. L'envie de bouger sans trop savoir où aller, le désir de jouir d'une liberté fragile sans savoir que faire. Dans le sud du Mississippi, Russell prend le volant de son pick-up, s'arrête devant un magasin de spiritueux, achète une bouteille de bourbon, un grand gobelet de Coca et file dans la nuit. L'autoradio diffuse de vieux morceaux de blues, les vitres sont entrouvertes. Il traverse des espaces sans fin, un ciel immense, enivré d'alcool et de vitesse. Et puis un soir de virée, malchance ou fatalité, Russell percute un autre véhicule et tue son passager. Un accident dramatique qui va sceller le destin de nombreuses existences. Onze ans plus tard, Russell sort du pénitencier. Sa condamnation n'a rien résolu, tout est resté en suspens. Si la peine est purgée, la culpabilité ou la haine restent vives. Les personnages du roman sont accablés par le poids d'un même « passé qui ne meurt jamais ». Qu'y a-t-il derrière eux ? Un grand gâchis, un lot d'échecs ou de malheurs. Et devant eux ? Aucun projet ne se dessine, ils sont englués dans un quotidien sans horizon.
« Nulle part sur la terre » se déroule dans le sud du Mississippi, à proximité de la Louisiane, mais les spécificités de ce territoire sont peu exploitées. le roman reprend des thèmes classiques du roman noir : des individus rongés par leur passé, leur culpabilité, en quête de pardon ou de rédemption. Des thèmes connus des amateurs du genre mais ici la partition est convaincante, l'auteur parvient à animer une demi-douzaine de personnages aux motivations différentes, mais tous liés sans le savoir par un même drame. La pression monte au cours du récit, il faut crever l'abcès et cela passera par la violence ou le salut. Un roman convenu mais maîtrisé.

(je remercie les éditions Sonatines et Netgalley de m'avoir permis de découvrir ce roman)
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Une balade au pays des losers, belle et rugueuse comme une chanson de Springsteen, qui vous arrache le coeur et vous donne quand même la niaque, c'est tentant, non ?
Russell sort de taule et Maben sort de nulle part. Ils trainent chacun leur passé et leurs douleurs, et vont forcément finir par se croiser. Mais pas comme dans un roman “normal”, parce que Michael Farris Smith n'est pas un auteur “normal” : c'est un conteur extraordinaire.
D'abord, il prend le temps de poser son histoire et ses personnages, et tant pis si l'on ne comprend pas tout au début : on est déjà happé par son écriture poétique, son ton un peu sec sans atermoiements, son rythme lancinant. Ensuite, il raconte la vie d'Américains moyens dans une ville moyenne du Mississippi, et c'est comme si on y était, aussi paumé et aussi avide de réconfort que ses protagonistes. Russell et Maben sont présentés dans toutes leurs nuances, et ils sont accompagnés d'une flopée de personnages secondaires tout aussi denses. Enfin, malgré un titre original un peu plombant (“Desperation road”) et malgré sa violence, ce roman exalte la douceur et l'urgence de vivre ; ses descriptions de la Nature et des virées en voiture dans la nuit d'été, la radio à fond et le vent chaud dans les cheveux, ont le goût sauvage et enivrant de la liberté : "cette sensation qui vous dit qu'on est vendredi soir, qu'on a rien à faire demain et que c'est une fichue belle soirée." (Oh oui !)
Mais dans cette histoire, il est surtout question de perte (de l'innocence), de culpabilité, de foi (en l'homme), de rédemption, et de grâce. Et miraculeusement, tous ces thèmes sont abordés si subtilement que le roman ne tourne jamais au gros pathos bondieusard. C'est juste une célébration un peu triste, mais lumineuse, de l'humanité dans ses failles et ses prodiges. le genre de livre qu'il faudrait envoyer aux extra-terrestres pour leur dire : voilà ce que sont les humains.
J'ai donc adoré (et je suis tombée amoureuse de Michael Farris Smith, que je ne vais plus lâcher), et je sors frissonnante et groggy -mais heureuse- de cette lecture, qui résonnera longtemps en moi comme une chanson de Springsteen.
Avis à tous les écorchés vifs : ce livre est pour vous !
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J'ai eu très peur au début de ma lecture car nous suivons deux protagonistes une maman et sa fille au bord de la route ayant pour tout bagage que des affaires dans un sac poubelle. Cela m'a fait tout de suite au livre La route qui ne m'avais pas emballé.

Second point ici il s'agit clairement d'un roman noir ce qui n'est pas mon genre de prédilection également la plupart du temps je m'ennuie ferme dans ce type de lecture.

Pourquoi alors la note de 4.5 sur 5 parce qu'ici j'ai tout de suite accroché aux personnages de Maben et de sa fille, parce que j'ai aimé également le personnage de Ruben parce que malgré tout ce que ces personnages traversent on voit qu'il existe encore de l'entraide.

Parce que même si tout parait noir ou sombre il y a toujours de la lumière au bout du tunnel

Parce que l'ambiance retranscrite dans ce roman et tout simplement géniale et pesante à souhait, un presque coup de coeur pour moi les 30 ou 40 pages de la fin sont en trop mais quelle découverte!

Un roman qui prend aux tripes et que je n'oublierais pas de sitôt!
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Le synopsis etait un peu convenu.

Le bouquin trainait dans la PAL depuis un bon moment.

La maison d'edition me rassurait mais je n'arrivais pas à me decider.

Farfouillant dans les coups de coeurs de notre communauté.

Je retombe sur celui-ci je lis quelques ligne et le choix s'impose de lui-même.

Un peu déconcerté au début par la traduction qui choisit l'abondance de la conjonction « et » ce léger defaut disparaît rapidemment au profit d'une intrigue foncièrement captivante.

Tout de suite apparaît cette satisfaction du bon choix, le livre qu'il fallait, la sélection idoine à la plume reconfortante.

Ce style simple, limpide et facile qui sublime une une écriture tournée vers l'atmosphère d'une petite localité du Mississipi, mise tout sur l'ambiance.

L'envie impérieuse d'avancer dans la lecture prime sur les exigences du quotidien.

Mais heureusement la nuit permet une temporisation qui permet de faire durer le plaisir n'est-ce pas ?

Eh bien pas cette fois-ci, je me reveille un peu en sursaut dans la nuit avec cette idée en tête. Figées sur le déroulement de ce beau roman noir, mes idées tournent en boucle sur ce que je voudrais qu'il se passe.

A m'en empecher de retouvrer le sommeil. Foutrebleu.

C'est donc avec une joie nocturne, d'une excitation matinée d'une fatigue discrète que j'ai pu poursuivre peinard une lecture brillante qui a sommeillée bien trop longtemps dans ma PAL surchargée.

Résilience, amitié, haine, solidarité, intimité, doutes et certitudes, tout s'entremêle dans ce roman d'un auteur que je découvre et que je vais suivre de près !
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