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4,03

sur 271 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le chemin de fer avance vers l'Ouest, et l'époque des cow-boys tire à sa fin. Les trains vont remplacer les vachers pour acheminer le bétail vers les abattoirs des villes de l'Est, et le vieux Russell compte bien tirer sa révérence avant que les managkillers hypercapitalistes et ultralibéraux qui ne voient les gens que comme des ressources à exploiter jusqu'à leur extinction n'obligent les cow-boys à entrer dans une ère de compétitivité où ils se tireront tous dans les pattes et se tireront tous vers le bas pour ne pas faire partie de le prochaine fournée de ceux à perdre leur emploi (et oui, dans notre Monde de Merde plus les choses changent et plus elles restent les mêmes).
C'est ainsi qu'il décide de tout quitter avec son bras droit Kirby et son fils adoptif Benett (enfant simplet et orphelin de ses amis William et Martha Hathaway), pour passer de prolétaire éleveur à propriétaire agriculteur. Leur route passe par Sundance, et on retrouve rapidement le cadavre de Benett. Pour Russell c'est un meurtre et il réclame justice, pour les autorités et la communauté de Sundance c'est un accident et elles demandent à Russell de partir au plus vite poursuivre sa route… Sauf que Russell qui avec Benett a tout perdu décide de casser sa tirelire pour obtenir sa vengeance à défaut de sa justice ! C'est ainsi que commence le siège de la ville qui doit livrer un coupable où subir « jusqu'au dernier » la Colère de Dieu sur Terre !

Crépusculaire, impitoyable, magistral certes, mais sans doute plus un drame et/ou une tragédie qu'un western finalement. Avec la mort de Benett le vieux briscard Russell a tout perdu même et surtout l'espoir, et sa quête de vengeance ressemble plus à une quête de suicide qu'autre chose. Sauf que personne ne le comprend et que Kirby le valeureux cow-boy se dresse face à lui tandis que Miss Collins l'institutrice humaniste se dresse face à aux autorités et à la communauté de Sundance prêtes à tout et au reste pour remporter le jackpot promis par le dénommé Mr Clifton…

Dans tout ce torrent de sang et de larmes, le dénommé Mr Clifton, qui débite toutes les conneries thatchéro-reagano-macroniennes habituelles, ressemblent plus au Diable dans le Faust de Goethe qu'autre chose. Et bien sûr, les élites autoproclamées vont choisir l'argent plutôt que la justice et la morale… Depuis le temps qu'on les connaît, on est mithridatisés hein !
Le scénario et les dialogues de Jérôme Félix sont impeccables, et les graphismes de Paul Gastine artiste autodidacte qui ne sort d'aucune école sont plus qu'excellents. Ces deux artistes se heurtent toutefois au mur des limitations de la BD franco-belge car 70 pages ne suffisent pas pour aller au bout de leurs ambitions. Et ce même dans l'épilogue qui libère de la Boîte de Pandore ce bon vieil espoir…
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Russel est un cow-boy qui a pas mal vécu. Il vient saluer son vieil ami… William Hattaway…

Les retrouvailles ne se passent pas vraiment comme il l'aurait espéré… William git à quelques pieds sous terre. En s'approchant de la ferme d'Hattaway, il tombe sur un gamin, Bennett. Russel souhaite voir Martha, l'épouse de William. En apprenant que cela fait trois jours qu'elle ne quitte pas le lit, Russel se précipite à l'intérieur de la maison…

Peu après une seconde tombe est creusée à côté de celle de William. Russel décide d'emmener Bennett avec lui puisque le gamin est maintenant orphelin de père et de mère. C'est un brave petit, très naïf et carrément simplet. Bennet n'avait pas de but dans la vie. Maintenant, il en a un ! Faire de Bennett un homme. Ce ne sera pas facile vu la faiblesse d'esprit du gamin.

Russel est un cow-boy. Un vrai. Il sait que sa carrière touche à sa fin. Les sociétés de chemin de fer bousillent le travail des cow-boys en transportant le bétail dans des wagons bien plus vite que si les bovidés devaient se déplacer à pattes. Russel a des économies. Assez pour acheter un lopin de terre et se doter d'un ranch. Il propose à son bras-droit, Kirby, d'être son associé, malgré que Kirby n'ait pas un rond. Tout ce que Russel attend de Kirby, c'est de prendre soin de Bennett quand son heure sera venue car Bennett ne sera jamais apte à se débrouiller tout seul. Pour la plus grande joie de Bennett, Kirby accepte.
Quelques temps plus tard, nos trois cow-boys s'arrêtent à Sundance, histoire de se procurer le nécessaire avant d'entreprendre le long voyage qui les mènera là où ils comptent s'installer. le village est aux abois. le sieur Clifton, jolie crapule endimanchée et très corruptible, vient de proposer au maire un marché : contre la « modique » somme de 6000 dollars, Sundance pourrait devenir la gare du Wyoming où l'on embarquerait tout le bétail de l'état. Contre cette somme qui représente tout ce que les habitants du coin ont comme moyens financiers, Clifton se fait fort de convaincre l'Union Pacific de choisir cette paisible bourgade ! Les habitants se mettent à rêver de lendemains qui chantent. Tout se présente pour le mieux jusqu'à ce que le corps de Bennett soit retrouvé, crâne fracassé…


Critique :

2019 m'a apporté beaucoup de satisfactions au niveau de la bande dessinée. Enormément d'histoires innovantes, de scénarios riches, de dessins et de mises en couleurs d'une qualité rare. « Jusqu'au dernier » fait partie de ces BD qui marquent. Tout y est ! Les dessins et la mise en couleurs de Paul Gastine sont dignes des plus grands. Mais toutes ces qualités du dessinateur se voient valorisées par un scénario digne de ce nom. Jérôme Félix nous offre une histoire très originale et touchante, où l'on découvre la grandeur et la petitesse de l'homme… Et le courage d'une femme ! L'aspect brut de décoffrage d'un Russel qui est largement supplanté par l'amour qu'il porte à ce gamin qui n'est pas le sien, qui n'est pas le fils parfait dont on pourrait rêver, démontre que derrière cet univers très dur, celui des cow-boys, certains individus peuvent avoir un sens de l'honneur complètement désintéressé. La tête de Bennett en dit long sur sa gentillesse, sur ses limites intellectuelles aussi, mais Russel est prêt à tout donner pour ce gosse. Par fidélité pour ses parents qui étaient ses amis ? Ou par simple humanité ?

Encore un petit mot à propos du dessin : les paysages dessinés par Gastine nous transportent sur un autre continent en un autre temps. La pluie, qui inonde plusieurs planches nous transperce jusqu'aux os tant le rendu est efficace… Et esthétique ! Quant aux personnages, leurs traits sont les reflets de leurs âmes. Clifton, le gominé de service, vous donnera envie de lui flanquer des dizaines de taloches. Il est le reflet du diable. le maire « soucieux de l'avenir de ses concitoyens », derrière ses traits de notable respectable, doit penser aux milliers de dollars dont il ne verra pas la couleur si les circonstances de la mort de Bennett devaient parvenir jusqu'aux oreilles de ces financiers qui investissent dans le chemin de fer sentant que celui-ci deviendra une poule aux oeufs d'or… Pour autant que la sécurité et la tranquillité de la ligne soient assurées…

Aucun amateur de BD réaliste ne peut faire l'impasse sur cette histoire ! Quant à ceux qui n'ont pas pour habitude de lire des livres avec des petites cases contenant des dessins et un peu de texte, c'est peut-être le moment d'essayer et de découvrir que cette BD raconte une histoire digne des prix littéraires sous une forme qui ne recourt pas qu'aux mots.
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Lu au saut du lit, ce western en BD peut vous plomber la journée...

J'ai tout simplement adoré, failli pleurer au moins cinq fois, finalement versé ma petite larme vers les dernières pages et surtout désespéré en lisant sur la tranche : "Histoire complète". En même temps, vu le titre, faut pas s'attendre à des résurrections..Mais tout de même, cette BD mérite amplement un second opus.

Je ne dirai pas mieux que la 4eme de couv' : " Un western crépusculaire et magistral à l'heure des derniers cowboys".

Et quels cowboys ! Des durs à cuire, des vrais cowboys quoi ! Qui ne tiennent pas à laisser leurs vastes prairies pour un lopin de terre et quelques cochons...Mais c'est pourtant ce qu'il risque d'arriver depuis que les gares poussent comme des champignons dans tout le Far West.
Et le vieux Russel devra bien s'y résoudre...ou pas.

Quel sublime scénario ! Ouch ! A peine tu te remets de tes émotions, qu'une autre tragédie te tombe dessus ! Il n'y a pas un seul moment de répit dans cette histoire vraiment captivante.
Les personnages sont bien travaillés. D'un seul regard, on parvient à percer leurs états d'âmes.
Mention spéciale à Miss Collins, l'institutrice de Sundance, qui m'a beaucoup fait penser à Laura Ingalls, par son physique, son courage et son humanité.

Que dire de plus sans dévoiler trame et drames de cette BD extra ? !
Eh bien rien...
Lisez-la !
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Inquiétude des cow-boys. le travail va manquer car désormais les convois de chevaux vont se faire avec le chemin de fer qui se construit. Russell se prépare à devenir fermier dans le Montana. Il est accompagné de Benett, un jeune simplet, qui sera assassiné dans un village où ils ont fait halte. La belle institutrice défendra l'accusé. Une histoire bien menée, une belle balade dans de magnifiques paysages aux couleurs flamboyantes. Voir la couverture. La sensation, en le refermant, d'avoir vu un film. Un régal que je dois à Alfaric et à Pavi33.
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Trois générations de personnages s'affrontent dans l'Ouest mythique en état de décomposition avancée. L'arrivée d'une ère plus "capitaliste" (terme certes un peu anachronique) incarnée par le chemin de fer a eu raison des cowboys - ou presque. L'ambiance de l'histoire est d'ailleurs très lourde à cause de tous ces personnages qui petit à petit perdent leur travail à cause du géant de fer. Qui aurait besoin de types à cheval quand les rails permettent de traverser le pays tout entier bien plus vite ?

Dès les premières pages, le décor est posé, l'auteur s'est de toute évidence très bien documenté sur le sujet et cette période ce qui lui permet de mettre en scène la réalité complexe souvent cachée derrière les mythes et images d'Epinal que le cinéma hollywoodien et la littérature ont immortalisées.

En dehors de l'aspect historique - que j'ai beaucoup aimé - j'ai été très surprise de découvrir des personnages à la psychologie étonnamment bien travaillée pour une bande dessinée. Et surtout, je ne me suis pas ennuyée une seconde avec cette lecture ! Cette histoire a vraiment tout pour plaire : un gros travail qui rend le récit très crédible, beaucoup d'action et des courses poursuites superbement représentées avec des alternances de plan dignes d'un film, une colorisation superbe et une grande précision graphique.

Un western que je ne peux que conseiller !
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Visuellement, cet album est une vraie réussite ! Les dessins embarquent le lecteur dans un grand voyage vers l'Ouest, alors que l'arrivée du chemin de fer dans les villes marque une véritable transition… que certains tentent de régler à coup de Colt. C'est finement fait ! Au niveau des illustrations, ce que j'ai particulièrement aimé, c'est l'abondance des éléments naturels, forêts, rochers, rivières, grandes plaines… tout y est pour faire voyager le lecteur. Les décors sont vraiment grandioses ! Les personnages eux aussi ne manquent pas de finesse, ainsi on peut lire sur le visage de Russell le temps qui passe, la vie que l'a usé, et, sur celui de Bennett, son côté simplet. Les dessins sont tellement explicites qu'à aucun moment de l'album les auteurs n'ont besoin de mots pour nous faire comprendre que le garçon est un simple d'esprit…

Côté scénario, le lecteur en a pour son argent – et, vu le prix d'une BD, heureusement – ! On va de rebondissement en rebondissement et il y a certaines morts que l'on ne sent pas venir !!! Les auteurs de cet album arrivent à nous faire osciller entre violence, amour, déception et rêve d'un avenir meilleur. Je trouve ça absolument formidable d'arriver en une soixantaine de pages à faire ressentir aux lecteurs toutes ces sensations, sans jamais perdre le fil conducteur de l'histoire ni que le lecteur soit perdu !

Un gros coup de coeur pour cet album à la cover splendide et à l'histoire captivante ! Vous savez que je n'aime pas attendre, que la patience n'est pas une de mes qualités donc en matière de BD je préfère les one-shot. Sauf qu'ici, j'en voudrais bien encore un peu, alors je me dis que deux tomes supplémentaires auraient permis de dérouler encore plus l'histoire et de répondre à la question que l'on se pose une fois la lecture terminée. En effet, que devient Tom ???

Une très bonne idée de BD à glisser sous le sapin. Surtout ne passez pas à côté !

Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Le temps du Far West touche à sa fin, et avec lui celui des convoyeurs de troupeaux. le chemin de fer parcourt le pays et des gares fleurissent partout : c'est désormais à bord des trains que le bétail sera acheminé. N'ayant plus d'avenir en tant que cowboy, Russell veut se faire propriétaire et exploiter un ranch dans le Montana. Mais le chemin vers cette nouvelle vie est brutalement interrompu par la mort de Bennett, le fils adoptif de Russell. le cowboy ne croit pas à l'accident et veut venger la mort de son garçon. « Retourne dire à ton sale pourri de maire qu'il a jusqu'à la tombée de la nuit pour me livrer le meurtrier de mon fils, sans quoi tout le monde crève. » (p. 34) Avec l'aide d'une bande de hors-la-loi et de son ami Kirby, Russell entend obtenir justice à Sundance, mais que peut le chagrin d'un père face à des intérêts économiques et politiques ?

Voilà un vrai western noir, une totale réussite. Au-delà de sa colère et de son désespoir d'homme privé de son fils, Russell doit aussi composer avec le sentiment amer de ne plus être en phase avec son temps et de ne pas trouver sa place dans un nouveau monde auquel il voulait appartenir. Les personnages sont forts et très réalistes, et l'on est loin de l'image d'Épinal où les gentils l'emportent. Ici, la loi de l'Ouest est décidément bien cruelle et l'histoire des États-Unis et de leur chemin de fer s'écrit vraiment à l'encre rouge. Au terme de la lecture, le titre prend un sens très différent, lourd de désillusions. Les dessins sont puissamment dynamiques et les couleurs vibrantes : dans le fond et dans la forme, cette bande dessinée est superbe.
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un western crépusculaire.
entre open range avec Kevin Costner et implacable avec Clint Eastwood.
pour les amoureux des grands espaces. et des histoires virile. 💘
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Il y a un plaisir incomparable à ouvrir une BD et, en quelques cases, savoir qu'on a dans les mains quelque chose qui va nous plaire, quelque chose d'abouti et de magnifique.
Dès le premier coup d'oeil on sait que le dessin est impeccable, avec des perspectives intelligentes et bien maîtrisées. Je suis seulement un brin déçue par les paysages et les arrière-plans que j'ai trouvés, parfois, un chouïlla trop esquissés (quand tout est trop bon, on s'attache à des choses qu'on aurait pas relevées ailleurs)
La mise en couleurs est également magnifique, d'une grande finesse et apportant une réelle profondeur aux expressions et aux ambiances grâce à une utilisation parfaite de la lumière et des clair-obscurs.
Niveau contenu, c'est vraiment très bon. le contexte choisi, celui de la fin de l'ère des cow-boys et de l'avènement du chemin de fer permet de donner à l'ensemble de l'histoire une atmosphère assez noire et désabusée tout en permettant une violence inhérente à l'image de l'Ouest américain.
Les personnages sont tout aussi réussis, avec une profondeur en clair-obscur qui ne fait les rendre plus humains et plus attachants. Paul Gastine arrive à faire transparaître, par son trait, la personnalité des intervenants mais aussi à exprimer leurs émotions avec beaucoup de justesse.
Les dialogues sont très bons, avec des échanges percutants et touchants.
Une seule chose me chagrine, c'est que ce soit déjà fini. Avec la matière que cette BD renferme, on aurait espéré que ça soit plus long...pas une série, non, mais un diptyque peut-être.
qu'à cela ne tienne, cette BD est une vraie réussite
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Jusqu'au Dernier est un récit de western classique mais extrêmement efficace !
Il traite de la fin des Cow-Boy et de l'incertitude de l'avenir. Ce monde en plein changement avec ses doutes et ses hommes plein d'incertitudes est superbement retranscrit, d'honorable à salaud, de cow-boy à fouille fumier, d'espérance à résignation, ces changements laissent des traces.
La scénarisation est le point fort de cette BD, on se croit dans un film, on peut presque entendre une B.O avec les planches d'ouverture. Les évènement s'enchaînent sans trop de précipitation pour nous laisser le temps de nous attacher aux personnages ce qui est appréciable pour une histoire en un seul tome.

Je recommande à tout amateur de western !
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