Les nuits de San Francisco de
Caryl Ferey dans la collection « Nuit blanche avec » est un petit livre qui se lit d'une traite, un petit bijou. Une pépite d'écriture, de violence, de sensations, de couleurs… Je n'aime pas trop en général les nouvelles, trop rapides pour moi… j'aime m'installer avec les personnages, leurs vies, leurs histoires, leurs caractères etc. Mais là, j'ai marché à fond… En ces quelques pages,
Caryl Ferey fait se rencontrer deux personnages que tout sépare à priori pour un moment qui va sceller leur destin… Pas de hasard.
Deux vies fracassées qui se croisent, se rencontrent, se reconnaissent pour un moment court, ultime, intense.
J'ai aimé la façon de
Caryl Ferey de nous raconter la même rencontre avec la vision de chacun des personnages, de nous brosser leurs vies, avec une économie de mots mais avec virtuosité, jusqu'à cette rencontre.
D'un côté un jeune Sioux qui a perdu ses racines, son identité, alcoolisé pour fuir sa réalité qui traine sa peau dans les rues de San Francisco. de l'autre côté, Jane qui a fui Fresno et ses blessures pour San Francisco où à force de volonté s'est reconstruit une vie qui s'est de nouveau pulvérisée sur une petite route…
Dans toute cette souffrance, cette violence de vies cassées, démantelées, on perçoit derrière une forme de poésie de la part de
Caryl Ferey que j'aime beaucoup… J'avais déjà ressenti cela dans
Mapuche. C'est étrange ce mélange de poésie et de violence, réunies, mais quelle force dans l'écriture et les sensations de lecture. du grand
Caryl Ferey.
A découvrir.