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3,45

sur 86 notes
Dans ce livre en mode biographie romancée, l'autrice nous propose une lecture de l'origine et la vie de Virginia Woolf, autrice géniale, déterminée et avant-gardiste qui a élevé le monde littéraire en s'affranchissant d'à peu près toutes les règles.
Autant j'aime / j'admire Virginia Woolf pour ses qualités littéraires, autant je n'ai pas du tout adhéré au style d'Emmanuelle Favier, dont pourtant j'avais lu plein d'éloges. Il y a des sortes de listes un peu partout, des digressions et des retours à la ligne sans ponctuation. Style dont je raffole en poésie mais pas dans les romans, c'est haché donc ça me gène pour comprendre.
Pour ne pas rester sur cette impression très négative, je me suis procurée un autre de ces livres afin de me faire une idée, ne pas juger trop vite - pour le cas où… Je vous tiens informés…!
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Lire VIRGINIA, c'est découvrir la jeunesse de Virginia Stephen, « avant qu'elle ne devienne Woolf »- Virginia Woolf pour la postérité- l 'écrivaine moderniste anglaise de l'entre deux guerres, auteure de 10 romans dont le célèbre MRS DALLOWAY , de six recueils de nouvelles et de nombreux ouvrages critiques .

Une biographie, construite à partir d'archives et de clichés qu 'Emmanuelle Favier interprète, et qui permettent un « regard panoramique sur toute la famille », comme en témoigne le réseau lexical de la photo qui ponctue l'ouvrage.
Elle présente méthodiquement Virginia, année après année, dans l'atmosphère culturelle d'une riche famille victorienne habitant un manoir londonien du quartier de Kensington, où se presse le tout-Londres littéraire et artistique . Une famille recomposée où vivent 9 enfants : «  la triple couvée », au sein desquels Virginia se sent souvent seule .

Elle apparaît très tôt, comme une écrivaine en devenir, aimant créer des histoires et rédiger la gazette du quotidien familial :Hyde Park Gate News qu'elle signe Miss Jane alors qu'elle n'a qu' une dizaine d'années.
L'auteure la montre hantée très jeune par des obsessions mentales traduites par une métaphore récurrente qui préfigure sa mort par noyade volontaire en 1941 : celle d'un monstre marin aux grondements sourds qui n'en finit plus d'affleurer et que seule l'écriture permet de maintenir à distance .
Plus tard , jeune fille mal dans sa peau au corps long, maigre et encombrant , elle rêve d'émancipation dans la société victorienne corsetée où « une femme ne peut être qu'épouse ou soeur »

Emmanuelle Favier intégre le parcours de son héroïne dans la marche du monde en terminant chacun des chapitres de cette biographie par une liste de personnages célèbres ou d'événements marquants qui ont marqué chacune des année, liste qu'elle conclut toujours par une clausule faisant allusions aux feuilles d'automne, métaphore classique de la fuite inéluctable du temps qui mène inexorablement à la mort .

Une riche biographie d'une grande sensibilité, rédigée d'une plume élégante, souple, et poétique. Certains la trouveront peut-être un peu maniérée voire surannée. Moi, elle m'a charmée …..


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Virginia (2019)
Emmanuelle Favier, Albin Michel

Bien sûr que la personnalité de Virginia Woolf est une source inépuisable d'écrits, ll n'y a pas de question à se poser sur ce qu'on peut encore bien dire sur elle et son oeuvre. le retentissement de cette artiste en littérature fut et demeure comme un pavé dans le "pool" ..
L'auteur a choisi comme thème d'investigation la naissance de la créatrice anglaise, en plus selon une chronologie un peu lourde, elle a pioché dans maints documents qui traitent du sujet mais cette préciosité dans l'écriture et cet empilage de connaissances confinant à l'ennui ne m'ont pas convaincu de l'intérêt d'un tel livre. Bien sûr que la puissance d'analyse et de création de l'anglaise a de quoi désarmer et qu'on reste impressionné de manière indicible à la lecture de ses textes ; que la gageure était immense, j'en conviens, le corset de Virginia certainement trop serré pour une narration inspirée, non je n'ai pas aimé et me suis vite dégagé de cette épreuve pour conserver d'un auteur qui me fascine une idée intacte. Cette entremise m'a refroidi et me suis gargarisé dans la foulée de la lecture d'un essai ou deux de la grande dame anglaise pour aller la rejoindre vers son écriture péremptoire d'une élégance et d'une sensibilité inouies, ses réflexions originales où elle excelle, nées dans le milieu de chez son père où la vaste bibliothèque a été le ferment de sa culture et de son émancipation.
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Tout commence par la rencontre et le rapprochement de deux veufs. Leslie Stephen et Julia Duckworth. Chacun d'entre eux a déjà des enfants. de leur union naîtront Vanessa, Thoby, Adrian et Adeline Virginia Alexandra, surnommée Ginia, Ginny ou Miss Jan. Parfois the Goat. Avant de devenir pour la postérité Virginia Woolf. Une fratrie composée de huit enfants au sein de laquelle il faut trouver sa place dans un monde où les filles ne sont pas une priorité en termes d'éducation et où les perspectives sont essentiellement le mariage et la maternité.

Dans ce livre, Emmanuelle Favier explore l'enfance de Virginia avant qu'elle ne devienne Virginia Woolf. Une sorte de retour aux sources ou plus précisément une analyse de ce qui a fait de la jeune Virginia l'écrivaine de génie littéraire qu'elle fut et qu'on salue encore aujourd'hui. Emmanuelle Favier revient sur les blessures et les fêlures sur lesquelles s'est construite la personnalité de Virginia.

Esprit brillant et libre, la vocation d'écrivain de Virginia semble être apparue assez tôt. Mais l'avouer, dans une époque Victorienne étriquée et au sein d'une famille bourgeoise très classique où chacun doit rester à sa place, est une autre paire de manche !

Emmanuelle Favier entre dans l'intimité de l'enfant, de l'adolescente et de la jeune femme, éclairant au passage quelques zones d'ombre sur les relations entre les frères et soeurs et sur les drames qui ont jalonné sa jeunesse. Elle nous explique cet être hypersensible, torturé, esseulé au milieu de cette grande famille et privée de sa mère à treize ans qui sait parfois faire preuve de beaucoup d'humour.

C'est passionnant, tant par le portrait qui est fait ici que par la manière de le faire. Emmanuelle Favier, même si on sent qu'elle s'est beaucoup documentée et qu'elle a mené des recherches précises, assume totalement la subjectivité de l'auteure, obligée parfois de faire appel à son imagination plutôt qu'à une réalité avérée pour compléter les éventuelles carences de la biographie. Elle replace ainsi Virginia au coeur de cette famille qui constitue le second personnage de cette histoire et sans qui on ne peut expliquer Virginia et peut-être, aussi, sa fin tragique.

Un livre brillant qui donne vie et chair à une auteure devenue un véritable symbole.
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Ma lecture fut laborieuse, monotone, triste. J'ai voulu tenir et terminer ce livre mais je regrette, j'aurais dû abréger. Je me suis penchée sur ce bouquin car j'avais envie de cette période victorienne et j'étais curieuse de découvrir cette personnalité.
Le récit m'a semblé long, lent, ennuyeux. J'ai même sauté quelques lignes par-ci, par-là avec le constat de ne jamais perdre le fil du roman… le vocabulaire ne m'a pas été totalement accessible, je ne connaissais pas l'existence de certains mots, érudits. le contexte a sauvé ma compréhension.
Et puis, je pensais lire quelque chose qui retracerait la vie entière de Virginia Woolf. Je pensais qu'en tournant la dernière page, j'aurais appris sur elle. Mais, ce n'est pas le cas, cela s'arrête avant son mariage. J'espérais, en terminant ce texte, au moins connaître sa vie, finalement, c'en sera qu'une partie…
Cette lecture me laisse une sensation d'inachevé. Déception !
Bref, je n'ai pas aimé prendre du temps pour lire ce roman, c'est un retour qui m'est propre.
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« (…) mais allez savoir ce qui anime un esprit et un coeur victoriens soumis à l'épreuve argentique. »
Emmanuelle Favier s'y est collée dans cette biographie romancée de Virginia Woolf, dont elle a scruté la jeune vie, de sa naissance en 1882 au sein d'une famille reconstituée jusqu'en 1904, où à vingt-deux ans, Virginia prend la décision de se consacrer à l'écriture.
Empruntant un ton parfois badin parfois solennel, l'auteure, « du bout de sa lorgnette » d'au-delà du temps, nous entraîne au coeur des remous familiaux dans lesquels baigne Virginia, l'avant-dernière d'une fratrie de quatre enfants (Vanessa, Thoby et Adrian) nés des mêmes parents, ceux-ci ayant apporté avec eux dans le mariage d'autres rejetons nés de précédentes unions. Comme le veut l'époque victorienne, les apparences doivent être sauvegardées au prix de silences, de secrets et de règles strictes. L'été se passe au bord de la mer dans les Cornouailles, le reste de l'année dédié aux réceptions et aux visites dans la maison londonienne. Virginia s'ennuie mais, dans le même temps, son regard s'acère sur autrui. Son imagination débordante s'amuse à inventer des histoires qu'elle s'empresse de coucher sur le papier pour s'amuser, immense exutoire à une vie sans but. C'est ce long parcours parsemé de doutes, d'envies, de jalousie, de deuils et de passages à vide que nous livre avec émotion Emmanuelle Favier. « Nous en sommes au point d'imaginer, qui est la plus sûre façon de savoir. » Au diable, photographies et correspondances, il faut savoir lire entre les lignes. J'ai adoré cet ouvrage tout en finesse et en subtilité qui m'a permis d'entrevoir la jeune Virginia Stephen au seuil d'une autre existence, m'exhortant ainsi à lire ses romans, une lacune que je me dois de combler maintenant au plus vite.
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Virginia, avant Virginia.
L'auteure nous emmène sur le chemin de ces années qui ont créé la future femme de lettres. On y découvre cette mère Julia, et ce père, Leslie, qui tous deux veufs, verront naître de leur union deux filles et deux garçons.
Les années passent et Virginia se développe pour prendre place au sein de sa famille. Les nombreuses pertes subies impacteront son humeur et son oeuvre.
On note ici un travail de recherche fin et rigoureux qui nous permet de découvrir une autre parcelle de la vie de Virginia. Il existe plusieurs références à ses oeuvres qui nous permettent d'ancrer dans le temps, dans son évolution, les réflexions qu'elle amènera dans son oeuvre.
Toutefois, la première partie m'a paru longue et fastidieuse avec cette répétition du sujet à chaque phrase comme s'il était nécessaire de marteler de qui l'on parle. Mais cet effet s'estompe et rend bien plus agréable la lecture de la deuxième partie.
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Au début, j'ai bien eu des difficultés à entamer cette biographie de Virginiia Woolf établie par E. Favier butant sur de très nombreux mots ultra-littéraires. Mais, finalement, la seconde partie a été plus facile . Est-ce du à l'habitude d'ingurgiter du vocabulaire savant? Ou bien le reste du roman était-il plus simpliste? je pense plutôt la deuxième en y réfléchissant.
Ce livre raconte de l'enfance de Ginia, Miss Jane à l'âge adulte jusqu'à ces 23 ans de Virginia. L'auteur nous raconte les vacances des Stephen à St-Yves, leur lieu de résidence à Londres. Sa mère Julia et son père Leslie, grand écrivain avec ses nombreux enfants. Tandis que Virginia dévore les livres-on reconnaît la littérature anglaise et chic par le nom de plusieurs auteurs cités- Julia a une fille qui souffre de maladie mentale, elle perd Stella une de ses filles. Et c'est au tour d'elle-même de mourir laissant Virginia dans un long désespoir qui finit par perdre ses repères familiales. Elle mettra du temps avant d'écrire pour une revue à cause de multiples tragédies familiales.
Très belle biographie.
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Une amie me demandait il y a quelques mois si j'aimais tout ce que je lisais. Il est vrai que je suis souvent tentée d'esquiver l'écriture de chroniques sur les romans que j'ai moyennement appréciés, voire pas du tout aimés (ne cherchez pas, je n'en parlerai pas ici, ce qui est passé est passé, mais je ne lirai par exemple jamais plus Aurélie Valognes, oups c'est dit !). Une fois ceci écrit, le suspens est assez mince, on se doute que je n'ai pas beaucoup accroché à cette « Virginia » écrite par Emmanuelle Favier. Il est vrai et pourtant !
Pourtant la promesse était belle ! Les jeunes années de Virginia Woolf, sa place difficile à trouver aux côtés de sa mère si belle, sa place dans une si nombreuse fratrie, son avenir déjà tracé malgré un caractère si affirmé, l'injustice faite aux femmes qu'on ressent si fort (elles sont enfermées, peu instruites – à quoi bon ?, seuls les hommes ont le droit au savoir et à la liberté), tant de sujets intéressants !
Pourtant l'écriture délicate d'Emmanuelle Favier aurait dû me toucher. Mais le style a très vite eu raison de moi, notamment ces aller-retours dans le temps, ces disgressions familiales, ces fins de chapitre toutes calquées sur le même modèle (un chapitre représente une année, et on y voit défiler les naissances et les morts célèbres à chaque fin) … si bien que la lecture est devenue de plus en plus difficile.
Pourtant les critiques étaient bonnes, très élogieuses même, qu'ai-je loupé ? Suis-je totalement passée à côté ? Ai-je raison d'abandonner à la centième page ?
Je me laisse une dernière chance ce soir, avant de partir vers une autre lecture.
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J'ai la chance d'avoir une libraire formidable : elle connaît mon intérêt pour Virginia Woolf, pas forcément l'auteur (je n'arrive pas à rentrer dans ses livres), mais la personne derrière l'auteur, sa force face à la maladie mentale à une époque où les traitements n'existaient quasiment pas et son courage d'oser être une femme écrivain dans une époque où l'être était bien plus compliqué qu'aujourd'hui.
Emmanuelle Favier compose un très beau livre, très dans l'esprit "Woolf" sur la naissance d'un auteur, sa génèse. Nous suivons celle qui n'est qui n'est pas encore Virginia, mais la chèvre ou Ginia avec une mère divine, mais absence, la belle mais lunaire, Julia Jackson, qui veuve d'un premier mariage d'amour avec Herbert Duckworth et mère de deux fils, épousa Leslie Stephens, veuf lui aussi de Minnie Thackeray (fille de l'auteur de la foire des vanités), comme on accomplit une oeuvre charitable. Julia est belle, mais sur ses photos, elle semble si absente, que cela fait peur. Leslie, le père, est un glorieux victorien : pas de hautes études pour les filles, le mariage en finalité de vie avec dévouement total pour le mari. Un homme égoïste, mais qui permettra malgré tout à Virginia, d'avoir accès à une bibliothèque exceptionnelle et à Vanessa, de peindre. le livre est rythmé par les naissances, les créations, les morts de l'époque comme une guirlande étrange qui rythme l'enfance et l'adolescence de Virginia pas encore Woolf.
Un roman surprenant, sur une enfant qui se développe dans une famille pas commune et étouffante.
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