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sur 628 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

♫ Un jour Antyryia péta,
A A A,
Les mouches se mirent à tomber,
B B B,
L'orage a tout cassé,
C C C,
Faillit nous inonder,
A B C d'! ♪
Sur l'air d'une comptine reprenant les lettres de l'alphabet, cette chanson a fait fureur durant mon voyage scolaire en Allemagne.
J'étais un boutonneux de treize ans, pas spécialement bien dans sa peau, et les moqueries de mes soit-disant camarades qui prenaient un malin plaisir à chanter cette parodie en boucle me blessaient à chaque fois.
Jusqu'au jour où je suis rentré dans une colère noire. C'est arrivé une seule fois dans ma vie. La mauvaise personne s'est mis à fredonner ce refrain ridicule au mauvais moment.
La goutte d'eau.
Ce n'était plus moi. J'ai réagi instinctivement comme habité par une haine à l'état brut. J'ai pris en chasse le petit farceur qui a du avoir peur parce qu'il a détalé, sorti un cran d'arrêt de sa poche qu'il a lâché dans la panique.
Quand les professeurs nous ont séparés et que j'ai retrouvé mes esprits, j'avais les mains autour de son cou, apparemment désireux de le faire taire une bonne fois pour toutes.
Plus jamais je n'ai réentendu cette chanson ensuite.
Plus jamais je n'ai ressenti une telle folie furieuse.
Mais trente ans plus tard je m'en souviens encore.

Ces accès de colère impossibles à maîtriser sont au centre du nouveau roman de Claire Favan.
Certains enfant, violents dès leur plus jeune âge, isolés de leurs petits camarades, sont davantage des victimes que des bourreaux.
Avant d'évoquer Milo Léman, le principal personnage d'Inexorable, je vais rapidement vous parler d'un autre enfant, bien réel celui-ci.
Dans l'école où enseignait ma mère, un petit garçon de quatre ans avait pour principale activité de bousculer et frapper les autres élèves.
A chaque récréation, pour éviter tout nouvel incident, une institutrice le tenait donc en permanence par la main.
L'histoire a cependant pris des proportions démesurées avec une pétition signée par de nombreux parents afin que cet élément perturbateur soit purement et simplement renvoyé.
Un psychologue est intervenu.
Stigmatisé en raison de son agressivité, chaque personne extérieure ne voyait en ce gosse enragé qu'une bête à abattre.
Sans se douter que cet enfant manifestait par cette colère un grave traumatisme. Son père battait en effet sa mère régulièrement, probablement sous ses yeux.
De quoi perturber un jeune enfant et le priver de tout repère sur ce qui est bien ou mal.
Mais il n'y a jamais eu de dépôt de plainte.
Et finalement, la mère a fini par retirer son garçon de l'école.
Sa violence a-t-elle continué à éclore ? A-t-il suivi les traces paternelles ? Coincé dans l'engrenage d'une société qui n'a pas pu l'aider, et qui l'a même broyé davantage ?
Je ne pourrais pas l'affirmer, j'ignore tout de la suite de cette histoire.
Mais on ne peut pas dire que ce petit bonhomme soit parti dans la vie avec tous les atouts en main.

Claire Favan s'intéresse dans Inexorable au destin d'un garçon en grande partie similaire.
Rien ne prédisposait pourtant le petit Milo Léman à la violence.
Mais quand il a été témoin, à l'âge de quatre ans, de l'arrestation musclée de son père recherché pour différents braquages, son monde va s'écrouler et sa colère va se diriger contre le monde entier.
"Le petit garçon qu'il était quelques jours plus tôt a été remplacé par autre chose."
"Quand il n'est pas en crise, Milo est un gosse si intelligent et si attachant... Quel gâchis !"
En particulier à l'école où sa rage fulgurante se transforme en coups, dirigés contre les objets, les autres enfants, et même les enseignants. Il se transforme en brute incapable de maîtriser ce flux de haine à déverser.
"Ses pertes de contrôle sont juste le syndrome de sa souffrance."
Même sa mère Alexandra, sa seule alliée, est considérée à ses yeux comme responsable de l'incarcération de son père.

Avec des hauts et des bas, partagé entre son explosive douleur et quelques moments plus sereins, Milo continue à grandir tant bien que mal.
Il devient le bouc émissaire idéal pour chaque bêtise effectuée.
"Même quand il n'est pas là, il frappe les autres. Il est trop fort, vous ne trouvez pas ?"
Sa mère essaie de faire au mieux lorsque les crises se produisent. Mais on la sent perdue. Parfois elle protège son fils, parfois elle est totalement dépassée par les évènements, et parfois sa confiance en lui s'effrite.
"Comme elle aimerait tailler à coups de hache tout ce qui dépasse pour que son fils rentre enfin dans le moule de l'Education nationale."
Qui croire lorsque les versions de son fils et de ses enseignants diffèrent ?
Malgré sa violence, son fils ne fuit pas ses responsabilités et assume ses erreurs lorsqu'il agit dans une colère noire et aveugle.
Mais qui croire quand toutes les autres versions s'opposent à la sienne ?
Et évidemment, plus il grandira et plus la gravité des faits qu'on lui reprochera sera dramatique.

Alexandra est un personnage particulièrement bien décrit. Elle est dans une lutte constante, d'abord en apprenant qui est réellement son mari, en devenant mère célibataire, et en épaulant au mieux son fils face aux démons intérieurs qui régissent ses actes. Elle est à la fois une mère attentionnée qui aime Milo par dessus tout, qui est prête à tout pour le protéger, mais qui demeure très humaine et à laquelle il est facile de s'identifier. Il lui arrive de douter, de craquer, de penser à elle.
C'est d'ailleurs finalement davantage l'histoire de cet amour et de ce combat maternel qui nous est ici conté, plus encore que le parcours de cet enfant dépassé par ses pulsions de destruction.

Inexorable.
Rien que le titre et la couverture du roman font leur effet. Avec ces rouages qui avancent et qui broient tout sur leur passage.
Qui donnent l'impression que le destin de Milo est de toute façon tout tracé. Que rien ne pourra le dévier de sa trajectoire agressive et furieuse.
La violence peut-elle être héréditaire ?
Devenir un braqueur ou un tueur est-il inscrit dans ses gènes ?
Il y a en tout cas, mise en avant, cette notion de mal qui se propage, d'issue fatale.
"Pourtant, aujourd'hui, le destin dramatique de Milo semble tout tracé."
"Paul a l'impression que quoi qu'il dise le sort de Milo est déjà scellé."
"Jour après jour, Milo creuse sa tombe."
Les engrenages se sont mis en marche depuis la plus tendre enfance du garçon, l'entraînant dans cette colère démesurée qui ne cesse de réapparaître.
Comment faire face à ces rouages administratifs et judiciaires qui ont décidé de son futur dès que les premiers symptômes de son handicap sont apparus ?
Dommage de mettre ainsi le doigt sur d'évidents dysfonctionnements sans proposer pour autant d'alternative.
Et à quoi correspond le bout du chemin ? Dans quel état peut-on arriver au terme d'une route déjà tracée et parsemée de fils barbelés ?
L'impasse sera-t-elle forcément funeste ?

J'étais prévenu : Inexorable ne ressemblait pas aux autres romans de Claire Favan. Qualifié de roman noir davantage que de thriller, je ne peux que trouver discutable cette affirmation en me rappelant tout le malaise ressenti aux lectures du tueur intime, de dompteur d'anges et bien sûr de l'inoubliable Serre-moi fort dont la noirceur m'a procuré des frissons.
A la différence desdits romans, Inexorable prend son temps. Dans ses deux premières parties, on est peut-être davantage dans un thriller domestique à l'instar des romans de Barbara Abel. On fait connaissance de la famille Léman. On s'attache à chacun de ses membres, y compris au père, Victor, responsable pourtant par ses crimes du délitement de la cellule familiale. Malgré certaines répétitions et un aspect larmoyant, quelques rebondissements et l'écriture accessible de l'auteure permettent de suivre avec intérêt le destin tragique des Léman.
Et parallèlement, je me suis demandé où était Claire Favan dans tout ça.
Eh bien rassurez-vous, elle est bien là.
Le roman est construit avec beaucoup d'habilité et gagne progressivement en intensité. Les enjeux grandissent. le suspense croît. Bref, on ressent jusque dans le style cette marche inexorable vers une issue fatale.
Dans la seconde moitié du livre, le thriller domestique laisse place à un polar sombre dans lequel on reconnaît l'auteure qu'on aime, avec un final en apothéose.
Ca n'est pas mon roman préféré de l'auteure, mais à sa façon il me marquera lui aussi durablement.

Pour conclure, c'est bien sûr sans la moindre colère mais au contraire avec une immense reconnaissance que je souhaite remercier la huitième merveille du monde, qui m'a offert ce livre.
A l'instar d'Alexandra Léman, elle est également la maman exceptionnelle d'un petit garçon.
L'une comme l'autre ont eu à traverser bien des épreuves, sans jamais pourtant se détourner de leur rôle ou de leur amour maternel.

Tu étais impatiente de lire ma critique, eh bien la voici.
Ecrite plus particulièrement pour Toi.
Merci encore.
Pour tout.


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Je m'appelle Milo, j'ai 4 ans, et ce soir je suis le plus heureux petit garçon du monde, parce que mon papa, Victor, qui n'est pas souvent là à cause de son travail, est rentré à la maison. Alors je ne vois plus que lui et je repousse un peu ma maman, parce qu'elle est toujours avec moi, tandis que mon papa me manque trop.
.
Mais ce même soir, j'ai soudain été réveillé par un grand coup donné à la porte.
De vilains hommes, des policiers, sont venus chercher mon papa pour l'emmener en prison. Ils lui font mal et j'ai très peur. J'ai essayé de le libérer en tapant l'un d'eux très fort, mais je suis trop petit.
.
Le lundi, je suis retourné à l'école, mais toute ma joie de vivre et mes rires s'étaient envolés. J'en voulais au monde entier, même à mes copains qui ne pouvaient plus m'approcher sans que je les tape, eux aussi.
.
La maîtresse, les animateurs et la directrice étaient très fâchés et ont appelé Alexandra, ma maman, pour lui raconter que j'étais devenu très méchant, et ma maman a pleuré.
Ma maman pleure tout le temps maintenant, et je sais que c'est ma faute. Mais je n'arrive pas à contrôler mes accès de colère, malgré tous mes efforts.
.
*****
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C'est un terrible roman que nous livre Claire Favan. Je n'ai pu qu'être bouleversée par tout ce que subissait le pauvre gamin au fil du temps, parce que tout ne s'arrête pas là, et ses malheurs se poursuivent jusqu'à l'âge adulte.
.
J'ai déploré l'attitude d'Alexandra, qui n'avait que les larmes à sa disposition pour affronter la tornade qui s'est abattue sur Milo, ainsi que sur elle, il faut bien l'avouer.
.
Je ne vous cache pas que je l'ai très longtemps détestée, parce qu'elle écoutait le corps enseignant, rigide, froid, intransigeant, au lieu d'être plus forte et de se dresser aux côtés de son enfant et de lui parler à lui.
De ce fait, elle pleure au moins une fois par page...
.
Je l'ai trouvée égocentrique, se focalisant davantage sur ce qu'elle éprouvait en apprenant les mésaventures de son gamin et la honte qui rejaillissait sur elle plutôt que se soucier vraiment de ce que l'enfant endurait. Son désespoir par rapport à son père, le harcèlement dont il était victime, devenu la bête noire de toute l'école, les éducateurs se souciant davantage de la "protection" des autres enfants et des réactions des parents que du changement de comportement de Milo.
.
Et puis après avoir discuté avec Sylvie (merci copine) et avoir laissé passer la nuit, je suis arrivée à relativiser, parce qu'il est vrai que tout le monde n'est pas armé de la même façon et les réactions divergent..
.
Toujours est-il que Milo entame un interminable calvaire, les écueils s'accumulant, avec en plus sur les épaules le sentiment de culpabilité de faire souffrir sa mère, puisque pour lui, c'est sa faute si elle pleure tout le temps, et elle ne manque pas de le lui faire remarquer.
.
Avec le recul, donc un très bon roman ; comme à son habitude, l'auteure a bien décortiqué la psychologie de chaque personnage, mais vous l'aurez compris, mon empathie n'est allée que vers Milo et un peu vers Victor, malgré tout. Vous comprendrez si vous le lisez..
.
Mais qu'on aime ou qu'on déteste les protagonistes, l'essentiel pour un roman est qu'il nous fasse éprouver quelque chose.
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Inexorable.

Comme une machine grippée. Un rouage cassé qui va entraîner de grands cataclysmes. Qui va entraîner dans sa chute un être blessé.

Le préambule, écrit par le fils de Claire Favan annonce une couleur plus intimiste, une autre palette d'une auteure forte en émotions. Mais que les fans se rassurent, Claire Favan n'abandonne pas le thriller haletant pour autant …

Le récit débute avec Milo, 4 ans, qui va voir en pleine nuit son père se faire embarquer brutalement par la police. de quoi lancer l'effroyable machine à broyer une enfance…

L'histoire va alors se centrer sur Milo, son apprentissage de la vie, lorsque la malchance devient un lot quotidien et que ne reste que l'amour d'une mère pour tout éclairer …

Un livre que l'on lit d'une traite. Comme d'habitude avec Claire Favan. Une écriture simple mais qui pousse à tourner les pages, une à une jusqu'au dénouement.

On voit peut-être rapidement venir les tenants et aboutissants du récit mais ce n'est pas véritablement dérangeant.

Le roman se veut spirale infernale.

Un livre sur la différence. Et le mal qu'elle peut faire lorsque personne ne veut entendre la détresse d'un enfant. Un plaidoyer pour l'enfance abîmée.
Un thriller de l'intime qui prouve que Claire Favan est passée maîtresse dans son art de tenir en haleine son lecteur.

Inexorable.

Lorsque l'amour d'une mère est plus fort que tout …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Plombant ! Voilà une lecture qui vous essore au plus haut point. Une lecture sans repos, sans espoir de soleil, sans issue de secours. Une chute inexorable qui vous entraine dans le monde sans fin de la noirceur.
Je suis fourbue, anéantie, vidée. Je n'ai plus aucun espoir dans les valeurs humaines.
Au secours, sortez-moi de là !!!
Vite, vite, un feel-good pour pleurer de bonheur et de niaiserie, pour croire encore à la petite souris et au Père Noel. Vite, vite, donnez-moi des titres pour m'émouvoir, pour me faire croire encore que le bonheur existe ! J'veux du soleil !

Milo adore sa maman et son papa. Son papa, son héros. Son papa qu'il ne voit pas souvent et qu'il vénère quand il est présent. Oui, mais voilà, son père, il ne va pas le voir pendant longtemps. Son père, Victor, est emprisonné : il a volé. Et le monde de Milo s'effondre. Comment faire comprendre aux autres son désespoir, les mots lui manquent, alors il frappe, il mord. Son attitude l'éloigne des autres et finit par le définir comme un délinquant. Les années passent et son comportement est de plus en plus singularisé et attire tous les reproches, même les non fondés, jusqu'à ce que Milo soit accusé de meurtres. Mais a-t-il vraiment tué, ou a-t-il été broyé par la société ?

Claire Favan, par une incroyable démonstration, va emmener son lecteur dans un engrenage inexorable de faits et de circonstances qui pointent du doigt toujours un même individu, un bouc émissaire désigné par la société.
Claire Favan a parfaitement su mettre en place la longue agonie d'une mère, la vie brisée et martyrisée d'un enfant, tous deux blessés par les mauvais choix d'une vie, tous deux porteurs de la faute de Victor.
C'est un livre terrible, impitoyable, mais qui a le mérite de faire réfléchir sur la prise en charge de nos enfants meurtris, stigmatisés et rejetés dès leur plus jeune âge par un système étouffant.

C'est la première fois que je lis cette auteure et je dois reconnaître que son style ne m'a pas séduite, j'ai trouvé son écriture martelante : sujet verbe complément, sujet verbe complément, etc. de ce fait, je n'ai éprouvé que peu d'empathie pour les personnages, même pour le petit Milo.
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Lorsque j'ai vu le dernier Claire Favan arriver dans notre bibliothèque, je me suis jetée dessus ; en effet, j'adore cette autrice qui nous régale de ses récits complètement fous, tordus, et totalement addictifs !
Cette fois, pas de gore, mais davantage de psychologie. On suit l'histoire d'une mère, Alexandra, et son fils Milo. le père ayant trempé dans des braquages commandités par une mafia se fait coffrer devant les yeux de l'enfant à 4 ans. Commence alors une longue descente aux enfers...
On assiste, impuissant, au destin, implacable déployer ses rouages et broyer des personnes "innocentes".
Un thriller impossible à lâcher, dont la fin vous prendra aux tripes.
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Alexandra, Victor et Milo forme une famille heureuse. Tout serait presque parfait si Victor n'était pas aussi souvent absent. Quand il rentre, Milo, 4 ans, n'a d'yeux que pour lui. Mais une nuit, la police vient interpeller le père sous les yeux du fils qui est profondément marqué par la violence de la scène. Commence alors l'inexorable descente aux enfers :
- pour le père, qui après avoir purgé sa peine de prison et avoir réussi à se ré-insérer auprès de sa famille, retombera dans le banditisme pour la protéger, sera de nouveau condamné puis assassiné en prison ;
- pour le fils, qui plonge toujours plus bas après chaque événement, tombe dans la petite délinquance et est emprisonné, soupçonné du meurtre atroce de deux jeunes-femmes ;
- pour la mère enfin, bafouée deux fois par son mari, qui tente désespérément d'enrayer la spirale de la descente aux enfers et de sauver son fils.

Claire Favan nous raconte l'histoire linéairement ; le temps et les événements s'écoulent inexorablement de 2004 à 2019. On vit avec elle la souffrance de Milo et d'Alexandra, avec un seul temps de respiration entre les deux incarcérations de Victor, sous le regard impitoyable de presque tous ceux qui auraient du ou pu aider à briser la spirale. L'auteure nous décrit comment les événements peuvent progressivement broyer des vies.
Les personnages semblent tout à fait crédibles ; combien de femmes et d'enfants ont été détruits par les frasques de leur époux ou père dans le milieu du banditisme ?
L'écriture de Claire Favan est forte. Elle ne cache rien de l'amour, de la soufrance, de la détresse ou de la colère des uns et des autres, mais elle reste fluide et facile à lire.
Une inexorable descente aux enfers bien conduite par la plume de l'auteure.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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La vie d'Alexandra et de Milo son fils de 4 ans va basculer quand des policiers vont venir arrêter Victor le père en pleine nuit. Ce petit garçon va être terrorisé, traumatisé par cette arrestation musclée. Alexandra va apprendre que son mari est en réalité un voyou. L'arrestation de son père va être l'élément déclencheur du changement de comportement de Milo, il devient violent. Sa mère va essayer de l'aider comme elle peut, même si la descente aux enfers continue au fil des années. Milo se retrouvera être le coupable idéal dans le meurtre d'une jeune fille. Sa mère sera toujours là, elle protégera toujours son fils, jusqu'à quel point ?
Pour ceux qui ne connaissent pas Claire Favan, il faut savoir que ce roman n'est pas représentatif du style habituel de l'auteure. Elle nous prévient dès le début qu'elle avait envie d'écrire un livre plus personnel plus engagé. Avec ce roman noir (oui elle n'est pas partie dans la romance rassurez vous), elle met en évidence les travers de notre société. Il montre l'enfer vécu par les parents d'un enfant différent, qui ne rentre pas dans le moule, face au système éducatif et des autres parents. Il s'agit d'un livre sur la différence, sur le harcèlement. le point fort de ce roman réside dans la réalité des faits dénoncés à travers l'histoire, les difficultés vont certainement parler à certains parents.
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Claire Favan avait marqué les esprits par ses derniers romans (Serre-moi fort et Dompteur d'anges), des excellents romans de la non moins excellente collection de la Bête Noire, chez Robert Laffont.

Dans Inexorable, roman qui a pour ambition d'être à la fois chronique sociale et thriller dans deux parties bien distinctes, Claire favan se focalise sur un jeune homme de plus en plus exclu par la société, ce qui va le pousser à fréquenter de mauvaises personnes et tomber dans la délinquance.

La romancière opte pour un tournant plus intimiste que dans ses autres romans plus ciblés sur l'efficacité narrative et et le coté page turner.

Le glaçant "Inexorable" parle surtout dans sa première partie du harcèlement seulement scolaire subi par un enfant et comment une société peut broyer un enfant et même si la seconde partie du roman revient à un thriller plus classique, Inexorable touche par son ambition et sa volonté de sortir des sentiers battus.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les critiques sur ce dernier thriller de Claire Favan étant très mitigées, j'ai décidé de m'engager dans cette lecture sans parti pris ni attente spécifique. Je me suis juste laissée entraîner par la plume de l'auteure. Et je pense que j'ai bien fait puisque j'ai été énormément touchée par ses personnages. Par Milo, tout d'abord, petit garçon de quatre ans perturbé par l'arrestation violente de son père. Ses relations avec les autres, petits ou grands vont être compliquées, toujours teintées elles-mêmes d'une violence hors norme. Mais pour les adultes qui l'entourent, c'est normal, puisque c'est un fils de voyou. le problème, c'est qu'à force d'être stigmatisé, le petit Milo, devenu adulte, ne parvient pas à s'intégrer dans une société qui l'a déjà étiqueté. Les efforts de sa mère, Alexandra, n'y feront rien : autant se battre contre des moulins à vent.
Milo tourne mal, échoue dans sa scolarité, s'acoquine avec les voyous du quartier, et là, les drames véritables vont débuter…
J'ai vraiment apprécié la plume de Claire Favan, et l'intrigue de ce thriller relativement « soft », qui permet de mettre en avant une problématique à laquelle on n'a encore trop peu de solution : les enfants perturbés qui transforment leur mal être en violence relationnelle. Etant enseignante dans le secondaire, j'en rencontre quelques-uns chaque année et je ne pouvais qu'être touchée par ce récit, ainsi que par le personnage formidable de la maman, Alexandra, prête à tout pour sauver son fils d'un avenir détestable qui semblait déjà tout tracé.
Un beau roman.
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Comme beaucoup d'enfants, Milo adore ses parents, Victor et Alexandra.
Victor est souvent absent, et les moments que le petit garçon peut passer avec lui n'en prennent que plus de valeur. Mais Victor est loin d'être l'homme que l'enfant idéalisait, et encore plus loin de celui qu'Alexandra croyait connaître. Malgré l'amour que Victor éprouve pour son enfant, ses erreurs d'adulte semblent devoir gâcher la vie de ce fils et le poursuivre indéfiniment.

L'intrigue de ce roman policier est banale mais les analyses psychologiques d'Alexandra et de Milo sont brillantes et émouvantes.
L'auteur décrit très bien les mécanismes du harcèlement et les ravages sur ses victimes. Les a priori dont nous pouvons tous faire preuve à l'égard d'autrui sont aussi remarquablement mis en évidence.

J'ai trouvé cette lecture plus instructive sur ces thématiques que distrayante.
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