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sur 1381 notes
C'est un réel plaisir que de retrouver cette suite de "Mille femmes blanches" dont la sortie datait déjà du début des années 2000. Jim Fergus reprend, dans " La vengeance des mères", le même mode de narration que lors de son premier opus. C'est donc au travers des carnets écrits par ces femmes, que le gouvernement américain avait décidé de marier aux natifs afin de les intégrer à la "civilisation", que l'auteur entraîne de nouveau ses lecteurs dans le quotidien de ces dernières tribus. On redécouvre le parcours de quelques unes de ces femmes blanches que nous avions laissé alors qu'elles avaient trouvé la paix et un époux dans la tribu de Little Wolf.
Au coeur de l'hiver, alors que les Cheyenne ont installé leur camp, les forces du général Crook attaquent le campement du chef Little Wolf et, profitant de l'effet de surprise, massacrent une grande partie de la tribu et parmi eux des enfants. Enfants cheyennes mais aussi ceux nés des mariages entre les natifs et les femmes blanches ayant adopté le mode de vie des indiens. C'est par ce sombre et cruel chapitre que débute ce nouvel épisode de l'histoire de ces femmes qui ont de nouveau tout perdu, tout sauf leur soif de vengeance. Parallèlement d'autres femmes s'apprêtent à rejoindre à leur tour, la tribu et poursuivre le programme FBI (femmes blanches pour indiens) lancé par le gouvernement américain qui, de son côté, a renoncé à ce projet reniant le traité signé avec le chef Little Wolf. Après l'attaque de leur train par des Cheyenne ivres de haine, elles vont comme leurs aînées apprendre à vivre à la mode indienne et s'initier à la dure vie nomade pour finalement y prendre un réel plaisir. Mais se profile dans un horizon des plus sombres la légendaire bataille de Little Big Horn.
On retrouve avec bonheur les truculentes femmes du premier tome auxquelles viennent s'ajouter ces novices venues rejoindre les grandes plaines pour différentes raisons. On redécouvre à leurs côtés les joies simples du mode de vie des natifs mais aussi la cruauté d'un monde qui vit ses derniers instants.
Tous en selle pour vivre une nouvelle aventure dans les grands espaces nord-américains, un véritable hymne à la nature et à un mode de vie à jamais disparu.
Si vous avez aimé "Mille femmes blanches" replongez sans hésitation dans ce splendide roman.
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ok, j'avoue d'emblée, j'ai été déçue par cette suite.
Autant j'ai eu un énorme coup de coeur pour Mille femmes blanches, que ce soit pour le style de l'auteur, que par l'histoire et les personnages.
Ici, j'ai retrouvé une histoire plate, sans attrait.
Certains personnages sont attachants, mais cela reste du réchauffé. Les caractères ne sont pas approfondis, l'histoire est un peu bâclée et je trouve cela dommage.
On lit cette histoire vite et facilement, l'écriture est fluide, mais je ne suis pas entrée dans l'histoire comme avec le précédent livre.
L'auteur s'est il vu forcé pour écrire cette suite ?
Dommage...
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio , les éditions du Cherche midi qui m'ont permis de découvrir le dernier roman de Jim Fergus ,la Vengeances des mères .
Le titre et la couverture ne donnent qu'une envie se plonger dans ce roman .
A cette époque , dans les années 1876 , les Américains n'ont qu'une envie , mettre à néants les " indigènes " Cheyenne afin de permettre aux conquistadores de s'implanter sur tout le pays.
Tout au long du livre , l'auteur nos decrit tres bien ,comment un peuple traqué, pisté afin d'être exterminé doit affronter des batailles et surtout etre en perpétuelle fuite .
C'est un véritable acharnement que fait le peuple américain aux Cheyennes.
Des femles blanches échangées contre des chevaux vont être épargnées du massacre et vont appartenir au programme d'intégration des Cheyennes.
C'est alors que l'ont fait connaissances avec plusieurs femles allant de la bourgeoisie à la classe moyenne .
Une solidarité entre ces femle blanche va se créer, elles refusent l'autorité .... Les echanges entre elles sont Empathiques , attachantes
Elles nous donne une veritable lecon de vie, un bel exemple du vivre ensemble alors que la situation n'est pas façile !!!!
La richesse de l'être humain .... C'est ce que je retiens de ce roman ...

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Dans mon imaginaire d'enfant , essentiellement nourri aux Westerns des années 1950 et des films de John Wahne, les indiens ont été longtemps les méchants, féroces, sanguinaires et sans coeur .

Bien sur depuis , et heureusement , d'autres films comme Little Big Man, Danse avec les Loups etc ... sont venus effacer cette image d'indiens effrayants et de gentils Blancs mais j'ai été plus que surprise par mon parti-pris à sens unique dans ce récit dans lequel les Cheyennes sont présentés comme un peuple valeureux (cela je n'en doutais pas ) mais également généreux, respectueux de tous les membres de sa tribu pour peu que chacun respecte les règles de vie en communauté et tolérants !

Jim Fergus ajoute à son récit initial : Mille femmes blanches , une histoire incroyable en 1876 au Nebraska ,d'échange de chevaux indiens contre des femmes blanches pour devenir des épouses indiennes et tenter d'apporter ainsi des rudiments de culture occidentale et des gènes pour casser la race indienne de l'intérieur . Il raconte cet épisode sous forme de carnets, mode de narration qu'il reprend pour son deuxième volume ...

Si j'avais lu le premier roman à l'époque de sa sortie initiale en France , cela m'avait laissé un peu perplexe, personnages trop caricaturaux alors que ce nouvel ouvrage m'a vraiment plu.

Les femmes rescapées du massacre du village indien dans lequel elles s'étaient totalement intégrées sont animées d'une soif de vengeance contre les soldats qui ont anéantis leur famille et accueillent avec circonspection un nouvel "arrivage" de blanches alors que le programme vient d'être stoppé . C'est pour la plupart de ces femmes un choix délibéré pour échapper à la prison , à l'asile ou à un homme violent ... Et comme leurs soeurs de fortune , elles s'intègrent à cette nouvelle vie mais on sait bien que la bataille de Little Big Horn qui clôt le récit est la dernière victoire de ce peuple indien !

L'art de Jim Fergus permet au lecteur d'imaginer le devenir de ces héroïnes animé d' un esprit devenu intimement indien ...
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Lors de leur transfert en train vers un camp Cheyenne qu'elles doivent retrouver dans le cadre d'un plan de paix géré par le gouvernement américain et les tribus indiennes, Molly Mc Gill, new-yorkaise d'origine écossaise et plusieurs autres femmes blanches sont capturées par les Lakotas. Toutes ont laissé derrière elles un passé douloureux, un mari brutal ou qui les a chassées, acculée par la pauvreté ou veuve, elles n'ont rien à perdre. Quand elles se voient proposées après l'annulation du programme, de retourner vers leur vie d'avant, elles refusent. Leur choix fait, elles doivent s'adapter à cette nouvelle vie et ce ne sont pas les anciennes (des blanches dont les maris et enfants indiens ont été massacrés) qui vont leur simplifier la vie, assurant le minimum pour les intégrer. Entre les nouvelles arrivées et les intégrées, notamment les soeurs Susan et Meggie Kelly, des irlandaises rousses au caractère bien trempé, la vie ne sera pas simples, d'autant plus que les jumelles, qui ont perdu mari et enfants sont mues par leur désir de vengeance...Les femmes sont envoyées dans la tribu des Cheyennes et celle-ci se met en route dans les Bighorn mountains pour retrouver les autres tribus afin d'échapper à une nouvelle attaque du gouvernement américain, les soeurs Kelly organisent leur vengeance contre cette armée et recrute les dernières arrivées.

Mille femmes blanches évoquait l'adaptation et l'intégration des femmes dans la tribu Cheyenne, avec La Vengeance des mères , Jim Fergus met en lumière la traque des amérindiens - american natives - et leur fuite face à la volonté systématique de l'armée américaine d'exterminer par tous les moyens ces tribus qui étaient protégées par des Traités, bafoués régulièrement...
Même si le roman évoque les drames et l'extinction d'une civilisation, Jim Fergus réussit, grâce à des personnages bien trempés et truculents, entre drame et comédie, à nous faire partager la vie de ces femmes et au passage, à évoquer leurs vies difficiles au XIXème siècle mentionnant la raideur de la religion, les violences conjugales, l'émancipation, le courage, l'amitié et l'amour.
Un roman féministe et humaniste où Jim Fergus met en avant ses propres idéaux.
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J'étais très impatiente de plonger dans cette "suite", même si j'avais un peu peur que cela soit trop proche de Mille femmes blanches, mais Jim Fergus nous offre un roman à la hauteur du premier. Un hommage à la culture amérindienne et particulièrement aux Cheyennes dont il parle avec grand respect et son admiration transpire dans cet opus.

Jim Fergus se lance dans une suite, qu'il ne souhaitait pas spécialement faire. Il dit lui-même n'avoir pas vraiment relu Mille femmes blanches et être très content qu'on puisse lire la vengeance des mères sans avoir besoin de lire le premier.

L'auteur rend hommage aux femmes, qu'il trouve "beaucoup plus intéressantes que les hommes", merci monsieur Fergus de laisser les femmes s'exprimer à travers votre plume, ce qui ne doit pas être une mince affaire, s'immerger dans l'esprit d'une femme afin d'exprimer sa psychologie, son esprit, ses sentiments ! Les femmes sont complexes et Jim Fergus nous le prouve dans ce roman ! Elles sont contradictoires et tellement belles !

On sent que l'auteur a voulu non seulement rendre hommage au peuple cheyenne, mais aussi aux femmes "sacrifiées" pour une pseudo intégration des indiens. En définitif ces femmes vont trouver dans ces tribus ce que 'elles n'ont pas trouvé chez elles : le respect, l'amour et bien d'autres choses encore...

Ce qui est incroyable avec la vengeance des mères, c'est que je n'ai pas les 15 années entre les deux romans ! Jim Fergus nous plonge directement dans le vif du sujet en donnant la parole à Molly et Susan, comme il l'avait fait avec May Dodd. le roman commence là où s'arrête le précédent, sur le massacre du camp de Little Wolf pendant l'hiver 1875/76.

Le programme FBI, mis en place dans Mille femmes blanches, fut proposé par Little Wolf au président Grant, en effet celui-ci a peur (avec raison) que son peuple ne disparaisse, (au même titre que les bisons) suite à la conquête des "Blancs". Il propose de mêler les sangs blanc et cheyennes, pour assurer la survie des Indiens, grâce à une intégration bénéfique pour tous : « C'est pourquoi nous avons l'honneur de demander au Grand Père le présent de mille femmes blanches. Nous les épouserons afin d'apprendre, à nous et à nos descendants, la vie nouvelle qu'il nous faudra mener lorsque le bison aura disparu. »

Sans le savoir, Little Wolf provoque un sacré tollé, mais il poursuit : « Ainsi, nos guerriers logeront leur graine de Cheyennes dans le ventre des femmes blanches. Elle s'épanouira dans leurs entrailles et la prochaine génération de nos enfants viendra au jour dans votre tribu pour jouir de tous les avantages qui y sont associés. »

"En échange des mille femmes blanches, nous vous donnerons mille chevaux. Cinq cent bêtes sauvages et cinq cent autres déjà dressés. Les sangs de nos deux peuples seront irrémédiablement mêlés."

Voilà, comment le programme FBI est adopté, par un président très pragmatique et ce malgré une opposition politique, de la presse et de la bourgeoisie qui la jugent scandaleuse – livrer des femmes à des « sauvages » contre des chevaux – et inacceptable.

Je ne vais pas vous faire le récap' complet mais il faut savoir que dans la vengeance des mères, le programme est normalement abandonné, mais c'est sans compter avec la lenteur de la bureaucratie...

Les soeurs jumelles rescapées du massacre des indiens, ont la rage au ventre suite à la perte de leurs enfants... Elles décident donc de fuir aux côtés des Cheyennes. Et là nous assistons à un défilé de paysages magnifiques, tellement bien décrits par l'auteur, jusqu'aux Bighorn Mountain.

On retrouve de nouvelles "postulantes" qui vont peu à peu embrasser la cause indienne, Molly Susan, mais aussi Margaret, Lady Hall, Astrid, Lulu, Gertie et Matha qui se révèleront être de véritables guerrières, prêtes à tout pour sauver ce peuple, leur nouveau peuple... Elles sont blanches, mais deviennent profondément indiennes.

Les femmes et encore les femmes, sont les héroïnes de Jim Fergus qui délecte son lecteur avec cette histoire imprégnée par la mort, le deuil et surtout par la reconstruction et l'espoir. Tout au long de cette lecture, l'espoir sera un fil conducteur : l'espoir d'une vie meilleure, l'espoir de se venger, l'espoir de survivre...

Dans La vengeance des mères, deux femmes écrivent et donnent cette alternance avec ces carnets, chacune avec son style et son point de vu. Une évoque les traditions, les modes de vie, les paysages. L'autre nous parle de combats et de violence. Ce qui, en fin de compte, fait ressortir cette dualité que l'on trouve dans la culture amérindienne, à laquelle l'auteur est fortement attaché.

Jim Fergus réussi avec merveille à garder le lien entre ses deux fictions, tout en se démarquant dans le second, car on peut lire La vengeance des mères sans avoir lu Mille femmes blanches. La vengeance des mères met l'accent sur le métissage et la difficulté d'intégration, sur le désespoir de ces femmes qui en perdant leurs familles et leurs enfants ont tout perdu une seconde fois....

Partant d'une proposition, somme toute banale pour un indien, d'échange de chevaux contre des femmes, Jim Fergus a bâti une fiction d'un réalisme époustouflant.

La vengeance des mères s'achève la veille de la confrontation de la bataille de Little Bighorn en juin 1876, la coalition des Cheyennes et de Sioux inflige une mémorable défaite à la cavalerie du général Custer...

J'ai hâte de lire cette suite annoncée par Jim Fergus, lors de la rencontre dans les locaux de Babelio, en espérant ne pas attendre encore 15 ans :)

Il y a de l'aventure, du romantisme (pourtant j'en suis pas fane, mais à petite dose ça passe vraiment bien) et une belle approche de la culture amérindienne.

Merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi, de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman et surtout de rencontrer Jim Fergus, un écrivain d'une grande simplicité qui a répondu aux questions des lecteurs avec beaucoup de naturel et d'entrain.
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Dans la même lignée que le précédent opus , celui ci nous emmène encore une fois dans l'ouest sauvage américain.
Même structure du récit , si ce n'est que l'histoire se passe après le massacre du village et la perte de l'héroine du premier roman. L'ambiance est donc ici à la survie , la reconstruction et la vengeance de la part de la tribu,
Une vengeance au goût amer à certains moments, preuve que la violence ne résout rien et n'apaise pas la tristesse. C'est bel et bien ici une réflexion dissimulée sur la peine capitale. Ôter la vie à une personne peut elle nous délivrer de notre douleur ? A en croire ce que nous pouvons lire ici la réponse est négative.
La formule du premier livre a bien marché, alors l'auteur la reprend quasiment à l'identique. Cela fonctionne bien dans l'ensemble, même si à certains moments cela devient pompeux. Une suite est clairement suggérée à la fin du livre .
L'ambiance des grande plaines est toujours remarquablement retranscrite, et rien que cela en vaut la lecture.
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"Même en enfer, on ne sait pas ce que c'est que la vengeance d'une mère".

La vengeance est-elle oeuvre de justice ? Certes pas, nous répondront les êtres civilisés, membres d'une société policée. Nul n'a le droit de faire justice soi-même. Mais peut-on parler d'êtres civilisés quand ces derniers se livrent au génocide rétorqueront leurs victimes. Peut-on parler de société policée quand de nouveaux venus sur la terre ancestrale des premiers occupants se livrent à l'appropriation, se recommandant d'un dieu qui dans sa grande bonté accorde aux uns ce qu'ils volent aux autres, et les exterminent quand ils protestent ?

Faire souffrir l'autre plus qu'on a souffert n'est pas une réponse rationnelle à la douleur supportée. Mais il n'est plus question de raison quand la guerre méprise l'innocence. Quand elle massacre les enfants. C'en est déjà assez de voir leurs hommes périrent à défendre leurs familles et leurs biens, quand les enfants meurent dans leurs bras, le coeur débordant d'amour des mères devient coeur de pierre. La vengeance devient la seule réponse logique à la détresse. Elles ne connaissent alors plus aucune loi, plus aucune morale.

Aveuglées par la douleur, les mères n'ont plus qu'une perspective. Celui qui a touché à l'innocence de doit endurer plus qu'il n'a commis. La vengeance ne console pas. Elles le savent pertinemment. La vengeance est privilège de l'espèce humaine. C'est une honte qui réplique à une autre. Elle est affaire intime, sans autre bénéfice que la jouissance douloureuse. Elle est nécessaire. Un point c'est tout.

Les mères convaincues de vengeance deviennent alors plus féroces que quiconque. Plus rien ne les retient. Surtout pas l'idée de la mort. D'autrui comme de la leur. C'est la seule issue envisageable. La seule perspective de libération.

Dans cette suite à Mille femmes blanches, Jim Fergus prend le parti des mères. La chaîne de la vie a été brisée par l'envahisseur blanc. Jim Fergus appartient aux descendants de ces hommes qui se disent civilisés quand ils anéantissent les autres qu'ils qualifient de sauvages. Ils nous proposent alors une nouvelle définition des termes. le sauvage est celui qui vit en harmonie avec la nature quand le civilisé sera celui qui est perverti par le pouvoir de l'argent.

Roman humaniste, célébration de la nature, repentir de ceux qui tuent aveuglément pour des biens matériels, Jim Fergus se livre au mea culpa d'une race à laquelle il appartient et qui a bâti sa prospérité sur le sacrifice de peuplades vivant en harmonie avec leur milieu naturel.

Pour écrire un roman choral, il est parti sur le principe de le faire à partir de journaux qu'auraient tenus ses protagonistes. On a un peu de mal à envisager pareille oeuvre de solitude dans le contexte de promiscuité du mode de vie des tribus indiennes, dont elles se plaignent, et plus encore dans le contexte de guerre à laquelle les femmes blanches acquises à la cause cheyenne participent activement, puisque résolues à la vengeance. Mais acceptons-en l'augure. le genre romanesque autorise tous les artifices. C'est le genre de la liberté. La crédibilité se retrouve dans l'habileté à faire passer un message. Message que l'on perçoit bien dans la gêne de l'auteur à comptabiliser le gâchis humain sur lequel sa race a bâti sa prospérité. Pour quelle perspective ? La nature maltraitée prendra-t-elle le relai de la vengeance des mères ?
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Un enfant est mort, et le soleil est noir (Barbara).
Ces simples mots résument le récit de Jim Fergus, la Vengeance des Mères.

Perdre un bébé en plein hiver, comme au cours des hivers des années 1954,55,56, est d'une douleur foudroyante,
Imaginer l' intervention aveugle de l'armée américaine, en plein hiver, est une bassesse. Comment peut-on anéantir ainsi les mères et tout un peuple.

C'est une tragédie, un holocauste inutile et gratuit que des hommes ont rationnellement imaginé, minutieusement réalisé. le peuple Cheyenne était différent, est-ce intolérable ?

Cependant ce sont les journaux intimes de trois femmes qui nous éblouissent de leurs blessures et de leur attachement à ce peuple en harmonie avec les saisons.

Jim Fergus nous invite à une prière, à cette longue et douloureuse procession, de ces mères blanches, indiennes ou métissées qui n'ont pas pu veiller sur leurs petits, porter le deuil, et pire encore ont du laisser leurs enfants sans sépulture.

"Quand un jeune enfant meurt (. . .) ce moment-là détermine la suite.
Tout ce qu'il y avait avant, ce que nous étions, ce qu'il était,
tout ce qu'il aurait pu devenir, et nous avec lui, tout cela disparaît,
effacé comme un coup de craie sur un tableau noir.
Et nous disparaissons ensemble."
P 157 Margaret Kelly.

Je pense à ces femmes qui sont mortes de chagrin, je pense aux frères et soeurs de ces bébés je pense à ces enfants qui n'ont pas de stèles pour pleurer, je pense à leurs blessures qui les hantent chaque jour.

Ce livre est peut être la quête d'un chemin de rédemption, car la vengeance des mères n'aura pas lieu ou si mal.
La vengeance est une impasse, il faut choisir la vie comme finira par la trouver Martha.
Comme le clame ce pasteur Christian, lui aussi devenu pleinement Cheyenne.
Porter le sourire d'un enfant dans ses bras et inlassablement porter dans ses tripes ce deuil ancien indélébile et prier encore, et l' imaginer encore et encore c'est le destin de Molly qui clôture ce récit à quatre voix.( celles aussi de Lady Ann Hall et May Dodd)
Mollly est enceinte d' un chef Cheyenne, Hawk , comme un espoir que l'on espère possible jusqu'au bout, Voilà sa vraie vengeance : écoutons Molly..

"j'ai pleuré d”avoir tant parlé,
j'ai pleuré la peur et les souffrances de ma. petite fille à la fin de sa vie,
et dont le souvenir me hantera.jusquӈ la fin de mes jours.
]'ai pleuré la tendresse muette que cet homme me témoignait.
P256" Molly

Un livre bouleversant où les femmes nous éblouissent par leur ténacité.
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Après avoir lu Mille femmes blanches il y a quelques années, c'est avec grand plaisir que je suis repartie sur les traces de May avec cette lecture du mois proposée par le club.
Cette nouvelle aventure démarre là ou celle de Mille femmes blanches s'est arrêtée lors de l'attaque surprise du campement par l'armée.
Cette fois, l'histoire se poursuit avec ces femmes blanches bien intégrées au monde, à la culture indiennes avec les carnets de deux soeurs Kelly, deux soeurs au franc parlé et à la vengeance redoutable, mais aussi de sept nouvelles femmes qui rejoignent tardivement le programme FBI dont Molly un personnage à découvrir.
Si dans ce roman la guerre y est centrale, il questionne sur la légitimation de la vengeance, l'éradication progressive des peuplades indiennes, leurs croyances, avec toujours beaucoup d'humanité, d'espérance et d'amour de la part de Jim Fergus.
Un roman captivant, dépaysant, dans une Amérique des grands espaces j'ai adoré.
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