Les nuits de San Francisco

Ce court, très court récit m'a laissé un net goût d'inachevé. Intéressant pour sa construction en miroir, jouant sur les points de vue des personnages, mais pas au point de renouveler le thème séculaire de l'errance des âmes perdues. Zulu, Haka et Utu m'avaient bien davantage emballé.

Ce court roman, presque une nouvelle, est l'histoire de la rencontre entre deux personnes maltraitées par la vie et qui sont tellement désabusées qu'elles ne peuvent qu'unir leur mal être...
Caryl Ferey est un écorché vif. Ses personnages sont à son image, ils sont souvent durs pour avoir subi des épreuves très difficiles mais ils se battent le plus souvent, même jusqu'au bout de leurs forces. Ici un jeune indien, portant le poids de son passé, de l'histoire de son peuple et qui ne trouve pas sa place dans la société américaine actuelle croise le chemin d'une jeune femme, dont la vie a détruit toutes les illusions de bonheur qu'elle pouvait avoir.. C'est triste, désespéré, et très noir. Si on peut comprendre que l'auteur veuille montrer la douleur des hommes dans une société sans pitié, on a du mal à accepter de se laisser entrainer dans tant de noirceur.. Pourquoi? Quel message veut il faire passer avec l'histoire de ces deux personnages? La qualité indéniable de l'écriture et comme toujours la sincérité de l'auteur n'ont pas suffit pour me faire apprécier ce roman qui distille vraiment trop de désespoir...

Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir.

Bien sûr, Caryl Ferey possède d'indéniables qualités d'écriture, cependant il est difficile de pleinement les apprécier tant le récit de ces deux écorchés vifs véhicule de noirceur.
Pas une once d'espoir dans ces quelques pages racontant deux destins tragiques.
C'est un peu trop sombre pour moi.