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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre raconte une rencontre, celle de deux êtres à bout de souffle dans un San Francisco crépusculaire. Chacun à leur manière, ils vivent en marge de la société : Sam est un indien "homeless", Jane une mystérieuse jeune femme amputée d'une jambe. le lecteur suit leur dérive, racontée d'abord en suivant le chemin de Sam puis celui de Jane, pendant une nuit.

"Nous ne savions pas mentir: nous n'étions pas encore civilisés".

Connu pour ses romans policiers "Zulu", "Mapuche", Caryl Férey nous livre ici un récit court, trop court, 120 pages seulement, mais quel régal ! La construction est original, chacun des deux personnages nous raconte la même histoire : leur rencontre. L'écriture est remarquablement ciselée, un livre rempli d'humanité. Un petit roman à découvrir pour une heure de lecture magique.
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J'ai beaucoup aimé.
Mais encore une fois, voilà un format, entre nouvelle et roman, qui ne me convient que peu, ce qui est à prendre en compte dans le manque d'enthousiasme que je manifeste à cette lecture.
Parce que sinon, j'ai beaucoup aimé donc.

L'écriture, poétique. En quatrième de couv, ils parlent de shots de poésie. Ça fait bien dit comme ça. Ça fait moderne et ça colle au sujet. Moi, j'aurais dit peut-être des vagues de poésie faites pour créer des vagues d'émotions. Créer ou accompagner ?
L'avantage des vagues, c'est que tu peux dire que tu t'es laissé submerger par l'émotion. Là, les shots de poésie, t'as pas envie de dire qu'ils t'ont rendu schlass, c'est moins élégant. Et ce n'est pas vrai, surtout. Au contraire, ils t'incitent plutôt à rester bien lucide pour comprendre.

Parce qu'avec ce livre, tu vois double. C'est ce que nous donne à voir Caryl Ferey, une double vision. Deux singularités qui se rejoignent. Deux parcours. Deux existences brisées. Petit voyage dans les pensées de deux personnages, dans leurs états d'âme, dans leurs réflexions, dans leurs divagations. Vous voyez, j'en reviens à l'idée de vagues.

Deux personnes qui font une sorte de bilan de leur vie, mais pas quelque chose d'ordonné – en si peu de pages – plutôt quelques images, quelques tableaux à peine effleurés, qui semblent, à leurs yeux, résumer leur existence ou expliquer le cheminement qui les a mené là où ils sont arrivés. Où ils ont dérivés.

Deux naufragés.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Caryl Ferey nous livre un roman noir aussi efficace qu'il est court.

Une centaine de page pour offrir l'histoire de 2 déchus de la vie qui se rencontrent par hasard et qui vont trouver dans la tristesse et l'errance de l'autre un écho à leur propre désespoir.

Sam est sioux de la tribu Oglala, et il a vu les siens être manipulés par le gouvernement et tombés peu à peu dans l'alcool, le chômage.. il a fui sa tribu, son histoire, ses ancêtres et erre dorénavant à San Francisco.

Un soir d'errance, il croise Jane et sa présence magnétique le guide. Jane qui a une prothèse à la place de la jambe et qui a connu son lot de souffrance.
Ensemble, ils décident de d'écumer les bars de San Francisco.

Récit à 2 voix, envoutant et profond comme sait les écrire Caryl Ferey !


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Que dire de cette nouvelle ? Noir c'est noir (tiens ça me rappelle quelque chose)… Bon pour la légèreté on repassera. Caryl Férey est égal à lui même, une plume implacable pour nous dépeindre la dérive, la souffrance et la mort. Pas vraiment le rêve américain tel qu'on se l'imagine…

Sam, le résigné et Jane, l'écorchée vive parfois aigrie (mais elle de quoi l'être), deux personnalités totalement différentes et deux parcours tout aussi opposés, leur point commun : les galères et le ras-le-bol. Envie de s'en sortir ? Peut être… Plus certainement d'en finir ! Sauf que merde nous on voudrait bien voir un peu de bonheur éclairer leur avenir ; et l'auteur lui, qu'est-ce qu'il leur réserve ? Ne comptez pas sur moi pour répondre à cette question.

Le récit se divise en deux parties, une pour chacun de ses anti-héros, d'abord leur parcours personnel, puis leur rencontre vécue à travers chacun. Rappelez vous que les deux personnages ne se ressemblent pas, donc ils vivront et interpréteront cette rencontre chacun à sa façon.

Le récit se lit d'une traite mais il ne manquera de vous vriller les tripes, une claque !
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Je relis sans le vouloir ce récit court que j'avais oublié et que je trouve vraiment très beau, très tendre. Un regard posé sur la déchéance, les invisible de la société, les grands blessés de la civilisation moderne et qui les magnifie. L'impression électrisante de la jeune fille qui passe m'a fait penser à Baudelaire et son "à une passante". Magnifique.
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Le bouquin du jour : Les nuits de San Francisco, de Caryl Ferey.

Un petit bouquin par la taille, 105 pages, mais grand, très grand par son contenu.
Ce roman est un cri, quelque part entre la déchirure et le soupir d'espoir. Un grognement de bête poussé par des humains si fragiles, et porté par une écriture puissante et passionnée.
Encore une errance entre obscurité et lumière.
Encore une petite merveille signée Caryl ferey.

#carylferey #lesnuitsdesanfrancisco #roman #noir #errance #folio

Le quatrième de couverture :

Sam, Sioux Lakota de la tribu oglala, erre à travers les rues de San Francisco, après avoir quitté la misère de sa réserve et tenté sa chance à Las Vegas, avant la crise. Sans emploi, sans espoir, il noie son ennui tous les soirs dans l'alcool, à la dérive sur les trottoirs de la ville. Un soir, il croise Jane, une jeune femme dotée d'une prothèse d'acier à la place de la jambe. Elle est originaire de Fresno, plusieurs fois élue "ville la plus bête d'Amérique", et n'a pas été épargnée par l'existence. Ils passent la nuit à se découvrir entre les bars de Haight-Ashbury et la colline de Bellavista Park. Ce coup de foudre les emporte et leur virée nocturne prend des allures d'adieux à la vie...
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Les nuits de San Francisco de Caryl Ferey dans la collection « Nuit blanche avec » est un petit livre qui se lit d'une traite, un petit bijou. Une pépite d'écriture, de violence, de sensations, de couleurs… Je n'aime pas trop en général les nouvelles, trop rapides pour moi… j'aime m'installer avec les personnages, leurs vies, leurs histoires, leurs caractères etc. Mais là, j'ai marché à fond… En ces quelques pages, Caryl Ferey fait se rencontrer deux personnages que tout sépare à priori pour un moment qui va sceller leur destin… Pas de hasard.
Deux vies fracassées qui se croisent, se rencontrent, se reconnaissent pour un moment court, ultime, intense.
J'ai aimé la façon de Caryl Ferey de nous raconter la même rencontre avec la vision de chacun des personnages, de nous brosser leurs vies, avec une économie de mots mais avec virtuosité, jusqu'à cette rencontre.
D'un côté un jeune Sioux qui a perdu ses racines, son identité, alcoolisé pour fuir sa réalité qui traine sa peau dans les rues de San Francisco. de l'autre côté, Jane qui a fui Fresno et ses blessures pour San Francisco où à force de volonté s'est reconstruit une vie qui s'est de nouveau pulvérisée sur une petite route…
Dans toute cette souffrance, cette violence de vies cassées, démantelées, on perçoit derrière une forme de poésie de la part de Caryl Ferey que j'aime beaucoup… J'avais déjà ressenti cela dans Mapuche. C'est étrange ce mélange de poésie et de violence, réunies, mais quelle force dans l'écriture et les sensations de lecture. du grand Caryl Ferey.
A découvrir.
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lus belle serra la nuit, entre Sam et Jane, "les clochards célestes" de san Francisco. La nuit peut être propice à des rencontres entre un sioux portant les stigmates d'une exclusion historique et une ancienne mannequin désespérée par son handicap. Ils vont sans doute connaitre un instant de joie intense. Et, la musique n'est jamais trop loin avec Caryl Férey.
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Encore une réussite pour ce court roman signé de la plume tranchante et noire de Caryl Férey. L'histoire de Sam, un sioux dont son peuple a été massacré, contraint de quitter ses terres pour aller à la ville et tenter de survivre. Et celle de Jane, une jeune femme qui a passé son enfance à Fresno la ville la plus bête d'Amérique, autant dire du monde. Deux âmes abîmées, torturées qui vont se rencontrer dans un quartier de San Francisco.

Deux portraits réussis. Des destins dont personne n'auraient voulus. Férey ne fait pas dans la dentelle, comme à son habitude. L'histoire est simple, presque banale. Après quelques lignes, on est happé par son écriture fluide et immédiate. le seul problème, c'est que c'est trop court. On aurait aimer rester un peu plus avec ces personnages qui pourraient enfin connaître une once de bonheur...

Les amateurs de Caryl Férey devraient y trouver leur compte sans problème. Pour ceux qui ne le connaissent pas, pourquoi pas commencer par ce livre !
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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