Tout d'abord, merci à l'opération "Masse critique" qui m'a permis la rencontre avec ce livre et l'univers de son auteure,
Françoise FAVRETTO. Soyons honnête quand on participe à ce genre d'événement, c'est un peu quitte ou double ou mieux pochette-surprise. On dispose certes d'un résumé de l'ouvrage, de la reproduction d'une première de couverture et ensuite, on part à l'aventure. Pas de livre en main, pas d'ami pour dire "Lis ça, j'ai adoré", pas de format, pas d'odeur, pas d'auteur dans un salon du livre, qui vous parle presque intimidé ou carrément avec verve de son ouvrage, etc. On est donc un petit aventurier ! Tout petit ! Comme dans ces 12 textes qui plongent dans l'aventure du quotidien, tout en poésie, sans fioritures. Ces récits sont loin d'être des haïkus mais ils parviennent à nous donner des instantanés (de quelques jours, je le concède) de la vie, qui pourrait être celle de tout un chacun : celle d'un vigile d'un jour dans une exposition culturelle en peine de visiteurs, celle d'une professeure de latin bananophile et celle aussi d'une prof qui regrette les mots qu'elle n'a pas trouvés, celle d'une petite fille se maquillant dans la salle de bain de sa tante et celles de parents fugueurs, celle d'un rond-point, qui normalement devrait être si simple à traverser ou encore celle d'une innocente en quête d'alibi qui finirait bien par être coupable et celle d'une jeune afghane, de Michel et des autres, tous les autres.
Quand j'ai ouvert le livre et lu les premières lignes, j'ai eu une sensation de nouveauté littéraire. Je m'explique : ces textes ne sont pas des nouvelles, ce ne sont pas des contes, encore moins de la poésie en prose et pourtant au fil des événements qui se déroulaient sous mes yeux, j'ai découvert de beaux portraits, des faits divers sublimés par un art du conte, avec en sourdine des questions sur nous, la vie, notre monde. L'auteure se les posent-elles à elle-même ?
Je retournerai comme je le fais régulièrement fureter dans ma bibliothèque pour RElire des histoires et des extraits et je sais déjà que je reviendrai assez vite au hasard d'un vagabondage dans
l'Arrachoir 2.
Une très belle surprise donc !