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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Êtes-vous à jour de vos vaccins ?
Les polars de Caryl Ferey sont tellement immersifs que la question ne parait pas si incongrue. Moi, c'est bien simple, dès que je commence un de ses romans, je sors la moustiquaire, j'enfile ma tenue Daktari, je déploie ma tente Quechua dans mon salon et à défaut de feu de camp, je sors la plancha pour ma chasse du jour, des aiguillettes traquées à l'instinct… chez mon boucher. Un vrai baroudeur de canapé. Avec Okavango, on tamponne un nouveau coin perdu sur notre passeport littéraire.
Destination la Namibie et le Botswana avec l'Angola, le Zimbabwe et la Zambie dans le voisinage. Sur cet immense territoire, des réserves tentent de sauver les grands animaux sauvages qui peuvent librement se boulotter entre eux et alimenter des reportages animaliers pour les insomniaques végans. Ah, compter les antilopes, c'est plus sympa que les moutons, surtout avec un léopard en approche.
Ce polar commence… par un meurtre ce qui n'est pas très original. Il s'agit de la découverte du cadavre d'un autochtone dans une réserve hypersécurisée et comme aucun animal sauvage ne se dénonce spontanément, une Ranger botswanaise Solanah Betwase est envoyée sur place pour enquêter.
La réserve de Wild Bunch appartient à un sud-africain, John Latham, qui a fait fortune en exploitant un filon de diamant. le mystérieux misanthrope assure la gestion de la réserve avec les ethnies San et Bochimans.
Plusieurs autres morts et l'empoisonnement d'animaux orientent l'enquête vers une attaque d'envergure de braconniers menés par un chef impitoyable et invisible, surnommé le Scorpion. On peut s'interroger sur le choix du surnom mais avouons que si l'auteur avait choisi le gnou pour sobriquet, le braconnier aurait perdu en charisme.
Auteur aussi enragé qu'engagé, qui, petit, voulait faire chasseur de braconniers pendant que d'autres rêvent d'être influenceurs à Dubaï, Caryl Ferey nous propose un safari qui mêle aventures, action et coups de pied au derrière pour préserver rhinocéros, éléphants et lions des fantasmes de vieux asiatiques qui s'arrachent à prix d'or des cornes de rhinos et des couilles de tigre en tapas pour transformer petit bambou en gros roseau. La nature est sauvage, l'homme est bien pire.
C'est haletant, très documenté, instructif sur les conséquences de la Guerre de la frontière sud-africaine avec l'Angola, les personnages sont complexes et attachants, le rythme s'accélère au fil des pages et je suis sorti de cette lecture avec l'envie d'aller au zoo et de dévorer une tablette de Merveilles du Monde (pour ceux qui connaissent).
Il n'y a pas que le lion qui est mort ce soir.
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Qu'ajouter aux 178 critiques existantes au moment où j'écris la mienne ?

Que la couverture de ce livre m'a attirée encore plus que l'auteur et que les maints billets que j'avais déjà lus, ce qui n'est pas peu dire. J'étais happée par la majesté de ce lion surplombant ce groupe de rangers, ... à moins que ce ne soit des braconniers, à chaque fois que je reprenais le livre.

Que la dénonciation par l'auteur des trafics d'animaux est ce qui m'a finalement le plus parlé dans ce livre, au delà de l'histoire et des personnages, et que l'auteur, malheureusement et à raison, n'est pas optimiste sur ce sujet. Plus une espèce animale est menacée, plus sa cote augmente sur ce marché, et plus les braconniers s'en prennent à elle. L'exemple parfait du cercle vicieux.

Que j'ai enrichi mes connaissances sur le Sud de l'Afrique et de tous ces états que franchement, j'aurais eu du mal à situer sur une carte avant ma lecture.

Que l'auteur, à son habitude, s'est parfaitement documenté et nous partage des éléments de l'histoire récente de ces pays, et des peuples qui tentent d'y survivre depuis des années.

Alors, bien sur, c'est Caryl Ferey, il y a une bonne intrigue, des personnages complexes, du suspense, un peu d'humour (Merci Priti), mais cela est resté presqu'au deuxième plan pour moi. J'ai été beaucoup plus fascinée par l'aspect documentaire, qui se mêle harmonieusement à l'intrigue.
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Rencontré il y a quelques temps déjà avec son remarquable roman « Zulu », je m'étais promise de revenir un jour vers cet auteur. Mais Caryl Ferey est un auteur qui bouscule et s'exprime sans détour, sans ménagement. Son style très noir, sa plume acérée et sanglante, ses intrigues immersives, ses scènes d'action violentes, voire sordides, me causaient une certaine appréhension.
Pour autant, si ses récits sont corrosifs, crus, extrêmement durs, j'apprécie sa façon d'emmener ses lecteurs dans les régions du monde dignes des plus belles cartes postales et d'en révéler l'envers du décor.

Alors, malgré ma sensibilité à fleur de peau concernant les souffrances animales, j'ai fait confiance à @Afriqueah, merci Francine, et la magie des livres m'a permis de voyager en Afrique Australe, dans le Kalahari, à la frontière de la Namibie, de la Zambie, du Botswana et du Zimbabwe. Là se rassemblent d'immenses réserves naturelles et plusieurs parcs nationaux afin de faciliter les migrations saisonnières des animaux sauvages.
Si le récit est sombre, ponctué de quelques scènes de braconnage dures, elles sont heureusement courtes et sans excès descriptifs. Ainsi, par un magnifique plaidoyer en faveur de la cause animale, ce polar ethnique se rapproche également du roman engagé.

« … un monde sans animaux sauvages n'est pas un monde. La beauté gratuite qu'on éprouve à leur contact… »

*
Pour résumer l'histoire en quelques mots, le cadavre d'un jeune pisteur khoï est retrouvé en plein coeur de la réserve privée de Wild Bunch en Namibie. Il ne fait aucun doute qu'il a été assassiné. La ranger Solanah Betwase et son adjoint Seth Shikongo sont chargés de l'enquête.
À cela s'ajoute une recrudescence d'animaux sauvages retrouvés piégés, tués, amputés, ou prélevés vivants, qui laissent deviner un trafic d'animaux d'envergure et un lien possible avec l'homme tué.

Les doutes des deux rangers s'orientent rapidement vers John Latham, le propriétaire de la réserve de Wild Bunch dont le passé, trouble, interroge. Homme énigmatique et solitaire, son profil est tantôt séducteur, tantôt obscur.

« D'étranges rumeurs couraient sur Wild Bunch ; elles disaient que des hommes s'y transformaient la nuit, que les empreintes de leurs pas disparaissaient soudain du sol, qu'ils devenaient lions, ou léopards, qu'ils tuaient au hasard ceux qui s'aventuraient sur leur territoire, qu'on retrouvait des cadavres lacérés au-delà des clôtures électrifiées, à demi dévorés… »

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L'auteur maîtrise parfaitement la narration, multipliant des intrigues secondaires, alternant drames et humour. Son écriture est fluide, très agréable à lire, avec une vraie tension allant crescendo. Il émane même une sorte de poésie sombre dans les descriptions des paysages, de la faune.
Caryl Ferey prend beaucoup de soin à caractériser ces personnages principaux. Leur psychologie est développée avec soin, les rendant attachants ou antipathiques, impénétrables ou facétieux.
De plus, l'auteur croise avec habileté leur histoire personnelle avec l'intrigue.

*
Caryl Ferey tisse une intrigue prenante sous fonds de braconnage d'animaux sauvages.
L'enquête est rythmée, sans temps mort, mais avec ce petit supplément d'âme et d'authenticité par sa dimension géopolitique et transfrontalière, écologique et environnementale, humaine et sociétale.

On suit les deux enquêteurs dans des décors très visuels où la nature est magistralement mise à l'honneur. Pour nous rendre ces décors authentiques et mieux ancrer son récit, l'auteur s'est beaucoup documenté au préalable, il s'est déplacé également en Namibie : cela se ressent tout du long, dans sa façon de poser un regard éclairé sur la vie quotidienne de la population locale au contact de ces animaux sauvages. Les peuples autochtones ont une connaissance très profonde de leur environnement, des animaux sauvages, fondée sur des siècles de vie en étroite relation avec la nature.

Le récit est teinté d'un profond respect pour les animaux. Dans cet environnement sauvage et diversifié, la faune y abonde. le delta du fleuve Okavango, le semi-désert du Kalahari, les paysages de plaines et de savane sont autant de territoires pour les grands mammifères, lions, guépards, éléphants, rhinocéros, lycaons, crocodiles, …, qui participent à l'intrigue et aux multiples rebondissements.

*
Caryl Ferey interroge sur la relation de l'homme avec la nature et la faune.
Dans ce cadre, l'auteur offre une vision de la réalité sur le trafic d'animaux, sur le commerce de certains animaux qui font peser une menace sur ces espèces, sur la demande toujours plus pressente d'une clientèle souvent asiatique en quête de traitements anticancéreux ou aphrodisiaques à base de cornes de rhinocéros, de parties génitales de lion, …, pour malheureusement, de fausses vertus thérapeutiques, imputant leur responsabilité quant aux massacres d'animaux en Afrique par des groupes de crimes organisés.

« Ivoire, cornes, peaux, écailles de pangolin, dents, griffes, testicules, tout se vendait sur les marchés parallèles, alimentés par des tueurs professionnels ayant combattu dans différents conflits et qui n'avaient pas peur des brigades anti-braconnage. »

*
Pour conclure, Okavango est un formidable voyage à travers un pays lointain, mais aussi une rencontre avec ses habitants, leur culture, leurs traditions, leurs croyances. Il offre un dépaysement total en immergeant ses lecteurs dans une nature namibienne envoûtante, aussi fragile que pleine de dangers.
Finement mené, profondément humain, ce polar est une belle réussite de par son intrigue captivante et moins brutale que ses précédents romans, par ses personnages complexes auxquels on s'attache forcément, son écriture juste, par ses décors éblouissants, par sa conscience écologique et l'urgence à protéger la vie sauvage.
Un monde où la vraie beauté consiste à vivre en harmonie avec son environnement.
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De ce roman, j'ai aimé bien des aspects bien qu'à mon avis de lectrice, l'action se soit fait attendre, mais qu'importe, le romancier avait besoin de ces importants passages documentaires pour exposer le problème du braconnage, des massacres des animaux, de l'enrichissement lié aux trafics de l'ivoire, de la kératine des rhinocéros et des animaux en tout genre et dont l'objectif est de satisfaire le besoin de luxe de quelques individus abjects, des passages documentaires dynamiques qui accrochent et révoltent souvent mais informent aussi sur les moeurs de certains animaux sauvages. Ce ne sont donc pas ces passages qui ont pu susciter l'ennui que j'ai ressenti parfois, je pense plutôt qu'en raison de mon profil de lecteur, le suspense ne s'est manifesté qu'à la fin.

On a bien dès le départ, un crime odieux, une enquête longue à se mettre en route, une enquêtrice active mais gênée dans ses recherches, une foule de personnages qu'il a bien fallu situer, un contexte à décrire pour bien comprendre les situations de ces personnages.

Ennui parfois certes, mais révolte de ma part face aux souffrances infligées aux animaux, ce que je ne supporte pas et qui confirme bien qu'une partie du monde est vraiment malade.


Un autre intérêt de ce livre réside dans les comportements humains : des hommes sans scrupule, des personnages qui ont tourné le dos à leurs semblables pour épouser la cause animale, du machisme chez certains, du pacifisme et de l'empathie chez d'autres, des personnages souvent ambigus, et Solana notre héroïne déterminée à découvrir la vérité, et qui doit se battre au milieu de cette armée essentiellement masculine pour atteindre ses objectifs, ce qui la rend attachante.


Soulever le problème de l'élimination des animaux et du braconnage à travers une enquête est une excellente idée pour faire passer un message, aussi, bravo à l'auteur qui a su alerter l'opinion au sujet d'un grave problème, et nous faire comprendre que des hommes aujourd'hui luttent contre l'élimination des espèces et pour le respect des animaux. Leur tâche est ardue, l'espoir ne semble pas au rendez-vous et les trafiquants concernés agiront tant que des humains seront prêt à payer pour encourager ce trafic. C'est pourquoi de tels ouvrages sont indispensables. Un livre à lire absolument si l'on désire prendre conscience du problème.
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Merci beaucoup à Babelio et aux Éditions Gallimard de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Cette histoire se déroule en Namibie, où il existe une kaza, qui est la plus grande réserve d'animaux au monde. Les rangers y défendent la nature sauvage contre les prédateurs que sont les braconniers.
Solanah Betwase, et Seth, sont des rangers. Ils vont être confrontés à un meurtre et au pire braconnier qui puisse exister « le scorpion ».
Le crime a lieu dans la réserve de Wild brunch, qui est dirigée par John Latham, aidé de N/Kon qui est issu du peuple San. Tout ce petit monde va se serrer les coudes et enquêter.
Des secrets vont-ils ressurgir ?
Comment lutter contre le braconnage ?
Ce roman est une ode à la nature. Les descriptions sont magnifiques et l'on se croirait dans cette savane, au milieu des animaux.
John Latham et Solanah Betwase sont des personnages attachants avec de fort caractère et qui sont très indépendants. C'est ce qui les rapproche également.
L'auteur s'est bien documenté et évoque dans son livre le contexte géopolitique, l'apartheid …
J'ai aimé ce livre qui tient en haleine. Il y a beaucoup de rebondissements et il est très difficile de le lâcher.
Ce livre m'a donné envie de suivre cet auteur et de découvrir son univers.
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Seul au carrefour de deux pistes.
Seul arrachant péniblement l'herbe éparse qui longeaient les chemins de passage. Les branches, trop hautes, il ne pouvait les atteindre.
"Il est condamné" nous dit le guide du 4x4. "Les braconniers ont coupé sa trompe; ils ont dû être dérangés"
Dans quelques jours , un cadavre!
Triste sort d'un éléphant que j'ai vu dans une réserve de Tanzanie en octobre 2023. Depuis cette image me poursuit.
De retour en France, je me devais de lire "Okavango" , réquisitoire contre le trafic d'animaux sauvages dans les réserves de la Kaza, zone transfrontalière du Kavango- Zambèze.
Saisir la colère de Caryl Férey était une priorité ;je voulais soutenir cette rage dénonçant les agissements criminels des trafiquants d'animaux.
Impuissantes les bêtes d'Afrique se retrouvent dans des pièges, s'électrocutent, s'empoisonnent ou meurent sous les balles. La mort est horrible mais le butin alléchant.
D'ailleurs l'auteur ne nous épargne pas les scènes des charognards au point d'en être écoeurée en lisant le passage.
Dans ce contexte politique, écologique et historique des pays concernées, seuls les rangers de la Kaza deviennent des enquêteurs reniflant les braconniers avides de trésors.

La ranger Solanah Betwase n'a pas été mon personnage préféré estimant plus enrichissant la complexité d'un John Latham, ce misanthrope au passé trouble, propriétaire de la réserve Wild Bunch. Même sa rédemption ne s'est pas transformée en sauvetage. Anti-héros protégeant le peuple San.
Un seul regret dans ce polar, moi qui en lit si peu: le manque de suspens. Très tôt nous connaissons les auteurs des massacres . Et mon enchantement s'est évanoui à cet instant.

L'homme augmenté du XXI siècle ne permet pas encore la disparition de l' instinct carnassier et de la cupidité. Il reste encore des sauvages sans état d'âme.

Bien des Gérald Durrell s'insurgent contre ce trafic de nos jours. Ainsi Caryl Férey a lancé son cri de Tarzan pour une belle et noble cause.
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Autant le dire d'emblée, ce que décrit Caryl Férey est difficilement supportable pour les âmes sensibles...

Autour d'un thriller bien conduit , l'écrivain fait un état des lieux du braconnage passé et malheureusement actuel en Afrique en particulier autour du fleuve Okavango en Angola, Namibie et Boswana , y compris dans les parcs privés comme le Wild Bunch où se déroule principalement les événements.
Ce parc est réputé pour son accueil luxueux et la qualité de l'observation des Big Five .
Sa vedette est un vieux rhinocéros baptisé Longue Corne .

John Lattam découvre lors d'une sortie avec des touristes le cadavre d'un homme.
Les rangers Solanah et son coéquipier sont prévenus du meurtre et d'une tentative de braconnage.

Le personnage de John Lattam , blanc d'Afrique du Sud est difficile à cerner pour les enquêteurs, il a fait fortune en exploitant une mine de diamant sur son domaine , qu'il partage avec la tribu San locale.

D'autres cadavres sont découverts, un vaste réseau de trafic d'animaux sauvages est mis à jour .
Les soupçons se portent sur un trafiquant appelé le Scorpion...

Caryl Férey distille également entre les méandres de l'enquête , un sombre tableau sur la difficulté de la survie des tribus , leur implication dans la sauvegarde de la faune, rendue délicate par rapport à la protection de leur troupeau et , à l'inverse, l'attrait de l'argent proposé par les contrebandiers ...

"-Tu le sais aussi bien que moi : dès qu'un animal est menacé, sa cote à la Bourse du braconnage grimpe en flèche, et moins il en reste et plus on s'acharne. Rien n'est fait pour sauver les survivants du génocide , respecter leur habitat ou simplement garantir leur liberté ... Quand ils réagiront bien sûr, il sera trop tard, on fonce déjà dans le mur , c'est juste une question de violence de l'impact, mais personne ne freine le bolide de la catastrophe écologique."

Un excellent roman avec des personnages attachants et une cause animalière chère à mon coeur !
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Depuis longtemps j'ai entendu parler des polars de Caryl Férey. Des polars du bout du monde : Zulu, MapucheHaka. Jusqu'alors je n'avais pas succombé. Les ambiances violentes, ultra-noires et glauques me laisser à l'écart.
Et puis il y eut Okavango.
Rien que le nom est un appel au voyage et au mystère. Okavango, le fleuve dont le delta se perd au milieu des terres d'Afrique australe. Okavango, le paradis du Big Five. Okavango, la nature sauvage.
Qu'allait en faire Caryl Férey ?
Okavango est bien plus qu'un polar ou un thriller noir et violent. Caryl Férey a réussi à mettre dans le même creuset le monde politico-historique, les guerres civiles, l'héritage de la colonisation, les ethnies des différents pays, le braconnage international, des histoires d'amours et des animaux partout !
Tout est juste tout au long de ce roman engagé d'une violence très réaliste.
Tout commence par le meurtre d'un jeune Khoi ou San au sein d'une réserve ultra sécurisée. La réserve, Wild Bunch appartient à John Latham, Sud-Africain blanc pour lequel on ne donnerait pas le Bon Dieu sans confession. Afin de retrouver l'assassin une ranger est envoyée. Elle s'appelle Solanah Betwase. Elle est Botswanaise. Elle représente la KaZa, grande réserve animalière comprenant 36 réserves dispersées sur 5 Pays : Namibie, Botswana, Angola, Zambie et Zimbabwe.
La mort de ce jeune Khoi ou San n'est que la partie émergée de l'iceberg. D'autres meurtres d'humains, d'animaux voir des empoisonnements rituels mettent Solanah Betwase sur la piste d'un vaste traffic de braconnage entre l'Afrique et l'Asie. Les lions, les éléphants, les rhinocéros sont violemment tués afin de récupérer cornes, défenses et ongles.
Au-delà de la qualité du roman, ce qui émeut c'est la place donnée au monde animal. Qu'il s'agisse de lions, de gazelles, d'hippo, de rhino, d'éléphants, de guépard, de hyènes, d'oiseaux, ils sont les personnages centraux du livre et participent activement à ce thriller. Et l'on n'est pas surpris de lire qu'un lion a été assassiné et que l'homme devient une proie !
Les animaux ne sont plus des victimes expiatoires.
La liberté et la préservation des animaux et de la nature concourt à notre propre liberté. Dans son roman, Caryl Férey écrit un vibrant plaidoyer pour la défense des animaux. En note d'auteur Caryl Ferey nous rappelle qu'il voulait être tueur de braconnier quand il était petit. Okavango est une belle arme, violemment pacifique.
Il nous dit aussi que voir les animaux dans leur maison est bouleversant, ou alors on est un caillou.
Il y a encore des cailloux sur le chemin, mais il me semble que nous sommes tous les jours un peu plus nombreux à la faire valser loin du chemin.
Seth, Priti et Solanah nous précèdent.

Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Une fois de plus, j'ai voyagé avec Air Caryl Férey et lorsque l'on prend un billet avec cette agence de voyage, il vaut mieux se préparer, car ce sera mouvementé et hyper dangereux.

Attention, dans ce roman, l'auteur tire avec des balles pour les éléphants et il fera mouche à chaque fois.

Notamment sur les braconniers, sur les trafiquants et les connards qui pensent que la poudre de corne de rhinocéros les fera bander plus dur ou que l'on soignera leur cancer avec une couille de tigre, une dent de lion…

Oui, les humains ne sont pas toujours les plus intelligents. La corne n'est que de la kératine, comme dans nos ongles, nos cheveux… Pour résumer : les mecs, bouffez vos ongles et vous aurez la gaule. Sinon, Pfizer a inventé une pilule bleue (même si ce n'était pas le but au départ).

Sans jamais faire du manichéisme, l'auteur nous propose un scénario intelligent et des personnages profonds, travaillés, ni tous blancs, ni tous noirs (sans mauvais jeu de mot). Ils sont complexes, nombreux, mais pas de panique, impossible de les confondre.

L'histoire nous plonge dans une réserve privée où il faut, de temps en temps, prélever des animaux (les tuer et les manger), afin qu'il n'y ait pas un déséquilibre et que les autres puissent trouver à manger. Nous sommes dans le désert du Kalahari, pas dans des vertes vallées. Et rien n'est simple dans la vie, mais très complexe.

Comme toujours, l'auteur s'est renseigné, a travaillé son sujet, ce qui fait que le roman est hyper réaliste et qu'il en profite pour balancer des vérités, taper sous la ceinture et nous rendre un peu plus intelligents après lecture de son roman, qui allie l'action, l'aventure, le polar, le militantisme, les animaux, le mercantilisme, l'imbécilité, les croyances à la con et les faits de société.

Bref, difficile de s'ennuyer dans ce thriller survitaminé, mais pas trop. L'auteur a le bon goût de ne pas sucrer le sucre et d'utiliser les effets de manche avec parcimonie, juste pour donner un coup de pouce aux personnages.

Donc, si vous voulez kiffer une lecture, passer un moment génial avec un roman réaliste qui s'attaque aux braconnages, à tous ces imbéciles qui croient que la poudre de perlimpinpin, se foutant pas mal que l'on tue des animaux en voie de disparition pour leur fournir, c'est le moment de vérifier vos vaccins afin de suivre les personnages de ce roman, en Afrique, du côté de la Namibie et du Botswana.

Assurément, encore un grand roman !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Globetrotteur-écrivain infatigable, Caryl Ferey a posé son paquetage en Afrique pour un nouveau thriller, en décor de steppe et faune sauvage.

Départ pour un éprouvant périple de violences et de destructions, traversant les réserves nationales ou privées de la Namibie, dans ces immenses territoires de l'Afrique Australe où la protection des animaux est un combat sans fin contre le braconnage (éléphants, rhinocéros, etc...)

Au-delà de l'intrigue en course-poursuite de Rangers, trafiquants de tout poil, propriétaires de lodge à safari au passé trouble et population indigène en réelle pauvreté, le roman nerveux, aux chapitres courts, aux péripéties nombreuses, offre des images plein les yeux, une documentation fouillée tant sur l'histoire chaotique des pays frontaliers que sur le concept de protection des grands animaux.
Un roman très engagé dénonçant l'avidité humaine, très visuel, qui donne autant des envies de voyage qu'une prise de conscience de la protection des espèces naturelles.

Un très bon cru de cet auteur que je suis avec fidélité.
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